PREMIÈRE LECTURE
« La jarre de farine ne s’épuisa pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie » (1 R 17, 7-16)
Le prophète Élie est le
personnage central de la première lecture. Saint Augustin a écrit une petite
homélie de 4 pages sur ce passage du livre des Rois qui a été résumée ainsi :
la nécessité des bonnes œuvres, la grâce qui sait y disposer les cœurs et la
récompense qui leur est assurée.
Augustin commence par dire que le Seigneur ne veut laisser
périr aucun de nous ; il cultive son Eglise comme une vigne ; il demande du
fruit à ses arbres, même hors saison… Puis vient une longue énumération de ce
que nous ne pourrons plus faire au ciel. Il énumère les œuvres de miséricorde
si chère au pape François. Là-haut impossible d’aider ceux qui nous entourent… Nous ne pourrons que louer Dieu comme les moines devraient le faire ici-bas, et les anges dans le ciel.
Enfin Augustin en vient au prophète Élie… Il s’étonne
sur le fait que Dieu n’ait pas pourvu aux besoins du prophète sans passer par
cette femme. Ne le pouvait-il donc pas ? Élie n’avait-il pas été rendu heureux
au bord de son torrent ? Son corbeau lui apportait à manger, il avait à
boire… Une tranquille vie d’ermite, dans
une sorte de petit paradis, alors que le monde autour de lui avait faim et
soif. Dans de telles situations, quand tout va bien pour nous tout seul, je me
rappelle, un sketch de Fernand Raynaud qui commence par : Pardonnez-moi,
mais je suis heureux. Heureux! Le Bonheur qu’est-ce que c’est ?
Dieu envoie donc Élie à une femme, une pauvre veuve… Il y
est forcé parce qu’il n’a plus rien. La compagnie est tout de même plus
plaisante que celle de son oiseau. Cette pauvre veuve qui doit lui rendre
service, il la met à l’épreuve et quelle épreuve. « L'homme de Dieu la
vit quand elle cherchait deux morceaux de bois, dit Augustin. Cette femme
représentait l'Eglise; et comme la croix est formée de deux morceaux de bois,
cette femme mourante cherchait à vivre toujours. »
Comment se fait-il qu’elle réponde lorsqu’il lui demande
tout ce qu’elle a, alors qu’elle a encore un fils qui a faim. Accorder la priorité au
prophète pour une mère dans cette situation tient du miracle ou de la folie : « Dieu parle à la
pensée et il a des moyens admirables pour donner ses ordres. Si donc il
commanda à cette veuve, dit Augustin, ce fut, croyons-nous, en lui parlant au
coeur, en lui inspirant ce qu'il fallait faire, en lui persuadant ce qui était
bon. »
Sa merveilleuse récompense conclut-il ne dura que quelques
temps. Lorsque revint la pluie il fallut retourner au travail… « Le
miracle que Dieu faisait en sa faveur pendant quelques jours rappelait donc la
vie future où la récompense ne saurait finir. Notre pain sera Dieu lui-même. »
Qu’est-ce que le bonheur ? La vie éternelle…
Réjouissons-nous donc simplement aujourd’hui de ce que le
Seigneur nous donne le pain de son eucharistie et demandons-lui de nous parler
simplement au cœur et de le toucher pour dire oui dans notre service quotidien.
Amen.
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