Dimanche 14 octobre canonisations
Frères et Sœurs,
Dans l’Évangile le Seigneur dit au jeune homme riche : «
Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors
tu auras un trésor au ciel. Puis viens,
suis-moi. »
S’il est un risque que chacun mesure ou a mesuré un jour,
n’est-ce pas celui de devenir pauvre pour suivre le Christ pauvre. A Paris dans
le métro ou ailleurs, vous avez parfois de tristes surprises qui vous
rappellent que vous êtes un privilégié. Vincent de Paul a tant travaillé sa vie
durant pour les démunis. Des figures prophétiques sont régulièrement suscitées.
Mgr Romero qui a tant défendus et a lutté contre la pauvreté, voulait-il
ajouter quelques pauvres de plus en demandant aux riches de secourir leurs
frères? Certainement pas, il voulait que les puissants ouvrent leur cœur au
Christ présent en eux et manifestent que tous les hommes sont solidaires et
fils d’un même Père. Nous avons d’illustres exemples dans l’antiquité comme
Paulin de Nolles. Toute la doctrine sociale de l’Église à laquelle ont tant
œuvré Paul VI et d’autres en notre temps, ont une importance fondamentale. Guerres
et révolutions surviennent en partie en raison de la pauvreté.
Des pauvres vous en aurez toujours… Mais moi vous ne m’aurez
pas toujours?
L’orgueil de la richesse, et sa puissance élèvent des murs
entre le Christ et ceux qui les possèdent. Il est vrai que ce danger pourra
concerner aussi dans l’Église ceux qui détiennent l’autorité sur ses finances,
clercs ou laïques. Une connaissance minimale de l’histoire de l’Église est suffisamment
parlante, que ce soient des ecclésiastiques ou des gestionnaires cupides. Cela
sent si bon, et quels parfums attirants… C’est une certitude, le danger n’est pas
inexistant. Mais, il est bon de se rappeler cette parole du Seigneur « 25
Qui d'entre vous d'ailleurs peut, en s'en inquiétant, ajouter une coudée à la
longueur de sa vie? (Luc (BJ) 12) »
Notre trésor ne doit pas être entre lui et nous, mais dans
les cieux. Il est vrai toutefois qu’en ce temps, un contradicteur aura quelques
bonnes raison d’apporter un grain de sel en disant qu’une très bonne assurance,
des réserves financières alliées à la technologie peuvent permettre un certain
allongement de notre vie ici-bas. Quelles différences entre ce que nous
bénéficions et les plus pauvres !
Mais alors nous pouvons légitimement nous poser la
question : Qu’est-ce que la vie ? Bios ou Zoé ?
Une bonne assurance vie, ne serait-elle pas celle qui permet
de rejoindre le lieu où se trouveraient les biens de ce jeune homme, en
sécurité ? « Désirons ensemble la patrie céleste, soupirons vers la patrie
céleste, sentons-nous pèlerins ici-bas, dit saint Augustin » (Commentaire de
l’Évangile de saint Jean, Homélie 35, 9).
Ne s’agit-il pas de la vie éternelle ?
Quelles primes payer ? On ne peut acheter le
ciel ! Et moi, nous demande le Seigneur ? Moi… non plus.
Les autres textes nous ont appris à aller à l’essentiel. Ce qui est le plus important
est la Sagesse, la Parole de Dieu vivante, nous a dit l’épître aux Hébreux.
Qu’est-ce qui est donc si important ? Simplement MOI…
Alors que faire ? Nous tourner vers Lui qui est l’essentiel.
Qu’est donc le plus grand bien de l’Église et dans
l’Église ? N’est-ce pas le Christ ? Ecclesiam
Suam, Son Eglise… L’Église du Christ. Paul VI dont deux miracles ont
été reconnus qui concernent des enfants à naître, souhaitait de toute son âme,
un rajeunissement de l’Église pour qu’elle puisse au Christ de de nouveaux
enfants.
Il avait émis 3 pensées dans cette encyclique : D'abord
la pensée que l'heure sonne pour l'Eglise d'approfondir la conscience qu'elle a
d'elle-même, de méditer sur le mystère qui est le sien, d'explorer, pour sa
propre instruction et sa propre édification, la doctrine qu'elle connaît déjà
Puis, disait-il, de cette conscience éclairée et
agissante, dérive un désir spontané de confronter à l'image idéale de l'Eglise,
telle que le Christ la vit, la voulut et l'aima comme son Epouse sainte et
immaculée. (Eph.., 5, 27), le visage réel que l'Eglise présente aujourd'hui.
Notre troisième pensée a pour objet les relations que
l'Église doit aujourd'hui établir avec le monde qui l'entoure et dans lequel
elle vit et travaille ;
Là se présente ce qu'on appelle le problème du dialogue
entre l'Eglise et le monde moderne.
Paul VI, malgré sa faiblesse, avait l’œil perçant, au propre
et au figuré. Je me souviens l’avoir croisé un jour, en 1977. Il a réussi à
tenir ferme le vaisseau de l’Église, alors qu’à l’image de grands paquebots que
l’on met en cale sèche, on changeait d’une certaine manière ses moteurs en lui
ouvrant les entrailles. C’est impressionnant. Il l’a conduit ensuite au large.
Quel courage.
Il mentionnait Notre-Dame dans sa réflexion sur cet idéal
fascinant d'un christianisme plénier, humblement et profondément vécu. Il nous
demandait de ramener notre pensée vers la Vierge Marie, qui l’accueillit avec
une fidélité merveilleuse ; bien plus, qui l'a vécu dans son existence
terrestre et qui maintenant, au ciel, en goûte tout l'éclat et le bonheur.
Marie Mère de l’Église, prie pour nous pauvre pécheur et donne-nous le Christ
notre seule vraie richesse. Amen.
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