Dimanche des personnes âgées.
25 juillet 2021
dimanche, 17ème Semaine du Temps Ordinaire — Année B
- Première lecture « On mangera, et il en restera » 2 R 4, 42-44
- Psaume Tu ouvres la main, Seigneur : nous voici rassasiés. Ps 144 (145), 10-11,...
- Deuxième lecture « Un seul Corps, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » Ep 4, 1-6
- Évangile « Ils distribua les pains aux convives, autant qu’ils en voulaient » Jn 6, 1-15
Chers Frères et Sœurs,
Bonjour et bien venue à tous et à toutes pour célébrer ce 17ème dimanche du temps ordinaire. "Le Seigneur vient nous donner force et puissance". L’Évangile d’aujourd’hui nous relate la multiplication des pains d’orge et des poissons, annoncées par celle qu’avait faite Élisée. Elles préfigurent l’Eucharistie qui nous rassemble, elle est une action de grâce et notre pain pour le chemin, elle nous unit au Seigneur et entre nous.
Nous prierons pour nos agriculteurs qui ont des soucis avec la qualité de leurs moissons cette année. Nous prierons également pour l’unité, des tiraillements sont perceptibles. Prier il faut aussi le faire pour les personnes âgées, puisque ce dimanche leur est consacré à la demande du pape François. La problématique de la moyenne d’âge notamment en Europe est connue. Ce dernier thème m’a fait revenir en mémoire, deux anecdotes, (permettez un peu de bonne humeur et de rajeunissement d'un "rentier" AVS,). Il y a d’abord une bande dessinée avec le petit héros gaulois en Corse et une équipe d’anciens faisant des commentaires assis sur leur tronc d’arbre. C’est ensuite un passage de l’Illiade, où Priam, le vieux roi de Troie, « était assis à la porte de la ville avec les anciens qui ne pouvaient plus combattre. Mais, dit Homère, c’étaient d’agréables causeurs, pareils à des cigales qui chantent au soleil. » Le soleil nous l’attendons à nouveau, et nous chantons les louanges du Seigneur, annonçant la Bonne Nouvelle avec les moyens qui sont les nôtres. Nous pouvons encore "causer" du Seigneur au plus jeunes et méditer sur le Royaume où Il qui est la lumière sans fin, le seul soleil.
Homélie,
Mes chères Sœurs, chers frères et sœurs,
Nous avons entendu un bon nombre d’allusion au blé et à la moisson, dans les évangiles de ces dernières semaines, hier encore. Saint Augustin dans son commentaire sur ce passage, nous livre en introduction son interprétation de la symbolique des cinq pains et deux poissons : Les cinq pains signifiaient pour lui les cinq livres de la loi de Moïse; car dit-il, cette loi est à l'Evangile, ce que l'orge est au froment. De même que dans l’orge la moëlle est cachée sous la paille, ainsi le Christ est voilé sous les mystères de la loi. Les cinq mille hommes désignent le peuple soumis aux cinq livres de la loi ; les douze corbeilles sont les douze Apôtres remplis aussi des débris de cette même loi. Quant aux deux poissons, ils représentent ou les deux préceptes de l'amour de Dieu et du prochain (le coeur de la loi et de la loi nouvelle!)… Exposer ces mystères, c'est rompre le pain; les comprendre, c'est le manger.
Nous voilà déjà avec une nourriture patristique surabondante.
La multiplication des pains rappelle la manne au désert. Mais il y a plus, elle est une annonce d’un plus grand mystère. Les foules avaient voulu faire Jésus roi pour bénéficier d’un pain gratuit. Le souci du pain quotidien nous habite tous. Nous connaissons la formule romaine pour maintenir la paix à Rome et éviter les révoltes : Du Pain et des Jeux. Il est certainement bon de se rappeler de cette ancienne formule en période olympique. Elle est toujours valable. Cependant, où est l’essentiel ?
Benoît XVI s’était plu à mentionner qu’à l’occasion du "signe" des pains, saint Jean souligne que le Christ, avant de les distribuer, les bénit par une prière d'action de grâce (cf. v. 11). Le verbe grec est eucharistein, et renvoie directement au récit de la Dernière Cène, dans lequel, en effet, Jean ne raconte pas l'institution de l'Eucharistie, mais le lavement des pieds. On a ici une sorte d’anticipation de l'Eucharistie à travers le grand signe du pain de vie. Le pain qu'il veut donner, c'est lui-même, et la multiplication des pains se prolonge tout au long de l'histoire jusqu'à nos jours. Il est pour ainsi dire inépuisable. Des multiplications extraordinaires de nourriture et même de l’eucharistie, il y en a un certain nombre qui a été conservée dans la mémoire de l’Église, mais ce qui est important, c’est le pain de vie, l’Eucharistie, ce don de lui-même que le Seigneur nous fait constamment pour nous accompagner et nous donner la force d’avancer à sa suite vers le Royaume. Il est devant nous, à côté de nous et en nous.
Ce dimanche étant le dimanche des personnes âgées, nous pouvons nous interroger, avec le pape François sur ce que peut dire avancer et faire avancer vers le Royaume avec les personnes âgées et en personnes âgées, terme délicat à manie. Nous restons jeunes, et pas seulement parce que nous avons pu fêter plus de 45 fois nos 20 ans. Ne sommes-nous pas tout de même pas encore capables de transmettre ce que nous avons appris et nous renouveler, même si nous pestons contre les tentatives de changement de l’orthographe.
Le Saint-Père commence par dire : “Je suis avec toi tous les jours” (cf. Mt 28, 20) ! Telle est la promesse que le Seigneur a faite à ses disciples avant de monter au ciel et c’est la même promesse qu’il répète aussi aujourd’hui. Le Pape François rappelle qu’il a dit son oui à un appel particulier que le Seigneur lui a fait à la veille de prendre sa retraite épiscopale. Nous percevons cette mystérieuse singularité. Il a en vérité un âge d’arrière-grand-père. Il mentionne Joachim et Anne. La chapelle du Vorbourg ou j’ai passé 3 semaines en immersion liturgique a 2 statues des grands-parents maternels de Jésus. Il est étonnant entre parenthèses de remarquer le peu de notoriété des parents de Joseph, peut-être est-ce pour marquer la seule paternité de Dieu quant à Jésus.
Le pape François nous dit que pendant la pandémie Dieu a envoyé ses anges pour consoler notre solitude et nous répéter « Je suis avec toi tous les jours. » Cela est ma foi bien vrai et si les petits-enfants ont manqué à ceux qui en ont, nous avons eu aussi la grâce des téléphones d’amis, de communication par skype, zoom, whatsap et autres. Cela a été pour nous certainement une grâce que celle de la découverte de ces technologies. Les soutiens psychologiques en ligne ont fait un très bon travail. Nous pouvons remercier et rendre grâce. Nous en avons eu également à travers la prière et la parole de Dieu ce qui est le mode habituel du Carmel.
Dieu est fidèle et présent, mais quel soulagement de pouvoir
le rencontrer à nouveau dans des personnes « en vrai ». Cela nous a
manqué à tous. Il y a heureusement des lucarnes et de la lumière. Malheureusement
par contre, il semble d’après des sondages délicats, que nous avons de la peine
à gérer les réactions à la problématique vaccinale conseillée. C’est encore un
cap psychologique à dépasser. Demandons
au Seigneur de nous y aider.S'il vous plaît, continuez à vous protéger.
Le Saint-Père nous rappelle que le Seigneur envoie des ouvriers à sa vigne à toutes les heures de la journée (cf. Mt 20, 1-16), à chaque saison de la vie. Le Seigneur est toujours proche de nous, toujours, avec de nouvelles invitations, avec de nouvelles paroles, avec sa consolation. Il est éternel et ne prend jamais sa retraite, jamais.
Il nous aide à mieux comprendre que notre vocation est celle de conserver les racines, de transmettre la foi aux jeunes et de prendre soin des plus petits. Nous lui demandons qu’il mette fin à la problématique actuelle pour que ceux qui le peuvent puissent reprendre cette forme d’évangélisation directe.
Nous avons à nous remettre à l’œuvre pour construire une monde nouveau sur trois piliers : les rêves, la mémoire et la prière. « Vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions » (3, 1). L’avenir du monde réside dans une alliance entre les jeunes et les personnes âgées. Qui, mieux que les jeunes, peut prendre les rêves des personnes âgées et les mener à bien ? Il ne suffit pas de dire, n’est-ce pas, qu’il n’y a que des panthères grises à l’église comme je l’ai entendu cette semaine. Il ne faut pas négliger le fait qu’il y en a encore. Ne sont-elles pas peut-être l’arme secrète de Dieu qui prend ce qu’il y a de plus petit et fragile pour montrer sa puissance ?
Le plus important est que chacun de nous apprenne à répéter
à tous, et aux plus jeunes en particulier, ces paroles de consolation qui nous
ont été adressées aujourd’hui : “Je suis avec toi tous les jours” ! Allons de
l’avant et courage ! Que le Seigneur vous bénisse, conclut-il. Maintenant
que vous êtes quasiment tous connectés et en ligne, je ne puis que vous
suggérer de relire pour vous ce message d’encouragement. Il vient d’un connaisseur qui
travaille sans cesse dans la vigne du Seigneur. Notre-Dame du Carmel et de
sa vigne, priez pour nous ! Amen.
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