Intro
Chers frères et sœurs, nous sommes parvenus au 4ème dimanche de l’Avent avec la 4ème et dernière bougie allumée qui symbolise l’enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix. Viens Seigneur ne tarde plus ! Nous avons le désir de revoir briller la lumière, les ténèbres de fin d’année nous pèsent. Nous chanterons au Magnificat l’antienne O de ce 18 décembre : O Adonaï, Seigneur, chef de la maison d'Israël, qui est apparu à Moïse, dans la flamme du buisson ardent, et qui lui as donné la loi sur le Sinaï; viens nous racheter dans la force de ton bras. Ce n'est plus dans cette flamme qu’apparaîtra le Seigneur, mais il va se faire l’un de nous, petit enfant. Avec Joseph qui a fait confiance à l’ange et habités déjà par la joie de cette naissance toute proche…
Homélie
Les rêves, vaste sujet !
Voici nous dit l’Évangile que
l’ange du Seigneur apparut en songe à Joseph. Les songes et leurs
interprétations étaient une spécialité ou une particularité de son homonyme le patriarche
Joseph. Nous nous rappelons de celui qui fut « mal compris » de ses
frères.
Pourquoi ce songe a-t-il été
nécessaire ? Marie fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph,
son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer
publiquement, décida de la renvoyer en secret. Les iconographes byzantins représentent
plutôt ce qu’ils appellent le doute de Joseph. Le pauvre s’interroge et le
diable tout près essaye de lui faire douter de Marie. On le voit ainsi
représenté sur les icônes de la Nativité. L’Occident lui est plus favorable, estimant
qu’il ne s’estimait pas digne de l’accueillir chez lui. Dans des représentations
plus récentes, surtout occidentales, on le voit qui dort et l’ange qui s’approche
de lui et lui parle dans son rêve.
Le pape François qui a fait de
saint Joseph le patron de l’Église universelle met en valeur son obéissance. « Joseph,
dit-il, est très préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie : il ne
veut pas « l’accuser publiquement »[14] mais décide de « la renvoyer en secret
» (Mt 1, 19). Dans ce songe, l’ange l’aide à résoudre son dilemme : « Ne crains
pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en
elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le
nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,
20-21). Sa réponse est immédiate : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que
l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Grâce à l’obéissance, il
surmonte son drame intérieur et il sauve Marie.
Joseph, l’époux de Marie, était un
spécialiste des songes, nous en comptons 4, tous mentionnés par saint Matthieu,
l’Annonce à Joseph, le départ pour l’Egypte, le retour de la Sainte Famille, et
l’installation à Nazareth. Certains parlent de genre littéraire à ce propos,
est-on obligés de les suivre ?
Faut-il se laisser guider par des
songes ? Certains d’entre nous rêvent peut-être beaucoup, ce n’est pas mon
cas, sinon lorsqu’il faut évacuer une anxiété juste avant le réveil, et alors
les montages sont tellement étranges que j’en viens à me dire que c’est un rêve
absurde et que je dois me réveiller pour y échapper. L’inconscient se défoule. A
une certaine époque on disait facilement que c’étaient les petites filles qui
étaient rêveuses. C’était impardonnable pour les garçons en classe à un tel
point que dans les annotations, ils avaient le droit à la mention « rêve pendant
les cours », jusqu’à ce qu’on s’aperçoive enfin et parfois que le rêveur
était myope. C’est un facteur pour se réfugier dans son monde intérieur. Il est
vrai que de petites voisines y étaient aussi pour quelques choses pour d’autres.
Einstein rêvait pourquoi pas Saint-Joseph ? er même le pape François. Joseph avait ses soucis en tête, il aimait profondément Marie, elle faisait partie de son rêve!
Pour nos amis psychologues, le
rêve est une branche en soi et leur interprétation, une spécialité. Pour ceux d’entre
vous, qui ne peuvent pas aller sur la toile, il y a des répertoires de rêves et
de leur symbolisme. Ce n’est donc pas un lieu qui est aussi négligeable qu’on
pourrait le laisser entendre. D'ailleurs ne sommes-nous pas reliés avec l'invisible, l'au-delà du visible et l'immatériel par notre être spirituel Quant aux
saints présents au calendrier, ils sont nombreux à bénéficier de songes de l’antiquité
à la période contemporaine, Hildegarde, Gertrude, Brigitte de Suède, des
Catherine, Ignace de Loyola, Saint Jean Marie-Vianney, Saint Jean Bosco. Je
laisse mes sœurs, me découvrir un ouvrage sur les rêves des saints du Carmel. Pour
discerner la valeur spirituelle d’un rêve, nécessite une certaine expérience et
des rêves et du discernement, ce qui était manifestement le cas de Joseph.
L’ange lui demande de prendre
chez lui son épouse et d’accueillir l’enfant. Il va droit au but : «
Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque
l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » Littéralement :
ceci en effet en elle engendré d’Esprit est saint. L’ange donne deux noms pour
appeler l’enfant. Joseph doit lui donner son nom ce qui est la prérogative du
père qui l’introduit ainsi dans sa famille, la famille de David « tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire
: Le-Seigneur-sauve) »
Nous reconnaissons la prophétie d’Isaïe,
ensuite : « Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). » Et dans l’Evangile :
« on lui donnera le nom d’Emmanuel » ils appelleront le nom de lui
Emmanuel.
En tant que descendant de David
(cf. Mt 1, 16.20), la racine (O racine de Jessé que nous avons chanté hier)
dont devait germer Jésus selon la promesse faite à David par le prophète Nathan
(cf. 2 S 7), et comme époux de Marie de Nazareth, saint Joseph est la charnière
qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament. Toutes les nations sont invitées à l’appeler
par son nom Dieu avec nous, et à accueillir sa paix, celle qui vient de la
réconciliation avec Notre Père.
Cette famille qui est constituée
autour de Jésus qui va naître, porte aussi notre espérance, aujourd’hui, demain
et à jamais. Puissions-nous reconnaître son nom et parvenir à l’obéissance de
la foi qui a habité Joseph, nous qui sommes appelés à être saints. Je crois que
nous pouvons porter dans notre prière toutes les mamans qui attendent un
enfant. Et les enfants qui n’ont pas de familles, ceux qui souffrent de la
guerre et de la faim.
Salut, gardien du Rédempteur,
époux de la Vierge Marie.
À toi Dieu a confié son Fils ;
en toi Marie a remis sa confiance ;
avec toi le Christ est devenu homme.
montre-toi aussi un père pour nous,
et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage,
et défends-nous de tout mal. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire