Saint Nicolas de Flüe, patron de la Confédération
1ère lecture : Sg 7, 27c - 8, 2a.3-7.9
2ème lecture : Rm 14, 17-19
Evangile : Mt 19, 27-29
Frères et
Sœurs,
« Que le nom
du Seigneur soit votre salut ! » par cette salutation de frère Nicolas, saint
Jean-Paul II s’était adressé à ceux qui s’étaient réunis autour de lui, au
Ranft en 1984. Ce matin, nous allons simplement nous laisser interroger par le
saint Pape et par frère Nicolas dans sa lettre au bernois et par sa vie. Saint
Jean-Paul II nous rappelle que la sainteté n’est pas une affaire des temps
anciens, elle est contemporaine et nous concerne chacun. Un jeune saint, qui d’une
certaine manière en rajeunit un plus ancien.
Que pense-t-on
aujourd’hui de Nicolas de Flüe ? La Suisse officielle l’a un peu rangé
dans l’armoire aux souvenirs historiques et culturels, elle n’organisera pas de
commémoration officielle en 2017, en se contentant de suivre le mouvement. S’il
y en a serait-on tenté de dire… Et il y en aura.
Est-ce que le
message de Frère Nicolas aurait perdu de son actualité ?
Saint
Jean-Paul II avait construit son homélie autour de la parole de saint
Paul : « Le Règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson,
il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint » (Rm 14, 17). Comme frère
Nicolas, il nous engageait à construire notre pays dans l’amitié, la joie et la
paix. Sinon que la justice fasse pour le mieux… Il nous incitait à rechercher
la paix. «La paix est pleinement en Dieu car Dieu est la paix. », disait-il à
nos voisins de l’ancien canton, en leur demandant aussi de respecter la
foi : « Elle est, comme elle est. »
« La
charité que vous me témoignez m'incite à vous entretenir davantage. Obéir est
le plus grand honneur au ciel et sur la terre. Appliquez-vous donc à être
obéissants les uns envers les autres. La sagesse est le plus désirable de tous
les biens parce qu'elle permet d'entreprendre toutes choses en les menant à
bien. »
Le chanoine
Chuard avait traduit « obéissants » par « solidaires ». Voilà
une traduction qui ouvre la porte toute grande aux œuvres de miséricorde. N’est-ce pas une invitation à la pratiquer
aujourd’hui dans notre pays, et également envers les plus pauvres selon nos
moyens.
« J’ai
donc résolu d’amener la Sagesse à partager ma vie, car je savais qu’elle serait
ma conseillère pour bien agir. »
La Sagesse est
mystérieuse et revêt bien des aspects. Pourquoi ne pas en considérer un
d’apparemment provocateur et paradoxal. Un des thèmes majeurs aujourd’hui,
n’est-il pas celui du mariage et du don de la vie ? Amoris
laetitia…
Sa vocation est
bien mystérieuse, à 30 ans, voilà qu’il épouse une jeune fille de 16 ans et
après 3 ans il doit partir à la guerre. Les chroniqueurs relèvent sa
correction, alors que les Suisses étaient considérés comme étant avoir un
comportement pire que celui des Turcs. Curieuse trajectoire… Il aura 10 enfants.
Je crois que la descendance est bien répandue aujourd’hui en Suisse et dans le
monde. Voilà qu’à 50 ans, il répond avec l’accord de sa femme Dorothée et de
ses grands enfants, à un appel si puissant qu’il devient ermite, après un
certain nombre d’appels et de visions. L’une d’elles lui annonça qu’il était
insensé de compter sur ses propres forces et de refuser un don plus total. (p.
20 Journet).
On peut avoir
diverses interprétations. Mais nous pourrions peut-être retenir qu’autant pour
être fidèle à son mariage et à la parole donnée que pour répondre à l’appel de
Dieu, il est insensé de compter sur ses propres forces. Si dans un mariage, on
se donne l’un à l’autre dans la fidélité, n’est-ce pas parce que quelqu’un de
plus grand que vous habitant dans votre conjoint et en vous-mêmes, vous donne
la force d’aller de l’avant ? Dieu est assez puissant autant pour faire
rester ensemble des époux que pour attirer à lui seul. « Et celui qui aura
quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une
mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la
vie éternelle. » Quelle illustration hors du commun que cet Evangile.
Paradoxe des
paradoxes : tout quitter pour Lui, pour qu’Il puisse démontrer qu’Il est
tout en tous, qu’Il nous suffit pour l’éternité mais que nous pourrons nous retrouver
tous pleinement en Lui. L’amour est plus fort que la mort et demeure pour
toujours en Lui et par Lui. Du sacrifice consentit par Nicolas et sa famille,
nous sommes tous débiteurs. Est-il juste de le ranger dans une armoire aux
souvenirs historiques et culturels, dans un classeur fédéral ou un coin
d’ordinateur bien verrouillé par un logiciel de cryptage? Aurions-nous
aujourd’hui peur de Dieu et révélé en Jésus-Christ ?
Ô mon Dieu et
mon Seigneur,
prends-moi à moi, et donne-moi tout en propre à toi.
prends-moi à moi, et donne-moi tout en propre à toi.
Ô mon Dieu et
mon Seigneur,
arrache de moi tout ce qui me sépare de toi.
arrache de moi tout ce qui me sépare de toi.
Ô mon Dieu et
mon Seigneur,
donne-moi tout ce qui m'attire à toi. Amen.
donne-moi tout ce qui m'attire à toi. Amen.
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