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dimanche 18 mai 2025

" Je vous commande de vous aimer les uns les autres"

 



8 mai 2025

 5ème Dimanche de Pâques (semaine I du Psautier) — Année C


Lectures de la messe


Homélie

« Je vous donne un commandement nouveau : Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. »

Chers Frères et Sœurs,

Le contexte de l’Evangile d’aujourd’hui est celui du départ de Jésus lors de sa Passion. Il n’y a pas de mention explicite de l’Ascension dans l’Evangile de Jean. On pourrait certainement y voir une allusion dans les paroles de Jésus lorsqu’il apparaît à Madeleine, après sa résurrection  : "Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père".

La Bonne Nouvelle doit être annoncée à toutes les nations et il ne sera plus présent dans son humanité et visiblement pour assurer la cohésion de ceux qui croiront en Lui, de son Eglise. Nombreux, ils le seront ! Les Actes des Apôtres nous ont relaté le long et périlleux voyage de Saint Paul et les fruits de son ministère. Son souci de venir partager les fruits de cette annonce, nous montre son souci de l’unité qui était celui de toute la jeune Eglise. Jésus n’est plus là pour écouter les Apôtres au retour de leur première mission. Après l’Ascension, ce n’était pas du chacun pour soi. Comment garder cette unité ?

La lecture du livre de l’Apocalypse qui suit les Actes, n’est pas simplement une catastrophe à grande échelle, elle est un dévoilement de ce qui s’est construit derrière le visible et les apparences. Ca n’est pas qu’une séance de démaquillage. Nous pouvons  prendre l’image plus parlante de la chrysalide qui devient papillon. « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Qu’est-ce qui va apparaître ? Le Christ qui est en nous et avec nous et avec ceux qui auront cru en lui, ceux qui ne se seront pas contentés de paroles, mais qui auront vécu le véritable amour comme lui : par lui, avec lui et en lui. Grâce à l’Esprit.

Dans l’Evangile, Jésus lors de la dernière Cène annonce son départ. Il donne ses dernières recommandations. Elles sont appliquées à ce dernier départ qu’est l’Ascension. Jésus va être glorifié, il change de mode de présence. Le terme « glorifié » doit encore être expliqué. La gloire de Dieu est d’abord la dimension intrinsèque de Dieu, sa perfection qui ne peut être mesurée et assumée par nous maintenant. Nous ne pouvons l’aborder que par des images toujours dépassées, ce qui inspire la louange. La gloire de Dieu culmine dans la perfection du don d’amour des personnes trinitaires entre elles.

Une manifestation extérieure de la perfection divine est là devant nous dans la création. Il faut savoir ouvrir les yeux devant la beauté, la grandeur, l’infiniment grand et l’infiniment petit, la coordination de cet ensemble. La beauté des fleurs au printemps, ce que peut créer un artiste, le travail d’un scientifique… Ils nous donnent parfois de voir un reflet de la gloire de Dieu. Mais plus profondément encore, il y a cette curieuse faculté de l’amour qui nous donne de laisser Dieu entrer en nous et de le toucher. Il est là, de manière voilée, il construit sa vie avec nous comme pour la chrysalide.

L’amour, c’est le filtre de Jouvence et de cette nouvelle création. Jésus parle d’un commandement nouveau.  « Je vous donne un commandement nouveau : Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » Ce commandement n’est pas en soi nouveau, il appartient aussi à la première Alliance. Par contre cette nouveauté dont parle Jésus a ceci de particulier qu’elle bat en brèche, une conception que nous qualifierions aujourd’hui d’individuelle, de légaliste et de calculatrice de l’amour. Ce qui est vraiment nouveau, c’est la manière dont Jésus a aimé. Cela dépasse un amour calculateur, dosé, je te donne pour que tu donnes, do ut des, disaient les latins. Jésus a aimé en se laissant conduire complètement par l’Esprit. Lui seul pourra venir frapper à la porte du cœur, y entrer, rassembler et assurer la cohésion de l’Eglise, construire et faire grandir le corps du Christ. Ce n’est pas pour rien que Jésus va demander à ses disciples d’attendre la venue de son Esprit à la Pentecôte. Il l’avait expliqué à ses Apôtres avec l’image du cep et des sarments : « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. »

La spiritualité de notre nouveau Pape Léon XIV a pour base Saint Augustin. Son ordre missionnaire porte son nom. Les médias nous l’ont bien présenté et nous entendrons bien parler de lui pendant son pontificat. Au cœur de la pensée de Saint Augustin, il y a cet amour immense qui demeurera toujours et qui nous permettra de rentrer non seulement en contact, mais en communion définitive avec le Seigneur lorsqu’il sera tout en tous.

Augustin essaye de nous faire comprendre que l’amour vécu par le Christ dans sa passion est un moment où Dieu manifeste sa gloire en montrant jusqu’où il capable d’aller pour nous amener à le rencontrer. Ce drame nous trouble comme les disciples, surtout lorsque nous le vivons dans nos moments de difficultés. « Grâce à lui, nous pourrons tout faire », c’est-à-dire rencontrer son Père et manifester sa gloire, l’amour qui est le sien. Mais sans l’Esprit Saint nous ne pouvons rien faire… Saint Augustin nous invite à voir au-delà des apparences : la souffrance et l’humilité du Christ ne sont pas des signes de défaite, mais bien les prémices d’une vie nouvelle et d’une communion plus intime avec Dieu. L’appel est de reconnaître que l’amour et l’obéissance parfaits du Christ sont les conditions nécessaires pour que la lumière du divin brille dans nos vies.

Que de grands mots… pour dire que la gloire de Dieu qui n’est pas celle de Louis XIV se manifeste encore plus dans l’infiniment petit, dans l’infiniment fragile, dans l’infiniment intérieur. Demandons au Seigneur de nous ouvrir les yeux sur sa présence au-dedans de nous et dans celui que nous rencontrons, où il est déjà présent. Demandons-lui en même temps une part de son Esprit pour le rencontrer en eux. C’est lui qui vient construire cette Jérusalem nouvelle dont parle l’Apocalypse. Elle nous rappelle un grand livre de Saint Augustin, la Cité de Dieu.

Je vous rappelle un passage de ce que nous a dit le pape Léon au soir de son élection : « Le Christ nous précède. Le monde a besoin de sa lumière. L'humanité a besoin de Lui comme pont pour être rejoint par Dieu et par son amour. Aidez-nous vous aussi, puis aidez-vous les uns les autres à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix. »

Marie Reine du Ciel, Réjouis-toi, le Seigneur est vraiment ressuscité . Alléluia.


dimanche 11 mai 2025

Dimanche du Bon Pasteur

 




Chers Frères et Sœurs,


Bonjour à toutes et à tous. Ce 4ème dimanche de Pâques est très particulier. Il est appelé dimanche du Bon Pasteur. Nous prions en particulier pour les vocations sacerdotales et religieuses. Les anciens sont très et trop utiles par les temps qui courent, pour ne pas nous interpeller… Nous prions bien sûr pour les mamans aujourd’hui, elles recevront un merci fleuri à la fin de la messe. Mais, je crois que nous avons tous pris conscience que nous avons un nouveau pape. Le pape Léon est le 14ème du nom. La popularité du prénom remonte depuis quelques années, peut-être aussi avec les Léo… J’aime bien le premier pape Léon, Léon le grand, celui de mon anniversaire. Il est du 5ème siècle et a fait de très beau sermon de Noël.



Nous avons Léon IX, du Vorbourg, dans le Jura et l’Alsace. Il y a eu aussi et surtout pour le nouveau pape Léon XIII, le pape de Rerum Novarum. Léon XIV veut poursuivre dans ce sillage à son exemple et celui de Vatican II. L'Église offre à tous son héritage de doctrine sociale, a-t-il dit, pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l'intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.

Nous allons prier en particulier pour la paix aujourd’hui et demander au Seigneur de créer, avec l’aide de l’Esprit-Saint, ces ponts entre tous. Ils sont chers à notre nouveau pape.

Surtout n’oublions pas non plus, Nicolas Godat et Daniel Lattanzi qui seront ordonnés diacres cet après-midi à Bienne.

Pardon

Le Seigneur vient nous rassembler pour nous faire vivre de sa vie, il veut nous donner la vie éternelle. Au début de cette Eucharistie reconnaissons que nous avons péché et demandons au Seigneur de nous guérir et de nous pardonner.



Homélie


« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle »

Chers frères et sœurs,

En quoi consiste la vie éternelle ? A cette question on commence pour simplifier de dire qu’il s’agit d’un article du credo : Je crois en la vie éternelle. Mais encore ? Il est si difficile de répondre que le catéchisme lui-même, nous le dit. Le ciel est la communauté bienheureuse de tous ceux qui sont parfaitement incorporés au Christ. C’est un mystère de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ. Il dépasse toute compréhension et toute représentation. Le Seigneur nous rassemble pour y aller.

Tout se base sur un témoignage, celui des Apôtres qui ont vu le Christ ressuscité. Ce qu’il y a de presque tout aussi délicat, n’est-ce pas le fait qu’il leur ait confié la mission d’annoncer cette Bonne Nouvelle. Il ne s’agit pas seulement d’une annonce médiatisée dirait-on aujourd’hui, mais d’une invitation à réfléchir sur ce que nous sommes et à entreprendre un chemin. C’est une invitation à une espérance apparemment folle qui nous est faite. Cela veut dire qu’il y a aussi une autre dimension en nous, une dimension spirituelle et une autre oreille que l’oreille physique, l’oreille du cœur. Prête-moi l’oreille de ton cœur. C’est dans ce cœur que nous pouvons formuler notre réponse spirituelle.

Nous sommes mortels, limités, et nous sommes appelés dès le début de notre existence à dépasser cet état. La création et l’univers visible sont une première interrogation et l’accueil d’une maman notre naissance, déjà une première réponse. Nous sommes reçus par un cœur humain qui aime.

Vous êtes-vous arrêtés parfois pour réfléchir aux paradoxes qu’il y a en regardant l’immensité d’un ciel étoilé ? Nous sommes tout petits et l’univers est immense. Certains calculs disent 45,6 milliards d’années-lumière… intéressant. Nous-mêmes, aujourd’hui, nous sommes presque 8 milliards, c’est pas mal aussi… Dieu est à l’origine de cet ensemble visible et veut nous faire entrer en communion avec lui… , nous accueillir en lui et dans son monde. C’est apparemment fou, mais c’est bien le sens du message qui nous est annoncé. Avec le temps et les années nous devenons de plus en plus conscient de nos limites, mais nous avons envie de vivre. Un grand désir est présent en nous, dont la réalisation ne dépend pas de nous. Jésus nous propose une unité avec lui qui est la vie éternelle. Il est venu nous dire qu’elle se construit maintenant par la manière dont nous l’imitons. C’est le sens de la 1ère homélie du Pape Léon. Il a dit ceci : « Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, c'est-à-dire l'unique Sauveur et le révélateur du visage du Père. En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, s'est révélé à nous dans les yeux confiants d'un enfant, dans l'esprit éveillé d'un adolescent, dans les traits mûrs d'un homme (cf. Conc. Vat. II, Const. Past. Gaudium et spes, n. 22), jusqu'à apparaître aux siens, après sa résurrection, dans son corps glorieux. Il nous a ainsi montré un modèle d'humanité sainte que nous pouvons tous imiter, avec la promesse d'une destinée éternelle qui dépasse toutes nos limites et toutes nos capacités. »

« Pierre « doit témoigner de » ces deux aspects : le don de Dieu et le chemin à parcourir pour se laisser transformer, dimensions indissociables du salut, confiées à l'Église afin qu'elle les annonce pour le bien du genre humain. »

Dans son premier message, il nous demande de construire avec lui des ponts. « Aidez-nous vous aussi, puis aidez-vous les uns les autres à construire des ponts, par le dialogue, par la rencontre, en nous unissant tous pour être un seul peuple toujours en paix. »

Ce pape est relativement jeune, il a 69 ans, moins de 60 + 10. Il est mon huitième pape. Saint Nicolas de Flüe en a eu 8. Vous avez appris à le connaître par les médias : Il est Nord-Américain de Chicago, missionnaire et évêque au Pérou, mathématicien, canoniste et ancien supérieur général de son ordre. Il a été préfet du dicastère des évêques et est polyglotte. Il est dans la ligne du pape François et d’une église synodale, mais certainement avec un style différent. Le pape François disait qu’il souhait des pasteurs qui avaient l’odeur des brebis, mais je crois qu’aujourd’hui ce sont les brebis qui ont à apprendre qui est leur pasteur… Les chiens du berger, évêques, prêtres, diacres, agents pastoraux. On appelle les dominicains « domini canes »… Il sont parfois très curieux et encombrants ceux qui assistent le Pasteur. Je me souviens d’un de mes chiens autrefois. Il débarrassait tout ce qu’il y avait sur les tables basses avec sa queue lorsqu’il manifestait sa joie. Souhaitez aussi à ceux qui vous accompagnent sur le chemin, joie et écoute envers le nouveau Berger.

Le Pape Léon est né un 14 septembre, fête de la Saint Croix. Cet anniversaire m’a rappelé une mosaïque de Ravenne, avec la Croix glorieuse, l’évêque et ses brebis, une merveille.

Puisque nous fêtons les mamans, nous pouvons encore faire mémoire de la maman du pape Léon, Mildred Agnès Martinez Prevost avait 44 ans lorsqu’il est né, elle est décédée en 1990. N’oublions surtout pas que le Seigneur appréciait tellement les mamans qu’il en a voulu une.

Marie, reine du ciel, réjouis-toi le Christ, ton Fils est vraiment ressuscité Alléluia !

 

dimanche 27 avril 2025

Dimanche de la Miséricorde

 

Le Caravage

 2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde (semaine II du Psautier) — Année C

Dimanche prochain  

Lectures de la messe

Longue Intro (assis)

Chers amis, chers frères et sœurs, nous voilà aujourd’hui réunis pour célébrer l’Eucharistie en ce dimanche de l’Octave de Pâques, dimanche de Saint Thomas et de la Divine Miséricorde. Nous devons aussi mentionner le Jubilé des adolescents qui s’achève aujourd’hui. Ils étaient des dizaines de milliers au Vatican ce matin. La via della conziliatione était colorée par une foule immense. Nous intégrons aussi à cette célébration les journées de deuil et de prière pour le pape François, les novemdiales. Nous avons tous été touchés par son départ après nous avoir dit « A Dieu », aurevoir au ciel. La célébration des funérailles a été impressionnante. Même s’il n’y a pas eu de « Santo Subito » romain, comme pour saint Jean-Paul II, ce départ nous marquera. IL Les cardinaux Ré et Parolin ont déjà deux synthèses pleines de sensibilité de son pontificat dans leurs homélies respectives. Il reste à faire la nôtre ces jours, sur ces 12 ans au service de l’Eglise universelle. Nous avons aussi la mission de prier pour que le Seigneur nous donne un successeur qui permette à l’Eglise d’avancer dans ce 21ème siècle. Je me demande si nous ne pourrions pas aussi formuler et exprimer quelques part nos attentes et pas seulement dans le cœur de Dieu. Pour mémoire, saint Jean-Paul II était parti la veille du dimanche de la divine miséricorde. Le Pape François est mon 7ème pape, étant né sous Pie XII. Jean XXIII avait été le premier dont j’ai pu prendre conscience. Ma grand-mère m’avait annoncé son élection alors que j’avais 4 ans. Ma mémoire n’est pas excellente, mais de cela je m’en suis souvenu. Une dame à La Promenade m’a dit qu’elle était née sous Pie XI. Avec les années on se sent devenir de plus en plus une sorte de monument historique. Il faut envisager que le 8ème puisse être le dernier. Comment qualifier le pontificat du Pape François ? J’ai retenu une expression d’un commentateur : Le Pape François a cherché à rendre visible ce qui était caché… D’autres disent le pape du Peuple. Le cardinal Ré a rappelé hier la primauté de l’amour dans la vocation de Pierre. Le Seigneur lui a posé une question sur un sujet qui n’a rien d’un doctorat en théologie. «Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?». Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : «Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime». Il n’a pas dit qu’il aimait le plus le Seigneur, il a fait preuve d’humilité. Le Seigneur nous prend comme nous sommes.

La Canonisation de Carlo Acutis qui devait avoir lieu aujourd’hui aves le jeunes, a été reportée. Un pape peut-être aura-t-elle lieu en même temps que celle de Pier Giorgio Frassati, le 3 août. Cela dépendra du prochain pape, mais ce sera un beau signe pour les commencements d’un jeune pontificat. Peut-être est-ce parce qu’on a discuté de la mise en cause de l’infaillibilité pontificale dans cet acte. Heureusement, il y en a eu avant les procédures romaines. Pardonnez-moi d’avoir été long, mais les circonstances sont extraordinaires.

Nous allons accueillir la miséricorde du Seigneur avec l’eau qui nous rappellera  notre baptême.

Nous chantons la Gloire de Dieu.

 Homélie

 « Mon Seigneur et mon Dieu ! » « Parce que tu m’as vu, tu crois, dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Nous nous sentons tous, proches de l’Apôtre Thomas lorsque nous vivons des temps d’obscurité. Nous l’envions parfois d’avoir vu le Seigneur Ressuscité.

Chers Frères et Sœurs,

 

Mystérieuse voie que celle du Seigneur. Avant sa Pâque, tous ses contemporains qui le voulaient, pouvaient le voir. Il ne s’agissait pas seulement de le voir, mais déjà de l’aimer et de croire en lui, de croire à ce qu’ils pouvaient pas voir de lui.  Un véritable et profond amour du Seigneur dépendait déjà de la foi en lui. L’amour est la vertu qui met en action la foi, et la miséricorde est la manière concrète dont l’amour se déploie dans le monde, soutenu par l’espérance.

Aimer le Seigneur en Esprit et en Vérité veut dire l’aimer totalement dans toutes ses dimensions humaines et divines. Impossible de dire Seigneur, je t’aime « vraiment » s’il ne s’agit que d’apprécier ses apparences. Les apparences peuvent n’être qu’un masque, ou un jeu d’acteur.

Jésus vient maintenant à la rencontre de ses Apôtres en leur demandant de prendre le chemin de la foi, après avoir vu. Il vient en se laissant voir et reconnaître pour 40 jours. Et durant cet espace de temps, sous cette forme, il ne se laissera voir que par ceux qui ont cru en lui et l’ont aimé, même de manière imparfaite. Il vient guérir l’aveugle qu’est Thomas pour qu’il puisse croire. Pourquoi donc ? Pour annoncer la Bonne Nouvelle. Thomas croit parce qu’il voit ! Par ses Apôtres, le Seigneur nous demande de croire en lui et de l’aimer, soutenus par l’espérance. Ce sont les grands moyens qui nous sont donnés pour le rejoindre et le voir au dernier jour. La foi disparaîtra au profit de la charité. Il n’y aura plus d’espérance, nous n’en aurons plus besoin. L’amour seul restera.

Le Seigneur nous a tracé un chemin à travers ce qu’il a vécu en tant qu’homme jusqu’à  sa Passion et sa Résurrection.  Il l’a fait parce qu’il est le miséricordieux et qu’il nous veut libres. Il ne contraint personne à l’aimer. Il vient panser nos blessures, les guérir, guérir nos yeux et notre cœur. Il vient guérir notre relation avec lui pour que cet amour entre lui et nous demeure pour toujours.

Notre foi nous permet de voir au-delà du visible, de le toucher avec le fond de notre cœur. L’humanité visible du Seigneur n’est plus là, mais il nous demande de regarder nos frères et de le voir en eux. Comment dire, Seigneur je t’aime, alors que je n’aimerais pas celui que je vois, ici et maintenant. Si je ne vois pas le Seigneur maintenant, de mes yeux, il me donne des frères autour de moi. J’aime beaucoup une expression, ce qu’on appelle  le sacrement du frère. Elle nous vient déjà des Pères de l’Eglise.  En voyant mon frère, je vois le Seigneur en lui. La miséricorde est la manière concrète dont l’amour se déploie dans le monde. Nous pouvons toujours atteindre et être atteint, embrassé par le Seigneur par la foi, l’espérance et la charité… Il nous touche et nous le touchons par les 7 sacrements et le sacrement du frère.

La miséricorde a été le thème favori du Pape François, dans la ligne de Saint Jean-Paul II. Nous nous sous souvenons que sa devise a été : « « Miserando atque eligendo ».  « Choisi parce que pardonné », tiré d’une homélie d’un ancien bénédictin, Bède le Vénérable pour la fête de Saint Matthieu.  Le pape François aimait beaucoup le tableau de la conversion de Saint Matthieu à Saint-Louis-des-Français par le Caravage. Que lui demande-t-il maintenant ? Il doit rendre grâce parce qu’il a été choisi et pardonné définitivement. Les documents sur la miséricorde, vous en avez encore le souvenir : Riche en Miséricorde, c’était par saint Jean-Paul II, Miséricorde et misère par le pape François. Avec l’Année Sainte de la Miséricorde, il m’a laissé un souvenir merveilleux, au Vorbourg. Je pense que le Pape François a essayé de nous la faire comprendre   aussi par l’ensemble des thèmes travaillés dans l’Eglise pendant tout son pontificat. Un des traits constants de ses interventions a été de tenter de faire comprendre que personne n’était exclu de la rencontre avec le Seigneur. Il est allé jusqu’aux frontières de ce qui est possible aujourd’hui. Le Seigneur reste le même, hier, aujourd’hui, à jamais. et il veut nous attirer tous à lui par ce grand moyen de l’amour. M’aimes-tu ? m’aimes-tu vraiment ? Il n’y a pas que Pierre à qui cette question, nous pouvons dire chacun, moi aussi.  Je cite encore le Cardinal Parolin ce matin : « La miséricorde nous ramène au cœur de la foi. Elle nous rappelle que la bonne nouvelle de l'Évangile est avant tout la découverte d'être aimé par un Dieu qui a des entrailles de compassion et de tendresse pour chacun de nous, indépendamment de nos mérites. »

Le Pape François a essayé de faire bouger les choses à sa manière et selon sa perception, avec l’aide de l’Esprit-Saint. Le Cardinal Ré hier a dressé de notre pape défunt un portrait plein de finesse. « Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de «changement d’époque».

L’Evangile de la Miséricorde reste le même, mais nous avons à tenter de comprendre ce qu’il nous dit aujourd’hui, ce que nous avons à changer en nous pour mieux répondre à l’appel et à l’envoi de Jésus : « M’aimes-tu ? et bien va où là je t’envoie, que ce soit dans ta famille, vers tes amis ou au loin ». Tout est dépassé après quelques années et transforme en statue de sel ceux qui restent figés dans le passé, même celui des plans pastoraux. Il ne s’agit pas que de modes vestimentaires ou liturgiques.

Le Pape François aimait les homélies brèves, selon ce qu’il nous disait.  Je ne veux donc pas allonger, ce serait peut-être une manière de vous faire lever les yeux vers le ciel.

Il nous a dit un dernier au-revoir et donné un dernier signe pour nos voyages à nous en se rendant à la basilique de Sainte Marie Majeure, auprès de Marie la Mère de Miséricorde. Nous nous confions à elle. Reine du Ciel, Réjouis-toi, le Seigneur est vraiment ressuscité. Alléluia


dimanche 20 avril 2025

Pâques!

 

20 avril 2025  Résurrection du Seigneur  — Année C 

MESSE DU JOUR DE PÂQUES

Première lecture« Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les mo...Ac 10, 34a.37-43
Psaume Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !Ps 117 (118), 1.2, 1...
Deuxième lecture« Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ »Col 3, 1-4

Séquence

Évangile« Reste avec nous car le soir approche »Lc 24, 13-35

Emmaüs 

Chers amis, chers frères et sœurs,

 Ils étaient dans une situation bien étrange, ces pauvres disciples d’Emmaüs… Ils rentraient chez eux, ils étaient abattus et encore complètement bouleversés par la mort de Jésus trois jours avant. Ils rentrent chez eux en se tirant le moral en bas, ce qui est fréquent après un événement difficile. On dirait aujourd’hui qu’ils sont entrés dans le deuil de Jésus, avec la stupeur, les révoltes, le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation et finalement les cicatrisations. Ces phases nous avons tous à les traverser à plusieurs reprises au cours de notre vie.  Sur le chemin voilà qu’ils rencontrent Jésus. Il ne décline pas son identité. Il paraît faire ce que nous faisons pour des personnes dans cette situation. Il les interroge, les écoute. Cela aide de toutes façons. Et ils racontent : « Voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. » Il y a bien eu quelques éléments curieux : «  À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; » « elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. » Donc s’il s’agissait de femmes qui témoignaient, elles sont sujettes à des émotions elles se troublent, etc… Il n’y avait pas de psychologues à l’époque de toutes façons… Eux  voulaient des preuves et voir Jésus. Vous connaissez l’histoire. Il faut 2 hommes au tribunal pour qu’un témoignage soit valable. Pierre et Jean ont été les deux témoins nécessaires, mais ils n’ont pas vu Jésus. Jésus a pourtant commencé à faire transmettre le message de la résurrection par des femmes.

Dans l’Ecriture nous pouvons énumérer les témoignages, d’abord celui des anges, celui des femmes, de Marie-Madeleine, le témoignage de l’Ecriture, des disciples d’Emmaüs et enfin celui de Pierre, à Jacques, à 500 témoins à la fois. Ils témoignaient que Jésus est vivant et qu’ils l’avaient vu. Ce témoignage n’a pas été celui d’érudits. Nous pouvons vivre du mystère qu’ils ont vécu par la foi, en nous basant sur leurs  témoignages. La foi nous permet d’adhérer à la personne de Jésus. L’argument que donnent les disciples d’Emmaüs devrait retenir toute notre attention. Ils n’admirent pas les résultats que produit l’algorithme performant d’une intelligence artificielle d’aujourd’hui qui nous fait croire que nous sommes ou peut nous faire passer pour intelligents et savants. Les disciples disent : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous. » Le Seigneur vient parler au cœur. Il s’adresse à nous comme ses frères et ses soeurs. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que son message de salut et la résurrection nous sont adressés en tant qu’hommes, pas de super machines bien entraînées. Il nous a donné la capacité de le rejoindre et d’être rejoints par lui, de  devenir comme les disciples d’Emmaüs des porteurs d’espérance.

Nous pourrions nous demander, mais Seigneur finalement pourquoi est-ce que tu n’es pas apparu à tout le monde ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas réglé définitivement les choses, c’eût été plus simple. En réécoutant des passions lues et chantées, hier, j’ai été frappé par le dialogue entre Ponce Pilate et Jésus ainsi qu’avec la foule. Pilate n’avait même pas laissé son cœur écouter sa femme, une femme, une fois de plus, qui l’avait averti de ses songes à propos de Jésus. Il avait réagi lâchement… et tout avait tourné à une affaire de pouvoir politique et de peur. Nous ne voulons pas qu’il règne et nous n’avons pas d’autre roi que César. Quelque chose de plus profond se passait.

Jésus ne venait pas établir la seule théocratie possible, du seul Dieu, de l’unique, par des moyens humains. Il souhaitait venir prendre place dans les cœurs, s’y établir en respectant notre liberté, par ce grand moyen de l’amour. Souvent nous n’en voulons pas. Les disciples étaient pleins de contradictions… parfois audacieux, courageux et lâches, comme nous. Ils faisaient confiance à leurs propres forces, à leurs vues sur le fonctionnement du monde, mais ils aimaient Jésus. N’est-ce pas sur notre cœur et notre amour de Jésus que nous devrions veiller avant tout. Sans désespérer lorsque ça ne va pas. Si nous sommes dans la tristesse, Jésus vient nous rejoindre sur le chemin. Sommes-nous suffisamment attentifs pour l’écouter ? Samedi Saint était le jour sans liturgie qui est consacré à la méditation sur la descente aux enfers de Jésus. Une des mystiques « spécialistes » de cette exploration mystique est  une voisine, née à La Chaux-de-Fonds en 1902 (plus jeune que ma grand-mère maternelle). Elle a été la première femme médecin de Suisse, à Bâle. Hans Urs von Balthazar, le grand théologien l’a accompagnée. Elle a exploré ce qu’a vécu spirituellement Jésus dans cette descente, pour ensuite ressusciter…  Le message est que Jésus par sa résurrection peut toucher tous les hommes. Il nous faut accepter la main qu’il nous tend sur notre chemin, dans notre cœur, lorsque nous croyons qu’il n’y a plus rien à faire. Dans une des icônes de la résurrection, il saisit les mains d’Adam et d’Eve.

Il « récupère » son corps, il ressuscite… Le corps de Jésus, alors n’est plus dans le temps et l’espace, Il n’appartient plus qu’au domaine de Dieu et peut nous rejoindre. Il est bon de réentendre une phrase du catéchisme :  « Dans son corps ressuscité, Jésus passe de l'état de mort à une autre vie au-delà du temps et de l'espace. Le corps de Jésus est, dans la Résurrection, rempli de la puissance du Saint-Esprit ; il participe à la vie divine dans l'état de sa gloire. » La résurrection de Jésus constitue le fondement même de l'espérance chrétienne. Nous y sommes déjà entrés par notre baptême. Le pape François nous dit qu’un huitième jour est inauguré, le jour de la résurrection, le jour qui dépasse le rythme habituel marqué par l’échéance hebdomadaire, ouvrant ainsi le cycle du temps à la dimension de l’éternité, à la vie qui dure pour toujours. Tel est le but vers lequel nous tendons dans notre pèlerinage terrestre (cf. Rm 6, 22). Ce pèlerinage, nous le faisons maintenant ensemble et dans le monde bien réel d’aujourd’hui.

Nous sommes ressuscités avec le Christ.

Reine du ciel, Réjouis-toi, Celui que tu as porté en toi est  vraiment ressuscité, Alléluia.  


dimanche 13 avril 2025

Dimanche des rameaux et de la passion du Seigneur

 

 Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (semaine II du Psautier) — Année C 13 avril 2025

Dimanche prochain  

Chers Frères et Sœurs, chers amis,

En entamant notre procession, nous avons chanté l’antiphoné des enfants : « Les enfants des hébreux portant des branches d'olivier, allèrent au devant du Seigneur en criant et en disant : Hosanna au plus haut des cieux. » Ils étendaient leurs vêtements sur le chemin… Vous sentez-vous des enfants en ce Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur ?

Quel contraste entre l’entrée de notre célébration et la lecture de la passion ! Quel mystérieux chemin avons-nous à parcourir pour accueillir pleinement le mystère du Christ. Le faisons-nous seulement dans quelques heures de popularité privilégiée où il parcourt Jérusalem, où il entre dans le Temple pour en chasser les vendeurs. Si vous avez parcouru le chapitre 19 de l’Evangile de Luc, vous aurez remarqué que Jésus pleure sur Jérusalem avant d’y entrer. Quant à nous, nous parcourons aussi un chemin étrange. Peut-être applaudissons-nous intérieurement à ce que nous avons reçu, à l’enseignement de Jésus. S’est-il transformé  en idéologie, en pure théorie ? Est-ce nous que nous applaudissons ? Notre chemin est-il son chemin ?  Où conduit-il ? S’agit-il seulement d’une dénonciation de ces vendeurs chassés du Temple ? N’est-ce pas à la Passion, au sacrifice, au don de lui-même.

Nous avons cette année le privilège de retrouver notre Bible de Moutier-Grandval. Certains d’entre nous avions pu la voir en 1981. Le temps passe très vite. En parcourant ses reproductions, je n’y ai pas retrouvé d’entrée triomphale à Jérusalem, mais certainement des aides pour notre célébration. Nous avons notamment un Christ en gloire entouré des 4 évangélistes et de 4 prophètes, mais nous notons aussi la présence de 4 arbres, je suppose 2 cèdres et 2 oliviers, voilà pour les rameaux. Sur une autre enluminure figurent toujours entre les 4 Evangélistes un lion, le lion de Juda qui reste à côté de l’autel. Il paraît presque saluer l’agneau qui y monte, l’agneau qui va s’y immoler.

Un lion ne se sacrifie pas. Il symbolise la force et la domination, c’est lui en quelque sorte que la foule acclame. Mais les deux, l’agneau et le lion sont présents dans le Christ qui donne sa vie pour nous. Il  vient donc dominer par l’amour et le don de lui-même. Son sacrifice est un acte d’amour. Quel est le plus courageux, et le plus important, l’agneau ou le lion ?

Les représentations habituelles de la victoire du Messie et de la restauration d’Israël ne cadraient pas du tout avec la mission de Jésus et son identité profonde. Qui l’avait comprise et acceptée ? Personne, je crois à l’exception de Marie à qui l’ange lui avait annoncé qu’un glaive de douleur lui transpercerait le coeur. Acceptons-nous aujourd’hui mieux que ses contemporains, le Messie qui va être crucifié ? Dieu qui meurt dans son humanité était autant incroyable et intolérable au monde judaïque qu’hellénique. Ils ne savent pas ce qu’ils font. Que de chemin parcouru dans les esprits,  les concepts et surtout les cœurs, avant de pouvoir arriver à cette formule d’un Concile (Constantinople II) « Celui qui a été crucifié dans la chair, notre Seigneur Jésus Christ, est vrai Dieu Seigneur de la gloire et un de la Sainte Trinité. »

Comment recevons-nous aujourd’hui son message non seulement dans nos esprits, mais  encore dans nos vies ? Le faisons-nous mieux que ceux qui après son entrée triomphale se moqueront de Jésus en croix? Nous interpelle-t-il aujourd’hui encore par sa souffrance silencieuse ou exprimée ? Est-ce que je le rejette ou ai-je le courage de le regarder comme un de ses compagnons  sur la croix? Est-ce que je pense arriver à trouver en lui et avec lui, une réponse et un accompagnement à ma propre situation ? Il est crucifié entre 2 brigands, n’en suis-je pas un, au moins un peu ? Il ne s’agit pas de chercher une réponse parmi d’autres qui fasse sens mais de rechercher et de trouver la réponse définitive et unique qu’il affirme pouvoir me donner. « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » Jésus transforme l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’arbre de mort, en arbre de vie dont il est le fruit qui se donne.

Nous avons des illustrations de ce que peut provoquer la puissance ou l’illusion de puissance dans l’actualité de ces jours avec ses guerres de toutes nature. Ce qui est le plus important, n’est-ce pas l’agneau en moi avec la réponse que je  donne personnellement à « Celui qui a été crucifié dans la chair, notre Seigneur Jésus Christ, vrai Dieu Seigneur de la gloire et un de la Sainte Trinité. ». Quelle est mon espérance ? Non pas en quoi, mais « en qui » est-ce que j’ai placé mon espérance ? Suis-je important en raison de mes connaissances, de mes performances, de mon âge, de ma bonne santé, des moyens technologiques que je maîtrise ? Ils seront dépassés demain. Est-ce que j’ai plus de valeur que ceux qui m’ont précédés et de ceux qui n’ont pas accès à la bourse ? Des variations des cours font trembler, mais avons-nous un intérêt à ce qu’il y a après cette vie, à ces moins qui deviennent des plus ? On y songe un peu plus en devenant de moins en moins performant. Quelle différence aussi entre moi, une personne humaine et une intelligence artificielle ? J’ai entendu quelque part qu’elles peuvent déjà quasiment mentir et cacher leur réponse jusqu’au moment le plus opportun. Cela me rappelle Pascal et ses controverses avec les Jésuites, mais aussi un de ses questionnements : Quel est le sujet qui nous importe le plus ? C’est celui du sens intégral de notre destinée, de notre vie, et de notre espérance, tendue vers d’un bonheur qu’il n’est pas interdit de concevoir comme éternel, mais que seul Dieu peut donner.

Une intelligence non naturelle peut me donner de belle réponses avec ce que dit le pape François par exemple : « Avec le Christ, aucune nuit n’est définitive, aucune chute n’est irréversible. La Croix est l’échelle vers la lumière. » C’est très beau et très juste, mais ce n’est pas un moyen technique qui monte vers la lumière, mais bien moi qui y suis appelé ; moi qui suis appelé à voir Dieu et à ressusciter, parce que je suis un homme et que Jésus est Dieu et homme, parce que j’ai un cœur et une âme, comme mon voisin et tous ceux que j’ai plus de difficultés à aimer. Quelles sont les pensées qui me viennent lorsque je vois les victimes de la guerre et tous ces employés en Asie, entassés dans des usines cousant et à travaillant pour nous? Notre espérance n’est pas qu’une consolation temporaire, elle doit nous aider à communiquer un peu de la lumière du Christ autour de nous. Elle doit nous aider à regarder chacun comme une personne à laquelle il s’adresse et que je verrai dans la lumière.

« Celui qui meurt avec le Christ, ressuscitera avec le Christ. Et la croix est la porte de la résurrection. Celui qui lutte avec Lui, triomphera avec Lui. C’est le message d’espérance que contient la croix de Jésus, exhortant à la force dans notre existence. » Être disciple du Christ, c’est être messager de l’espérance.

Amen !