20 novembre 2022
Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers — Année C - Solennité
Lectures de la messe
Première lecture « Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël » 2 S 5, 1-3
Psaume Dans la joie, nous irons
à la maison du Seigneur. Ps 121 (122), 1-2, 3...
Deuxième lecture « Dieu nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé » Col 1, 12-20
Évangile « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »
Homélie du Christ Roi Tavannes
« Celui-ci est le roi des Juifs. »
Chers Frères et Sœurs,
Le panneau écrit au-dessus de Jésus était rédigé en hébreu, en latin et en grec, les trois langues qu’on appelait sacrées pour cette raison, mais toutes le sont devenues puisque la Bonne Nouvelle, la Bible est publiée dans presque toutes les langues. On parle de plus de 3300 pour au moins un livre de la Bible. Combien de langues sont-elles parlées chez nous avec l’immigration? Plus de 20, d’après les statistiques
Jésus n’est pas seulement le roi des juifs crucifié et tourné en dérision. Par toute la terre, il est aujourd’hui aimé et rejeté. Notre église de Tavannes a bénéficié d’artistes d’avant-garde dans les années 1920. Vous pouvez en être fiers. La grande fresque réalisée par Arthur Blanchet, avec sa représentation monumentale de la passion interpelle. Elle vous parle certainement, ne serait-ce que par le contraste avec la fresque de l’Ascension de Gino Severini, à l’entrée et l’idée véhiculée par le nom de roi. On pénètre dans l’église pour célébrer le mystère de l’Eucharistie que nous voyons représenté au-dessus de la porte. Les prophètes et les saints nous conduisent vers ce lieu mystérieux où nous revivons le sacrifice du Christ. C’est un roi crucifié qui revient bientôt, mais glorieux. Le Seigneur n’est représenté en roi couronné que sur la porte du tabernacle, portant un globe et bénissant. Il montre ses blessures. Tout est quasiment dit, mais il est vrai qu’on s’habitue au message et que parfois nous devons tant attendre, alors nous somnolons. Nous passons par des difficultés qui ne se résolvent pas tout de suite, cela à un tel point que nous l’oublions. Lui, ne nous oublie pas. Il y aura un jour le retour du Christ pour tous, mais il y en aura d’abord un pour nous seul, personnel. Un autre retour se produit lors de notre baptême, puisque tout est déjà là, c’est le déjà et le pas encore, selon la formule.
« Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Nous pourrions ajouter le nom de roi des autres peuples qui ont entendu parler de lui, le roi du monde. Il est si facile de se moquer de quelqu’un que l’on croit voir échouer et de prendre ses distances pour ne pas être éclaboussé par le scandale d’un échec. Pour les disciples de Jésus sa crucifixion a été une catastrophe. Celui qui avait reçu l’onction, celui à qui s’était adressé le Seigneur pour lui dire ‘Tu seras le berger d’Israël mon peuple, tu seras le chef d’Israël.’ », voilà qu’il va mourir de la mort des esclaves. Seule Marie a compris dans sa douleur ce qui se passait. Ce roi couronné d’épines et qui reçoit des quolibets, est pourtant en train de réconcilier le monde avec son Père et de nous ouvrir les portes du Royaume. Il fait la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. Il va pourtant ressusciter bientôt et monter auprès de son Père pour nous préparer une place. La mosaïque à l’entrée de l’Église nous incite à regarder vers le ciel pour le voir et nous rappeler sa promesse : « Je reviens bientôt ! », c’est la dernière phrase de l’Apocalypse. Comment nous préparer à ce retour et l’attendre ? Ce n’est pas qu’une affaire individuelle, cette attente est communautaire, elle est le fait de toute l’assemblée, l’Ekklesia, de l’Église locale et de l’Église totale. Comment attendons-nous le retour du Christ Roi à Tavannes ? Je pense que nous le faisons d’abord en étant attentifs à ceux qui vivent et accompagnent la passion et les souffrances de Jésus. Heureux les pauvres, Heureux les affligés, Heureux les doux, Heureux les affamés et assoiffés de la justice, Heureux les miséricordieux, Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu, Heureux les artisans de paix, Heureux les persécutés pour la justice, Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toutes sortes d'infamies à cause de moi.
Si nous mettons en pratique l'amour du prochain, selon le message évangélique, alors nous faisons place à la seigneurie de Dieu, et son royaume se réalise au milieu de nous. Si, au contraire, chacun ne pense qu'à ses propres intérêts, le monde ne peut qu'aller à sa ruine. Une communauté ne peut que s’affaiblir.
Oui, le Seigneur va revenir un jour, le dernier comme Seigneur du temps et des temps et de l’histoire, pour établir définitivement son Royaume. Il est l’aboutissement de la volonté de Dieu pour nous, de sa volonté de salut. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et qu’aucun ne se perde. Mais il nous laisse la liberté, nous ne sommes pas prédestinés de manière absolue, ni même sous la contrainte d’aimer. Aimer nécessite une liberté et donc implique une responsabilité. Aimer en esprit et en vérité ce n’est pas une petite affaire, surtout aimer quelqu’un de concret, une personne qui vous enquiquine, une autre qui est insupportable, une troisième qui ne pense pas comme vous, une autre encore qui vous veut du mal, et qui vous diffame ou vous calomnie. Vous pouvez passer en revue le catéchisme, les commandements, même le code pénal si vous en avez envie. Vous pouvez penser à toutes les blessures qui vous font mal comme les rhumatismes, lorsque vous y pensez et que vous êtes fatigués.
Lorsque nous fêtons le Christ Roi nous ne pouvons oublier que cette fête est récente. Si vous aimez la musique, il me semble difficile par exemple de trouver un oratorio ou un concert pour le Christ Roi en musique classique. Il s’agissait pour Pie XI, de la Royauté Sociale du Christ en 1925. Il avait alors publié son encyclique Quas Primas. 1925, c’était l’époque de la construction et de la décoration de notre église, une époque tourmentée par des idéologies anti-chrétiennnes. En existe-t-il encore aujourd’hui ? Avec le Concile Vatican II on a mis en valeur le Christ Roi de l’Univers et la fin des temps, l’eschatologie. Quand surviendra-t-elle ? Vous savez qu’on estime la fin thermique de l’Univers « période sombre », totale dans environ 10 puissance 100 années. Il n’y aura déjà plus assez d’énergie pour rendre une quelconque vie possible après 10 puissance 30 années. On nous parlait aussi, il y a quelques jours de la rencontre entre la voie lactée et la galaxie d’Andromède. Nous aurons aussi la fin de la terre et du soleil d’ici quelques 4 à 7 milliards d’années. Ce ne sera pas notre problème, même si c’est intéressant.
Ce qui nous concerne d’abord, c’est notre rencontre avec le Christ qui vient à notre rencontre. Il est un Dieu qui aime et ne peut qu’aimer parce qu’il est amour.
« Oui, je viens sans tarder. » nous dit-il, je viens avec Marie ! – Amen ! Viens, Seigneur Jésus !
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