Saint Benoît avait été prévenu intérieurement du moment de
son départ et six jours avant sa mort, il ordonna de faire ouvrir sa tombe,
nous dit saint Grégoire le Grand dans ses Dialogues. Le sixième jour, il se fit
porter à l’oratoire où il fortifia son départ par la réception du corps et du
sang du Seigneur. Soulevé par ses frères, il se remit debout et les mains
tendues vers le ciel dans l’attitude de l’orant, il expira nous dit-il, dans le
temps même qu’il priait.
3. Ce jour-là, deux de
ses frères, l'un étant resté en sa cellule et l'autre se trouvant au loin,
eurent la révélation d'une même et unique vision : ils virent qu'une voie
recouverte de tissus précieux et illuminée de lampes innombrables, s'étendait
de sa cellule jusqu'au ciel, empruntant un chemin tout droit, à l'Orient. Au
sommet se tenait un homme brillant, majestueusement vêtu, qui leur demanda :
"Cette voie que vous contemplez, de qui est-elle ?" Ils reconnurent
qu'ils ne le savaient pas. Alors il leur dit : "C'est la voie par laquelle
Benoît, le bien-aimé de Dieu, est monté au ciel."
Nous remarquons au chapitre 36 de ces mêmes Dialogues, avant
ce descriptif émouvant, que Saint Grégoire mentionne la règle écrite par Benoît
qu’il laisse à ses frères. On y découvre la manière dont il vécut.
La conclusion du Prologue de la règle en mentionne la
finalité : Mais à mesure que l'on
progresse dans l'observance régulière et dans la foi, le cœur se dilate, et
avec une inexprimable douceur d'amour on marche à grands pas dans la voie des
préceptes de Dieu; et c'est ainsi que, sans nous écarter jamais de l'enseignement
du Maître, persévérant jusqu'à la mort à pratiquer dans le monastère la
doctrine qu'il nous a laissée, nous prenons dans la patience notre part des
souffrances du Christ et méritons d'avoir part également à la gloire de son
royaume.
Elle est donc une interprétation de l’Evangile. Les moines
sont de diverses sortes, cénobite, c’est-à-dire vivant ensemble, c’est sa
préférence, mais il peut arriver que certains deviennent ermites. Il se
rappelait ses débuts.
Nous fêtons aujourd’hui discrètement les 20 ans de notre
venue ici au Vorbourg, c’était un retour après le départ du Père Maurice Joset,
consécutif à un grand nombre de décès en communauté. Pour mémoire nos premiers Pères
avaient accepté l’invitation qui leur avait été faite par le curé de Delémont
suite à ce fameux vœu fait pendant la guerre par son prédécesseur. Si les nazis
n’entraient pas en Suisse, il placerait un prêtre à demeure au Vorbourg.
L'arrivée avait eu lieu en 1949 une année qui plaisait
beaucoup en raison de sa correspondance avec la date traditionnelle de la
consécration de la chapelle par saint Léon IX en 1049… C’était donc pour le 900ème…
Nous pouvons faire mémoire de « nos » gardiens, les Pères Pierre
Pfeiffer, Gérard Haenni, René Veuthey, Raymond Chappuis, Meinrand Wolf, Maurice
Joset, et leurs compagnons de quelques jours ou quelques mois ou plus, il y
avait un certain tournus à l’époque. La chapelle conserve un souvenir de cette
époque avec le vitrail des armes du monastère, jouxtant celui de Mgr Haenggi.
Tout cela pour le service de Notre-Dame et celui de cette
porte du ciel qu’est son sanctuaire. C’est bien à cela, qu’il nous faut songer
en y venant. Nous lui confions bien entendu notre future « portion »
de ciel, elle a son idée sur son aménagement. Amen.
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