LECTURES DE LA MESSE
PREMIÈRE LECTURE
« Préparez le chemin du Seigneur » (Is 40, 1-5.9-11)
PSAUME
(84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)
R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
84, 8
DEUXIÈME LECTURE
« Ce que nous attendons, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle » (2 P 3, 8-14)
ÉVANGILE
« Rendez droits les sentiers du Seigneur » (Mc 1, 1-8)
« Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour
ouvrir ton chemin. »
Dans les icônes byzantines depuis le 13ème
siècle, Jean-Baptiste est fréquemment représenté sous la forme d’un ange, c’est-à-dire
avec des ailes. Pourquoi cela ? Parce qu’en grec, le messager, c’est
l’ange. Le fils d’Elisabeth s’est envolé au désert et il replie ses ailes sur
les bords du Jourdain pour annoncer la Bonne Nouvelle et préparer les chemins
du Seigneur.
Que faisait-il au désert ? Il prêchait et il baptisait.
Benoît XVI dans son Jésus de Nazareth relève qu’il apporte un élément
radicalement nouveau par son baptême qui se distingue des ablutions
religieuses, des bains de purification, en ce sens qu’il « ne peut être
répété et doit être l'accomplissement concret d'une conversion qui redéfinit
pour toujours la vie entière. Il est lié à un appel enflammé pour un nouveau
mode de pensée et d'action, lié surtout à l'annonce du jugement de Dieu et à la
venue d'un plus grand qui viendra après Jean. »
Celui qui vient va remodeler toute la relation à Dieu, et la
religion par laquelle des liens sont créés entre l’homme et Dieu, nous sommes
reliés au Seigneur.
Il y avait une telle attente d’un renouveau et d’une
libération que « Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se
faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs
péchés» (Mc 1, 5).
Ils venaient reconnaître leurs péchés pour surmonter leur
existence antérieure peccamineuse, de prendre un nouveau départ pour mener une
autre vie.
Avec la descente dans les eaux du Jourdain et la remontée
sur la rive, on trouve dans le baptême de Jean, les germes du baptême chrétien. Il fallait
encore que le Christ entre dans les eaux, les sanctifie, meure et ressuscite.
Pourquoi le Christ tant attendu, va-t-il venir ? Il
vient pour consoler son Peuple qui n’en peut plus sous l’oppression. Aux yeux de
celui-ci, c’est l’ennemi romain, l’oppresseur. Mais ce qu’il y a de plus
fondamental, c’est le péché. Le Messie vient pour le libérer de cela avant tout.
Nous avons entendu Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, – dit
votre Dieu – parlez au cœur de Jérusalem. » Dieu demande des consolateurs qui annoncent la
Bonne Nouvelle, le plus grand est Jean. Mais l’identité de celui qui est la
Bonne Nouvelle est encore plus importante. C’est une personne, celui qui est le
bon pasteur qui vient faire paître son troupeau et les rassembler sur son cœur.
De quoi avons-nous besoin d’être consolé aujourd’hui ?
Avons-nous besoin de consolations ? Ce serait plutôt la première question
à se poser. Nous en avons tant qui nous sont offertes, moyennant finances… En
énumérant ce que le Seigneur dans Saint Luc désigne comme cause de malheur,
nous trouvons quelques clefs :
Quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre
consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car
vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant on pourrait
dire vous qui vous amusez à fond, qui vous défoncez, car vous serez dans le
deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du
bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux
prophètes. Lc 6,24
Des consolations, lorsque nous n’avons pas les moyens
financiers de nous en permettre de grandes, nous pourrions nous poser la
question : quelles consolations low coast nous offrons-nous en
remplacement ? Je vous laisse le soin de les énumérer, souvent c’est là
que ça fait le plus mal.
Seigneur jusques à quand t’attendre ? Pourquoi
tardes-tu ? Pourquoi devoir tout supporter, jusqu’à essayer de se laisser consoler
par de médiocres compensations ? Pierre nous explique et essaye de calmer
notre impatience « Il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais
il veut que tous parviennent à la conversion. » Nous avons là l’indication
de fond, et majeure le Seigneur ne veut pas que quelques-uns, se perdent, nous
compris. Ce que nous avons traversé et n’est pas des plus agréable, ne
serait-ce par pour nous conduire vers cette fameuse conversion ?
En nous remettant dans de justes perspectives, celles de la
fin des temps où tout disparaîtra quelle devrait donc être notre
réaction ?
« Vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant
dans la sainteté et la piété, vous qui attendez, vous qui hâtez l’avènement du
jour de Dieu. »
Que faire ? En s’adressant à Marie, le Pape François
disait dimanche après-midi « O Mère, aide nous à développer les « anticorps »
contre certains virus de notre temps : l’indifférence qui dit : « Cela ne me
concerne pas », la mauvaise éducation civique qui méprise le bien commun, la
peur de celui qui est différent et de l’étranger, le conformisme travesti de la
transgression, l’hypocrisie qui accuse les autres, tout en faisant les mêmes
choses, la résignation à la dégradation environnementale et éthique, et
l’exploitation de tant d’hommes et de femmes. Aide-nous à repousser tous ces
virus avec les anticorps de l’Évangile. »
Quelle espérance devons-nous avoir devant Notre-Dame !
Elle est toujours jeune ! Bernanos nous dit pourquoi : "Le
regard de la Vierge est le seul regard vraiment enfantin, le seul vrai regard
d’enfant qui se soit jamais levé sur notre honte et notre malheur. Oui, mon
petit, pour la bien prier, il faut sentir sur soi ce regard qui n’est pas tout
à fait celui de l’indulgence – car l’indulgence ne va pas sans quelque
expérience amère – mais de la tendre compassion, de
la surprise douloureuse, d’on ne sait quel sentiment encore, inconcevable,
inexprimable, qui la fait plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont
elle est issue, et bien que Mère par la grâce, Mère des grâces, la cadette du
genre humain."! Qu’elle nous rajeunisse encore ce temps de l'Avent. Amen !
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