4 août 2024 - 18ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine II du Psautier) — Année B
Lectures de la messe
Première lecture« Du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous »Ex 16, 2-4.12-15
PsaumeLe Seigneur donne le pain du ciel !Ps 77 (78), 3.4ac, ...
Deuxième lecture« Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu »Ep 4, 17.20-24
Évangile« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’a...Jn 6, 24-35
Homélie
Chers Frères et Sœurs,
L’Evangile d’aujourd’hui nous est cher et connu. Le chapitre 6 de saint Jean est un enseignement qui se conclut sur le thème du Pain de vie.
La première partie du chapitre entendu dimanche dernier était centré sur une extraordinaire multiplication des pains et des poissons sur l’autre rive du lac. Pour accompagner cette multiplication, comme nous fêtons aussi le saint Curé d’Ars aujourd’hui, je vous rappelle un de ses miracles qui eut lieu à La Providence, un orphelinat d’une soixantaine de filles qu’il avait fondé . La réserve de blé pour les orphelines étant épuisée, l'abbé Vianney ne voulant pas renvoyer les enfants, il les a fait prier pour demander le pain quotidien. Les derniers grains du grenier se multiplient et le remplissent à raz bord. Voilà une fioretti qui fait du bien.
La deuxième partie de notre chapitre rapporte une tempête que Jésus apaise en venant à la rencontre de ses disciples en marchant sur les eaux. La symbolique impressionne encore certains journalistes dans les concours de natation olympique. Mais non , « Ils ne marchent pas sur les eaux. » Ce n’est pas la même chose. La mer symbolise plutôt la mort dans le judaïsme ancien, et l’arrivée sur l’autre rive, la vie éternelle.
Le discours sur le pain de vie est en quelque sorte la clef que le Seigneur nous donne pour nous permettre de comprendre que nous avons avec ce pain qu’il est lui-même, le moyen d’effectuer notre traversée de la vie avec lui et grâce à lui.
Jésus pose aujourd’hui un jalon important qui devrait permettre à ceux qui le suivent de pouvoir le faire jusqu’au bout du chemin, de parvenir au cœur de la vie trinitaire. Les personnes divines se donnent à elles-mêmes totalement dans un unique élan d’amour, un circuit d’amour. Elles veulent le partager. Le Seigneur nous invite à vivre les deux fameux commandements fondamentaux de l’amour de Dieu et du prochain pour y participer. Cet amour est au cœur de la communion avec lui. Rappelons qu’il passe aussi par l’amour de soi. Nous devons nous aimer nous-mêmes, en allant jusqu’au don de nous-mêmes, à l’image du Christ et en nous respectant. Notre plus grand bonheur, au dernier jour sera de pouvoir partager cet amour de Dieu et de vivre en lui. Cet amour nous permettra aussi de partager le bonheur de tous ceux que nous avons aimé et que sommes appelés à rencontrer. Que de découvertes aussi, mais également d’invitations à un pardon nécessaire.
Le but étant rappelé, nous parvenons peut-être à mieux entrer dans l’approche de Jésus. Il veut faire comprendre à ses disciples et aux foules qui le suivent que leur souci ne doit pas se focaliser sur la seule nourriture qui nous soutient en cette vie. « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle »
Même en période de vacances, ça n’est toutefois pas une petite affaire. La révolte des Hébreux dans le désert est pour le moins significative. On a cherché plusieurs explications sur la manne. La plus connue serait celle d’un exsudat du tamaris. Je vous laisse chercher sur la toile.
Ce pain du désert et notre pain matériel sont liés à la vie. Jésus veut essayer de faire comprendre que le but de notre chemin comme celui des Hébreux est la terre promise, c’est-à-dire la vie éternelle avec Dieu et en Dieu. Ce chemin n’est pas celui d’un voyage tranquille par les airs avec un bon hôtel tout confort à l’arrivée, sans détournement d’avion. Le voyage s’effectue sur une barque secouée par la tempête et les orages.
Il est difficile de suivre Jésus. Saint Paul nous invite à imiter les athlètes, mais pour un autre but qu’eux : « Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas. »
A moins d’un regard simpliste, ce que le Seigneur demande paraît mystérieux et difficile : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »
La prière du Seigneur, le Notre Père, nous parle du pain. Le pain peut être compris comme notre nourriture quotidienne, mais aussi l’Eucharistie et également la volonté du Père : Le Seigneur après sa rencontre avec la Samaritaine avait répondu à ses disciples qui l’invitaient à manger : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. »
Cette œuvre, « faire la volonté du Père », veut dire grandir dans l’amour, aimer comme Jésus, avec lui par lui et en lui. Cette oeuvre peut être vécue autant par un ermite comme notre cher Nicolas de Flüe, que dans une manifestation d’amour et d’entraide envers nos frères. Il a vécu si longtemps de l’Eucharistie ! Il a manifesté son amour de Dieu et de ses frères en suivant l’appel qu’il avait reçu.
Le pape François nous a dit dans Fratelli Tutti (Tous Frères), « qu’il existe des manières de vivre la foi qui favorisent l’ouverture du cœur aux frères ; et celle-ci sera la garantie d’une authentique ouverture à Dieu. »
Le Seigneur nous invite à la confiance, surtout et d’abord !
Une question que nous pourrions nous poser : Quel est l’appel que j’ai reçu ? Est-ce que je le vis avec Jésus ? Quel est mon rapport à l’Eucharistie ? Est-elle pour moi le Pain de vie ?
Marie : « Sème dans notre foi la joie du Ressuscité. Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul. Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus, pour qu’il soit lumière sur notre chemin. Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant, qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur ! » Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire