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lundi 1 janvier 2024

Sainte Marie Mère de Dieu

 


1 JANVIER 2024  Sainte Marie, Mère de Dieu —

Solennité 

Lectures de la messe

Première lecture« Ils invoqueront mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénira...Nb 6, 22-27
Psaume Que Dieu nous prenne en grâce et qu’il nous bénisse !Ps 66 (67), 2-3, 5,...
Deuxième lecture« Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme »Ga 4, 4-7
Évangile« Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né. Quand fut arri...Lc 2, 16-21

Chers Frères et Sœurs,

 En cette Octave de la Nativité du Seigneur, nous avons eu la chance de réentendre une partie de l’Évangile de Noël et de l’enfance du Christ. Expulsé de Nazareth sur les routes, par la volonté d’Auguste, le Seigneur a trouvé un abri pour l’accueillir à Bethléem. Ce qui nous rappelle que Dieu fait concourir tous les événements de notre vie pour accomplir ses desseins avec nous. Jésus a  surtout croisé pour la première fois  le regard de sa mère. Elle l’a pris pour la première fois dans ses bras et là il se sent vraiment chez lui. Les tout-petits n’apprécient pas nécessairement de se faire balader dans les bras de différentes mamans. Ce ne sont pas les mêmes odeurs, le même confort et le même réconfort. Il y en a de calmes et de tolérants, mais d’autres qui le font savoir.

En cette journée mondiale de la paix nous sentons le paradoxe avec une guerre locale sur la terre d’Israël, une guerre qui n’épargne pas les plus fragiles et les plus petits.

Ce bébé est-il simplement un bébé comme un autre ? Nous pouvons dire aujourd’hui qu’il a « un plus », « un plus » d’importance exprimé dans ce titre très particulier de Marie : Elle est Mère de Dieu. Mère de celui qui est Homme et Dieu.

L’Évangile nous présente Jésus découvert par les bergers. Les bergers appartenaient à la catégorie des plus pauvres et étaient peu considérés en Israël, bien que le roi David en ait été un. Ce sont eux qui le reconnaissent qui l’accueillent et sont accueillis par lui. C’est une cour assez particulière. C’était tout une affaire que cette présentation d’un enfant impérial né dans la pourpre, porphyrogénète dira-t-on à Constantinople et qui valorisait sa mère lui conférant une dignité particulière. Dans uncommentaire du cérémonial de présentation à la cour, on lit que « La fonction primordiale de l’épouse de l’empereur est de lui donner un fils à tel point que le couronnement pour certaines d’entre elles ne s’imposa qu’à la naissance de l’héritier. » Elles n’étaient pas par la suite nécessairement de tendres mères. Les amateurs de figures récentes s’amusent parfois devant la présentation du petit roi de Rome par Napoléon sur le tableau de Rouget. Il n’était plus premier Consul. Aujourd’hui, le Seigneur se présente dans les bras de sa mère, à des pauvres. Sa dignité est d’être petit et pauvre. Bien qu’il soit Dieu et Fils de Dieu. Une de nos rengaines le dit bien : Il est né le divin enfant, une étable est son logement. Notre pauvreté et n’importe quelle pauvreté n’évacue pas le Christ, il s’est fait pauvre, le pauvre, pour nous rejoindre, là où nous sommes, avec sa Mère. C’est une personne réelle, humaine, qui nous rejoint et pas seulement une parole, il est le Verbe, mais le Verbe fait chair, le Verbe incarné.

Il est bon de nous rappeler l’origine de l’expression Mère de Dieu. Elle nous vient d’Éphèse en 431 et nous permet aussi de rejoindre un pays de soleil, Alexandrie, par son patriarche Cyrille :  pendant ce concile, saint Cyrille et de nombreux évêques considèrent, eux, que le terme adéquat pour désigner la Vierge devait être Theotokos, la Mère de Dieu (litt. « Celle qui porta Dieu » ou « Celle qui donna naissance à Dieu »). Cette terminologie permet d’attester que Jésus est bien « une personne de deux natures qui sont unies ». Le titre de « Mère de Dieu » ne signifie pas que Marie aurait existé avant Dieu ou l’aurait créé, mais qu’elle a donné naissance à Jésus qui est pleinement Dieu et pleinement homme. ce mystère est formulé ainsi aujourd’hui : « Celui qu’elle a conçu comme homme, du Saint-Esprit, et qui est devenu vraiment son Fils selon la chair, n’est autre que le Fils éternel du Père, la deuxième Personne de la Sainte Trinité. L’Église confesse que Marie est vraiment Mère de Dieu (Theotokos) (cf. DS 251). » Je vous épargne le terme barbare qui explique ce tour de passe-passe.

Ces formules un peu complexes nous conduisent à l’essentiel, mais ne nous dispensent surtout pas d’aborder ce mystère sous un autre angle. La foi n’est pas une formule, surtout une formule magique, elle doit être vécue pour nous conduire à ce que nous nous souhaitons aujourd’hui, le bonheur et la paix avec Dieu d’abord. Je mentionnerai à cette occasion Maurice Zundel qui a un vrai culte pour la modestie et la petitesse deDieu. Il insiste sur la maternité divine, parce que sous un certain aspect, notre vocation va de pair avec celle de Marie : nous avons précisément la charge d’enfanter Dieu.

La naissance de Jésus, c’est une intelligence divine qui vient à nous, certes, mais d’abord et surtout l’amour de Dieu qui vient à notre rencontre en son Fils, une personne. Il ne s’agit surtout pas d’une intelligence artificielle qui voudrait nous gouverner et nous soumettre. Il est certes nécessaire de garder l’esprit ouvert aux nouvelles technologies, bien qu’elles nous mettent parfois de mauvaise humeur. Le pape nous rappelle dans son message que : « L’intelligence est l’expression de la dignité que nous a donnée le Créateur qui nous a créés à son image et à sa ressemblance (cf. Gn 1, 26) et nous a permis de répondre à son amour par la liberté et la connaissance. La science et la technologie manifestent de manière particulière cette qualité fondamentalement relationnelle de l’intelligence humaine : elles sont des produits extraordinaires de son potentiel créatif. » L'intelligence artificielle doit donc être comprise comme une galaxie de réalités différentes et nous ne pouvons pas supposer a priori que son développement contribuera de manière bénéfique à l'avenir de l'humanité et à la paix entre les peuples. Un tel résultat positif ne sera possible que si des valeurs humaines fondamentales telles que « l’inclusion, la transparence, la sécurité, l’équité, la confidentialité et la fiabilité » sont respectées.

Ayant un peu la fibre exploratrice, je tiens peut-être cela de mon père, je me suis amusé à poser une question à une intelligence artificielle ChatGPT. Elle répond presque comme un ecclésiastique : Que va faire l’Église en 2024 ? « En tant qu'intelligence artificielle, je n'ai pas la capacité de prédire l'avenir ni de fournir des informations spécifiques sur les actions ou les décisions que l'Église catholique pourrait entreprendre en 2024 ou à tout autre moment ultérieur. Les actions de l'Église catholique dépendent de divers facteurs, notamment des enseignements religieux, des événements mondiaux, des préoccupations sociales, des questions éthiques et morales contemporaines, ainsi que des dirigeants ecclésiastiques en place et de leurs interprétations des principes catholiques. »

Je crois que cela suffit. Sainte Marie Mère de Dieu, prie pour nous pécheurs. Amen.