dimanche 4 décembre 2022

Erreur 404 not found : Hacker de la Bonne Nouvelle

 


 

 4 décembre 2022 - dimanche, 2ème Semaine de l'Avent — Année A

Lectures de la messe

    Première lecture « Il jugera les petits avec justice » Is 11, 1-10
    Psaume En ces jours-là, fleurira la justice,
    grande paix jusqu’à la fin des temps. Ps 71 (72), 1-2, 7-8...
    Deuxième lecture Le Christ sauve tous les hommes Rm 15, 4-9
    Évangile « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » Mt 3, 1-12

 


Introduction

Chers frères et sœurs, nous voilà déjà au 2ème dimanche de l’Avent avec la deuxième bougie allumée à notre couronne qui symbolise la foi, avec Abraham. L’urgence des préparatifs se fait sentir. L’urgence des urgences, est pour nous, celle de la venue du Seigneur. Voici qu’il va venir. C’est une Joyeuse attente. Saint Nicolas est arrivé hier soir à Fribourg. Mgr Morerod  l’a pieusement écouté devant sa cathédrale, les yeux levés vers le saint personnage s’adressant à une grande foule post-covid. Il arrivera mardi chez nous, et jeudi nous célébrerons l’Immaculée Conception. Aujourd’hui, il nous faut avec Jean-Baptiste, préparer les chemins du Seigneur. Il est accompagné par un grand saint docteur, d’Orient, un syrien, un autre Jean, Jean Damascène. La joie doit nous habiter. Cette préparation nous la faisons parfois de manière bien maladroite, mais le Seigneur ne vient pas vers des parfaits qui lui montrent les chemins qu’il doit parcourir. Jean-Baptiste crie dans le désert et y appelle à la conversion.

Ensemble tournons nos cœurs vers le Dieu de miséricorde et implorons son pardon. Reconnaissons que nous sommes pécheurs.

Homélie

« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »

Chers frères et sœurs,

Préparez le chemin du Seigneur, ne le manquez, ne le ratez pas. Parate viam Domini. Si nous nous sommes égarés comment le retrouver… ? Vous avez peut-être pris connaissance d’une anecdote, il paraît que des hackers auraient mis en panne les sites internet du Vatican. Ils reviennent, ils disparaissent et nous avons droit à une pancarte sur le navigateur internet : 404 not found… Qui aurait perdu son chemin? Des mots ? L’Esprit-Saint, quant à lui arrive toujours à ses fins. Comment le retrouver ce chemin, le reconstruire? Le Seigneur vient d’abord dans les cœurs, c’est là que vous le retrouverez et que vous entendrez sa voix, car c’est bien Dieu qui fait grâce.

Pourquoi se convertir ? Parce que « Dieu fait grâce », Jean porte son message dans son nom qui signifie « Dieu fait grâce ». Comment fait-il grâce ? D’abord par un messager, par la parole de Jean. Dieu n’apprécie pas ceux qui jouent le rôle de hacker de sa bonne nouvelle. Les pirates de sa parole, il ne les apprécie pas, il les secoue très forts. Jean les traite d’engeance, de descendants de vipères, ce ne sont plus des fils d’Abraham, mais du tentateur, du serpent. Nous retrouverons les paroles prononcées par Jean dans la bouche même de Jésus (Mt 23,33). Il interpelle vivement les pharisiens, il invite au repentir. Il repousse les serpents. Nous avons Abraham pour père ! De pierres, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Ce questionnement et cette filiation étaient aussi celles de Saint Paul, il y a répondu par la foi. Dieu vient « réaliser les promesses faites à nos pères », et ces promesses s’étendent aux nations par la foi. Elles deviennent ses fils et ses filles.

Que vient faire le Seigneur ? Il vient rétablir la paix et pas avec Israël seulement, mais avec tous les hommes. Nous apprécions chaque année ce passage du livre d’Isaïe qui nous décrit une image idyllique du rétablissement de la paix perdue par le péché des origines. Des fauves cohabitant avec de paisibles herbivores c’est totalement invraisemblable à moins qu’ils ne soient repus et attendent le repas suivant. Qu’ils soient transformés au point de manger de l’herbe, ça l’est encore plus. Le serpent, celui qui a représenté le tentateur, ne pourra plus faire de mal, cela signifie bien le retour de la paix. Nous pouvons avant que tout soit rétabli , avant le dernier jour, penser à la descendance de la femme qui lui écrasera la tête et sera meurtrie au talon. Cette descendance, le Christ, ressuscitera et nous avec lui.

Jean prêche un baptême d’eau. C’est une intention exprimée de revenir au Seigneur et de changer son cœur. « Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. » Mais celui qui viendra derrière moi, vous baptisera dans l’Esprit-Saint. Nous sommes en présence de deux baptêmes. Comme nous fêtons aujourd’hui un saint cher à la Syrie et docteur de l’Église, vous me permettrez de vous dire qu’il distingue pour sa part 8 baptêmes. Il s’agit de saint Jean de Damas ou Damascène, ardent défenseur des icônes. Ce Jean-là, en raison d’accusations calomnieuses fut condamné par le calife à avoir la main tranchée. Mais la tradition dit que la Vierge Marie la lui recousit. Pourquoi pas ? Nous connaissons un signe de ce genre, plus récent, avec sœur Marie de Jésus Crucifié, Mariam Baouardy, qui eut la gorge tranchée et que Marie guérit. Elle a été canonisée en 2015.

Jean quant à lui fut un ardent défenseur des icônes.

Nous pouvons nous permettre une mention de ses 8 baptêmes, selon son interprétation :   « Nous sommes baptisés dans la Sainte Trinité parce que ce qui est baptisé a besoin, pour se constituer et se préserver, de la Sainte Trinité.

Le premier baptême, celui du déluge a amputé le péché. Le deuxième est celui dans la mer et dans la nuée; la nuée est le symbole de l'Esprit, la mer celui de l'eau. Le troisième c'est celui de la Loi ; quiconque était impur faisait des ablutions à l'eau, les vêtements mêmes étaient lavés, pour reparaître dans le camp. Le quatrième est celui de Jean pour initier et amener les baptisés à la repentance pour qu'ils croient au Christ. Le cinquième est celui du Seigneur celui dont lui-même a été baptisé. Nous aussi nous sommes baptisés du baptême parfait du Seigneur, celui de l'eau et de l'Esprit. Le sixième, c'est celui de la repentance et des larmes, il est douloureux. Le septième est celui du sang et du martyre. Le huitième, le dernier, n'est pas salutaire ; il fait disparaître le mal car le mal et le péché cessent d'agir, et il châtie éternellement. » Nous reconnaissons certains éléments de la fin de notre Évangile d’aujourd’hui.

A quoi doit conduire la venue du Seigneur et le baptême qu’il va donner, sinon à l’unité , faire de nous tous des frères et des sœurs dans le Christ, un seul Peuple, une seule famille? Les obstacles et les difficultés mentionnées par Jean Damascène ne manqueront pas, mais la joie qui vient de Dieu nous est promise. Le Dieu de la persévérance et du réconfort nous donne en son Fils qui vient, d’être d’accord les uns avec les autres, dans le but de rendre gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ d’un même cœur, d’une seule voix. Le premier il proclamera sa louange parmi les nations, il chantera son nom.

«L’Avent est un appel incessant à l’espérance», nous dit le Pape François. Cette attente du Seigneur, est un temps qui nous est donné pour montrer notre bonne volonté. Nous connaissons notre faiblesse, et nous pensons peut-être pouvoir parvenir à réaliser nous-mêmes une belle route. Nous sommes un peu trop présomptueux. Y parviendrons-nous vraiment ? Sans la grâce ? Elle est déjà là, prévenante.  Mais « sans Moi vous ne pouvez rien faire ».  Alors que la joie grandisse dans nos cœurs en raison de cette venue. Jean lui-même était conscient qu’il ne pouvait donner qu’un baptême d’eau, mais il avait confiance et son cœur était habité d’un grand désir de voir le Seigneur. QU’il nous habite aussi. « Dieu vient, Dieu est proche et il vient. Ne l’oublions jamais ! Le Seigneur vient toujours, le Seigneur nous rend visite, le Seigneur se fait proche. » (Pape François)

Réjouissons-nous avec Marie et Jean de Damas  en ce temps de l’attente : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de ton sein. » Tu es bienheureuse dans les générations des générations, la seule digne d’être appelée bienheureuse. Voici en effet que toutes les générations te disent bienheureuse, comme tu l’as déclaré. Amen.

 

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