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mercredi 30 mars 2016

Emmaüs en mes songes

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Evangile : Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain (Lc 24, 13-35)


L’ Evangile d’Emmaüs est un de mes préférés. 

Nous nous trouvons à trois à cheminer puisque nous partageons souvent les hésitations et l’incrédulité des disciples d’Emmaüs… Jésus les rejoint sur le chemin. Marchait-il plus vite ?
D’abord ils ne le reconnaissent pas Jésus et le prennent pour un étranger… Moment gravissime et un peu cocasse. Quel accent a-t-il pris ? grec, latin, celui d’une langue barbare ou du côté de Babylone, à moins que ce soit un accent de Tyr et de Sidon… Il n’est pas interdit de se demander lequel aujourd’hui il peut bien prendre, entre le français de Marseille, des îles du pacifique, d’Afrique ou d’une école de Suisse centrale ou même de Syrie. Bref, un accent étranger…
Il se cache. Ce n’est pas tout à fait notre faute donc, si nous ne le reconnaissons pas. Mais ce n’est pas une excuse pour refuser de cheminer et vouloir rester de l’autre côté de la route sur le trottoir d’en face.
Nous voilà cheminant à 4, et comme nous sommes un peu étrangers nous aussi, nous écoutons discrètement ce que dit le nouveau venu qui paraît ma foi bien connaître les Ecritures. La première impression est qu’il cache certainement son jeu. A-t-il suivi une école de qualité à Jérusalem? Est-ce que comme bientôt le jeune Saul de Tarse, il aurait pris ses derniers « grades » auprès d’un savant docteur comme Gamaliel. C’est peut-être un étudiant qui rentre chez lui après sa formation et il fait des théories… Les 2 autres sont tout de même assez empruntés et le trouvent intéressant.
Ils lui racontent leur histoire dramatique et  de quoi, ou plutôt de qui ils parlent à cet étudiant tellement enfermé dans ses bouquins… Doux Jésus, s’ils savaient.
Le nouveau venu est étonnant. Lorsque les disciples disent que des femmes leur ont parlé de sa résurrection et qu’ils ne les ont pas crues, il leur lance presque une insulte : « Esprits sans intelligence ! » Il les traite d’étroits et de bornés… L’enthousiasme est rapide de sa part, qu’est-ce qui lui prend ?
Les femmes quand on y pense avaient été bien secouées, les pauvres… Les disciples et les apôtres étant des hommes pensaient qu’elles fabulaient… Pourtant, comment croire qu’elles auraient pu imaginer la résurrection : une immense pierre roulée, un tombeau vide. Elles l’avaient vu mourir, avaient vu ses blessures, le coup de lance, l’avaient embaumé. Il était bien « mort de mort de chez mort ». Avec 2 anges devant elles et le Seigneur qui se cachait encore Marie-Madeleine en était si bien convaincue, d’ailleurs qu’elle ne voulait pas croire qu’il était ressuscité. Toutes des naïves… Un gros point d’interrogation. Il devait y avoir eu quelque chose. Ils ont une petite hésitation devant ce témoignage.
Il est tout de même curieux cet étranger. Voilà maintenant qu’en partant de ce témoignage de « bonnes femmes », il utilise toute sa connaissance des Ecritures pour argumenter. « Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. » Le cours devait être passionnant… Mais il n’y a pas d’enregistrement, quel dommage. Ce serait intéressant de reconstituer cet enseignement. Au fait ne l’avons-nous pas dans l’Eglise ? Il est bien là, dans le Nouveau Testament et chez les Pères. Mais tout de même, le sujet mériterait d’être approfondi. Un condensé des arguments de Jésus lui-même ce serait intéressant. Qu’est-ce qu’il a pu leur dire ? Nous avons les Ecritures, à nous d’essayer de trouver…
Il y a ensuite la découverte et la reconnaissance de Jésus lors de l’Eucharistie. Il se révèle alors à leurs yeux et disparaît…

Témoignage, discussions, faire route ensemble, étudier les Ecritures, partager et célébrer l’Eucharistie, retourner à l’Église, un beau programme pour la nouvelle Evangélisation. Alléluia. Amen.

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