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dimanche 6 mai 2018

La joie de Jésus, la joie de Paul VI, la joie de François, la joie de Jésus!


Tintoret

6 MAI 2018 - 6ème Dimanche de Pâques — Année B
 Lectures de la messe
Première lecture« Même sur les nations païennes, le don de l’Esprit Saint avait été ré...Ac 10, 25-26.34-35.4...
PsaumeLe Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations.
ou : Alléluia !Ps 97 (98), 1, 2-3ab...
Deuxième lecture« Dieu est amour »1 Jn 4, 7-10
Évangile« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’o...Jn

Chers Frères et Sœurs,

Ce dimanche avant l’Ascension est en quelque sorte celui des « au revoir » dans la liturgie. Nous relisons le dernier discours de Jésus dans l’Évangile juste avant la passion. Il y donne ses dernières instructions avant l’épreuve. Vous vous souvenez que dimanche passé, il s’était comparé à une vigne, ses disciples étant les sarments que le Père taille. L’important étant de lui rester attaché pour recevoir la sève qui provient du cep. La taille n’est pas le moment le plus agréable, c’est le temps de l’épreuve, ce qu’allaient vivre les Apôtres lors de la Passion, particulièrement. C’est la taille d’hiver. Avec la Pentecôte, viendra le temps de la croissance. Viendront alors les tailles d’été. Une formule traduit notre situation spécifique, c’est le temps du déjà et du pas encore. Elle fait partie des lieux communs mais exprime ce mélange de terre et de ciel dont nous sommes faits, nous qui sommes en chemin vers le Royaume.

Aujourd’hui, Jésus s’adresse spécifiquement à ceux qui lui restent fidèles. Il ne mentionne pas les sarments desséchés.

Comment rester attaché à la vigne qu’est Jésus ? La méthode est apparemment simple, et tient en un petit mot : en restant dans son amour, c’est-à-dire en accomplissant ses commandements. « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour. »

Quel est le grand commandement ? « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Nous devenons alors les amis de Jésus, pas simplement les copains… Le mot ami en français vient du latin amicus de même sens, un dérivé de amare (« aimer »). Le grec a des expressions plus spécialisées, mais ce n’est pas pour aujourd’hui.

Accomplir ce commandement de l’amour est presqu’impossible sans aide. Soumis à l’épreuve, les apôtres ont montré combien leur fidélité est fragile en l’absence de Jésus. Pierre aura encore des faiblesses, ce qui est paradoxalement une consolation et un encouragement pour nous. Mais nous avons entendu dans les Actes des Apôtres que le Seigneur passe par cet instrument fragile et disproportionné pour faire grandir le royaume et en ouvrir les portes.

Quel signe Jésus donne-t-il à ses apôtres pour leur montrer qu’il est avec eux ? Ce signe, c’est la joie y compris dans les tribulations : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »

Vous avez peut-être appris que le bienheureux Pape Paul VI va bientôt être reconnu comme saint. Saint Jean XXIII, qui avec ses grandes qualités, avait aussi l’esprit taquin et aimait les bons mots, l’avait surnommé « Macbeth » en raison de ses apparences tragiques. C’était un perpétuel angoissé. L’après-concile avait été un vrai calvaire pour lui.

Dans ce contexte, vous avez remarqué qu’on se distrait à rejouer la pièce « Mai 68 », cette année… On célèbre aussi le 200ème anniversaire de Marx, une des figures du messianisme athée, avec quelques bouffées d’opium du peuple, bien aimé de nos médias. Certains rêvent toujours d’une Pravda universelle. Il m’est aussi revenu en mémoire dans ce contexte, un autre slogan de mon époque potache, « Ni Marx, ni Jésus » tirée du titre d’un livre de Jean-François Revel. Le gagnant sera toujours Jésus quoi qu’on en pense. Notre réponse et ce qui nous intéresse, c’est la joie de Jésus. Le mot de joie figure en tête de la Constitution pastorale Gaudium et Spes « sur l'Église dans le monde de ce temps ». Paul VI au plus fort de ses déprimes alors que près d’un tiers des prêtres retournaient à l’état laïc en ce temps-là, avait écrit une exhortation apostolique sur la joie : Réjouissez-vous dans le Seigneur, car il est proche de tous ceux qui l'invoquent en vérité!

Le pape François, pour sa part, a utilisé ce mot de joie dans son exhortation sur la nouvelle évangélisation, la joie de l’Évangile. La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours.

Rappelons-nous aussi ce mot de Paul Claudel, pour conclure : Paul Claudel : « La joie, c’est le premier et le dernier mot de l’Evangile » Il nous faut veiller à conserver notre joie avec l’aide de Marie qui en est la gardienne. Amen.

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