Intro
Frères et Sœurs,
Bienvenue à tous pour célébrer ce 5ème dimanche
de Pâques avec l’Echo du Vorbourg et Mme Valérie Reber. Il ne faut pas oublier
l’organiste. Nous avons aussi avec nous aujourd’hui M. et Mme Thérèse et Joseph
Maître d’Epauvillers qui fêtent leurs 60 ans de mariage. Cela me donne
l’occasion de rappeler que le Vorbourg a une relique de Saint Valentin placée
dans la pierre de l’autel de la Sainte Vierge. Les amoureux de toujours sont
choyés en ces vénérables lieux.
Le 29 avril est également la fête d’une grande amoureuse,
mais du Seigneur seul, sainte Catherine de Sienne co-patronne de l’Europe. On
raconte dans son histoire que Jésus échangea son cœur avec le sien. L’image ne
manque pas de charme… Son confesseur, le bienheureux Raymond de Capoue qui
devint Maître général des dominicains rapporte ceci dans la vie qu’il écrivit
de notre sainte : « J'ai vu quelquefois, moi-même, mille personnes et
plus, hommes et femmes, accourir comme à l'appel d'une trompette invisible, et
arriver des montagnes ou autres régions du comté de Sienne, pour voir et
entendre la sainte. Non seulement sa parole, mais sa seule vue suffisait à leur
donner le repentir de leurs crimes. Ils pleuraient, gémissaient sur leurs
péchés et se pressaient autour des confesseurs. J'étais un de ces confesseurs,
et j'ai trouvé dans ces pénitents une si vive contrition que personne ne
pouvait douter de la grande abondance de grâces descendue du ciel dans leurs
coeurs. »
Le Seigneur nous appelle à la conversion dans l’image
évangélique de la vigne qu’il soigne purifie et émonde. Avant de célébrer
l’Eucharistie, reconnaissons que nous sommes pécheurs et avons besoin de sa
miséricorde.
Lectures de la messe
Première lecture
« Barnabé leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur » (Ac 9, 26-31)
Deuxième lecture
« Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ et nous aimer les uns les autres » (1 Jn 3, 18-24)
Évangile
« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)
Frères et Sœurs,
Comment rapprocher le cor des Alpes de la vigne et plus
encore de la vigne du Seigneur. Aux origines, je ne vous apprends rien en vous
disant que le lituus alpinus que l’on pourrait appeler aussi lituus
jurassicus grâce à l’Écho du Vorbourg, était utilisé par les bergers dans
les montagnes. C’était un moyen de communication.
On donne à des élèves valaisans l’occasion de calculer la
possibilité d’entendre du cor à 9 km en jouant en direction de
Haute-Nendaz: Décibels, Herz et température de l’air, dont le savant mélange a
sa réponse sur internet. Heureux élèves donc, pour ce dernier motif.
Le cor est utilisé dans les hauteurs. Certains me diront qu’en Suisse centrale, il y a peu de vignes, qu’en Valais elles sont plus nombreuses que chez nous, alors que leurs montagnes sont plus hautes. La facilité est presque de notre côté. Le rapprochement entre
le cor et l’eucharistie se fait par l’appel à la prière, puisque le vin est
utilisé pour célébrer l’eucharistie. Chez les Juifs, c’est le shofar que l’on
emploie surtout, une grande corne de bélier.
Le Seigneur dans le passage d’évangile, prend l’exemple de
la vigne qui ne peut que nous parler. « Moi, je suis la vigne. »
Un bibliste du Canada demande ce que nous aurions pensé si
Jésus avait dit : « Je suis une tisane digestive. Nous l’associerions,
alors avec l'ascèse, la prudence et un souci de soi excessif. Mais il s'est
comparé à la vigne et au vin. Il se veut, pour nous, source de douceur et de
saveur. » J’ajouterais : de joie de vivre et d’amour de la vie. Je
pensais, qu’on me pardonne, que le Canada était plus amateur de grog et de
tisanes, que de vin, puisqu’il y fait froid. Mais la vigne a réussi à être
implantée grâce à des hybrides. On y fait un « vin de glace » réputé,
et le réchauffement climatique y est bien vu. La tisane réjouirait votre
médecin, mais vous la voyez presque comme une pénitence imposée et c’en est
une. Le vin accompagne l’annonce de l’Évangile partout dans le monde. Il n’est
pas difficile de voir également le rapport entre le vin rouge et le sang du
Christ qui donne sa vie. Le sang dans la conception hébraïque, c’est la vie.
« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. »
Nous voyons un seul pied de vigne dans cette image, et Jésus y souligne l’unité
des sarments avec lui. Son Père s’occupe de tailler la vigne pour lui faire
porter du fruit. Il est le vigneron qui s'occupe de sa vigne et l’émonde, la
taille pour lui faire porter du fruit. Dans le monde non symbolique, la taille a
lieu vers la fin de l’hiver. Quand on taille, normalement, on enlève le bois
mort, et sur les sarments choisis pour se développer, on laisse deux yeux. Il y
a aussi une taille d’été pour la qualité des grappes.
Le Seigneur nous demande de lui rester attachés et fidèles,
nous comprenons qu’il invite à une conversion permanente. Si nous lui sommes
attachés par le sacrement de baptême, nous ne devons pas manquer de laisser sa
vie circuler en nous. En ligaturant un membre nous savons ce qui arrive, c’est
la même chose pour la vigne et les plantes.
L’Écriture, et le Seigneur lui-même, dans ses paraboles,
élargit le plan de vigne à un vignoble. La comparaison de Jésus ne nous permet
pas de dire que le vigneron qu’est Dieu va tout faire. Dieu par sa grâce agit
en chacun, mais aussi avec l’aide de chacun. Le vigneron a besoin d’abord
d’ouvriers pour travailler à sa vigne, nous savons qu’il s’agit des Apôtres et
des disciples qui annoncent l’Évangile. Nous pourrions dire aujourd’hui en
termes locaux, de l’évêque, des prêtres et des agents pastoraux, ainsi que de
tous ceux qui agissent avec une mission de l’évêque.
« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous
portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
Il existe un autre type d’ouvrier : chacun de nous.
Nous avons une mission et une responsabilité personnelles d’abord envers
nous-même, c’est la plus importante, et ensuite envers nos proches et notre
milieu social. Je crois que personne n’ignore ce qu’est l’apostolat des laïcs
que le dernier Concile a voulu mettre valeur.
Catherine de Sienne qui est aussi docteur de l’Église, nous
l’explique dans son livre des dialogues, elle, un docteur de l’Église qui ne
savait ni lire ni écrire, quelle leçon d’humilité. On raconte que cette
mystique apprit à le faire avec l’aide de saint Jean. Elle disposait aussi de
bon nombre de secrétaires.
« Les vrais ouvriers sont ceux qui cultivent bien leurs
âmes, dit-elle ; ils en arrachent l’amour-propre et retournent en moi la terre
de leur coeur, pour y nourrir et y développer la semence de la grâce qu’ils ont
reçue au saint baptême. En, cultivant leur vigne, ils cultivent celle du
prochain ; et ils ne peuvent cultiver l’une sans l’autre ; car, je l’ai dit,
tout le bien et le mal se fait par le moyen du prochain. Vous êtes mes ouvriers
; je vous ai choisis ; moi, je suis l’ouvrier éternel et suprême ; et je vous
ai unis et greffés à la vigne véritable par l’union que j’ai faite avec vous. »
Frères et Sœurs, nous ne pouvons oublier avec Catherine de
Sienne et tous les saints nous formons « tous la vigne universelle, qui
est la société des fidèles unie à la vigne mystique de la sainte Église, où
nous puisons la vie. »
Par Marie, demandons la grâce de demeurer en Jésus :
c’est-à-dire avoir la volonté de recevoir la vie de Lui, également le pardon,
également l’élagage, mais le recevoir de Lui. Demeurer en Jésus signifie
chercher Jésus, prier, la prière. Demeurer en Jésus — et cela est la chose la
plus difficile — signifie faire ce qu’a fait Jésus, avoir la même attitude que
Jésus. Si le sommeil nous prend, elle nous fera peut-être réveiller par un coup
de cor, qui sait. Notre-Dame du Bon Conseil Priez pour nous… Amen.
Fin de la messe après le renvoi et pour l'invitation à l'apéritif, un rappel : s'il n'y a vraiment plus assez de vin, rappelez-vous que les tilleuls qui ombragent la montée au Vorbourg, ne se contentent pas de dispenser la bonne parole. La tisane... Merci également à ceux qui ont travaillé pour cette animation arboricole.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire