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dimanche 18 novembre 2018

Dites 33 et réjouissez-vous, il revient!



Homélie 33e Dimanche B
Apparemment difficile évangile que celui du retour du Christ à la fin des temps, mais pourquoi en ce 33ème dimanche ne pas le voir sous l’angle du divin médecin. Les nôtres nous demandent bien en consultation de dire parfois 33…
Frères et Sœurs,
Quel tableau apocalyptique nous dresse le Seigneur, lorsqu’il annonce son retour à la fin des temps.
Nous sommes peut-être blasés, tant nos médias nous abreuvent d’images de catastrophes anciennes ou à venir, ou de fictions sanglantes. Vous avez peut-être été attentifs aux commémorations de la première guerre mondiale et aux illustrations des horreurs qui se sont déroulées il y a cent ans. Ne parlons pas de celles qui ont précédé cette guerre-là, les siècles précédents, ni de la 2ème guerre mondiale, ni de celles qui se déroulent à plus de mille kilomètres, sans parler des guerres du silence dans les milieux scientifiques. Nous oublions tout rapidement. Peut-être parce que nous voulons vivre et survivre, de toutes nos forces. « Ceux qui ont l’intelligence et les maîtres de justice, pour reprendre l’expression de Daniel, combien y en a-t-il ? » Qui tire les leçons du passé ? Qui écoute l’enseignement des Écritures ? Nous avons parfois l’impression de vivre sous administration d’une forme de morphine, parlant le langage de l’ennemi. Ne sommes-nous pas d’une certaine façon, aveugles, sourds et muets, parce que nous ne voulons ni voir, ni entendre, ni parler… Scotch sur les yeux, scotch sur les oreilles et scotch sur la bouche. La Bible c’est un recueil de livres et d’histoires anciennes et dépassées que nos anciennes grands-mamans n’arrivent même plus à porter, ni à lire pensons-nous. Les nouvelles l’ouvrent-elles encore ? Bien sûr que oui peut-être que non ? Certains anciens disaient que la fin des temps aurait lieu lorsque la mousse pousserait sur les marches des églises. Aujourd’hui, ascenseurs et touristes ne permettent plus, il est vrai de vérifier le proverbe.
Pourtant ce temps, le temps, aura une fin affirment même nos scientifiques. Ils parlent de milliards d’années. Bon, nous disons-nous, de toutes façons il est assez éloigné, pour que ce ne soit pas mon premier problème. Il est bien vrai que notre apocalypse personnelle est plus rapprochée. Notre horloge biologique, nos consultations chez les médecins nous le rappellent, ainsi que les semainiers pour les médicaments qui se remplissent, sans parler de certaines pages de nos journaux où nos contemporains apparaissent de plus en plus souvent ou se font plus rares.
Voilà de bonnes raisons pour nous rappeler que le credo mentionne le retour du Christ pour juger les vivants et les morts, la résurrection de la chair et la vie éternelle. Nous ne pouvons négliger ce point.
Dans son Credo du Peuple de Dieu saint Paul VI exprimait ainsi ce moment : « Il est monté au ciel et il viendra de nouveau, en gloire cette fois, pour juger les vivants et les mort: chacun selon ses mérites - ceux qui ont répondu à l’amour et à la pitié de Dieu allant à la vie éternelle, ceux qui les ont refusés jusqu’au bout allant au feu qui ne s’éteint pas. Et son règne n’aura pas de fin. »
Le Seigneur, dans son ministère a utilisé à dessein des images fortes, dans un but pédagogique certainement. Un théologien connu le Père Sesboüé engageait à ne pas essayer de régler par nous-mêmes le point des fins dernières. « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. ». Nous ne sommes ni maîtres du temps, ni de l’espace, ni du cœur des hommes, ni de leurs erreurs ou de leurs fautes, et encore moins de Dieu lui-même.
Seul un enfant a l’impression qu’il est quasiment divin et que le monde est à son service.
Nous devrions être comme lui, face à celui qui est notre Père. Non pas inconscients, mais confiants en lui. La peur vient de l’ignorance et de la méconnaissance de Dieu, notre Père, qui respecte toutefois notre liberté.
Le pape François au début de son pontificat avait adressé des paroles d’encouragements et incitait à la confiance : « Quand nous pensons au retour du Christ et à son jugement dernier, qui manifestera, jusqu’à ses dernières conséquences, le bien que chacun aura accompli ou aura omis d’accomplir durant sa vie terrestre, nous sentons que nous nous trouvons face à un mystère qui nous dépasse, que nous ne réussissons même pas à imaginer. Un mystère qui, presque instinctivement, suscite en nous un sens de crainte, et peut-être même d’inquiétude. Cependant, si nous réfléchissons bien sur cette réalité, celle-ci ne peut qu’élargir le cœur d’un chrétien et constituer un grand motif de réconfort et de confiance. » Il disait encore que ce jugement était déjà commencé maintenant. L’accueil que nous réservons à sa parole, à nos frères, c’est à lui que nous le réservons. Si nous pensons au jugement dernier dans la perspective de la rencontre de l’épouse et de l’époux (du Christ et de son Église que nous formons), toute peur et hésitation disparaît et laisse place à l’attente et à une joie profonde.
Sur les icônes orientales du jugement dernier on représente à la droite du Fils la Vierge Très Pure qui implore sa pitié par son amour maternel. Elle est la Mère de Dieu et de tout le genre humain et donc la nôtre. Elle touche le cœur de son Fils en notre faveur, lui qui a voulu qu’il soit toujours ouvert. Faisons-lui confiance, il présente sans cesse ses blessures au Père, il est notre intercesseur auprès de lui. Dieu est miséricorde. Amen.

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