24 novembre 2019
Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers — Année C
Solennité
Solennité
- Première lecture « Ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël » 2 S 5, 1-3
-
Psaume
Dans la joie, nous irons
à la maison du Seigneur. Ps 121 (122), 1-2, 3... - Deuxième lecture « Dieu nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé » Col 1, 12-20
- Évangile « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »
Frères et Sœurs, bienvenue à tous et à toutes, et merci à
nos sœurs de nous accueillir ce matin. Nous célébrons aujourd’hui la solennité
du Christ Roi, qui termine l'année liturgique. Elle a été instituée par le Pape
Pie XI, pour affirmer la souveraine autorité du Christ sur les hommes et les
institutions. Il l'avait fixée au dimanche qui précède la Toussaint. Mais Paul
VI l'a transférée au dernier dimanche de l'année liturgique pour mettre l'accent
sur le caractère cosmique et eschatologique de la royauté du Christ. Devant
Pilate, Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde. En fait, ma
royauté n’est pas d’ici. »
Nous ne le constatons que trop, en voyant les épreuves que
ce monde traverse, en particulier les plus pauvres. Notre-Dame avait bien dit
aussi à Bernadette : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse
en ce monde, mais dans l'autre »
Nous ne pouvons ignorer notre part de responsabilité, même
partiel, dans ce mal être du monde. Aussi avant de célébrer l’Eucharistie, nous
nous confions à la miséricorde du Seigneur. Reconnaissons que nous sommes pécheurs.
Homélie
Chers Frères et Sœurs,
Nous sommes à n’en pas douter dans l’espérance de voir advenir
le retour du Christ. Tout pouvoir lui sera remis au ciel sur terre et aux
enfers, selon la formule, toutes choses qu’il remettra à son Père. Il nous
remettra aussi à lui et nous participerons, cœur, corps, âme et esprit au
bonheur de la Trinité Sainte, dans un perpétuel circuit où l’amour sera une
sorte de véhicule qui nous donnera joie, bonheur, vie et communion.
Cela ne sera pas une sorte de mise à la retraite, de
vacances perpétuelles, puisque nous agirons en Dieu et avec lui… Il n’est
certes pas dépourvu d’imagination à vous voir, et il a à coup sûr encore des
projets dans ses cartons de projets divins, au-delà du temps.
Paul VI dans son Credo, lu en la fête du Christ-Roi de 1968,
date mémorable, exprime ainsi sa foi dans le retour du Seigneur : « Il
est monté au ciel et il viendra de nouveau, en gloire cette fois, pour juger
les vivants et les morts, chacun selon ses mérites; ceux qui ont répondu à
l’amour et à la miséricorde de Dieu allant à la vie éternelle, ceux qui les ont
refusés jusqu’au bout allant au feu qui ne s’éteint pas. »
Bien que nous soyons confiants dans la miséricorde et la
bonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés, nous avons à juste
raison, une sorte de petit pincement au cœur un peu analogue à ceux qui
précèdent nos examens humains. Voilà une décision pleinement libre et aimante
qui ne dépend pas de nous.
Quand le Seigneur reviendra-t-il pour que son Royaume de
paix et de justice soit établi définitivement sur toute la création ? Nul
ne le sait.
Par où cela commencera-t-il ? La tradition juive dit
qu’il reviendra par le Mont des Oliviers, c’est pour cela que beaucoup se font
enterrer dans cette région selon le prophète Zacharie : « 04 Les
pieds du Messie se poseront, ce jour-là, sur le mont des Oliviers qui est en face
de Jérusalem, à l’orient. Et le mont des Oliviers se fendra par le milieu,
d’est en ouest ; il deviendra une immense vallée. Une moitié de la montagne
reculera vers le nord, et l’autre vers le sud. » « Alors le
Seigneur mon Dieu viendra, et tous les saints avec lui. »
Le cœur de chacun vibre à l’écoute ou à la lecture de
l’hymne au Christ de l’épître aux Colossiens. Oui, tous les saints vont revenir
avec lui, ils seront une multitude innombrable : « Car Dieu a jugé
bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin
réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les
êtres sur la terre et dans le ciel. »
Le Seigneur vient déjà, aujourd’hui, il est couronné
d’épines et tourné en dérision, maltraité jusqu’à la fin des temps, dans toutes
les victimes de l’injustice et de la cruauté humaine, dans les conséquences du
péché sur la nature qui nous a été remise en gestion.
De la couronne d’épines aux couronnes signes du pouvoir
temporel, il y a tout une espace symbolique. Une anecdote mérite d’être
rappelée. Les plus anciens déjà arrivés à l’âge de raison, se rappellent que le
pape avait une couronne qui s’appelait la tiare. Le pape Paul VI , le 13
novembre 1964, avait solennellement déposé la sienne sur l'autel de
Saint-Pierre, en faisant cadeau aux pauvres du monde entier. Ce furent les
évêques américains qui l’emportèrent chez eux et recueillirent une somme
importante affectée à cette destination. Cette tiare est exposée dans la crypte de la Basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception. à Washington, aujourd’hui, ce qui ne veut pas dire que tout se décide là-bas. La
signification des couronnes avait évolué pour aboutir au symbole du Pouvoir
d'Ordre, de Juridiction et de Magistère après être passé par celui du pouvoir
temporel, du pouvoir spirituel et de l'autorité sur les rois et les princes de
la Chrétienté.
La misère humaine conduit à des extrêmes, celui de la guerre
nucléaire en est un. Le Pape François se trouve maintenant au Japon, et il a
délivré à 10h15 locale (8h d’avance sur nous), un message sur les armes nucléaires.
Ce thème est important dans son déplacement là-bas. Pour mémoire, nous pouvons
nous rappeler le miracle qui advint en faveur d’un groupe de jésuites
missionnaires allemands qui furent épargnés à Hiroshima. Cela se produisit
aussi à Nagasaki pour le couvent du Père Maximilien Kolbe. Dans cette ville la
bombe explosa non loin de la cathédrale de l’Immaculée Conception et la seule
communauté chrétienne importante du pays y a été anéantie. La bombe aurait du
être envoyée sur Kokura… Je passe sur ce sujet, en conseillant de lire le
témoignage de Paul Nagaï, "les cloches de Nagasaki". L’auteur mériterait une
béatification, mais elle n’est pas du voyage. Il était médecin radiologue, quel
contraste avec l’atome au service du bien. Entre Oppenheimer et Paul Nagaï... Même si Jean-Paul II avait qualifié la dissuasion de moralement acceptable, dans le contexte de l'époque, cela ne va pas jusqu'à l'usage de telles armes.
Le Christ vainqueur du mal et de la mort, et ses saints ne
reviendront qu’au dernier jour, mais c’est une victoire lente, dans le temps, depuis
hier, jusqu’à aujourd’hui, demain, à jamais, qui est déjà en marche. La foi
agissante, active, en est le moteur…
Nous pouvons la demander ensemble avec un passage d’une
prière de saint Paul VI
O Seigneur, fais que ma foi soit entière, sans réserves, et
qu'elle pénètre dans ma pensée, dans ma façon de juger les choses divines et
les choses humaines;
O Seigneur, fais que ma foi soit libre;
O Seigneur, fais que ma foi soit certaine;
O Seigneur, fais que ma foi soit forte, qu'elle ne craigne
pas les contrariétés des problèmes.
O Seigneur, fais que ma foi soit joyeuse et qu'elle donne
paix et allégresse à mon esprit.
O Seigneur, fais que ma foi soit active et donne à la
charité les raisons de son développement, de manière qu'elle soit vraiment
amitié avec Toi.
O Seigneur, fais que ma foi soit humble et qu'elle ne croit
pas se fonder sur l'expérience de mon esprit et de mon sentiment
Notre-Dame de la Paix, attends-avec nous le retour de ton
Fils. Amen.
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