dimanche 25 septembre 2016

Saint Nicolas de Flüe


Saint Nicolas de Flüe, patron de la Confédération

1ère lecture : Sg 7, 27c - 8, 2a.3-7.9
2ème lecture : Rm 14, 17-19
Evangile : Mt 19, 27-29
Frères et Sœurs,
« Que le nom du Seigneur soit votre salut ! » par cette salutation de frère Nicolas, saint Jean-Paul II s’était adressé à ceux qui s’étaient réunis autour de lui, au Ranft en 1984. Ce matin, nous allons simplement nous laisser interroger par le saint Pape et par frère Nicolas dans sa lettre au bernois et par sa vie. Saint Jean-Paul II nous rappelle que la sainteté n’est pas une affaire des temps anciens, elle est contemporaine et nous concerne chacun. Un jeune saint, qui d’une certaine manière en rajeunit un plus ancien.
Que pense-t-on aujourd’hui de Nicolas de Flüe ? La Suisse officielle l’a un peu rangé dans l’armoire aux souvenirs historiques et culturels, elle n’organisera pas de commémoration officielle en 2017, en se contentant de suivre le mouvement. S’il y en a serait-on tenté de dire… Et il y en aura.
Est-ce que le message de Frère Nicolas aurait perdu de son actualité ?
Saint Jean-Paul II avait construit son homélie autour de la parole de saint Paul : « Le Règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint » (Rm 14, 17). Comme frère Nicolas, il nous engageait à construire notre pays dans l’amitié, la joie et la paix. Sinon que la justice fasse pour le mieux… Il nous incitait à rechercher la paix. «La paix est pleinement en Dieu car Dieu est la paix. », disait-il à nos voisins de l’ancien canton, en leur demandant aussi de respecter la foi : « Elle est, comme elle est. »
« La charité que vous me témoignez m'incite à vous entretenir davantage. Obéir est le plus grand honneur au ciel et sur la terre. Appliquez-vous donc à être obéissants les uns envers les autres. La sagesse est le plus désirable de tous les biens parce qu'elle permet d'entreprendre toutes choses en les menant à bien. »
Le chanoine Chuard avait traduit « obéissants » par « solidaires ». Voilà une traduction qui ouvre la porte toute grande aux œuvres de miséricorde.  N’est-ce pas une invitation à la pratiquer aujourd’hui dans notre pays, et également envers les plus pauvres selon nos moyens.
« J’ai donc résolu d’amener la Sagesse à partager ma vie, car je savais qu’elle serait ma conseillère pour bien agir. »
La Sagesse est mystérieuse et revêt bien des aspects. Pourquoi ne pas en considérer un d’apparemment provocateur et paradoxal. Un des thèmes majeurs aujourd’hui, n’est-il pas celui du mariage et du don de la vie ? Amoris laetitia
Sa vocation est bien mystérieuse, à 30 ans, voilà qu’il épouse une jeune fille de 16 ans et après 3 ans il doit partir à la guerre. Les chroniqueurs relèvent sa correction, alors que les Suisses étaient considérés comme étant avoir un comportement pire que celui des Turcs. Curieuse trajectoire… Il aura 10 enfants. Je crois que la descendance est bien répandue aujourd’hui en Suisse et dans le monde. Voilà qu’à 50 ans, il répond avec l’accord de sa femme Dorothée et de ses grands enfants, à un appel si puissant qu’il devient ermite, après un certain nombre d’appels et de visions. L’une d’elles lui annonça qu’il était insensé de compter sur ses propres forces et de refuser un don plus total. (p. 20 Journet).
On peut avoir diverses interprétations. Mais nous pourrions peut-être retenir qu’autant pour être fidèle à son mariage et à la parole donnée que pour répondre à l’appel de Dieu, il est insensé de compter sur ses propres forces. Si dans un mariage, on se donne l’un à l’autre dans la fidélité, n’est-ce pas parce que quelqu’un de plus grand que vous habitant dans votre conjoint et en vous-mêmes, vous donne la force d’aller de l’avant ? Dieu est assez puissant autant pour faire rester ensemble des époux que pour attirer à lui seul. « Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle. » Quelle illustration hors du commun que cet Evangile.
Paradoxe des paradoxes : tout quitter pour Lui, pour qu’Il puisse démontrer qu’Il est tout en tous, qu’Il nous suffit pour l’éternité mais que nous pourrons nous retrouver tous pleinement en Lui. L’amour est plus fort que la mort et demeure pour toujours en Lui et par Lui. Du sacrifice consentit par Nicolas et sa famille, nous sommes tous débiteurs. Est-il juste de le ranger dans une armoire aux souvenirs historiques et culturels, dans un classeur fédéral ou un coin d’ordinateur bien verrouillé par un logiciel de cryptage? Aurions-nous aujourd’hui peur de Dieu et révélé en Jésus-Christ ?
Ô mon Dieu et mon Seigneur,
prends-moi à moi, et donne-moi tout en propre à toi.
Ô mon Dieu et mon Seigneur,
arrache de moi tout ce qui me sépare de toi.

Ô mon Dieu et mon Seigneur,
donne-moi tout ce qui m'attire à toi. Amen.

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