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mercredi 26 décembre 2018

Saint Etienne le premier couronné




Frères et Sœurs,

Ne trouvez-vous pas étrange qu’au lendemain de Noël, le calendrier liturgique nous demande de fêter un martyr, en la personne de saint Etienne. Nous avions une crèche pleine de cadeaux pour fêter le petit enfant de la crèche. Il y en avait tant que la Sainte Vierge n’arrivait pas trouver de place pour déposer son enfant et nous le montrer. Voilà que le premier cadeau ouvert le lendemain de Noël est un martyr, saint Etienne, drôle de cadeau tout de même. Son nom signifie le couronné, il a reçu la couronne du vainqueur, le premier.
Une question que nous nous pourrions nous poser : - Si la conséquence de Noël est de la violence, finalement ne vaut-il pas mieux qu’il n’y ait que des cadeaux ? La question se prolonge à travers les siècles, en voyant ce qu’on eût à souffrir un grand nombre de ceux qui ont suivi Jésus, jusqu’au 20ème siècle, le plus grand siècle des martyrs de l’histoire de l’Église. L’Église est-elle vraiment la maison du bonheur ? La crèche de Bethléem a été la première église, d’une certaine manière. Elle était en tout cas, la maison du bonheur pour un temps (pas celle de Dany Boon).
On appelle saint Etienne le proto-martyr, ce qui veut dire le premier martyr. La date de sa fête est placée juste après la naissance de Jésus parce qu’Etienne est le premier des disciples qui soit entré au ciel, qui soit né à la vie éternelle. Cela veut aussi dire que lorsque chacun de nous entrera dans la vie éternelle, ce sera comme une nouvelle naissance. Je ne sais pas si vous avez déjà vu les icônes orientales de la dormition de Marie, avant son Assomption. L’Orient n’a qu’une seule position, il dit que Marie est morte. Et à côté d’elle on voit Jésus qui recueille l’âme de sa mère qui a la forme d’un petit enfant, comme dans des langes. Son corps et son âme sont ensuite réunis pour monter au ciel, bien sûr. Une partie de l’idée est que l’entrée dans la vie éternelle est une seconde naissance. « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. », dit Etienne l’un des 7 premiers diacres. C’est le Christ qui va l’accueillir et qui lui donne la force de témoigner. N’est-il pas beau que le Seigneur ait voulu un diacre auprès de lui, avant tout autre ? C’est dire le respect qu’il faut avoir envers nos diacres. Ils s’occupaient des services caritatifs, dit Benoît XVI, mais Etienne accomplit également une tâche d'évangélisation à l'égard de ses compatriotes, de ceux qu'on appelle "hellénistes", des juifs qui venaient de la diaspora. Luc insiste   sur le fait qu’Etienne était "plein de grâce et de puissance" (Ac 6, 8). Il relit l'Ancien Testament à la lumière de l'annonce de la mort et de la résurrection de Jésus. Il fait comprendre à ceux qui l’entendent, que le culte du temple est fini et que Jésus, le ressuscité, est le nouveau et véritable "temple". Pour cela on le lapide et il naît au ciel. Sa mort n’est pas inutile, puisque les Actes des Apôtres nous font comprendre qu’elle a pour fruit la conversion de Saul qui va devenir le grand saint Paul. Les martyrs du 20ème siècle auront eux aussi un fruit dont nous pouvons être certains.
Quel rapport avec nous aujourd’hui ? Nous voyons la peine que Jésus a de trouver la place parmi tous les cadeaux de ce temps de Noël. Nous nous disons que parfois, nous oublions le premier qui est Jésus lui-même. Comme Etienne, ils sont nombreux aujourd’hui à avoir compris son importance et à en avoir témoigné par le sacrifice de leur vie. Il n’y en jamais eu autant depuis le début de l’Église. Quel sera le résultat ? Nous pouvons être certains que Dieu va exaucer leur prière et qu’il y aura un printemps de l’Église. Il écoute aussi nos prières, il y est attentif, comme il l’est à notre fidélité dans le quotidien. Continuons de prier pour notre village, nos familles et nos enfants et petits-enfants. Le Seigneur se laisse toucher, demandons-lui de faire grandir notre confiance, comme le grain de sénevé et le petit enfant de la crèche. Amen.

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