Frères et Sœurs,
Ne trouvez-vous pas étrange qu’au lendemain de Noël, le
calendrier liturgique nous demande de fêter un martyr, en la personne de saint
Etienne. Nous avions une crèche pleine de cadeaux pour fêter le petit enfant de
la crèche. Il y en avait tant que la Sainte Vierge n’arrivait pas trouver de
place pour déposer son enfant et nous le montrer. Voilà que le premier cadeau ouvert
le lendemain de Noël est un martyr, saint Etienne, drôle de cadeau tout de
même. Son nom signifie le couronné, il a reçu la couronne du vainqueur, le
premier.
Une question que nous nous pourrions nous poser : - Si
la conséquence de Noël est de la violence, finalement ne vaut-il pas mieux qu’il
n’y ait que des cadeaux ? La question se prolonge à travers les siècles,
en voyant ce qu’on eût à souffrir un grand nombre de ceux qui ont suivi Jésus,
jusqu’au 20ème siècle, le plus grand siècle des martyrs de l’histoire
de l’Église. L’Église est-elle vraiment la maison du bonheur ? La crèche
de Bethléem a été la première église, d’une certaine manière. Elle était en
tout cas, la maison du bonheur pour un temps (pas celle de Dany Boon).
On appelle saint Etienne le proto-martyr, ce qui veut dire
le premier martyr. La date de sa fête est placée juste après la naissance de
Jésus parce qu’Etienne est le premier des disciples qui soit entré au ciel, qui
soit né à la vie éternelle. Cela veut aussi dire que lorsque chacun de nous
entrera dans la vie éternelle, ce sera comme une nouvelle naissance. Je ne sais
pas si vous avez déjà vu les icônes orientales de la dormition de Marie, avant
son Assomption. L’Orient n’a qu’une seule position, il dit que Marie est morte.
Et à côté d’elle on voit Jésus qui recueille l’âme de sa mère qui a la forme d’un
petit enfant, comme dans des langes. Son corps et son âme sont ensuite réunis
pour monter au ciel, bien sûr. Une partie de l’idée est que l’entrée dans la
vie éternelle est une seconde naissance. « Voici que je contemple les cieux
ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. », dit Etienne l’un
des 7 premiers diacres. C’est le Christ qui va l’accueillir et qui lui donne la
force de témoigner. N’est-il pas beau que le Seigneur ait voulu un diacre
auprès de lui, avant tout autre ? C’est dire le respect qu’il faut avoir
envers nos diacres. Ils s’occupaient des services caritatifs, dit Benoît XVI,
mais Etienne accomplit également une tâche d'évangélisation à l'égard de ses
compatriotes, de ceux qu'on appelle "hellénistes", des juifs qui
venaient de la diaspora. Luc insiste sur le fait qu’Etienne était "plein de grâce
et de puissance" (Ac 6, 8). Il relit l'Ancien Testament à la lumière de
l'annonce de la mort et de la résurrection de Jésus. Il fait comprendre à ceux
qui l’entendent, que le culte du temple est fini et que Jésus, le ressuscité,
est le nouveau et véritable "temple". Pour cela on le lapide et il naît
au ciel. Sa mort n’est pas inutile, puisque les Actes des Apôtres nous font
comprendre qu’elle a pour fruit la conversion de Saul qui va devenir le grand
saint Paul. Les martyrs du 20ème siècle auront eux aussi un fruit
dont nous pouvons être certains.
Quel rapport avec nous aujourd’hui ? Nous voyons la
peine que Jésus a de trouver la place parmi tous les cadeaux de ce temps de
Noël. Nous nous disons que parfois, nous oublions le premier qui est Jésus
lui-même. Comme Etienne, ils sont nombreux aujourd’hui à avoir compris son
importance et à en avoir témoigné par le sacrifice de leur vie. Il n’y en
jamais eu autant depuis le début de l’Église. Quel sera le résultat ? Nous
pouvons être certains que Dieu va exaucer leur prière et qu’il y aura un printemps
de l’Église. Il écoute aussi nos prières, il y est attentif, comme il l’est à
notre fidélité dans le quotidien. Continuons de prier pour notre village, nos
familles et nos enfants et petits-enfants. Le Seigneur se laisse toucher,
demandons-lui de faire grandir notre confiance, comme le grain de sénevé et le
petit enfant de la crèche. Amen.
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