Source de l'image (avec des fleurs)
« Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés » (Mt 14, 13-21)
Chers frères et Sœurs,
Le martyre de Jean-Baptiste est le signal du début du ministère de Jésus. « Il faut qu’il croisse et que je diminue ». La lumière de Jean n’est plus visible et Jésus entame sa prédication avec des signes, en attirant des foules qui ne sont pas comparables à celles qui venaient à Jean dans le désert. Jésus se retire dans un endroit désert, certes, plus accueillant. Il se rend dans une autre partie du territoire d’Hérode plus au Nord, mais se retire tout de même à l’écart, ce n’est en effet pas encore son heure. Il le fera régulièrement devant l’hostilité manifeste et grandissante jusqu’à ce que vienne cette heure qu’il désirait tant.
Au bord du lac, après avoir débarqué, voyant tous ces gens, Jésus pris de compassion accomplit des signes, guérit des malades. Ils sont affamés de sa parole et il se met à les enseigner. Il demande à ses disciples qui veulent renvoyer ces foules de leur donner à manger…
Ce schéma est bien connu dans le ministère, Jésus demandera à ses Apôtres de faire de même pour annoncer la Bonne Nouvelle, à savoir donner des signes, guérir les malades, annoncer le Royaume et célébrer l’Eucharistie, puisque la multiplication des pains d’aujourd’hui en est le symbole, cinq pains pour nourrir cinq mille hommes, quelle profusion. Jésus a nourri cinq mille hommes sans compter les femmes et les enfants. Apparemment elles étaient beaucoup plus nombreuses. Ce miracle contient aussi une annonce de la mission qui sera confiée aux douze, dans le service qui leur est demandé et le chiffre du nombre de corbeilles qui sont ramassées. Nous pouvons éviter de nous étendre sur la signification de la symbolique des chiffres. Celui de 5 peut renvoyer au Pentateuque et à Israël pour les pains. La deuxième multiplication de Matthieu dans ce chapitre 15, passe de 5000 à 4000 hommes, il renvoie aux nations disent certains. Ils sons nourris après 3 jours de jeûne, à mettre en relation avec les 3 jours de l’ensevelissement du Christ. Pains et poissons symbolisent le Christ dans l’Église primitive.
Cette manifestation extraordinaire est une réalisation de la parole du prophète Isaïe :
Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau, du vin et du lait des viandes savoureuses ! Tous sont surtout sensibles aux signes donnés, mais le sont-ils au but qu’a le Seigneur ? « Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle. » C’est ce qui est important. Lorsque Jésus enseigne les foules il leur donnera un enseignement qui leur permettront de remplir leur part de cette Alliance. A bien écouter le sermon sur la montagne, c’est chose difficile. Un don de Dieu est nécessaire, il va en payer le prix lui-même, nous donner la faculté d’acquérir ces biens. Il s’agit du prix de l’amour que le Seigneur va manifester à son Père par son sacrifice sur la croix. Il est tellement incompréhensible et insupportable qu’il ne restera que sa mère, ses frères et quelques femmes au pied de la croix…
Son amour, Jésus va le communiquer à ses Apôtres, un amour si puissant que saint Paul va affirmer, vous l’avez entendu, que « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » Il en a la certitude : ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature.
Il ne s’agit pas d’une question de pouvoir ou d’organisation, mais bien de l’amour d’u Christ qui est en cause, de l’amour de Dieu. Comment se traduit-il ? On nous donne les exemples des saints en exemple, des martyrs, de ceux qui sont allés jusqu’au bout. Ce qu’ils ont voulu atteindre, c’est le Christ. Tout le reste, n’est rien. Vous avez une image de ce que cela peut-être, lorsque deux personnes s’aiment et pensent sans cesse l’une à l’autre, parfois on en vient à dire qu’elles acquièrent une ressemblance.
C’est ce à quoi va amener l’écoute du Seigneur et la participation à l’Eucharistie. Il vient habiter chez nous pour nous transformer. Parfois, nous avons des signes qui sortent de l’ordinaire, avec des saints ne vivant que de l’Eucharistie, nous avons par exemple, saint Nicolas de Flüe que nous rappelions hier et Marthe Robin dont le procès de béatification est en cours. Mon Corps est une vraie nourriture et mon sang une vraie boisson. Mais il est plus qu’une nourriture, plus qu’une boisson.
Jésus a de la compassion pour ces foules, comme il en a pour nous, pour chacun de nous. Il veut une rencontre qui se poursuive dans la vie éternelle et pour l’éternité. Naturellement, avoir le bonheur de distribution gratuite de nourriture comme dans l’ancienne Rome ou l’autorité était consciente que son pouvoir dépendait de la formule du pain et des jeux, a son intérêt. Mais le Seigneur use d’une autre méthode, parfois bien difficile à accepter et à suivre, celle d’une rencontre avec Lui dans toutes les circonstances de la vie, d’un attachement et d’une croissance par ce don de l’Esprit qui est l’amour du Père et du Fils.
Nous pouvons mettre à profit ce temps de vacances un peu particulier en raison du Covid, pour nous mettre à l’écoute du Seigneur, et le prier aussi pour notre pain quotidien vu les conséquences de la pandémie sur nos industries.
Dans le mystère de l'Incarnation, Marie a anticipé la foi eucharistique de l'Église. « Heureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Qu’elle nous aide à faire grandir notre foi dans la présence de son Fils. Amen.
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