27ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture « La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël » Is 5, 1-7
Psaume La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Ps 79 (80), 9-12, 1...
Deuxième lecture « Mettez cela en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous » Ph 4, 6-9
Évangile « Il louera la vigne à d’autres vignerons » Mt 21, 33-43
Chers frères et sœurs,
Le Seigneur utilise ce matin une
parabole qui ne va pas manquer de faire réagir ses auditeurs, en particulier
les prêtres, les scribes et les pharisiens, autrement dit le milieu religieux
institutionnel. En même temps, elle est une référence au prophète Isaïe. Il
veut leur faire comprendre l’urgence du moment et l’injustice commise envers
lui et mettre en cause la qualité de leur travail, de leur pastorale dirait-on
aujourd’hui. Ils ont mal soigné sa vigne et le vin a été de mauvaise qualité.
Les conditions météorologiques ont
avancé la récolte chez nous, et d’après ce que j’ai lu la qualité n’est pas
encore certaine. Il s’agit ici d’une récolte avant tout spirituelle qu’attend
le Seigneur. Mais cela ne nous empêche pas d’être attentif à la nature qui nous
entoure, d’autant plus que le Pape François a fait publier le jour de l’ouverture
du Synode et de sa fête une exhortation apostolique intitulée « Laudate Deum »,
« Louez Dieu pour toutes ses créatures », destinée à toutes les personnes de
bonne volonté, sur le thème de la crise climatique. Je ne puis que vous
conseiller de la lire, même si un bon nombre d’entre nous apprécions le repos
que nous laissent nos os et autres douleurs rhumatismales. Etant en tout petit
nombre en comparaison des habitants des grandes nations, même si nous pouvons
faire mieux encore, il y a un élément que nous avons à intégrer davantage: une
éthique solide, une culture et une spiritualité du respect de ce don Dieu qu’est
la nature. Nous en sommes gestionnaires. De plus, je crois que chacun comprend
qu’à puiser sans réserve dans un capital, il finit par être épuisé.
Notre parabole nous dit donc qu’un
homme était propriétaire d’un domaine, littéralement, un maître de maison, un
chef de famille, oikodespotes, et qu’il planta une vigne, loua cette vigne à
des vignerons, et partit en voyage. Au temps de la vendange, il voulut s’en faire
remettre le produit. Les vignerons ont mis la main sur celui-ci, qui n’était
déjà pas extraordinaire ; ils tuent les serviteurs et le fils du Maître.
Il s’agit du sort réservé à Jésus qui va ressusciter et donner la vigne à d’autres.
S’agit-il d’une parabole qui met seulement en garde les vignerons de son époque ?
Vous admettrez avec moi que ce n’est pas le cas. Si nous parcourons un tant
soit peu l’histoire de l’Église, nous voyons qu’il ne s’est pas toujours agi de
moments glorieux. Nous traversons collectivement des temps de crises et des remises
en question difficiles en cette période, des dépouillements, des invitations à
des changements en profondeur.
Le Synode est une occasion pour l’Église
institutionnelle de faire une mise à jour. On n’entend relativement peu de
choses, le Pape François ayant demandé une discrétion médiatique sur les sujets
traités. On nous dit cependant que parmi les thématiques discutées figurent la
révision des structures de l'Église, les abus, le dialogue interreligieux et
l'«option» pour les pauvres. «L'importance de se dépouiller de tout ce qui
n'est pas conforme à l'Évangile». Le crucifix de saint Damien est là aussi :
«Le thème de la réparation de l'Église est apparu dit un communiquant. Réparer,
c'est dire: me voici, je suis au service. Celui qui se met au service répare
l'Église, sert le diagnostic et le pronostic et lit les signes des temps avec
un cœur pur.» Il ne s’agit pas de prendre simplement la température et de
fournir un document de plus qu’on entrera dans notre base de donnée personnelle
ou en ligne.
Des transformations de l’institution
seront toujours nécessaires pour aider à l’écoute de l’Esprit. Il ne s’agit pas
d’aides auditives au sens propre. J’ai appris l’autre jour qu’on pouvait même
entendre par l’intermédiaire de nos os. On appelle cela conduction osseuse. il nous
faut une conduction spirituelle par ces moyens que sont la prière, le silence
intérieur et la méditation de la parole de Dieu. Le pape François a mentionné
son prédécesseur mercredi : « Dieu a parlé, il a vraiment rompu le grand
silence, il s'est montré, mais comment pouvons-nous faire en sorte que cette
réalité parvienne à l'homme d'aujourd'hui, pour qu'elle devienne le salut. »
L’Église nous propose des modèles
dans les saints pour y parvenir. Mais ne met-on pas en priorité ce qu’on
appelle leurs vertus héroïques ? Cela voulait dire qu’autour d’eux ce n’était
pas uniquement des mystères joyeux, les mystères joyeux de nos rosaires
personnels. Ils ont écouté le Seigneur dans leur cœur et se sont mis à sa
suite. Le Seigneur passe dans et par des personnes, il transforme répare et
édifie son Église au travers de chacun de nous. Il nous invite à l’écoute de sa
parole pour donner du fruit, mais aussi à être à l’écoute de notre temps. On
rit beaucoup parfois de représentations de la vie spirituelle des chrétiens et
de caricatures matérialistes issues du 19ème siècle. L’univers
matériel visible est immense, nous sommes moins que des puces à cette échelle
et pourtant nous sommes là. Comment est-ce possible ? Nous avons l’impression
d’être stables et immobiles et nous fonçons à 107.000 kilomètres heure. Tout cela est trop intelligent pour
être le fruit du hasard. L’univers créé a eu un commencement. D’où vient-il ?
Dans l’infiniment petit, on ne sait plus à quoi on a affaire. Des ondes, des
corpuscules, une dualité ondes-corpuscules, une autre dimension ? Un détour par le CERN et son
exposition serait aussi intéressant. Oser tenir que toute notre personne et
nos représentations, y compris de Dieu se réduisent à des connexions neuronales
et des courants électriques, est de plus en plus problématique. Finalement la
résurrection n’est plus si impensable dans notre contexte et face à cette face
invisible de notre univers… C’est un avis personnel. Prenons soin avant tout de
notre vie spirituelle qui reçoit et véhicule un courant majeur. L’amour de Dieu
et du prochain. Par lui nous verrons Dieu.
Nous pouvons conclure avec une prière du pape François à Marie Mère de l’Église .
Ô Mère, aide notre foi !
Ouvre notre écoute à la Parole, pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.
Éveille en nous le désir de suivre ses pas, en sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.
Aide-nous à nous laisser toucher par son amour, pour que nous puissions le toucher par la foi.
Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour, surtout dans les moments de tribulations et de croix, quand notre foi est appelée à mûrir.
Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.
Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.
Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin. Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant, qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur ! Amen
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