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dimanche 24 novembre 2019

Jésus roi, quelle bombe?


 

24 novembre 2019

Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers — Année C
Solennité
Lectures de la messe

Frères et Sœurs, bienvenue à tous et à toutes, et merci à nos sœurs de nous accueillir ce matin. Nous célébrons aujourd’hui la solennité du Christ Roi, qui termine l'année liturgique. Elle a été instituée par le Pape Pie XI, pour affirmer la souveraine autorité du Christ sur les hommes et les institutions. Il l'avait fixée au dimanche qui précède la Toussaint. Mais Paul VI l'a transférée au dernier dimanche de l'année liturgique pour mettre l'accent sur le caractère cosmique et eschatologique de la royauté du Christ. Devant Pilate, Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
Nous ne le constatons que trop, en voyant les épreuves que ce monde traverse, en particulier les plus pauvres. Notre-Dame avait bien dit aussi à Bernadette : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre »
Nous ne pouvons ignorer notre part de responsabilité, même partiel, dans ce mal être du monde. Aussi avant de célébrer l’Eucharistie, nous nous confions à la miséricorde du Seigneur. Reconnaissons que nous sommes pécheurs.

...

Homélie


Chers Frères et Sœurs,

Nous sommes à n’en pas douter dans l’espérance de voir advenir le retour du Christ. Tout pouvoir lui sera remis au ciel sur terre et aux enfers, selon la formule, toutes choses qu’il remettra à son Père. Il nous remettra aussi à lui et nous participerons, cœur, corps, âme et esprit au bonheur de la Trinité Sainte, dans un perpétuel circuit où l’amour sera une sorte de véhicule qui nous donnera joie, bonheur, vie et communion.
Cela ne sera pas une sorte de mise à la retraite, de vacances perpétuelles, puisque nous agirons en Dieu et avec lui… Il n’est certes pas dépourvu d’imagination à vous voir, et il a à coup sûr encore des projets dans ses cartons de projets divins, au-delà du temps.
Paul VI dans son Credo, lu en la fête du Christ-Roi de 1968, date mémorable, exprime ainsi sa foi dans le retour du Seigneur : « Il est monté au ciel et il viendra de nouveau, en gloire cette fois, pour juger les vivants et les morts, chacun selon ses mérites; ceux qui ont répondu à l’amour et à la miséricorde de Dieu allant à la vie éternelle, ceux qui les ont refusés jusqu’au bout allant au feu qui ne s’éteint pas. »
Bien que nous soyons confiants dans la miséricorde et la bonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés, nous avons à juste raison, une sorte de petit pincement au cœur un peu analogue à ceux qui précèdent nos examens humains. Voilà une décision pleinement libre et aimante qui ne dépend pas de nous.
Quand le Seigneur reviendra-t-il pour que son Royaume de paix et de justice soit établi définitivement sur toute la création ? Nul ne le sait.
Par où cela commencera-t-il ? La tradition juive dit qu’il reviendra par le Mont des Oliviers, c’est pour cela que beaucoup se font enterrer dans cette région selon le prophète Zacharie : « 04 Les pieds du Messie se poseront, ce jour-là, sur le mont des Oliviers qui est en face de Jérusalem, à l’orient. Et le mont des Oliviers se fendra par le milieu, d’est en ouest ; il deviendra une immense vallée. Une moitié de la montagne reculera vers le nord, et l’autre vers le sud. » « Alors le Seigneur mon Dieu viendra, et tous les saints avec lui. »
Le cœur de chacun vibre à l’écoute ou à la lecture de l’hymne au Christ de l’épître aux Colossiens. Oui, tous les saints vont revenir avec lui, ils seront une multitude innombrable : « Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. »
Le Seigneur vient déjà, aujourd’hui, il est couronné d’épines et tourné en dérision, maltraité jusqu’à la fin des temps, dans toutes les victimes de l’injustice et de la cruauté humaine, dans les conséquences du péché sur la nature qui nous a été remise en gestion.
De la couronne d’épines aux couronnes signes du pouvoir temporel, il y a tout une espace symbolique. Une anecdote mérite d’être rappelée. Les plus anciens déjà arrivés à l’âge de raison, se rappellent que le pape avait une couronne qui s’appelait la tiare. Le pape Paul VI , le 13 novembre 1964, avait solennellement déposé la sienne sur l'autel de Saint-Pierre, en faisant cadeau aux pauvres du monde entier. Ce furent les évêques américains qui l’emportèrent chez eux et recueillirent une somme importante affectée à cette destination. Cette tiare est exposée dans la crypte de la Basilique du sanctuaire national de l'Immaculée Conception. à Washington, aujourd’hui, ce qui ne veut pas dire que tout se décide là-bas. La signification des couronnes avait évolué pour aboutir au symbole du Pouvoir d'Ordre, de Juridiction et de Magistère après être passé par celui du pouvoir temporel, du pouvoir spirituel et de l'autorité sur les rois et les princes de la Chrétienté.
La misère humaine conduit à des extrêmes, celui de la guerre nucléaire en est un. Le Pape François se trouve maintenant au Japon, et il a délivré à 10h15 locale (8h d’avance sur nous), un message sur les armes nucléaires. Ce thème est important dans son déplacement là-bas. Pour mémoire, nous pouvons nous rappeler le miracle qui advint en faveur d’un groupe de jésuites missionnaires allemands qui furent épargnés à Hiroshima. Cela se produisit aussi à Nagasaki pour le couvent du Père Maximilien Kolbe. Dans cette ville la bombe explosa non loin de la cathédrale de l’Immaculée Conception et la seule communauté chrétienne importante du pays y a été anéantie. La bombe aurait du être envoyée sur Kokura… Je passe sur ce sujet, en conseillant de lire le témoignage de Paul Nagaï, "les cloches de Nagasaki". L’auteur mériterait une béatification, mais elle n’est pas du voyage. Il était médecin radiologue, quel contraste avec l’atome au service du bien. Entre Oppenheimer et Paul Nagaï... Même si Jean-Paul II avait qualifié la dissuasion de moralement acceptable, dans le contexte de l'époque, cela ne va pas jusqu'à l'usage de telles armes.
Le Christ vainqueur du mal et de la mort, et ses saints ne reviendront qu’au dernier jour, mais c’est une victoire lente, dans le temps, depuis hier, jusqu’à aujourd’hui, demain, à jamais, qui est déjà en marche. La foi agissante, active, en est le moteur…
Nous pouvons la demander ensemble avec un passage d’une prière de saint Paul VI
O Seigneur, fais que ma foi soit entière, sans réserves, et qu'elle pénètre dans ma pensée, dans ma façon de juger les choses divines et les choses humaines;
O Seigneur, fais que ma foi soit libre;
O Seigneur, fais que ma foi soit certaine;
O Seigneur, fais que ma foi soit forte, qu'elle ne craigne pas les contrariétés des problèmes.
O Seigneur, fais que ma foi soit joyeuse et qu'elle donne paix et allégresse à mon esprit.
O Seigneur, fais que ma foi soit active et donne à la charité les raisons de son développement, de manière qu'elle soit vraiment amitié avec Toi.
O Seigneur, fais que ma foi soit humble et qu'elle ne croit pas se fonder sur l'expérience de mon esprit et de mon sentiment
Notre-Dame de la Paix, attends-avec nous le retour de ton Fils. Amen.

dimanche 10 novembre 2019

A 65 ans : et ta résurrection?




10 NOVEMBRE 2019 -  dimanche, 32ème semaine du Temps Ordinaire — Année C


Lectures de la messe
Première lecture« Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle »2 M 7, 1-2.9-14
Psaume Au réveil, je me rassasierai de ton visage, Seigneur.Ps 16 (17), 1ab.3ab,...
Deuxième lecture« Que le Seigneur vous affermisse « en tout ce que vous pouvez faire e...2 Th 2, 16 – 3, 5
Évangile« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants »Lc 20, 27-38



"Ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection."
 


Frères et Sœurs,
Vous me permettrez d'évacuer en ce début de fêtes de Saint Martin, la problématique de la consommation de cochon qui valut le martyre aux 7 fils de cette pauvre femme, et le rapprochement avec les 7 maris victimes de la Loi du Lévirat dans l'exemple des Sadducéens. Pauvres maris et pauvre femme...

Nous sommes à quelques dimanches de la fête du Christ Roi et de l’Avent, les lectures et les oraisons sont orientées vers la fin des temps, la résurrection et la venue du Seigneur. Les trois lectures d’aujourd’hui, vous l’aurez remarqué, nous invitent à orienter toute notre vie vers cette attente de la résurrection. Comment s’y préparer ? Comme je passe aujourd’hui le cap de l’AVS, je me demandais, mais à quoi vais-je occuper mes pensées durant ces années qui conduisent à une perspective mystérieuse. Notre centre d’intérêt ne doit-il pas être plus spécifiquement dirigé vers elle, en appréciant tout de même les belles années que nous avons encore devant nous sous nos latitudes. Certains songent aux contrées ensoleillées, à quelques activités, peut-être à fomenter un ou deux bouleversements politiques, à compléter leurs collections de je ne sais quoi, tester les grands crus et la cuisine light. Pour moi, ce sera essayer d’annoncer encore l’Évangile et de le méditer.
L’Évangile met en scène aujourd’hui une catégorie de personnages qui n’avaient pas nécessairement la cote parmi les petites gens, à savoir les Sadducéens. C’était une des castes de prêtres, qui avait été mise aux commandes religieuses du Temple avec Hérode. Ils ont disparu avec le Temple selon Flavius Josèphe. Il a existé de tous temps, et partout, une forme de politique sacerdotale, de coteries des plus diverses, en relation souvent avec le pouvoir politique. Même parmi les Apôtres ce type d’ambitions était patent. Sommes-nous meilleurs aujourd’hui ? C’est une question.
Quelle était la particularité des Sadducéens qui avaient remplacés les Hasmonéens ? L’Evangile nous dit qu’ils ne croyaient pas en la résurrection contrairement aux pharisiens. L’enseignement de Jésus sur ce point, n’était pas pour déplaire à ces derniers, mais nous savons ce qui adviendra au final. Jésus en voulant conduire vers la vérité toute entière ne peut que bousculer et déstabiliser nos certitudes trop humaines, et faire tomber nos murs que nous édifions jusqu’au ciel.
Quelle était la perspective des Sadducéens quant à la vie après la mort ? Certains disent qu’ils tenaient l’opinion courante d’une descente au Shéol au moment de la mort, un lieu souterrain sombre et lugubre, sans idée de récompense ou de punition pour le bien ou le mal commis. Mais alors, me direz-vous à quoi peut servir notre existence, sinon à aménager positivement le temps qui passe, en mettant en pratique quelques proverbes plaisants, par exemple celle du grand chef gaulois qui a paraît-il une fille dans une édition récente, ou alors, une philosophie épicurienne.
Le Seigneur argumente en faveur de la Résurrection à partir du récit du Buisson Ardent. « Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.  Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »
La finalité de toutes nos activités est donc là : parvenir à la résurrection.
Parvenir à la résurrection bienheureuse nécessite l’investissement de toute sa vie, à témoin, les 7 frères encouragés par leur mère dans la 1ère lecture. Ce n’est pas seulement un concept  Ce texte est un des premiers témoignages explicites de la foi religieuse juive en la résurrection.
Qu’est-ce que " ressusciter " ? Le catéchisme nous dit que dans la mort qui est la séparation de l’âme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption, alors que son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié. Dieu dans sa Toute-Puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la Résurrection de Jésus. » Qui ressuscitera ? Je vous laisse lire le n°998. Comment ? Cela dépasse notre imagination et notre entendement  et n’est accessible que dans la foi. Mais notre participation à l’Eucharistie nous donne déjà un avant-goût de la transfiguration de notre corps par le Christ.
Le Seigneur nous décrit la vie en Dieu et avec Dieu en nous faisant comprendre que c’est lui qui nous procurera le bonheur. Il dépassera tout ce qui peut être mesuré et imaginé, sans écarter bien sûr ceux que nous avons aimé et ceux que nous aurons à découvrir. Il ne peut y avoir qu’une participation à la vie de Dieu pour y parvenir. Avoir été submergé et perdu dans une grande foule peut nous faire comprendre cette nécessité. Avec 8 milliards d’hommes aujourd’hui sur la terre, même un politicien comme le Président Français récemment décédé ne suffirait pas à serrer toutes les mains. C’est un tout autre rapport. Face au bonheur de Dieu et des anges de Dieu qui sont devant lui, nous sommes aujourd’hui à ce point de vue, des invalides gravement atteints. Mais nous pouvons construire le bonheur par nos familles que nous élevons, en pratiquant le pardon entre nous, en rendant heureux les autres autour de nous, en soignant, en secourant les plus pauvres. Le pape François insiste avec raison sur la foi active, la foi qui se traduit par des actes. Elle construit effectivement le royaume et notre bonheur à venir. Nous connaîtrons et verrons Dieu.
17 Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ; restez enracinés dans l'amour, établis dans l'amour, dit saint Paul, 18 Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… 19 Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu.

J’ai vu que du 12 au 20 Novembre pour préparer la fête de la Présentation de Marie au Temple, le 21 on propose une prière à Marie qui défait les Nœuds, très appréciée du Pape François : Pour info, c’est un savant laïc et proche de la cour de France, du roi de Chypre qui parvint à faire instaurer cette fête en Occident.



» Très Sainte Vierge Marie, Mère du bel Amour,
Mère qui n’avez jamais abandonné un enfant qui crie au secours,
Mère dont les mains travaillent sans cesse pour vos enfants bien aimés,
car elles sont poussées par l’Amour divin et l’infinie Miséricorde qui déborde de votre cœur, tournez votre regard plein de compassion vers nous.
Voyez le paquet de « nœuds » qui étouffent nos vies…
Vous connaissez nos épreuves et nos difficultés.
Vous savez combien ces nœuds nous paralysent.
Marie, Mère que Dieu a chargée de défaire les « nœuds » de la vie de vos enfants,
nous déposons le ruban de nos intentions dans vos mains.
Personne, pas même le Malin, ne peut le soustraire à votre aide miséricordieuse.
Dans vos mains, il n’y a pas un seul nœud qui ne puisse être défait.
Mère toute puissante, par votre grâce et par votre pouvoir d’intercession auprès de votre Fils Jésus, notre Rédempteur, recevez aujourd’hui ces « nœuds »
Pour la gloire de Dieu, nous vous demandons de les défaire,
et de les défaire pour toujours.
Nous avons confiance en Vous.
Vous êtes la grande Consolatrice que Dieu nous a donnée,
vous êtes la forteresse pour nos forces fragiles, la richesse pour nos misères, la délivrance pour tout ce qui nous entrave dans notre marche ici-bas…
Accueillez nos appels.
Gardez-nous, guidez-nous, protégez-nous.
Marie, Vous qui défaites les nœuds, priez pour nous! «

vendredi 1 novembre 2019

Au ciel, au ciel... finalement pourquoi pas?


Première lecture « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de t... Ap 7, 2-4.9-14
Psaume Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur. Ps 23 (24), 1-2, 3-4...
Deuxième lecture « Nous verrons Dieu tel qu’il est » 1 Jn 3, 1-3
Évangile « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est g... Mt 5, 1-12a


9 béatitudes et puis voilà la vision de Dieu et l’exultation finale en perspective. Chers frères et sœurs, imaginons-nous notre rencontre avec le Seigneur ? Le bonheur qui nous est promis ne vaut-il pas qu’on s’y arrête. Dans les commerces des villes et les villages, les préparations sont déjà bien avancées. Certains, les enfants surtout rêvent déjà à quelques jeux informatiques, tenues, ou autres merveilles qui nous dépassent.
N’aurions-nous pas le droit de nous représenter le ciel et aussi notre ciel ? Y aura-t-il des lieux au bonheur bien délimité ? On m’avait raconté une petite histoire où certains s’estimant pauvres en vertu, disaient qu’au paradis, il y avait un grand mur derrière lequel on entendait chanter. Interrogé un nouvel arrivant demanda de qui il s’agissait. Il lui fut répondu : ce sont les catholiques pratiquants, mais comme ils croient les seuls à être sauvés, ils sont heureux et il est mieux de ne pas les déranger, il ne faut pas diminuer leur bonheur… Je pense que nous avons certainement dépassé les répartitions et les parcages entre religieux de diverses obédiences, réguliers et séculiers, ainsi que les catégories de saints du missel qui mériteraient d’ailleurs des améliorations. Il n’y a par exemple pas de béatitudes pour les pasteurs, ni pour les sœurs… et surtout pas pour les moines. Le ciel n’est pas affaire de grades de 1ère, 2ème ou 3ème classe, mais d’amour. Le but est d’aller au ciel ! Mais il n’est pas interdit d’en admirer les représentations. Par exemple celles de Giotto et de Dante ou de Fra Angelico et de sa danse avec les anges. Il y a de quoi rêver… Nul besoin de prendre un vaisseau pour une planète lointaine. Les médias veulent tout prix une rencontre avec des extraterrestres, mais nous en avons déjà avec nos anges. « Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants. » Qui est le plus naïf ?  
Je nous souhaite aujourd’hui d’avoir l’audace de songer plus fréquemment au bonheur du Paradis. Il ne s’agit pas de croire que nous y sommes arrivés, le réalisme a bien vite fait de nous rattraper, mais ne devons-nous pas libérer de la place à l’Esprit-Saint qui nous apporte la joie aujourd’hui dans ce que nous vivons, mais aussi qui fait grandir notre espérance. Péguy la fait naître le jour de Noël, avec l’enfant de la crèche. « C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes révolus. Mais l'espérance ne va pas de soi. L'espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bien heureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. » Certes, elle est petite, et elle avance entre ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, mais n’est-ce pas elle qui d’une certaine manière, les entraîne et les stimule. Elle, qui est en quelque sorte la lumière sur le chemin.
Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Qui nierait que nous devrions être purs comme lui est pur ? Comment y parvenir ? par le don de sa miséricorde. Dans la première alliance, on insistait beaucoup sur la pureté rituelle des prêtres qui devaient présenter le sacrifice. Non seulement nous faisons don de notre vie, mais le Seigneur nous reçoit en son Fils, et en fils et filles, nous sommes invités à la table du banquet pour partager son bonheur.
Demain nous prierons pour tous les fidèles défunts. Aujourd’hui, nous espérons que tous ceux que nous connaissons n’en ont plus besoin, mais qui le sait, sinon Dieu en qui nous les remettons en toute confiance. Qui désirons-nous le plus voir, quand ce sera notre tour de faire le grand bond ou le petit pas décisif en avant ? Quels visages passent dans nos cœurs, nos parents, des amis, des voisines de chœur, ceux qui se sont confiés à nos prières ? De grands saints qui nous ont servis de guides ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !
Qui ose dire qu’il craint de s’ennuyer dans l’éternité ? Avec le Seigneur, nous aurons tout la lumière, la grâce, la joie en surabondance… Quelles découvertes nous attendent, combien de frères et sœurs, allons-nous rencontrer ? 8 milliards aujourd’hui environ. Le Seigneur nous rendra bienheureux, nous aura apporté le pardon et plus encore nous aura donné et fait la grâce de pardonner nous aussi… et personne ne nous dira : Quel naïf tu es ! Non bienheureux seras-tu.
Avec la grâce, nous pourrons dire à Notre-Dame avec Jean-Paul II : O Cœur Immaculé ! De la faim et de la guerre, de la guerre nucléaire, d’une autodestruction incalculable, de toutes sortes de guerres, tu nous as délivrés!
Des péchés contre la vie de l’homme depuis ses premiers moments, de la haine et de la dégradation de la dignité des fils de Dieu, de tous les genres d’injustice dans la vie sociale, nationale et internationale, tu nous as délivrés !
De la facilité avec laquelle nous avons piétiné les commandements de Dieu, tu nous as délivrés !
De la tentative d’éteindre dans les cœurs humains la vérité même de Dieu, de la perte de la conscience du bien et du mal, des péchés contre l’Esprit Saint, tu nous as délivrés !
J’ajouterais de nous-mêmes et de nos petitesses, de nos étroitesses de cœur, tu nous as délivrés pour nous donner à lui. Par elle tu nous as donnés à toi, Seigneur nous te rendons grâce. Amen.