1 NOVEMBRE 2023 Tous les Saints — Solennité
Lectures de la messe
Première lecture : « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de t...Ap 7, 2-4.9-14
Psaume : Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur. Ps 23 (24), 1-2, 3-4...
Deuxième lecture« Nous verrons Dieu tel qu’il est »1 Jn 3, 1-3
Évangile « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » .Mt 5, 1-12a
Chers Frères et Sœurs,
Ces seuls mots de l’Évangile devraient nous remplir de joie,
tirés de leur contexte, celui des béatitudes. Hier toutefois et déjà, quelqu’un
qui avait lu l’épitre du jour m’a dit avant la messe : Mais alors nous ne
sommes pas sûrs d’être sauvés. C’est le genre de questions qui vous font penser :
doux Jésus, que répondre ? Il faut rappeler l’amour de Dieu et sa volonté
de sauver tous les hommes, mais il veut entendre une réponse libre d’un homme
libre, à l’image de sa propre liberté. Il ne force pas à aimer et à l’aimer. L’autre
difficulté vient des béatitudes. Elles sont un programme du bonheur. Jésus les
a prononcées dans son sermon sur la montagne, au bord du lac de Tibériade sur
le Mont des béatitudes. Pour ceux qui y sont allés, le cadre est idyllique.
Dans ma jeunesse, au collège, j’aimais beaucoup le lac Léman par beau temps. Prises
dans le détail, les béatitudes ne sont pas des mystères joyeux, mais bien ce
qu’a vécu Jésus. Aimer, c’est aller jusque-là, aimer jusque-là, dans le
détail : « être pauvre jusque dans son cœur, pleurer, être
doux jusqu’au dépouillement, avoir faim et soif de la justice, c’est-à-dire
avoir été maltraité et calomnié ; être miséricordieux veut dire avoir des
raisons de l’être ; avoir un cœur pur, peut nous faire comprendre que nous
pouvons être victimes de ceux qui ne l’ont pas ; alors que Dieu a le cœur
pur et des intentions droites. Ils verront Dieu. Quant à la paix et à sa
recherche, pour être appelés fils de Dieu, la difficulté de la transmettre et
de maintenir cette paix est manifeste. Être persécuté pour la justice est un
sentiment terrible qui vous poursuit votre vie durant, c’est le dépouillement
qui mérite le royaume des Cieux, même si cela réjouit les ricaneurs qui vous
traitent de naïfs. Quant on est insulté et persécuté, calomnié pour lui, le
Seigneur nous assure d’une immense récompense.
Au bout d’une vie, nous comptons nos cicatrices… cela me
rappelle un film d’action de ma jeunesse. Quelle liste ! Pardonnez-moi si
elle a été longue.
Mais sur quoi débouchent ces béatitudes, après ces prémisses
et leur côté obscur qui nous ont été imposés par le non-amour : «
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans
les cieux ! » Vivre les béatitudes c’est être assimilé à Jésus qui meurt et
ressuscite.
Serions-nous naïfs ? Vous comme moi, l’avons
certainement été, mais cette forme de naïveté conduit-elle à une impasse ?
Il y a bien longtemps, nous blaguions entre séminaristes sur le nom de la rue
qui menait au séminaire : « Impasse du cardinal Journet ». Le
Cardinal Journet, Monsieur Journet, un merveilleux théologien et père du
Concile. Le séminaire conduit-il à une impasse ? Non, un séminaire est là
pour aider chacun de nous, par ceux qui en sortent, à relever la tête, à
regarder vers la finale de ce que nous traversons : une récompense dans
les cieux, le royaume des Cieux, être fils
de Dieu, voir Dieu, obtenir miséricorde, être rassasiés, avoir la terre en
héritage, être consolés, obtenir le Royaume des cieux.
Est-ce si impossible ? Voici une foule immense, que nul
ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues,
nous a dit saint Jean. N’est-ce pas là un signe d’espérance ? Si personne
ne pouvait dénombrer cette foule, cela ne veut-il pas dire que le Seigneur nous
ouvre toutes grandes les portes du Royaume, en la personne de son Fils ?
Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu. Nous le sommes par notre baptême
qui nous unit à Jésus et d’une certaine manière, nous identifie à lui sur un
parcours qui n’est pas de tout repos. Sa clef ne peut être que l’amour. Si vous
en avez une autre, je suis prêt à vous entendre. Cet amour, c’est la personne
de Jésus et son Esprit, l’Esprit du Père et du Fils, qui viennent habiter en
nous. L’Esprit vient nous transformer en d’autres Christ.
S’agit-il de naïveté ? Ceux qui vous annoncent ce
message le sont-ils ? Sont-ils parfaits ? Certainement pas. Suffit-il
de ne pas être prêtre pour être parfaits ? Certainement pas non plus.
De l’autre côté, qu’est-ce qui nous attend ? Depuis 5
ans que je parcours un peu tout le Jura, je lis aussi beaucoup et j’ai appris à
connaître toute une littérature et des émissions sur des événements de mort
imminente, ou d’événements qui la précèdent. Ils nous font fortement plus que
soupçonner sur ce qui se produit dans cette vie après la vie. Les vérifications
ne surviennent qu’après l’expérience personnelle et la rencontre, mais les indices sont nombreux et
intéressants. L’honnêteté intellectuelle nous invite à en tenir compte, tout
comme les progrès scientifiques sur l’infiniment grand et l’infiniment petit.
J’ai eu la chance d’aller faire un saut à l’exposition du CERN à Genève, la
semaine passée. Allez-y pour vous laisser instruire et être étonnés. Nous avons
dépassé les connaissances et les préjugés du 19ème siècle. Nous avons
le droit de prendre notre liberté ou de la recouvrer, délivrés de ce carcan. Nous
avons aussi le droit de penser que tous ceux qui nous ont précédés et n’avaient
pas nos moyens, n’étaient pas des sots parce qu’ils en connaissaient moins que
nous. La foi et la résurrection de Jésus sont offertes à tous les hommes de
toutes les générations. Dieu veut que par lui, avec lui, et en lui tous les
hommes soient sauvés. C’est lui, personnellement, que tous les hommes
rencontrerons un jour. Nous ne le rencontrerons plus seulement par la foi et
les sacrements. L’Esprit nous apprend à connaître les profondeurs de Dieu, en
tant que Dieu en trois personnes et pas seulement l’amour immense d’une seule
personne.
Une de nos priorités aujourd’hui est de consoler ceux qui
sont dans la peine parce qu’ils ont perdu un proche, ou un ami. Cela fait
toujours mal et encore une fois nous ne sommes pas des naïfs. Consoler ceux qui
sont affligés, affligés nous le serons tous, est une œuvre de miséricorde qui
passe par la communion des cœurs. Un décès ne peut que faire mal à ceux qui
restent. Nous confions tous ceux d’entre nous qui souffrent d’un deuil depuis
peu, ou longtemps, à Notre-Dame de Compassion, à Marie.
Je conclus avec le Pape François : Frères et sœurs, le
souvenir des saints nous incite à lever les yeux vers le ciel: non pour oublier les réalités de la terre, mais
pour les affronter avec plus de courage, avec plus d’espérance. Que Marie,
notre Très Sainte Mère, nous accompagne par son intercession maternelle, signe
de consolation et d’espérance sûre.
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