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mardi 30 juin 2015

Premiers Martyrs de la ville de Rome

Tacite mentionne les premiers martyrs de la ville de Rome dans ses Annales, XV, 44. Le passage doit avoir été lu une fois au moins. Nous pouvons avoir une pensée pour le cardinal Henri Schwéry qui porte le titre de l'église qui leur est dédiée .

Ni les moyens humains, ni les largesses du prince, ni les cérémonies religieuses expiatoires ne dissipaient la rumeur disant que l'incendie était d'origine criminelle. Aussi pour dissiper ces bruits, Néron trouva des coupables tout indiqués qu'il soumit à des tortures exemplaires, car leurs crimes les rendaient odieux. Le peuple les appelait chrétiens. Ce nom leur venait de Christ, supplicié sous l'empereur Tibère par le procurateur Ponce-Pilate. Leur funeste superstition avait été réprimée immédiatement mais elle refaisait surface, non seulement en Judée foyer de cette peste, mais à Rome où s'installent et se développent toutes les idées détestables et choquantes venues de partout. Dans un premier temps, on arrêta ceux qui avouaient. Suite à leurs dénonciations, une foule innombrable fut accusée, pas tellement d'avoir allumé l'incendie, mais d'avoir de la haine pour l'humanité. Leur mort était mise en scène : certains, recouverts de peaux de bêtes, étaient déchirés par les chiens; beaucoup étaient mis en croix ou brûlés; on en faisait brûler d'autres comme des torches pour éclairer le crépuscule. Néron avait réservé ses jardins pour le spectacle et il y organisait des jeux du cirque. Vêtu en cocher, il se mêlait à la foule ou bien il montait sur un char. Voyant cela, malgré leur culpabilité qui valait aux chrétiens des châtiments exemplaires, les gens éprouvaient de la compassion : ils pensaient que les chrétiens n'étaient pas exécutés dans l'intérêt public mais qu'ils assouvissaient la cruauté d'une seule personne.

TACITE, Annales, XV, 44, partim. (Remacle)

Manquements à l'écologie, nouveau péché

L'encyclique du pape François "Loué sois-tu", fait toujours parler d'elle. Un courrier des lecteurs du LQJ, s'insurge ce matin contre l'inscription de l'écologie comme nouveau "péché politiquement correct", catégorie contemporaine imposée par la pression médiatique et une forme de conformisme et de conformité au monde. Dieu étant mis hors-jeu dans l'environnement culturel contemporain, il s'est réfugié dans le privé et chez les plus pauvres, l'assertion n'est pas fausse. Remarquons cependant que c'est faire preuve de présomption que de croire qu'il ne peut agir sur le cours du temps et de l'histoire des hommes ou qu'il y soit indifférent, ce d'autant plus qu'elle est devenue aussi la sienne par l'Incarnation. Dieu aime et bénit ceux qui se convertissent et reviennent à lui.
Qui a le courage de dépiauter ne serait-ce que l'encyclique (qui n'est pas la première intervention des papes sur l'écologie) aura tôt fait de remarquer que le catéchisme de notre enfance et celui issu de Jean-Paul II et de Benoît XVI, sont en pleine prise avec elle. Une lecture cursive des commandements éclairera qui aurait des doutes sur ce sujet, autant ceux qui concernent l'amour de Dieu que du prochain. Dieu ne peut être écarté de sa création qui nous est confiée en gérance... L'idolâtrie de la nature est un péché. Tu ne tueras pas : respect de la vie à naître, problématique de l'atteinte à la vie et à la santé de ceux qui sont touchés par une exploitation abusive des ressources naturelles et la destruction volontaire de l'environnement... Négation de l'anthropologie chrétienne, etc... Les divergences avec les dérives idéologiques de mouvements écologiques (sujets de frictions) ne sont pas mises sous le boisseau. Tu ne voleras pas, ne concerne pas que le manque de respect envers le porte-monnaie d'autrui. Les deux premières lignes sur ce sujet dans le compendium pourront peut-être éclairer : Il déclare la destination et la distribution universelles des biens, la propriété privée, le respect des personnes et de leurs biens, et le respect de l’intégrité de la création.

lundi 29 juin 2015

SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique vaticane
Lundi 29 juin 2015

La lecture tirée des Actes des Apôtres, nous parle de la première communauté chrétienne assiégée par la persécution. Une communauté durement persécutée par Hérode qui « se saisit de certains membres de l’Église pour les mettre à mal… il décida aussi d’arrêter Pierre… Il le fit appréhender et emprisonner » (12, 2-4).
Je ne voudrais pas pourtant m’arrêter sur les persécutions atroces, déshumaines et inexplicables, malheureusement encore aujourd’hui présentes dans de nombreuses parties du monde, souvent sous les yeux et le silence de tous. Mais je voudrais aujourd’hui vénérer le courage des Apôtres et de la première communauté chrétienne ; le courage de continuer l’œuvre d’évangélisation, sans crainte de la mort et du martyre, dans le contexte social d’un empire païen ; leur vie chrétienne qui pour nous, croyants d’aujourd’hui, est un fort rappel à la prière, à la foi et au témoignage.
Un rappel à la prière : la communauté était une Église en prière : « Tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insistance » (Ac 12, 5). Et si nous pensons à Rome, les catacombes n’étaient pas des lieux pour échapper aux persécutions mais elles étaient, avant tout, des lieux de prière, pour sanctifier le dimanche et pour élever, du sein de la terre, une adoration à Dieu qui n’oublie jamais ses enfants.
La communauté de Pierre et de Paul nous enseigne qu’une Église en prière est une Église debout, solide, en chemin ! En effet, un chrétien qui prie est un chrétien protégé, gardé et soutenu, mais surtout, il n’est pas seul.
Et la première lecture continue : « des gardes étaient en faction devant la porte de la prison. Et voici que survint l’ange du seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre… et les chaînes lui tombèrent des mains » (12, 6-7).
Pensons-nous aux nombreuses fois où le Seigneur a exaucé notre prière en nous envoyant un Ange ? Cet Ange qui, à l’improviste, vient à notre rencontre pour nous tirer de situations difficiles ? Pour nous arracher aux mains de la mort et du Malin ; pour nous indiquer le mauvais chemin ; pour rallumer en nous la flamme de l’espérance ; pour nous donner une caresse ; pour consoler notre cœur accablé ; pour nous réveiller du sommeil existentiel ; ou simplement pour nous dire : « Tu n’es pas seul ».
Combien d’anges met-il sur notre chemin, mais nous, pris par la peur ou par l’incrédulité ou bien par l’euphorie nous les laissons à la porte ­– exactement comme il arriva à Pierre quand il frappa à la porte de la maison et la « jeune servante du nom de Rhodè s’approcha pour écouter. Elle reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir la porte, elle rentra » (12, 13-14).
Aucune communauté chrétienne ne peut aller de l’avant sans le soutien de la prière persévérante ! La prière qui est la rencontre avec Dieu, avec Dieu qui ne déçoit jamais ; avec le Dieu fidèle à sa Parole ; avec Dieu qui n’abandonne pas ses enfants. Jésus se demandait : « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » (Lc 18, 7). Dans la prière, le croyant exprime sa foi, sa confiance et Dieu exprime sa proximité, aussi à travers le don des anges, ses messagers.
Un rappel à la foi : dans la seconde lecture, saint Paul écrit à Timothée : « Le Seigneur, lui, m’a assisté. Il m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout… et j’ai été arraché à la gueule du lion ; le Seigneur m’arrachera encore à tout ce qu’on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste » (2 Tm 4, 17-18). Dieu n’enlève pas ses enfants du monde ou du mal mais il leur donne la force pour les vaincre. Seulement celui qui croit peut vraiment dire: « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien (Ps 23, 1).
Combien de forces, au long de l’histoire, ont cherché – et cherchent – à anéantir l’Église, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, mais elles sont toutes anéanties et l’Église reste vivante et féconde ! Elle reste inexplicablement solide pour que, comme dit saint Paul, elle puisse acclamer : « À lui la gloire pour les siècles des siècles » (2 Tm 4, 18).
Tout passe, seul Dieu reste. En effet, ils ont passé des royaumes, des peuples, des cultures, des nations, des idéologies, des puissances, mais l’Église, fondée sur le Christ, malgré beaucoup de tempêtes et nos nombreux péchés, reste fidèle au dépôt de la foi dans le service, parce que l’Église n’est pas l’Église des Papes, des évêques, des prêtres et non plus des fidèles, elle est seule et seulement du Christ. Seul celui qui vit dans le Christ promeut et défend l’Église avec la sainteté de sa vie, à l’exemple de Pierre et de Paul.
Les croyants dans le nom du Christ ont ressuscité les morts ; ils ont guéri les infirmes ; ils ont aimé leurs persécuteurs ; ils ont démontré qu’il n’existe pas de force capable de vaincre celui qui détient la force de la foi !
Un rappel au témoignage : Pierre et Paul, comme tous les Apôtres du Christ qui durant leur vie terrestre ont fécondé l’Église de leur sang, ont bu au calice du Seigneur, et ils sont devenus les amis de Dieu.
Paul a écrit à Timothée avec un accent émouvant : « Bien-aimé, je suis déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. J’ai mené le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de justice : le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour sa Manifestation glorieuse » (2 Tm 4, 6-8).
Une Église ou un chrétien sans témoignage est stérile ; un mort qui pense être vivant ; un arbre sec qui ne donne pas de fruit ; un puits asséché qui ne donne pas d’eau ! L’Église a vaincu le mal grâce au témoignage courageux, concret et humble de ses enfants. Elle a vaincu le mal grâce à la proclamation convaincue de Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » et à la promesse éternelle de Jésus (cf. Mt 16, 13-18).
Chers Archevêques qui recevez aujourd’hui le pallium. Il est le signe qui représente la brebis que le pasteur porte sur ses épaules comme le Christ, Bon Pasteur, et il est par conséquent le symbole de votre tâche pastorale ; il est « signe liturgique de la communion qui unit le Siège de Pierre et son Successeur aux Archevêques métropolitains et, par leur intermédiaire, aux autres Évêques du monde » (Benoît XVI, Angelus du29 juin 2005).
Aujourd’hui avec le pallium, je voudrais vous confier ce rappel à la prière, à la foi et au témoignage.
L’Église vous veut hommes de prière, maîtres de prière ; qui enseignent au peuple que le Seigneur vous a confié que la libération de toutes les prisons est seulement l’œuvre de Dieu et le fruit de la prière ; que Dieu envoie au moment opportun son ange pour nous sauver de beaucoup d’esclavages et des innombrables chaînes mondaines. Vous aussi, pour ceux qui sont le plus dans le besoin, soyez des anges et des messagers de la charité !
L’Église vous veut hommes de foi, maîtres de foi : qui enseignent aux fidèles à ne pas avoir peur des nombreux Hérode, qui affligent par les persécutions, par les croix de tous genres. Aucun Hérode n’est capable d’éteindre la lumière de l’espérance, de la foi et de la charité de celui qui croit au Christ ! 
L’Église vous veut hommes de témoignage : saint François disait à ses frères : prêchez toujours l’Évangile et si c’est nécessaire, aussi par les paroles ! (cf. Sources franciscaines, 43). Il n’y a pas de témoignage sans une vie cohérente ! Aujourd’hui, il n’y a pas tant besoin de maîtres que de témoins courageux, convaincus et convaincants ; des témoins qui n’ont pas honte du Nom du Christ et de sa Croix ni devant les lions rugissants, ni devant les puissances de ce monde. À l’exemple de Pierre et de Paul et de beaucoup d’autres témoins tout au long de l’histoire de l’Église, témoins qui, appartenant aussi à différentes confessions chrétiennes, ont contribué à manifester et à faire grandir l’unique Corps du Christ. Je souhaite souligner la présence – toujours très appréciée – de la Délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, envoyée par le cher frère Bartolomée I.
La chose est très simple : parce que le témoignage le plus efficace et le plus authentique est celui de ne pas contredire, par son comportement et par sa vie, tout ce que l’on prêche par la parole et tout ce que l’on enseigne aux autres !

Enseignez la prière en priant ; annoncez la foi en croyant ; portez témoignage en vivant !

La résurrection est incompatible avec la réincarnation

Le pape François a commenté l'Evangile de dimanche:

Le message est clair et on peut le résumer par cette question: croyons-nous que Jésus peut nous guérir et qu’il peut nous réveiller de la mort? Tout l’Evangile est écrit à la lumière de cette foi : Jésus est ressuscité, il vaincu la mort, et en raison de sa victoire, nous aussi nous ressusciterons. Cette foi, qui était certaine pour les premiers chrétiens, peut se ternir et devenir incertaine, au point que certains confondent résurrection et réincarnation.

La Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à vivre dans la certitude de la résurrection : Jésus est le Seigneur, Jésus a pouvoir sur le mal et sur la mort, et il veut nous conduire à la maison du Père, où règne la vie.

dimanche 28 juin 2015

Guérison et Résurrection


28 juin 2015 - 13ème dimanche du Temps Ordinaire

1ère lecture : « C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde » (Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24)
2ème lecture : « Ce que vous avez en abondance comblera les besoins des frères pauvres » (2Co 8, 7.9.13-15)
Evangile : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)

Remarquons dans notre Evangile l'attention de Jésus envers les femmes, il a réservé à la belle-mère de Pierre sa première guérison, aujourd'hui c'est une femme atteinte d'un épanchement de sang qui bénéficie de son attention. Plus encore, c'est une femme, une petite fille de 12 ans qu'il ressuscite en premier. 
Jésus est aussi attentif au matériel, il dit de la faire manger... Avec la manne, voici une perche qui nous est tendue pour dire un mot sur l'encyclique "Loué sois-tu".

samedi 27 juin 2015

Amazing grace


On a mentionné le célèbre chant Amazing grace dans les actualités. La musique a été reprise pour une anamnèse

Saint Cyrille d'Alexandrie : Mère de Dieu


L'Eglise fête aujourd'hui saint Cyrille d'Alexandrie qui fut l'un des grands architectes du Concile d'Ephèse (431) et donc du titre de Mère de Dieu reconnu à Marie par l'Eglise. Nestorius voulait qu'on lui donne le titre de « mère du Christ », lequel est d'ailleurs utilisé dans certains de nos chants aujourd'hui (Donne-nous ton Fils V 116). Elle est Mère non seulement de l'humanité du Christ, mais de sa personne : une personne ayant deux natures, humaine et divine, mais bien la même personne, une.
Ce titre de Marie est mentionné sur toutes les icônes par 4 lettres grecques MP QY qui sont la contraction de "Métèr Théou" , "Mère de Dieu".
Nous pouvons prier pour les chrétiens d'Egypte.

« Mère de Dieu »  Catéchèse de Saint Jean-Paul II (27 novembre 1996)


La contemplation du mystère de la naissance du Sauveur a conduit le peuple chrétien non seulement à s’adresser à la Sainte Vierge comme à la Mère de Jésus, mais également à la reconnaître comme Mère de Dieu. Cette vérité fut approfondie et perçue comme appartenant au patrimoine de la foi de l’Église dés les premiers siècles de l’ère chrétienne, jusqu’à être solennellement proclamée par le Concile d’Ephèse en 431.

Dans la première communauté chrétienne, tandis que croît parmi les disciples la conscience que Jésus est le Fils de Dieu, il devient toujours plus clair que Marie est la Theotokos, la Mère de Dieu. Il s’agit d’un titre qui n’apparaît pas de façon explicite dans les textes évangéliques, bien que ceux-ci rappellent «la Mère de Jésus» et qu’ils affirment qu’il est Dieu (Jn 20, 28; cf. 5, 18; 10, 30. 33). Marie est de toute façon présentée comme Mère de l’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous (cf. Mt 1, 22-23).

Déjà au IIIe siècle, comme on peut le déduire d’un antique témoignage écrit, les chrétiens d’Egypte s’adressaient à Marie par cette prière: «Sous ta protection, nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve et libère-nous de tout danger, ô Vierge glorieuse et bénie» (tiré de la liturgie des Heures. ) Il s'agit du fameux sub tuum praesidium connu aussi bien en grec qu'en latin et en français)). Dans cet ancien témoignage, pour la première fois, l’expression Theotokos, «Mère de Dieu», apparaît de façon explicite.

vendredi 26 juin 2015

Soeur notre mort corporelle


Nous prions aujourd’hui pour les défunts.
Par association, me revient à l’esprit, le verset du cantique des créatures de saint François d’Assise qui n’est pas mentionné dans l’encyclique « Loué sois-tu. », du pape François. Pour mémoire, le voici 

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,
à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.
Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas mal.


Quelques jours de congé m’ont permis de me rendre au-dessus de Neuchâtel, au célèbre jardin botanique qui mérite un déplacement pédagogique. Un peu plus haut, la curiosité m’a poussé à visiter le Centre Dürrenmatt. Botta a intégré la maison de l’écrivain dans sa construction. Faut-il avouer que j’ai été heureux de retrouver le ciel bleu et le sourire de l’hôtesse à l’accueil. Mon Dieu que les œuvres de l’artiste étaient tristes et grinçantes… avec la mise en valeur d’un suicide de banquiers. Bref, le moral à zéro. Et en plus, il se déclarait athée, d’après l’exposition. Ce fils de pasteur bernois ne portait pas le pape et les catholiques dans son cœur, d’après une conférence célèbre : Essai sur Israël, post-scriptum. Avec de tels antécédents, ce n'est pas sa faute, et il faut prier pour que comme un certain corbeau d'une fable de la Fontaine revisée, il ait enfin compris.
Sous un tableau de l’exposition, l’ange de la mort, il y avait cette mention : « Je crois qu’il est essentiel pour l’homme de savoir qu’il doit mourir… La question de la mort est la racine de la culture… ». On ne peut caricaturer une œuvre mal connue en deux mots. Je me suis demandé toutefois si cette tristesse absolue transmise (subjectivement ressentie) ne venait pas d’une absence de foi en la résurrection. Mais le célèbre écrivain a profondément raison me semble-t-il sur ce point : on ne peut escamoter la mort, même pour un banquier et pour un système basé sur l’argent, même pour un chrétien.

Dans l’encyclique du pape François, la mort est tout de même mentionnée à  8 reprises, en particulier lorsqu’elle touche les plus pauvres. Voici quelques-uns de ces passages. Nier la pollution et ses méfaits est un phénomène curieux dans certaines parties de la blogosphère, ce qui ne veut pas dire qu’il faille museler notre pouvoir d’appréciation.

20. Il existe des formes de pollution qui affectent quotidiennement les personnes. L’exposition aux polluants atmosphériques produit une large gamme d’effets sur la santé, en particulier des plus pauvres, en provoquant des millions de morts prématurées. Ces personnes tombent malades, par exemple, à cause de l’inhalation de niveaux élevés de fumées provenant de la combustion qu’elles utilisent pour faire la cuisine ou pour se chauffer.  
29. Un problème particulièrement sérieux est celui de la qualité de l’eau disponible pour les pauvres, ce qui provoque beaucoup de morts tous les jours. Les maladies liées à l’eau sont fréquentes chez les pauvres, y compris les maladies causées par les micro-organismes et par des substances chimiques. La diarrhée et le choléra, qui sont liés aux services hygiéniques et à l’approvisionnement en eau impropre à la consommation, sont un facteur significatif de souffrance et de mortalité infantile.
L’impact des dérèglements actuels se manifeste aussi à travers la mort prématurée de beaucoup de pauvres, dans les conflits générés par manque de ressources et à travers beaucoup d’autres problèmes qui n’ont pas assez d’espace dans les agendas du monde.

…Contre ce qu’on appelle la culture de la mort, la famille constitue le lieu de la culture de la vie ».[149]

241. Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté.

dimanche 21 juin 2015

Cantique des créatures


Portrait de Saint François d'Assise à Subiaco, au Sacro Speco, premier monastère de Saint Benoît. Un moine, frappé par la piété du jeune homme, en avait fait un croquis.


François d’Assise — Cantique des créatures

Cantique des créatures

Très haut tout-puissant, bon Seigneur,
à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur, et toute bénédiction.
À toi seul, Très-haut, ils conviennent
Et nul homme n’est digne de te mentionner.

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement, monsieur frère Soleil,
lequel est le jour, et par lui tu nous illumines.
et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,
de toi, Très-Haut, il porte la signification.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Lune et les étoiles,
dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère Vent,
et par l’air et le nuage et le ciel serein et tout temps,
par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Eau,
laquelle est très utile et humble, et précieuse et chaste.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère feu
par lequel tu illumines dans la nuit,
et il est beau et joyeux et robuste et fort.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mère Terre,
laquelle nous soutient et nous gouverne,
et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe.

Loué sois-tu, mon Seigneur,
par ceux qui pardonnent pour ton amour
et supportent maladies et tribulations.
Heureux ceux qui les supporteront en paix,
car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.

Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,
à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.
Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas mal.

Louez et bénissez mon Seigneur,
et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité.

Où est passée la joie de saint François?

Au hasard de la toile, nous trouvons ici un exemple du cantique des créatures, et chez les frères franciscains de Toulouse. Il avait été composé par saint François en des moments difficiles. Il n'est reproduit que partiellement dans l'encyclique sur l'écologie du Pape François, ce qui me dérange. Ce n'est pas la seule chose. Elle était indispensable, mais cette structure me donne une sorte d'insatisfaction. Le thème appelait autre chose. J'aurais aimé une réflexion globale sur la création et surtout sur sa beauté. J'aurais aimé qu'elle soit centrée sur sa beauté, l'infiniment grand et l'infiniment petit, que nous observons, la louange de Dieu, ensuite nous aurions passé à la constatation de maux qui la frappent pour aller ensuite vers un relèvement qui passe par un changement de vie et la confiance en Dieu créateur.
C'est tout le contraire de ce que nous a servi le journal télévisé avec la disparition de l'homme en tant qu'espèce . L'homme a été voulu de Dieu et chaque de nous voulu pour lui-même. Dieu a créé chacune de nos âmes. Il ne faut pas oublier que saint François qui fut hôte des moines de Subiaco, berceau monastique de saint Benoît, l'avait composé et progressivement achevé alors qu'il était dans la peine et les difficultés. La première partie de ce cri de louange,  d'amour et de confiance en Dieu, signe de sainteté, avait jailli de son corps épuisé. Nous prierons dimanche prochain à Laudes avec le Cantique des trois enfants dont nous percevons un écho dans celui de saint François.
Il manque à cette encyclique la joie de saint François. Elle est empreinte du pessimisme médiatique ambiant. Or, si la croix est certaine dans la vie d'un disciple du Christ, la foi en la résurrection et la joie pascale sont centrales. C'est le message que nous devons porter au monde.
Envers et contre tout, bonne semaine et priez pour les frères absents.

samedi 20 juin 2015

Lettre au P. George Coyne, directeur de l’Observatoire du Vatican (*)

La documentation catholique a traduit la lettre de Jean-Paul II au P. George Coyne, mentionnée dans la note 53 de l'Encyclique "Loué sois-tu", concernant le Père Teilhard de Chardin. Son nom n'y figure pas toutefois, ni en anglais, ni en italien.

[53] L’apport de P. Teilhard de Chardin se situe dans cette perspective ; cf. Paul VI, Discours dans un établissement de chimie pharmaceutique (24 février 1966) : Insegnamenti 4 (1966), 992-993 ; Jean-Paul II, Lettre au Révérend P. George V. Coyne (1erjuin 1988) : Insegnamenti 11/2 (1988), 1715 ; Benoît XVI, Homélie pour la célébration des Vêpres à Aoste (24 juillet 2009) :Insegnamenti 5/2 (2009), 60..


Pour information, voici ce texte en français :

AU R. P. GEORGE V. COYNE, SJ,
DIRECTEUR DE L'OBSERVATOIRE DU VATICAN,

(LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE • 18 DÉCEMBRE 1988 • N° 1974)
(*) Texte original anglais dans l'Osservatore Romano du 26 octobre. Traduction, titre, sous-titres et note de la DC.

« La grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ. » (Ep 1, 22.)
Alors que vous vous apprêtez à publier les communications présentées lors de la Semaine d'études qui s'est tenue à Castelgandolfo du 21 au 26 septembre 1987 (1), je saisis cette occasion pour vous exprimer ma gratitude et, par votre intermédiaire, à tous ceux qui ont contribué à cette importante initiative. Je suis sûr que la publication de ces actes rendra encore plus féconds les fruits de cette entreprise.

Marie Reine de toute la création

Encyclique "Loué sois-tu Seigneur"

VIII. LA REINE DE TOUTE LA CRÉATION

241. Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté. Elle est la Femme « enveloppée de soleil, la lune est sous ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête » (Ap 12, 1). Élevée au ciel, elle est Mère et Reine de toute la création. Dans son corps glorifié, avec le Christ ressuscité, une partie de la création a atteint toute la plénitude de sa propre beauté. Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Lc 2, 51.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés.


242. A côté d’elle, dans la Sainte Famille de Nazareth, se détache la figure de saint Joseph. Il a pris soin de Marie et de Jésus ; il les a défendus par son travail et par sa généreuse présence, et il les a libérés de la violence des injustes en les conduisant en Égypte. Dans l’Évangile, il apparaît comme un homme juste, travailleur, fort. Mais de sa figure, émane aussi une grande tendresse, qui n’est pas le propre des faibles, mais le propre de ceux qui sont vraiment forts, attentifs à la réalité pour aimer et pour servir humblement. Voilà pourquoi il a été déclaré protecteur de l’Église universelle. Il peut aussi nous enseigner à protéger, il peut nous motiver à travailler avec générosité et tendresse pour prendre soin de ce monde que Dieu nous a confié. 

Romano Guardini


L'encyclique du Pape François, Loué sois-tu, mentionne à 5 reprises l'ouvrage de Romano GuardinDas Ende der Neuzeit, Würzburg 1965, 122 p. (édition française : La fin des temps modernes, Paris 1952). Nous en avons ici une recension de bonne qualité.
Le volume est modeste, formé de trois conférences qui en constituent les 3 chapitres : Les trois chapitres:
1. Sentiment de l'existence et image du monde au Moyen Âge (pages 11-36)
2. Formation de l'image du monde dans les temps modernes (pages 37-59)
3. L'image du monde des temps modernes se désagrège. Une autre apparaît (pages 61-122)

Tout est lié

« Tout est lié », tel aurait pu être le titre de l’encyclique Laudato si du pape François, signée (publiée) ce 18 juin 2015. Cette expression est citée une dizaine de fois [1]  (en fait 9 fois)! Les commentateurs retiennent un certain nombre de recommandations et d’appels dans l’air du temps à « changer de direction » (n. 163) en matière de relation avec l’environnement. Est-ce l’essentiel ? Le pape François appelle à la conversion intégrale, pas au changement de programme : l’Église, dit-il, n’a pas vocation à être « un substitut à la politique ». L’essentiel est à rechercher dans les clés doctrinales de ce document magistériel, au contenu plus théologique, spirituel et moral qu’économique ou politique. Oui, ce texte engage, mais pas à la marge, car « tout est lié ».

1/ L’état de la maison
2/ Mieux comprendre l’anthropocentrisme chrétien
3/ Une anthropologie de la relation
4/ IV- Mise en perspective : une lumière eschatologique

vendredi 19 juin 2015

Incendie volontaire à Tabgha chrétiens et juifs s'inquiètent



(Jérusalem/mab) - Un incendie vraisemblablement d’origine criminelle a partiellement brûlé le sanctuaire de la multiplication des pains à Tabgha dans la nuit du 17 au 18 juin. Un frère de la communauté, intoxiqué par la fumée, a été hospitalisé.
« Les dégâts sont immenses » a déclaré le frère Nikodémus Schnabel de la communauté de la Dormition à Jérusalem, fondatrice de Tabgha. « Un frère a découvert l’incendie et donné l’alarme à 3h10 du matin. L’atrium de l’église et toute l’aile sud des bureaux et du divan ont été endommagés ». L’incendie s’étant propagé dans la toiture.
Mais c’est la découverte d’un graffiti en hébreu -  « Tu retrancheras les fausses divinités » - qui choque le plus la communauté et avec elle les chrétiens du pays qui découvrent au matin la nouvelle. Une nouvelle qui se répand sur les réseaux sociaux en Israël, Palestine et déjà dans les médias du monde arabe.

jeudi 18 juin 2015

Pour une culture de la protection et une écologie intégrale


Mgr Felix Gmür s’exprime sur la lettre encyclique „Laudato si‘“

„Laudato si‘ – loué sois-tu“: les mots du refrain de Saint François d’Assise sont les premiers et les derniers du texte. La louange de la terre ou, dit en termes chrétiens : de la création de Dieu, constitue le cadre, la motivation et le but de la lettre encyclique du Pape François sur la sauvegarde de la maison commune. La maison commune est notre terre. Elle est notre sœur et notre mère. Louée soit-elle, mère terre.
L’encyclique traite de l’écologie dans une perspective mondiale, elle parle donc de la maison qui est notre terre. Le Pape s’adresse expressément à tous les humains et pas seulement aux catholiques. Car la vie sur notre planète et le futur de la terre sont l’affaire de tous.

A la manière de la théologie de la libération qui raisonne à partir des particulièrement défavorisés, et en appliquant la triade « voir- juger- agir », le Pape se penche d’abord sur ce qui est. Il répète ce qu’il a déjà écrit dans « Evangelii Gaudium » : « La réalité est supérieure à l’idée ». La réalité est une crise. Nous sommes actuellement dans une crise écologique. Les signes en sont, entre autres, le changement climatique, le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources vitales, la déforestation tropicale, la surpêche, la pollution des mers, lacs et fleuves, la fonte des glaciers, etc… Tout cela réuni menace la vie future sur notre planète. La crise écologique a pourtant des conséquences aujourd’hui déjà. Les victimes en sont tout particulièrement les pauvres, surtout dans les pays du Sud. Ils sont les plus touchés par les catastrophes climatiques. Le pape lie ainsi la question écologique à la question sociale. Le texte entier appelle les lectrices et les lecteurs à voir les conséquences de la crise écologique sur les gens et surtout sur les pauvres. Ce lien est une partie essentielle de l’écologie intégrale. Le texte dans son ensemble doit être compris comme une encyclique environnementale sociale.

Teilhard le justifié


La mention de Teilhard de Chardin dans une note de "Loué sois-tu, mon Seigneur" a suscité un peu d'étonnement. Les lecteurs aimant le sport cérébral,  peuvent s'exercer à la recherche de la vérité avec un passage de "Lumière du monde" où Joseph Ratzinger citait l'auteur estimé.  L'ouvrage a été composé en 1977 alors qu'il était encore professeur d'Université, il y a bien longtemps.
Bon courage, pour ce début d'explication sur la corporalité de la résurrection. Il est vrai que la foi pure peut s'avérer plus simple pour accéder au mystère. En cherchant nous avons d'autres occasions de conversion.

p. 198

A l'idée fondamentale qui s'est fait jour chez lui, Karl Rahner a donné une nouvelle orientation quand il a noté que, dans la mort, l'âme ne devient pas a-cosmique, mais pan-cosmique (22). Cela veut dire que, par nature, elle reste ordonnée au monde matériel, et que, même si elle ne l'est plus à la manière entéléchique* d'un organisme, elle est pourtant ordonnée à ce monde-ci pris comme tel, dans son intégralité. Il n'est pas difficile de rattacher cette idée aux vues formulées par Teilhard de Chardin. Nous pourrions peut-être dire ceci : la relation au cosmos est nécessairement aussi relation à la temporalité de l'univers, car on conçoit l'univers comme tel, la matière, sur le mode temporel, comme un processus en devenir. Cette temporalité de l'univers, que l'être ne connaît que sous la forme du devenir, suit une direction qui se devine dans la construction progressive de la biosphère et de la noosphère à partir et au-dessus des éléments physiques. Elle est surtout une progression vers des unités de plus en plus complexes et appelle donc la complexité totale, une unité qui coiffe toutes les unités antérieures. L'arrivée de chaque esprit individuel dans le monde de la matière est, du point de vue cosmique, un moment de cette histoire de la complexification de la matière et de l'esprit; car, et cela est assez remarquable, l'appel de la matière à l'unité s'accomplit précisément par le non-matériel, par l'esprit, qui n'est donc pas éclatement d'une véritable unité en dualité, mais au contraire la force indispensable et forcément de qualité nouvelle qui réunit ce qui de soi est dispersé et sans unité.

* relatif à l'entéléchie, état de perfection, de parfait accomplissement de l'être chez Aristote

Dans une homélie à Aoste, il l'avait encore mentionné

C'est la grande vision qu'a ensuite eue Teilhard de Chardin lui aussi: à la fin nous aurons une vraie liturgie universelle, où l'univers deviendra hostie vivante. Et nous prions le Seigneur pour qu'il nous aide à être des prêtres dans ce sens, pour aider à la transformation du monde, en adoration de Dieu, en commençant par nous-mêmes. Que notre vie parle de Dieu, que notre vie soit réellement liturgie, annonce de Dieu, porte par laquelle le Dieu lointain devient le Dieu proche, et réellement don de nous-mêmes à Dieu.

Cardinal Casaroli 10-17 juin 2012 : Congrès Eucharistique à Dublin

L’Eucharistie a un caractère cosmique. Ainsi que le dit superbement Teilhard de Chardin, l’Eucharistie peut être considérée l’« hymne de l’Univers ».

En nous associant et en associant le monde qui nous entoure au sacrifice du Christ, nous contribuons à ce que Teilhard de Chardin appelait « l’amorisation » (du mot latin amor) de l’univers.


Paul VI :DISCOURS  SUR LES PROBLÈMES DE LA POLLUTION  DE L’EAU ET DE L’AIRSamedi 27 mars 1971

Il faut ici faire nôtres les paroles de saint Paul: «nihil sine vote», rien n’est sans langage (Cfr. 1 Cor. 14, 10); il faudrait aussi évoquer le Cantique des créatures, de saint François d’Assise. Peut-être même pouvons-nous enrichir notre méditation en pensant à l’expression incisive et paradoxale d’un contemporain: «la puissance spirituelle de la matière» (Theilhard de Chardin).

"Loué sois-tu, mon Seigneur."

La lettre du Pape François s’ajoute au magistère social de l’Eglise. Il y a selon lui une urgence à œuvrer pour la sauvegarde de la création. Il passe en revue les dangers qui menacent actuellement la terre et nos civilisations en raison de l’absence de respect envers elles : diverses formes de pollutions, injustices sociales, dans l’urbanisme. Beaucoup tombent dans l’abus.  Elle est adressée à tous les hommes de bonne volonté ainsi que le fit Jean XXIII pour pacem in terris. Les nombreuses faiblesses pointées méritent toute notre attention. Comme il se doit le personnage de saint François est mis en avant ainsi que la spiritualité carmélitaine toujours et justement « à la mode ». On en oublierait parfois la richesse des autres traditions spirituelles sur ces sujets. Il faut reconnaître que sont mentionnés saint Basile et saint Justin, mais toute la cohorte des saints fondateurs aurait quelque chose à dire. Pensons à saint François de Sales. Saint Benoît avait un corbeau qui lui obéissait, il trouve une source, etc... Dans sa règle il montre par exemple le respect et l’attention qui doivent être portés à l’usage des outils de travail, à l’attention envers les frères, à l’équilibre humain, à la prière qui est notre bouteille d’oxygène spirituel… notre moyen de louer le créateur et de rendre grâce, etc… Donc, ne nous laissons pas emprisonner par des spiritualités qui seraient de convenance. De multiples fleurs parsèment les jardins du Père.
Les sources de l’encyclique selon les notes, mentionnent les magistères précédents depuis Jean XXIII à Benoît XVI, conventions et documents internationaux, beaucoup de documents sud-américains. Le Japon est là, Allemagne, Norvège, Portugal, US, Philippines, une convention de Bâle. La question est bien mondiale, mais la couleur de l’encyclique très Sud-Américaine.
Une note cite aussi Teilhard de Chardin, qualifié de poète par nos professeurs de théologie pour essayer de le sauver du qualificatif de panthéiste… Là, sa pensée devient un apport ! Réhabilitation en marge ou en note, cela fait tout de même sourire. Un service à la Compagnie ?
Parmi les auteurs cités relevons mentionné à 5 reprises, l'ouvrage de Romano Guardini, Das Ende der Neuzeit, Würzburg 1965, p. 87 (édition française : La fin des temps modernes, Paris 1952) et encore Paul Ricœur, Philosophie de la volonté : Finitude et culpabilité, Paris 2009, p. 216.
Dans les critiques, je n'apprécie pas beaucoup l'utilisation de l'italien pour mentionner l'encyclique, ce n'est pas une langue internationale. Bien que très belle, elle est secondaire. Ce n'est pas non plus la langue officielle de l'Eglise romaine et provoquera d'inutiles discussions. Pour moi, utilisation du français.
Peut-être aurons-nous un jour une réflexion théologique plus approfondie sur la création et notre comportement envers elle. Etant adressé à tous, la lettre n'appartient pas à un genre qui permettait d’aller plus à fond. Nous avons tout de même quelques bonnes pages sur cette approche qui constituent un enrichissant point de départ. Ecriture, tradition patristique, saint Thomas est là, mais il faut approfondir. Donc « dou travail et plou de Samba », comme le disait un président Sud-Américain.
Excellent passage sur la Vierge Marie Reine de toute la création.

Encyclique Loué sois-tu mon Seigneur

LETTRE ENCYCLIQUE
LAUDATO SI’
DU SAINT-PÈRE
FRANÇOIS
SUR LA SAUVEGARDE DE LA
MAISON COMMUNE


Lien vers l'encyclique

TABLE DES MATIERES

Laudato si’, mi’ Signore [1-2] … 3
Rien de ce monde ne nous est indifférent [3-6] … 4
Unis par une même préoccupation [7-9] …7
Saint François d’Assise [10-12]. ….10
Mon appel [13-16]. … 12

PREMIER CHAPITRE CE QUI SE PASSE DANS NOTRE MAISON [17]

I. Pollution et changement climatique [20-26] … 18
Pollution, ordure et culture du déchet [20-22] … 18
Le climat comme bien commun [23-26] ... 20
II. La question de l’eau [27-31] ….24
III. La perte de biodiversité [32-42] .... 27
IV. Détérioration de la qualité de la vie humaine et dégradation sociale [43-47] 34
V. Inégalité planétaire [48-52] … 36
VI. La faiblesse des réactions [53-59] ... 42
VII. Diversité d’opinions [60-61] … 46

DEUXIEME CHAPITRE L’EVANGILE DE LA CRÉATION [62]

I. La lumière qu’offre la foi [63-64] ... 49
II. La sagesse des récits bibliques [65-75] … 50
III. Le mystère de l’univers [76-83] .... 60
IV. Le message de chaque créature dans l’harmonie de toute la création [84-88] 65
V. Une communion universelle [89-92]. . 69
VI. La destination commune des biens [93-95] … 72
VII. Le regard de Jésus [96-100] … 75

TROISIÈME CHAPITRE LA RACINE HUMAINE DE LA CRISE ÉCOLOGIQUE [101]

I. La technologie : créativité et pouvoir [102-105] … 79
II. La globalisation du paradigme technocratique [106-114] … 82
III. Crise et conséquences de l’anthropocentrisme moderne [115-136]..90
Le relativisme pratique [122-123]. . . .94
La nécessité de préserver le travail [124-129] . 96
L’innovation biologique à partir de la recherche [130-136]. … 101

QUATRIÈME CHAPITRE UNE ÉCOLOGIE INTÉGRALE [137]

I. L’écologie environnementale, économique et sociale [138-142]. . . . 107
II. L’écologie culturelle [143-146] . . .111
III. L’écologie de la vie quotidienne [147-155]...114
IV. Le principe du bien commun [156-158] …120
V. La justice entre générations [159-162] …122


CINQUIÈME CHAPITRE QUELQUES LIGNES D’ORIENTATION ET D’ACTION [163]

I. Le dialogue sur l’environnement dans la politique internationale [164-175] … 127
II. Le dialogue en vue de nouvelles politiques nationales et locales [176-181] … 135
III. Dialogue et transparence dans les processus de prise de décisions
[182-188] …. 140
IV. Politique et économie en dialogue pour la plénitude humaine [189-198] … . 144
V. Les religions dans le dialogue avec les sciences [199-201].............152

SIXIÈME CHAPITRE ÉDUCATION ET SPIRITUALITÉ ÉCOLOGIQUES [202]

I. Miser sur un autre style de vie [203-208] …155
II. Éducation pour l’alliance entre l’humanité et l’environnement [209-215] . 159
III. La conversion écologique [216-221] … 164
IV. Joie et paix [222-227] … 168
V. Amour civil et politique [228-232] …172
VI. Les signes sacramentaux et le repos pour célébrer [233-237] … 175
VII. La Trinité et la relation entre les créatures [238-240] … 180
VIII. La Reine de toute la création [241-242] … 182
IX. Au-delà du soleil [243-246] … 183
Prière pour notre terre… 184
Prière chrétienne avec la création…185

La nature : Après Waterloo, Napoléon à Sainte Hélène démontre l'existence de Dieu


En ce jour du 200ème anniversaire de Waterloo et de la publication officielle de l'encyclique du pape François, Loué sois-tu (Te Deum laudamus?), une réflexion de Napoléon sur la nature qui nous conduit à croire en Dieu. Extrait du Sentiment de Napoléon sur la divinité de Jésus-Christ :
En exil, l'empereur dialogue avec un de ses généraux incrédule :
Preuve de l’existence de Dieu
Le général Bertrand disait à Napoléon : « Sire, vous croyez en Dieu. Bah ! Dieu qu'est-ce? Qu'en savez-vous? L'avez-vous vu ?»
L'empereur répliquait : Qu'est-ce que Dieu? Si je le connais, ce que j'en sais? Eh bien je vais vous le dire répondez à votre tour. Comment jugez-vous qu'un homme a du génie? Est-ce quelque chose que vous avez vu? est-ce une chose visible, le génie? Qu'en savez-vous pour croire? On voit l'effet, et de l'effet on remonte à la cause, on la trouve, on l'affirme, on croit, n'est-ce pas ? Ainsi sur un champ de bataille, quand l'action est engagée, si tout d'un coup le plan d'attaque est reconnu mauvais, à la promptitude, à la justesse des manœuvres, on admire, on s'écrie : Un homme de génie! Au fort de la mêlée, quand la victoire flottait indécise; pourquoi, vous, le premier, me cherchiez-vous du regard? oui, vos lèvres m'appelaient, et de toutes parts on n'entendait qu'un cri : L'Empereur, où est-il? Les ordres? Qu'est-ce que c'était que ce cri? C'était le cri de l'instinct et de la croyance générale à moi, à mon génie.
Eh bien ! moi aussi, j'ai un instinct, une certitude, une croyance un cri qui m'échappe malgré moi; je réfléchis, je regarde la nature avec ses phénomènes et je dis : Dieu. J'admire et je m'écrie : il y a un Dieu.
Mes victoires vous font croire en moi; eh bien l'univers me fait croire en Dieu. J'y crois à cause de ce que je vois, à cause de ce que je sens. Ces effets merveilleux de la toute-puissance divine, ne sont-ce point-là des réalités aussi positives et plus éloquentes que mes victoires? Qu'est-ce que la plus belle manœuvre auprès du mouvement des astres? Puisque vous croyez au génie, dites-moi du moins dites-moi je vous prie d'où vient, chez l'homme de génie, cette invention d'idées, l'inspiration, ce coup d'œil qui n'est propre qu'à lui. Répondez : D'où vient cela? indiquez-en la cause? vous l'ignorez, n'est-ce pas ? Eh bien! moi aussi, et personne n'en sait plus que nous deux…  Les effets divins me font croire à une cause divine. Oui, il existe une cause divine une raison souveraine, un être infini; cette cause est la cause des causes, cette raison est la raison créatrice de l'intelligence. Il existe un être infini, auprès duquel, général Bertrand, vous n'êtes qu'un atome; auprès duquel moi Napoléon avec tout mon génie, je suis un vrai rien, un pur néant, entendez-vous? Je le sens, ce Dieu... je le vois... j'en ai besoin, j'y crois.... Si vous ne le sentez pas, si vous n'y croyez pas, eh bien! tant pis pour vous...

Conclusion de ses réflexions sur la divinité du Christ :

… Le général Bertrand gardait également le silence.  « Vous ne comprenez pas, reprit l'empereur, que Jésus-Christ est Dieu eh bien j'ai eu tort de vous faire général!!! »

Quelques liens sur la commémoration : 
http://www.waterloo1815.be/
http://www.lesoir.be/910366/article/actualite/regions/brabant-wallon/2015-06-17/poignee-main-historique-entre-descendants-napoleon-wellington-et-blue

mercredi 17 juin 2015

Waterloo morne plaine, le 200ème anniversaire. Avec Anna Maria Taïgi


L’astre de Napoléon commence sa fatale parabole déclinante. Et quand " l’invincible " est contrait de rendre la couronne qu’il s’était posée lui-même sur la tête, de ses propres mains, quand le dominateur du monde est forcé de fixer la proue vers les quelques kilomètres carrés de l’île d’Elbe, Pie VII reconquit la liberté et rentra dans Rome.

Un jour qu’Anna Maria demandait à son époux céleste la signification de cette terrible permission par laquelle Napoléon Bonaparte avait pu s’emparer, par des tueries et des ruines, d’un continent tout entier, porter atteinte de façon barbare, à tout droit humain et divin, l’Epoux répondit : " A cette fin, j’ai mandaté Napoléon. Il était le ministre de mes fureurs ; il devait punir les iniquités des impies, humilier les orgueilleux. Un impie a détruit d’autres impies ".

Source : Livres mystiques ; Victor Hugo : L'Expiation

L'encyclique a fuité : écho et écologie!



L'encyclique du pape François a été "fuitée" sur l'Espresso et Sandro Magister a vu vu son accréditation suspendue.

Texte italien

«Cher Dr. Sandro Magister,

Votre publication complète d'une "ébauche" de l'Encyclique du pape, qui était sous embargo, représente évidemment une initiative incorrecte, une source de grand désagrément pour de nombreux collègues journalistes et de perturbations importantes du bon fonctionnement de cette salle de presse.
Je vous indique donc que votre accréditation pour l'accès à notre salle de presse est suspendue à partir de demain et pour une durée indéterminée.

J'en suis vraiment désolé.

Bien à vous,

Federico Lombardi.»


La méthode est très incorrecte, mais c'est une procédé courant dans la guerre médiatique et une manière de faire croître son audience... Il eût été plus sage d'attendre un peu avant de sanctionner. La punition ne provoquera qu'un plus grand écho aux critiques et d'"assassines vengeances " de l'auteur très qualifié à la plume pointue.

lundi 15 juin 2015

Que se passera-t-il le 18 juin?



Les esprits taquins font immédiatement un rapprochement entre Waterloo et la publication de l'encyclique du pape François sur l'écologie, attendue avec intérêt. Nos amis Français n'ont toujours pas digéré la défaite, puisqu'ils ont voulu empêcher la frappe d'un euro en comémoraison de la bataille. Cela laisse une chance de voir une bonne couverture de l'encyclique, en France du moins. Napoléon a été considéré comme un antéchrist par ceux qui lisaient Nostradumus et par le tsar Alexandre. La Bse Anne-Catherine Emmerich annonça sa chute.  A cette époque il est bon de mentionner aussi une autre mystique italienne, Anna Maria Taïgi. Si la France l'ignore comme Alésia, la bataille de Waterloo est commémorée en Belgique.





Saint Donatien et saint Rogatien


Tragique incendie de la basilique Saint Donatien à Nantes, ce malheur local, angoisse de tous les prêtres, curés et recteurs, nous permet de prendre connaissance de deux belles figures de martyrs du début du IVème siècle (Wikipedia). Ces deux saints sont vénérés partout où un Nantais dépose ses valises, donc à la chapelle du Vorbourg.


dimanche 14 juin 2015

Un péché contre le Créateur

Fabriquer des enfants au lieu de les accueillir comme un don, c'est jouer avec la vie. Attention, cela est un péché contre le Créateur : contre Dieu Créateur, qui a créé les choses ainsi.

Le oui au DPI a des conséquences négatives

Prise de position sur le résultat de la votation populaire sur la modification de la Constitution concernant la procréation médicalement assistée

La Conférence des évêques suisses attire l’attention sur les conséquences négatives qui résultent du oui du peuple suisse à la modification de la Constitution concernant la procréation médicalement assistée. Les évêques sont convaincus que cette modification de la Constitution signifie une régression pour ce qui est de la protection intégrale de l’être humain depuis son début jusqu’à sa fin, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.
La modification de la Constitution ouvre le chemin au diagnostic préimplantatoire (DPI). Par ce diagnostic, on ne soigne pas une maladie, mais on l’évite en supprimant l’embryon, porteur de cette maladie. Cela est injustifiable ! Le DPI est une technique de sélection où l’on se donne le droit de décider qui mérite de vivre ou non.
Une société devient authentiquement humaine et juste lorsqu’elle se montre capable d’accueillir chaque personne dans sa dignité, et de faire une place aux plus petits et aux plus vulnérables.
St-Gall, le 14 juin 2015
Mgr Markus Büchel,
Président de la Conférence des évêques suisses

Votations

Les résultats sur le DPI n'étonnent pas, la Suisse est entrée sur la voie de l'eugénisme (libéral). Au risque de déplaire, il est à prendre en considération que pour l'auteur de Mein Kampf, le but était était de parvenir à une "race obtenue selon les règles de l'eugénisme."

Tous les enfants sont accueillis et aimés de Dieu et de l'Eglise, qu'ils soient issus d'une intervention après DPI ou handicapés et malades. Si une structure de péché est acceptée par une majorité et que la culture de la mort l'emporte, l'atteinte à la vie humaine ne peut en être justifiée. Les conséquences spirituelles sont connues. Quelles réponses? La formation des enfants et des adultes, la charité et l'accueil envers tous, en particulier les plus fragiles, mais aussi l'utilisation d'un langage plus clair qui appelle un mal par son nom. La miséricorde n'est pas la tolérance du mal. Le choix de tuer est un acte grave posé envers celui qui le subit et contre Dieu. Il est grave de la part de tous les opérateurs le mettant en oeuvre directement et de la part de ceux qui le soutiennent. Il est nécessaire de demander le pardon de Dieu et la réconciliation avec l'Eglise.

Saint Jean-Paul II : Evangelium vitae

Si de nombreux et graves aspects de la problématique sociale actuelle peuvent de quelque manière expliquer le climat d'incertitude morale diffuse et parfois atténuer chez les individus la responsabilité personnelle, il n'en est pas moins vrai que nous sommes face à une réalité plus vaste, que l'on peut considérer comme une véritable structure de péché, caractérisée par la prépondérance d'une culture contraire à la solidarité, qui se présente dans de nombreux cas comme une réelle « culture de mort ». Celle-ci est activement encouragée par de forts courants culturels, économiques et politiques, porteurs d'une certaine conception utilitariste de la société.
En envisageant les choses de ce point de vue, on peut, d'une certaine manière, parler d'une guerre des puissants contre les faibles: la vie qui nécessiterait le plus d'accueil, d'amour et de soin est jugée inutile, ou considérée comme un poids insupportable, et elle est donc refusée de multiples façons. Par sa maladie, par son handicap ou, beaucoup plus simplement, par sa présence même, celui qui met en cause le bien-être ou les habitudes de vie de ceux qui sont plus favorisés tend à être considéré comme un ennemi dont il faut se défendre ou qu'il faut éliminer. Il se déchaîne ainsi une sorte de « conspiration contre la vie ». Elle ne concerne pas uniquement les personnes dans leurs rapports individuels, familiaux ou de groupe, mais elle va bien au-delà, jusqu'à ébranler et déformer, au niveau mondial, les relations entre les peuples et entre les Etats.
Evangelium vitaeDignitas personae ; Donum Vitae ;

O Marie
aurore du monde nouveau, 
Mère des vivants, 
nous te confions la cause de la vie: regarde, ô Mère, le nombre immense 
des enfants que l'on empêche de naître, 
des pauvres pour qui la vie est rendue difficile, 
des hommes et des femmes 
victimes d'une violence inhumaine, 
des vieillards et des malades tués 
par l'indifférence 
ou par une pitié fallacieuse. 
Fais que ceux qui croient en ton Fils 
sachent annoncer aux hommes de notre temps 
avec fermeté et avec amour 
l'Evangile de la vie. Obtiens-leur la grâce de l'accueillir comme un don toujours nouveau, 
la joie de le célébrer avec reconnaissance 
dans toute leur existence 
et le courage d'en témoigner avec une ténacité active, afin de construire, 
avec tous les hommes de bonne volonté, 
la civilisation de la vérité et de l'amour, 
à la louange et à la gloire de Dieu 
Créateur qui aime la vie.

La moutarde, le blé et le cèdre

11ème dimanche du Temps Ordinaire

1ère lecture : « Je relève l’arbre renversé » (Ez 17, 22-24)
2ème lecture : « Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur » (2 Co 5, 6-10)
Evangile : « C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » (Mc 4, 26-34)

samedi 13 juin 2015

Souvenirs lacustres


Durant nos jeunes années à l'Ecole des Missions du Bouveret, nous attendions avec intérêt la course du bol d'or... Un bateau cela coûte très cher, mais c'est si beau. Nous les voyions arriver à l'horizon et couvrir le lac. Au monastère, encore plus haut, encore plus beau! Monastère belle vue... mais pas seulement. Une combine, pour conserver la vue sur le lac, la webcam du port.

Coeur Immaculé de Marie



Frères et Sœurs,

La fête du cœur Immaculé de Marie, nous amène à nous demander ce que signifie le cœur dans la Bible. L'expression revient plus de mille fois. Parmi les explications fournies, nous pouvons retenir celle du pape François dans son message pour la journée mondiale de la jeunesse. Qu’est-ce qu’un cœur et un cœur pur ? Dans la culture juive, le cœur est le centre des sentiments, des pensées, et des intentions de la personne humaine. Si la Bible nous enseigne que Dieu ne regarde pas les apparences, mais le cœur (cf. 1S 16, 7), on peut dire aussi que c’est à partir de notre cœur que nous pouvons voir Dieu. Cela parce que le cœur résume l’être humain dans sa totalité et dans son unité de corps et d’âme, dans sa capacité d’aimer et d’être aimé. En ce qui concerne la définition de « pur », le mot grec utilisée par l’Évangéliste Matthieu est katharos, et signifie fondamentalement propre, limpide, libre de substance contaminante.

Le cœur de Marie est un cœur pur, immaculé même. C’est à elle que s’adresse particulièrement la béatitude des cœurs purs. « Ils verront Dieu ». Marie a vu Dieu en la personne de son Fils sur la terre. Elle le voit maintenant dans son humanité glorifiée. Elle est avec lui dans la gloire. Elle l’a accueilli à l’Annonciation. Elle est pleinement sa mère, elle l’a porté en elle, a écouté les prophéties d’Elisabeth, d’Anne et de Siméon. Elle l’a aidé à grandir et l’a laissé partir, elle a accepté les séparations. Parfois, elle paraissait être dans l’obscurité, jusqu’à la croix où le glaive de douleur lui a transpercé le cœur. Mais elle vivait dans la confiance. Elle l'a suivi sur les chemins de sa mission, dans les mystères douloureux, puis dans les mystères glorieux. Avec le rosaire, nous revivons avec Marie et dans sa compréhension, les mystères du Christ.  Nous lui demanderons ce matin cette grâce : accueillir le Christ en nous et le laisser agir... en lui laissant faire usage de sa liberté pour construire le royaume en nous. Qui dira que c’est  facile, ainsi que de dire oui à sa croix, dans la maladie et les difficultés de la vie ? A Marie nous pouvons confier notre propre cœur. La 1ère lecture nous a offert l’image de Judith la guerrière. Marie fait aussi la guerre, elle pourchasse et écrase le mal dans les cœurs, avec les armes que Dieu lui a données, celles d’un cœur pur habité par Dieu et qui ne lui a jamais dit non! Elle va tout mettre en œuvre pour que nous puissions un jour nous aussi voir Dieu grâce à un cœur pur. Nous lui avons coûté suffisamment cher pour qu’elle ne nous abandonne jamais à son ennemi. Que Marie nous aide et nous accompagne sur les chemins de son Fils. Amen.

vendredi 12 juin 2015

Sacré-Coeur de Jésus


« Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. » Du coeur transpercé du Christ ont jailli le sang et l’eau, l’Esprit et l’Eglise, la Miséricorde faite au monde. Le cœur du Christ est ouvert pour accueillir tous les hommes. C’est ce cœur qu’il nous faut lui demander, à l’image du célèbre échange de cœur de Catherine de Sienne. Le Christ a pris son cœur et il lui a donné le sien.

C’est ce cœur qui doit battre dans notre poitrine et qui est le cœur de l’Eglise. Parfois la miséricorde paraît se perdre dans les sables mouvants de l’indifférence et d’idéologies diverses. Pour en bénéficier tous nous devons nous tenir au pied de la croix de Jésus et y inviter nos frères. Notre coupe pour recueillir ce sang peut être brisée ou souillée, elle doit être nettoyée ou réparée. Lorsqu’est venu le temps de le boire, parfois, ce sont des hémorragies internes ou des obturations de vaisseaux qui empêchent le sang de circuler dans le corps et de nous guérir, il est alors nécessaire de recourir au divin médecin. Les images sont riches et nombreuses.

La miséricorde peut passer par la dénonciation publique du péché, mais toujours par sa reconnaissance sous l’action de l’Esprit. Méthodes et approches pour la dispenser peuvent varier selon l’opportunité et le temps, mais c’est toujours du même cœur transpercé qu’elle se répand. Il ne condamne pas mais conduit au repentir, au pardon et à l’union à Dieu, cet amour parfait d’où est bannie toute crainte.



2. “Je vous donnerai un cœur”: Dieu nous le dit par le Prophète. Et le sens s’éclaire par le contexte. “Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés” (Ez 36, 25), Oui, Dieu purifié le cœur humain. Le cœur, créé pour être le foyer de l’amour, est devenu le foyer central du refus de Dieu, du péché de l’homme qui se détourne de Dieu pour s’attacher à toutes sortes d’“idoles”. C’est alors que le cœur est “impur”. Mais quand le même lieu intérieur de l’homme s’ouvre à Dieu, il retrouve la “pureté” de l’image et de la ressemblance imprimées en lui par le Créateur depuis le commencement.

Le cœur, c’est aussi le foyer central de la conversion que Dieu désire de la part de l’homme et pour l’homme, pour entrer dans son intimité, dans son amour. Dieu a créé l’homme pour qu’il ne soit ni indifférent ni froid, mais ouvert à Dieu. Comme elles sont belles les paroles du Prophète: “J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair” (Ez 36, 26)! Le cœur de chair, un cœur qui a une sensibilité humaine et un cour capable de se laisser saisir par le souffle de l’Esprit Saint.

C’est là ce que dit Ezéchiel: “Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau . . . mon esprit” (Ez 36, 26-27).

Frères et Sœurs, que chacun d’entre nous se laisse purifier et convertir par l’Esprit du Seigneur! Que chacun d’entre nous trouve en lui une inspiration pour sa vie, une lumière pour son avenir, une clarté pour purifier ses désirs!

Aujourd’hui, je voudrais annoncer particulièrement aux familles la bonne nouvelle du don admirable: Dieu donne la pureté du cœur, Dieu permet de vivre un amour vrai!