14 MAI 2023 dimanche, 6ème Semaine du Temps Pascal — Année A
Lectures de la messe
PsaumeTerre entière, acclame Dieu,
chante le Seigneur !
ou : Alléluia !Ps 65 (66), 1-3a, 4-...
Deuxième lecture« Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a reçu la vie...1 P 3, 15-18
Évangile« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur »
Intro
Chers frères et sœurs, merci d’être venus célébrer ce 6ème
dimanche de Pâques en communauté. Nous avons la chance de prier aussi
aujourd’hui pour les mamans. La fête des mères, vous le savez, est une fête
laïque tellement bonne et opportune qu’elle a été adopté quasi universellement,
bien qu’à des dates différentes. Elle a lieu le plus fréquemment, le 2ème dimanche de mai
et nous vient des Etats-Unis comme la fête du travail du 1er mai, d’ailleurs.
Saint Joseph travailleur a déplacé deux apôtres, Philippe et Jacques au 3 mai…
Certains font remonter la fête des mères à l’antiquité païenne. Toutefois à l’époque
moderne, c’est Anne-Marie Jarvis, méthodiste, qui en est à l’origine. Il y a
donc un côté œcuménique. Mais pourquoi ne pas nous rappeler également que nous
célébrons Marie Mère de Dieu le 1er janvier et que le mois de mai
est aussi le mois de Marie.
Le Seigneur prépare ses disciples à son Ascension, nous la
célébrerons jeudi, cette période est l’époque des premières communions, nous
prions donc également pour les enfants. Je ne vous laisserai pas orphelins dit
le Seigneur et il nous annonce la venue de l’Esprit-Saint. Il est mentionné
dans les 3 lectures.
Préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie en
reconnaissant que nous sommes pécheurs, demandons pardon au Seigneur en
particulier pour nos manquements à la charité et à la reconnaissance envers
celles qui nous ont donné la vie et élevés.
« L’apôtre Saint Matthias ».
Homélie
« Je ne vous laisserai pas
orphelins. »
Chers frères et sœurs, cette
parole du Seigneur me permet de faire un rapprochement avec une anecdote
récente. Voici quelques jours, une jeune maman m’a présenté son bébé un bout de
chou de 3 mois qui faisait de superbes sourires. Elle me l’a confié quelques
minutes pour effectuer une manœuvre, cela ne m’était jamais arrivé. Le petit
est resté tranquille, mais j’ai perçu tout de même de l’inquiétude à ses
réactions. Je suis confortable, mais ce n’était plus la même chose pour lui… Il
s’agissait pour lui d’un autre univers. Le retour a été un soulagement pour lui
et pour moi.
Lorsque le Seigneur nous dit
qu’il ne nous laissera pas orphelins, nous pouvons nous autoriser un
rapprochement classique avec l’empathie, la miséricorde et un mot hébreu
rahamim qui désigne le sein maternel, les entrailles. Il existe un lien
viscéral, privilégié, entre la mère et l’enfant en elle depuis le commencement
de sa vie, certes. Heureusement, il évolue lorsque l’enfant prend son
indépendance et devient adulte. Il demeure cependant, personne ne le conteste. Le
Seigneur a un amour encore plus fort pour nous.
Le Seigneur achève sa mission en
retournant vers le Père pour qu’un autre envoyé accomplisse la sienne et
intervienne. Vous savez que dans la liturgie, il n’y a pas de fête du Père,
mais seulement celles de ses deux envoyés, son Fils et l’Esprit-Saint.
Si le temps de l’Esprit advient à
la Pentecôte, est-ce à dire qu’il
n’était pas présent avant ? C’est évidemment inexact, sinon comment les
Écritures auraient-elles été composées, et comment les prophètes auraient-ils
parlés au nom de Dieu ? Nous avons également un bel exemple de l’action de
l’Esprit aujourd’hui, puisque c’est aussi la fête de Matthias, élu par tirage
au sort avant la Pentecôte. L’Esprit peut même agir dans les diverses religions
non chrétiennes, ce qui paraît paradoxal. Vatican II dans Nostra aetate dit que :
« L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces
religions. » Sous un certain angle, on pourrait faire un rapprochement
avec saint Paul à Athènes qui avait essayé de prendre appui sur la religiosité
des Athéniens qui avaient même un autel dédié « Au Dieu inconnu ».
Il n’en demeure pas moins que la
venue de l’Esprit est la consolation par excellence, celle du défenseur, de l’avocat,
en grec c’est le mot Parakletos, qui est utilisé. Il est « celui
qu'on appelle à son secours », celui qui console. Il est l’Esprit aux 7 dons,
ceux de sagesse, d’intelligence, de science, de force, de conseil, de piété, de
crainte. Il est l’amour du Père et du Fils.
Quel est son but, quelle sera sa
mission ? Nous faire devenir fils et filles de Dieu, dans le Fils. Quel
labeur et quelle force immense. Comment y parvenir sans lui ? « Celui
qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui
qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me
manifesterai à lui. »
Quel travail que celui de nous
apprendre à devenir comme Dieu, comme le Christ, maintenant, à nous comporter
comme lui. Ce qui surprend le plus, n’est-ce pas de voir la manière d’agir de
Dieu. Ne serait-ce pas plus simple, s’il se révélait à tous et nous transformait
avec une dose de morphine spirituelle, en nous faisant paraître tout aisé et
facile. Voici 2 jours, je fêtais le 29ème anniversaire de mon
ordination sacerdotale et en parcourant dans le missel, les messes que le
prêtre peut dire pour lui-même, je suis tombé sur cette formule tirée de
l’épître aux Colossiens (1,25-28) : « Je suis devenu ministre de
l’Église, et la mission que Dieu m’a confiée, c’est d’amener tout homme à sa
perfection dans le Christ. »
Quelle responsabilité et quel travail, quelle disponibilité aussi. Quel
bonheur et quel soulagement que l’Esprit-Saint ait été promis à toute l’Église ! Le pape François nous demande durant ce mois
de Mai de prier pour que les mouvements et les groupes ecclésiaux redécouvrent
chaque jour leur mission évangélisatrice, en mettant leurs charismes au service
des besoins du monde. Oui ! vraiment quel bonheur que l’Esprit-Saint n’ait
pas été réservé qu’aux ministres ordonnés. S’il vous plaît, non seulement
aidez-nous, mais prenez votre place dans l’Église. Le synode sur la synodalité
a été voulu par le pape François dans ce but. Au moins priez pour lui et à
cette intention.
Priez aussi pour vous-mêmes,
demandez l’aide du Saint-Esprit pour que vous « Soyez prêts à tout moment
à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de
l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. »
C’est fondamental. Le Seigneur nous demande de lui être fidèles en parole et
par la parole, certes mais en actes d’abord. Il nous demande de recevoir ses
commandements, de les garder et par là de l’aimer.
J’ai lu dans l’ouvrage d’un
psychologue connu qu’il faut à un enfant 3 ans environ pour faire une réserve
d’amour venant de ses parents, pour qu’il puisse ensuite se développer s’il
doit traverser une catastrophe parentale et même leur disparition. Il parlait
de son expérience durant la guerre. Le terme utilisé aujourd’hui est celui de
résilience. Nous avons la chance de cette présence de l’Esprit.
Nous pouvons remercier le
Seigneur pour l’amour de nos mamans aujourd’hui et lui demander d’en manifester
autour de nous. Nous pouvons aussi demander une attention renouvelée à
l’Esprit-Saint que nous rencontrons d’abord dans notre prière. Il est l’amour
de Dieu qu’il nous réserve. Nous pouvons également nous rappeler que Dieu
privilégie l’amour ordinaire qui vient de lui, mais par en bas, de l’intérieur,
de notre cœur. Il privilégie l’ordinaire, les petites choses, les petits geste,
l’amour de tous les jours et la rencontre.
Je termine avec le pape François qui nous parlait de Marie en ce mois de mai : Une bonne mère non seulement accompagne ses enfants dans leur croissance, sans éviter les problèmes, les défis de la vie ; une bonne mère aide aussi à prendre des décisions définitives, dans la liberté. La liberté nous est donnée afin que nous sachions faire les bons choix dans la vie ! Marie, en bonne mère, nous éduque à être, comme Elle, capables de faire des choix définitifs avec cette pleine liberté, avec laquelle elle a répondu « oui » au plan de Dieu dans sa vie (cf. Lc 1, 38).
Rappelons-nous qu’elle non plus ne nous laisse pas orphelins. Reine du ciel, réjouis-toi, le Seigneur est vraiment ressuscité, Alléluia ! Amen !
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