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mercredi 10 février 2016

Sainte Scholastique


Honneur aux capucins et à la miséricorde aujourd'hui, mais curieusement en ce mercredi des cendres, nous fêtons Sainte Scholastique, la soeur de Saint Benoît. Elle passe un peu à l'arrière-plan, mais c'est celui de la prière à laquelle rien ne résiste. Le Seigneur l'a écoutée, elle, et non pas Saint Benoît. Le tonnerre et la pluie l'obligèrent à passer la nuit en saints colloques, avant qu'elle ne s'en aille au ciel, quelques jours après.
Grégoire le Grand dit que Dieu avait exaucée celle qui avait le plus aimé... La charité est plus grande que la lettre de la loi. Hier soir, nous avons eu nos premiers coups de tonnerre de l'année!

mardi 9 février 2016

Pourquoi le Carnaval de Bâle a-t-il lieu pendant le carême?

1529 Le carnaval bâlois se tiendra du lundi au mercredi en décalage d’une semaine par rapport au mercredi des cendres.

La Réforme évidemment avait passé par là. Dans les cantons catholiques on en est officiellement resté aux dates traditionnelles, mais la décadence festive attire beaucoup de monde supprime toute frontière...

Sur la toile nous avons quelques explications sur ce jour festif et un peu d'éthymologie. Pourquoi pas nous tourner vers le Québec avant d'aller sur France?

Quand la langue française incite à flatter une dernière fois sa panse avec le Mardi Gras, celle de Shakespeare invite à se confesser juste avant le début du Carême avec le Shrove Tuesday (du verbe to shrive : confesser et absoudre). Alors, pourquoi ne pas aller se confesser pour bien finir Mardi Gras ?

Carnaval : Oruro (Bolivie) : Indiens, blancs et métis autour de Marie

Origine
Depuis la fin du XVI° siècle, les mineurs (des mines d’argent) vénèrent « la Vierge de la chandelle » (Virgen de la Candelaria) ou encore « Virgen del socavon » (Vierge du tunnel).
Selon la tradition, la Vierge serait apparue au peuple alors qu’il était pris dans un curieux combat surnaturel contre des démons : les démons étaient apparus au nord avec des crapauds, au sud avec des serpents, et à l’est avec des fourmis géantes. La Vierge transforma en sable les fourmis et en pierre les serpents, et elle mis en fuite les crapauds. (1)
La fête de la diablata rappelle ce prodige.
La diablata
Elle se célèbre un samedi de Carnaval.
Le cortège avance un groupe derrière l’autre, et il entre dans le sanctuaire. Et les danseurs entrent et sortent du sanctuaire sans jamais tourner le dos à la statue de Notre Dame.
Un défilé représente des diables, menés par Lucifer et par la « China supay » qui incarne la féminité charnelle. Il y aussi les anges qui les combattent et marchent avec saint Michel.
Remarquable aussi, le fait que plusieurs fraternités composées distinctement d’Indiens, de métis et de blancs se réunissent à la périphérie de la ville et se rendent groupe par groupe pour saluer la Vierge Marie.
Ce défilé pluri-ethnique est en soi une grande victoire sur le démon qui cherche à diviser et provoquer des discriminations, ou d’inhumaines conditions de travail dans les mines. C'est une manifestation de l'unité chrétienne autour de Jésus et Marie.
N.B. Associer la Vierge Marie à la victoire contre le Démon, et contre tous les démons de nos sociétés modernes, c’est exactement le message du nouveau Testament, et notamment de l’Apocalypse de saint Jean au chapitre 12. La Femme enfante un Fils menacé par Satan, le Fils est emporté à la droite de Dieu (c’est l’Ascension de Jésus après sa Passion et resurrection), tandis que Satan lutte contre les autres enfants de cette Femme qui est à la fois l’Eglise et Marie. C'est ce que nous vous proposons de lire en approfondissement.
Fêtes :
2 février : Notre Dame de la chandelle
Samedi de carnaval : la diablata
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(1) Cf. Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 885-891
- See more at: http://www.mariedenazareth.com/qui-est-marie/oruro-bolivie-indiens-blancs-et-metis-autour-de-marie#sthash.IEJtnjub.dpuf

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LE CARÊME 2016


MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LE CARÊME 2016

"C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices" (Mt 9,13).
Les œuvres de miséricorde dans le parcours jubilaire

1. Marie, icône d’une Église qui évangélise parce qu’elle a été évangélisée
Dans la Bulle d’indiction du Jubilé, j’ai invité à faire en sorte que « le Carême de cette Année Jubilaire [soit] vécu plus intensément comme un temps fort pour célébrer et expérimenter la miséricorde de Dieu » (Misericordiae vultus, n. 17). Par le rappel de l’écoute de la Parole de Dieu et l’initiative « 24 heures pour le Seigneur », j’ai voulu souligner la primauté de l’écoute priante de la Parole, plus particulièrement de la Parole prophétique. La miséricorde de Dieu est certes une annonce faite au monde : cependant chaque chrétien est appelé à en faire l’expérience personnellement. C’est pourquoi, en ce temps de Carême, j’enverrai les Missionnaires de la Miséricorde afin qu’ils soient pour tous un signe concret de la proximité et du pardon de Dieu.
Parce qu’elle a accueilli la Bonne Nouvelle annoncée par l’archange Gabriel, Marie chante prophétiquement dans son Magnificat la miséricorde par laquelle Dieu l’a choisie. La Vierge de Nazareth, promise comme épouse à Joseph, devient ainsi l’icône parfaite de l’Église qui évangélise car elle a été et demeure constamment évangélisée par l’œuvre de l’Esprit Saint qui a fécondé son sein virginal. Dans la tradition prophétique – et déjà au niveau étymologique – la miséricorde est étroitement liée aux entrailles maternelles (rahamim) et à une bonté généreuse, fidèle  et compatissante (hesed) qui s’exerce dans les relations conjugales et parentales.
2. L’alliance de Dieu avec les hommes : une histoire de miséricorde
Le mystère de la miséricorde divine se dévoile au cours de l’histoire de l’alliance entre Dieu et son peuple Israël. Dieu, en effet, se montre toujours riche en miséricorde, prêt à reverser sur lui en toutes circonstances une tendresse et une compassion viscérales, particulièrement dans les moments les plus dramatiques, lorsque l’infidélité brise le lien du pacte et que l’alliance requiert d’être ratifiée de façon plus stable dans la justice et dans la vérité. Nous nous trouvons ici face à un véritable drame d’amour où Dieu joue le rôle du père et du mari trompé, et Israël celui du fils ou de la fille, et de l’épouse infidèles. Ce sont les images familières, comme nous le voyons avec Osée (cf. Os 1-2), qui expriment jusqu’à quel point Dieu veut se lier à son peuple.
Ce drame d’amour atteint son point culminant dans le Fils qui s’est fait homme. Dieu répand en lui sa miséricorde sans limites, au point d’en faire la « Miséricorde incarnée » (Misericordiae Vultus, n. 8). En tant qu’homme, Jésus de Nazareth est fils d’Israël dans le plein sens du terme. Il l’est au point d’incarner cette écoute parfaite de Dieu demandée à tout Juif par le Shemà qui constitue, aujourd’hui encore, le cœur de l’alliance de Dieu avec Israël : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces » (Dt 6, 4-5).  Le Fils de Dieu est l’Époux qui met tout en œuvre pour conquérir l’amour de son Épouse. Il lui est lié par son amour inconditionnel qui se manifeste dans les noces éternelles avec elle.
Ceci constitue le cœur vibrant du kérygme apostolique où la miséricorde divine tient une place centrale et fondamentale. Il est « la beauté de l’amour salvifique de Dieu manifesté en Jésus-Christ, mort et ressuscité » (Exhort. apost. Evangelii gaudium, n. 36), cette première annonce « que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons, et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse » (Ibid., n. 164).La miséricorde alors « illustre le comportement de Dieu envers le pécheur, lui offrant une nouvelle possibilité de se repentir, de se convertir et de croire » (Misericordiae Vultus, n. 21), restaurant vraiment ainsi la relation avec Lui. En Jésus Crucifié, Dieu veut rejoindre l’homme pécheur jusque dans son éloignement le plus extrême, précisément là où il s’est égaré et éloigné de Lui. Et ceci, il le fait dans l’espoir de réussir finalement à toucher le cœur endurci de son Épouse.
3. Les œuvres de miséricorde
La miséricorde de Dieu transforme le cœur de l’homme et lui fait expérimenter un amour fidèle qui le rend capable d’être, à son tour, miséricordieux. C’est à chaque fois un miracle que la miséricorde divine puisse se répandre dans la vie de chacun de nous, en nous incitant à l’amour du prochain et en suscitant ce que la tradition de l’Église nomme les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Elles nous rappellent que notre foi se traduit par des actes concrets et quotidiens, destinés à aider notre prochain corporellement et spirituellement, et sur lesquels nous serons jugés : le nourrir, le visiter, le réconforter, l’éduquer. C’est pourquoi j’ai souhaité que « le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Évangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine » (Ibid., n. 15). Dans la personne du pauvre, en effet, la chair du Christ « devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin » (Ibid.). Inouï et scandaleux mystère qui prolonge dans l’Histoire la souffrance de l’Agneau innocent, buisson ardent brûlant d’un amour gratuit, et devant lequel nous ne pouvons, à la suite de Moïse, qu’ôter nos sandales (cf. Ex 3,5) ; et ceci plus encore quand ce pauvre est notre frère ou notre sœur en Christ qui souffre à cause de sa foi.
Face à cet amour, fort comme la mort (cf. Ct 8,6), le pauvre le plus misérable est celui qui n’accepte pas de se reconnaître comme tel. Il croit être riche mais, en réalité, il est le plus pauvre des pauvres. Et s’il est tel, c’est parce qu’il est esclave du péché qui le pousse à user de la richesse et du pouvoir non pas pour servir Dieu et les autres, mais pour étouffer en lui l’intime conviction de n’être, lui aussi, rien d’autre qu’un pauvre mendiant. D’autant plus grands sont le pouvoir et les richesses dont il dispose, d’autant plus grand est le risque que cet aveuglement devienne mensonger. Il en vient à ne même plus vouloir voir le pauvre Lazare qui mendie à la porte de sa maison (cf. Lc 16, 20-21), figure du Christ qui, dans les pauvres, mendie notre conversion. Lazare est cette opportunité de nous convertir que Dieu nous offre et que peut-être nous ne voyons pas. Cet aveuglement est accompagné d’un délire orgueilleux de toute-puissance, dans lequel résonne, de manière sinistre, ce démoniaque « vous serez comme des dieux » (Gn 3,5), qui est à la racine de tout péché. Un tel délire peut également devenir un phénomène social et politique, comme l’ont montré les totalitarismes du XXe siècle, et comme le montrent actuellement les idéologies de la pensée unique et celles de la technoscience qui prétendent réduire Dieu à l’insignifiance et les hommes à des masses qu’on peut manipuler. Ceci, de nos jours, peut être également illustré par les structures de péché liées à un modèle erroné de développement fondé sur l’idolâtrie de l’argent qui rend indifférentes au destin des pauvres les personnes et les sociétés les plus riches, qui leur ferment les portes, refusant même de les voir.
Pour tous, le Carême de cette Année jubilaire est donc un temps favorable qui permet finalement de sortir de notre aliénation existentielle grâce à l’écoute de la Parole et aux œuvres de miséricorde. Si à travers les œuvres corporelles nous touchons la chair du Christ dans nos frères et nos sœurs qui ont besoin d’être nourris, vêtus, hébergés, visités, les œuvres spirituelles, quant à elles, - conseiller, enseigner, pardonner, avertir, prier - touchent plus directement notre condition de pécheurs. C’est pourquoi les œuvres corporelles et les œuvres spirituelles ne doivent jamais être séparées. En effet, c’est justement en touchant la chair de Jésus Crucifié dans le plus nécessiteux que le pécheur peut recevoir en don la conscience de ne se savoir lui-même rien d’autre qu’un pauvre mendiant. Grâce à cette voie, "les hommes au cœur superbe", "les puissants" et "les riches", dont parle le Magnificat ont la possibilité de reconnaître qu’ils sont, eux aussi, aimés de façon imméritée par le Christ Crucifié, mort et ressuscité également pour eux. Cet amour constitue la seule réponse à cette soif de bonheur et d’amour infinis que l’homme croit à tort pouvoir combler au moyen des idoles du savoir, du pouvoir et de l’avoir. Mais il existe toujours le danger qu’à cause d’une fermeture toujours plus hermétique à l’égard du Christ, qui dans la personne du pauvre continue à frapper à la porte de leur cœur, les hommes au cœur superbe, les riches et les puissants finissent par se condamner eux-mêmes à sombrer dans cet abîme éternel de solitude qu’est l’enfer. C’est alors que résonnent à nouveau, pour eux comme pour nous tous, les paroles ardentes d’Abraham : « Ils ont Moïse et les Prophètes, qu’ils les écoutent ! » (Lc 16,29). Cette écoute agissante nous préparera le mieux à fêter la victoire définitive sur le péché et sur la mort de l’Epoux qui est désormais ressuscité, et qui désire purifier sa future Épouse dans l’attente de son retour.
Ne laissons pas passer en vain ce temps de Carême favorable à la conversion ! Nous le demandons par l’intercession maternelle de la Vierge Marie, qui, la première, face à la grandeur de la miséricorde divine dont elle a bénéficié gratuitement, a reconnu sa propre petitesse (cf. Lc 1,48) en se reconnaissant comme l’humble Servante du Seigneur (cf. Lc 1,38).

Du Vatican, 4 octobre 2015
Fête de Saint-François d’Assise

lundi 8 février 2016

Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains

Nous célébrons la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes, ce qui donne à chacun l'occasion d'aider les nouveaux esclaves d'aujourd'hui à briser les lourdes chaînes de l'exploitation pour retrouver leur liberté et la dignité. Je pense en particulier à tant de femmes et les hommes, et à tant d'enfants! Nous devons faire tous les efforts pour éradiquer ce crime, et cette honte insupportable. (Le Pape François)
La traite d’êtres humains est le terme que l’on emploie de nos jours pour parler d’esclavage. Des femmes, des enfants et des hommes sont achetés et vendus, frappés, maltraités et parfois tués, tous échangés comme de la marchandise sur les marchés invisibles de la traite humaine du monde entier.
Ce 8 février, Caritas vous invite à participer à la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains, promue par l’Union des supérieurs généraux. La journée est célébrée le jour de la fête de Sainte Joséphine Bakhita, une Soudanaise qui a été vendue comme esclave, maltraitée puis rendue libre.

dimanche 7 février 2016

Angélus



Pape François

ANGELUS

Place Saint-Pierre
Dimanche, 7 Février, 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

L'Evangile de ce dimanche raconte - selon la rédaction de Saint-Luc - l'appel des premiers disciples de Jésus (Lc 5, 1-11). Les faits adviennent dans un contexte de la vie quotidienne: il y a quelques  pêcheurs sur la rive du lac de Galilée, qui, après une nuit de travail passée sans rien prendre, lavent et réparent des filets. Jésus monte dans la barque de l'un d'entre eux, celle de Simon, appelé Pierre, et lui demande de s’éloigner un peu de la rive et commence de prêcher la Parole de Dieu aux gens qui s'étaient rassemblés nombreux. Quand il eut fini de parler, il lui dit de prendre le large et de jeter les filets. Simon connaissait déjà Jésus et avait expérimenté la puissance miraculeuse de sa parole, c’est pourquoi il répondit: «Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre; Mais sur ta parole je vais jeter les filets "(v. 5). Et cette fois, sa foi n’a pas été déçue: en effet, les filets se remplirent d'une telle quantité de poissons qu’ils se déchiraient (cf. v. 6).

Face à cet événement extraordinaire, les pêcheurs sont saisis de stupeur. Simon Pierre se jeta aux pieds de Jésus, en disant: «Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur» (v. 8). Ce signe miraculeux l’a convaincu que Jésus est non seulement un enseignant formidable, dont la parole est vraie et puissante, mais qu'il est le Seigneur, il est la manifestation de Dieu. Et cette présence impérieuse suscite en Pierre un fort sentiment de sa propre petitesse et de son indignité. D'un point de vue humain, il pense qu'il devrait y avoir de la distance entre le pécheur et le saint. En vérité, sa propre condition de pécheur exige que le Seigneur ne se détourne pas de lui, de la même façon qu'un médecin ne peut se débarrasser de personnes qui sont malades.

La réponse de Jésus à Simon Pierre est rassurante et décisive "Ne crains pas; désormais tu seras pêcheur d'hommes » (v. 10). Et de nouveau le pêcheur de Galilée, en plaçant sa confiance dans sa parole, laisse tout et suit celui qui est devenu son Maître et Seigneur. Et ainsi firent Jacques et Jean, compagnons de  travail de Simon. Telle est la logique qui guide la mission de Jésus et la mission de l'Eglise: aller à la recherche "pêcher" ces hommes et femmes, et non pour faire du prosélytisme, mais pour redonner à tous la pleine dignité et la liberté, par le pardon des péchés. Telle est l'essence du christianisme: répandre l'amour gratuit et régénérateur de Dieu, avec l'attitude de l'acceptation et de la miséricorde envers tout le monde, afin que tous puissent répondre à la tendresse de Dieu et avoir la plénitude de la vie. Et ici, d'une certaine façon, je pense aux confesseurs: ce sont les premiers qui doivent donner la miséricorde du Père en suivant l'exemple de Jésus, comme l'ont fait aussi les deux saints frères, Père Léopold et Padre Pio (et le curé d’Ars…).

L'Evangile d'aujourd'hui nous interpelle: espérons-nous vraiment en la parole du Seigneur? Ou nous laissons-nous décourager par nos échecs? En cette Année Sainte de la Miséricorde nous sommes appelés à consoler ceux qui se sentent pécheurs et indignes devant le Seigneur et abattus en raison de leurs propres erreurs, en leur disant les paroles de Jésus: " Ne craignez pas". "La miséricorde du Père est plus grande que  vos péchés! Elle est plus grande, ne craignez pas! ". Que la Vierge Marie nous aide à comprendre de plus en plus qu’être disciple signifie mettre les pieds dans les empreintes laissées par le maître: ce sont les empreintes de la grâce divine qui régénère la vie pour tous.


Le Saint-Père a demandé avec insistance après l’angélus,  d’apporter de l’aide aux populations Syriennes et de retourner à la table des négociations. Il a salué les évêques et fidèles italiens, rassemblés à l’occasion d’une journée pour la vie, ainsi que des professeurs d’Université engagés pour assister à la culture de la vie.
Demain, nous célébrons la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes, ce qui donne à chacun l'occasion d'aider les nouveaux esclaves aujourd'hui pour briser les lourdes chaînes de l'exploitation pour retrouver leur liberté et la dignité. Je pense en particulier à tant de femmes et les hommes, et à tant d'enfants! Nous devons faire tous les efforts pour éradiquer ce crime, et cette honte insupportable.
Il a mentionné également sa rencontre annoncée avec le Patriarche Cyrille.

Pêche miraculeuse

Pêche miraculeuse
(site St Louis des Français)

5ème dimanche du Temps Ordinaire
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)
2ème lecture : « Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 3-8.11)
Evangile : « Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)

« Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche» et « N'ayez pas peur».

Homélie au sanctuaire.

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PAX
7 février 2016
5ème dimanche du Temps Ordinaire
Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)
2ème lecture : « Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 3-8.11)
Evangile : « Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)
« Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche» et « N'ayez pas peur».
 Frères et Sœurs,
 Nous nous retrouvons au bord du lac ce matin. Saint Luc, n’appelle jamais ce lac mer, car lui sait ce qu’est la vraie mer. Je ne sais pas comment vous avez perçu cet appel du Seigneur, surtout après la réponse de Pierre. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » On croirait entendre un praticien expérimenté qui entend un jeune discoureur lui demander quelque chose d’aberrant. Il lui répond d’un air un peu lassé en enrobant légèrement les  arrêtes de son propos. Sa remarque doit avoir pour source son expérience de pêcheur et  le fait que certains poissons intéressants dont une sorte de tilapia qui portera le nom de Pierre, remontent à la surface la nuit. C’est le bon moment pour les attraper. Ils redescendent au fond la journée. Lui, l’expert pêcheur, aime cependant à un point tel le Seigneur, terrien de l’intérieur des terres, qu’il lance son filet. Toute parole qui sort de la bouche du Seigneur peut  « nourrir son homme ». C’est la même problématique que pour les foules au désert. Jésus lui répond par une pêche miraculeuse, mais il ne veut pas qu’il en reste là.
La réaction de Pierre est surprenante pour nous, et instructive en cette année de la divine miséricorde. Que fait-il ? Ce qui s’est passé est tellement incroyable qu’il tombe aux genoux de Jésus et lui dit : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Deux barques pleines de poissons, c’est incroyable et impossible, lui le patron pêcheur a eu le choc de sa vie. Ce ne sera pas le dernier. Pierre n’est pas seul, saint Luc ne mentionne pas André qui était pourtant là. Il a une intention. Il y a avec lui Jacques et Jean, dit-il, les piliers des douze, présents à la Transfiguration. Il nomme Jésus, « Seigneur », Kyrie, Christ. C’est la première fois que ce terme est donné à Jésus dans l’Evangile de Saint Luc par un Apôtre, par Pierre qui a été témoin de la puissance de Dieu. Il n’y a aucun doute sur le rôle qui lui sera attribué. Il « préside » à la pêche miraculeuse, et présidera  à la première pêche miraculeuse évangélique à la Pentecôte ainsi qu’à la conduite de l’Eglise. Il est le premier à exprimer en quelque sorte sa foi en lui : Seigneur !
Bède le Vénérable, un bénédictin du 8ème siècle et docteur de l’Eglise estime qu’au sens imagé, allégorique, les deux barques figurent les Juifs et les Gentils, les païens… dans sa miséricorde, le Seigneur les conduit au port tranquille de la vie éternelle (catanea aurea).
Il n’est pas besoin d’être ichtyologiste, spécialiste en poissons, comme c’est beau les noms compliqués, pour savoir qu’un poisson tiré hors de l’eau meurt normalement. Mais c’est le symbole qui intéresse les Evangélistes. Nous nous rappelons aussi qu’un poisson est un signe de ralliement des chrétiens. Les premières lettres d’ichtus en grec, le poisson, signifie Jésus fils de Dieu sauveur « ἰχθύς - Ἰησοῦς /Χριστὸς/Θεοῦ/Υἱὸς/Σωτήρ ».
Nos poissons et leurs pêcheurs parviennent donc à la vie éternelle, au port et sur le rivage.
Le Seigneur annonce à Pierre que c’est d’autres poissons qu’il prendra : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Le pauvre est évidemment ému devant ce qui lui arrive.
Et maintenant, allons droit au but, êtes-vous d’accord de vous laisser prendre par les filets de la miséricorde ? Aucun doute là-dessus, puisque nous sommes tous ici. Alors serions-nous disponibles à devenir pêcheurs d’hommes ? De bons pêcheurs d’hommes ?
Quelle est la condition ? D’après nos lectures d’aujourd’hui, la condition fondamentale est de se reconnaître petit et pécheur.
Demandons au Seigneur sa miséricorde pour nous. Demandons-lui de nous aider. Voyez Isaïe purifié par l’ange, saint Paul disant devant tout le monde ce qu’il a été et la grâce de Dieu pour lui. « Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu. » C’est parce qu’il s’est senti aimé, et pardonné par le Christ, qu’il est devenu son témoin. Il a été rejoint par le Christ Ressuscité et pour cette raison, il est allé jeter le filet et annoncer la joie de l’Evangile. Vous vous souvenez de l’expression de saint Jean-Paul II « Ne craignez pas », « N’ayez pas peur », comme au matin de la résurrection. S. Ambroise a une parole très sage dans son commentaire en disant qu’il faut se reconnaître pécheur pour que le Seigneur nous réponde : « N’ayez pas peur. » (commentaire de l’Ev. de S. Luc). Le Pape François a beaucoup insisté dans sa catéchèse de cette semaine sur le sacrement de la réconciliation, il utilise franchement le terme de confession. Voyez comme le Seigneur est bon d’avoir accordé à des hommes jusqu’au pouvoir de donner la vie, conclut Ambroise de Milan. Ce qui a été donné hier peut et doit l’être encore aujourd’hui.
Cette vie nous pouvons la donner et la recevoir dans les sacrements, mais aussi en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Evangile.
Le chant de louange prophétique de Marie, au seuil de la maison d’Elisabeth, fut consacré à la miséricorde qui s’étend « d’âge en âge » (Lc 1, 50), nous  dit le pape François dans la bulle d’indiction du Jubilé. Ce sera pour nous un réconfort et un soutien lorsque nous franchirons la Porte Sainte pour goûter les fruits de la miséricorde divine. Puisque nous avons cette chance ici, au sanctuaire, acceptons l’invitation de Notre-Dame et n’ayons pas peur de franchir la porte et d’entrer chez elle. Amen.