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dimanche 31 juillet 2016

18ème dimanche

Ex-voto 1671 ville de Delémont.
Saint Ignace est représenté en bas à gauche.


Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Que reste-t-il à l’homme de toute sa peine ? » (Qo 1, 2 ; 2, 21-23)
2ème lecture : « Recherchez les réalités d’en haut ; c’est là qu’est le Christ » (Col 3, 1-5.9-11)
Evangile : « Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc 12, 13-21)

Frères et Sœurs, nous nous sommes rassemblés ce matin pour célébrer le 18ème dimanche du TO, pour célébrer un héritage dont tous sont appelés à bénéficier…  Il ne passe pas, c’est une richesse qui nous vient de Dieu et qui s’accumule dans un coffre que nul ne peut percer, ni forcer. Quels sont les outils pour emplir ce coffre ? Mgr Gmür pour le 1er août, a le cœur au Gotthard, mais pourquoi ? C’est dit-il, que « Le lieu où Dieu s’est fait connaître est une montagne. C’est sur une montagne que Dieu a dicté les tables de la loi à Moïse. C’est sur une montagne que  Dieu a conclu une alliance avec son peuple. Cette montagne a un nom: le Sinaï. Et elle est si importante qu’elle porte en elle les fondements de la foi du peuple biblique d‘Israël. Elle forge son identité. » Quelle est la montagne qui nous rassemble ? La demeure de Dieu, certes, mais encore ? Saint Bernard dit : « Peut-être faut-il voir le Seigneur lui-même dans cette montagne du Seigneur. » (Sermon XXXII).
Les moyens donnés par le Seigneur pour accumuler des richesses, ce sont ses commandements. L’archevêque de Rouen Mgr Dominique Lebrun les a rappelés à l’occasion d’un hommage public rendu au Père Jacques Hamel, dont la vie a été prise et qu’il a donnée, dans les circonstances dramatiques que nous connaissons. Il a rappelé qu’ils devaient constituer le socle des valeurs sur lequel une société humaine doit s’édifier pour vivre en paix. Notre foi, c’est notre plus grand trésor que nous puissions posséder et qui doit fructifier par des actions de charité concrète.
Pendant cette Eucharistie, nous nous unissons aux 2 millions de personnes qui devraient se rassembler aujourd’hui autour du Saint Père à Cracovie pour les JMJ. En ce 31 juillet, les Jésuites fêtent leur saint fondateur dont nous avons une représentation sur l’ex-voto représentant la ville de Delémont. Nous prions  aux intentions du Saint Père, pour nos familles et nos hôtes de l’été.
...

P.S. L'Eglise fait aussi mémoire de saint Germain d'Auxerre ; Orthodoxie ;

Ils étaient trois ils ne sont plus que deux


La prière pour la paix lue par le pape aux JMJ n'a pas mentionné un des martyrs du Pérou, un prêtre italien fidei donum exécuté par le Sentier Lumineux, l'abbé  Alessandro Dordi (1931 - 1991). On regrette que cette formule paraisse oublier les autres victimes du terrorisme dans le monde et en Europe et qu'elle focalise trop sur une problématique Sud-Américaine relativement limitée. Mystères des arcanes vaticanes.

L'abbé Dordi fut prêtre au Locle pendant 10 ans!

https://fr.zenit.org/articles/perou-beatification-des-trois-nouveaux-martyrs-en-aout-2015/

«Prière pour la paix et la protection contre la violence et le terrorisme».

«Ô Dieu tout-puissant et miséricordieux, Seigneur de l’Univers et de l’histoire. Tout ce que tu as créé est bon, et Ta compassion pour les erreurs de l’homme est inépuisable.

samedi 30 juillet 2016

Le sanctuaire de Jasnagora


Nous avons tous été émus devant l'icône de la Vierge à Czestochowa et par la foule rassemblée auprès elle jeudi dernier pour le 1050ème anniversaire du baptême de la Pologne. Chacun aura été soulagé de voir que le pape François s'était apparemment relevé sans trop de dégâts après sa chute. Nous prions pour lui. L'épisode m'a rappelé le sage propos d'un Père dominicain de passage au sanctuaire, à propos de la liturgie : "Tant que personne ne s'est cassé une jambe, tout s'est bien passé." Notre pape a tout de même frôlé une limite, ce qui est en accord avec sa spiritualité.

Il est opportun de nous remémorer l'histoire du sanctuaire de Jasnagora, si cher aux polonais. Les jurassiens trouveront une concordance avec leur histoire, puisque le sanctuaire eut à subir l'attaque des Suédois, mais ils furent victorieusement repoussés.

Mère et Reine : La Vierge de Czestochowa

« Un ange des ténèbres menait une gigantesque bataille
contre l’ange de la lumière »

Achille Ratti, nonce et futur Pie XI était présent en Pologne
et sur le champ de bataille, seul diplomate présent.

Le miracle de la Vistule I ; Le miracle de la Vistule II ; La bataille de Varsovie

vendredi 29 juillet 2016

L'âge d'or

J'ai de la peine avec le début de l'homélie du pape à Czestochowa, quelque chose coince avec mon méchant fond de culture occidental. Il y a un je ne sais quoi de désinformation... L'homélie a-t-elle été composée par un Sud Américain de son entourage qui ne comprend pas l'Europe et qui ne l'aime pas?


Que dit le pape? "’L'apôtre Paul nous parle du grand dessein de Dieu : « Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Toutefois, l’histoire nous dit que lorsqu’est venue cette ‘‘plénitude des temps’’, c’est-à-dire lorsque Dieu s’est fait homme, l’humanité n’était pas particulièrement bien disposée et il n’y avait même pas une période de stabilité et de paix : il n’y avait pas un ‘‘âge d’or’’. "

C'est inexact, nous étions sous le principat de César Auguste, règne sous lequel les portes du temple de Janus, les portes de la guerre avaient été fermées au moins une fois après Actium, ce qui ne dit pas qu'elles ne furent pas réouvertes. Mais globalement l'empire romain vivait une période de stabilité. Politiquement la Pax Romana et le système politique jouaient. Aux frontières, c'est une autre question. Le principat d'Auguste de -27 av. J-C à 14, après J-C  fut un temps de paix remarquable dans les frontières. On qualifie le règne d'Auguste d'âge d'or communément.

Bien sûr, il y a un côté mythe, mais tout de même...

http://education.francetv.fr/matiere/antiquite/sixieme/video/l-age-d-or

http://www.cndp.fr/archive-musagora/agedor/agedorfr/litterature.htm

jeudi 28 juillet 2016

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE à Częstochowa


(27-31 JUILLET 2016)

MESSE À L'OCCASION DU 1050e ANNIVERSAIRE DU BAPTÊME DE LA POLOGNE

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Sanctuaire - Częstochowa
Jeudi 28 juillet 2016


Des lectures de cette Liturgie émerge un fil divin, qui passe par l’histoire humaine et tisse l’histoire du salut.

L’apôtre Paul nous parle du grand dessein de Dieu : « Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Ga 4, 4). Toutefois, l’histoire nous dit que lorsqu’est venue cette ‘‘plénitude des temps’’, c’est-à-dire lorsque Dieu s’est fait homme, l’humanité n’était pas particulièrement bien disposée et il n’y avait même pas une période de stabilité et de paix : il n’y avait pas un ‘‘âge d’or’’. La scène de ce monde ne méritait donc pas la venue de Dieu, tout au contraire, « les siens ne l’ont pas reçu » (Jn 1, 11). La plénitude des temps a été alors un don de grâce : Dieu a rempli notre temps de l’abondance de sa miséricorde ; par pur amour,– par pur amour ! – il a inauguré la plénitude des temps.

Soyons simple

Evangile : « On ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien » (Mt 13, 47-53)


Acclamation :
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia.

(cf. Ac 16, 14b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
    « Le royaume des Cieux est encore comparable
à un filet que l’on jette dans la mer,
et qui ramène toutes sortes de poissons.
    Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied,
on ramasse dans des paniers ce qui est bon,
et on rejette ce qui ne vaut rien.
    Ainsi en sera-t-il à la fin du monde :
les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes
    et les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

    « Avez-vous compris tout cela ? »
Ils lui répondent : « Oui ».
    Jésus ajouta :
« C’est pourquoi tout scribe
devenu disciple du royaume des Cieux
est comparable à un maître de maison
qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »

    Lorsque Jésus eut terminé ces paraboles,
il s’éloigna de là.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Que nous dit l'Evangile d'aujourd'hui? Immanquablement viendra le jour où nous paraîtrons devant le Christ. Le filet est déjà jeté jusqu'aux confins de l'univers et jusqu'à la fin des temps, jusqu'au dernier jour. Il est temps de se tourner vers le Christ pour être justifié.

Comment? En l'écoutant, et en essayant de comprendre ce qu'il veut dire avec l'assistance de l'Esprit. Qui peut nous aider? L'Ecriture et ceux qui connaissent l'Ecriture et qui nous aident à percevoir son message depuis que Dieu a commencé de se manifester aux hommes. On ne peut séparer l'Ancien Testament du Nouveau. Pour  comprendre l'Evangile, les Actes, les lettres et l'Apocalypse, les textes issus de la première Alliance sont nécessaires. Le Seigneur a choisi saint Paul pour annoncer la Bonne Nouvelle aux Nations parce qu'il l'avait aussi préparé par l'enseignement de Gamaliel.

mercredi 27 juillet 2016

Tanzanie


Bernard Voisard est revenu avec son groupe de Tanzanie!
Ils ont rencontré, créé des amitiés, sué, prié, admiré la nature de l'Afrique, appris à se connaître. Ils auront peut-être assimilé un accent tanzanien dans leur anglais pur oxford-jura, avec du swahili. C'est à eux de raconter.

Retours de pèlerinage : Compostelle.


Gilles est revenu hier de Saint Jacques de Compostelle.
Un valeureux grand-père qui a du succès auprès de ses petits-enfants!

Site du Jura Pastoral

mardi 26 juillet 2016

Les pèlerinages c'est bon pour la santé



Au coeur de la Pologne, la passion du pèlerinage / Documentaire

"Les pèlerinages c'est bon pour la santé", proclame un panneau publicitaire qui vante, à l'attention des habitants de Varsovie, les vertus du sanctuaire de Czestochowa, la ville de la célèbre Vierge noire. Et le fait est que les polonais sont chaque année entre 5 et 7 millions à fréquenter les sanctuaires, en Pologne, aussi bien qu'à l'étranger. Au point que les statistiques le confirment, un pèlerin sur cinq est Polonais. Il existe près de 500 lieux de pèlerinages en Pologne, pour la plupart dédiés au culte de la Vierge Marie. Le plus célèbre attirant chaque année près de 4 millions de pèlerins. Ce documentaire effectue une véritable analyse de ce qu'il convient d'appeler un phénomène de société propre à la Pologne. UNE COPRODUCTION KTO/CATPRODUCTION 2015 Réalisé par Armand Isnard.

Sainte Anne et sainte Joachim

La tour Sainte Anne à l'extrémité ouest de la chapelle.


Nous fêtons aujourd'hui les parents de la Vierge Marie.
En bref!

Bonne fête aux grands-pères
et aux grands-mères.
 

Quelques liens suffiront :

D'abord celui qui nous conduit au sanctuaire de sainte Anne d'Auray *** : http://www.sainteanne-sanctuaire.com/?

Wikipedia nous fait partager quelques connaissances encyclopédiques : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_(m%C3%A8re_de_Marie)https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_(m%C3%A8re_de_Marie)

Nous avons même droit à un ouvrage sur Yvon Nicolazochttp://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Nicolazic/table.htm

Les JMJ sur tweeter avec le Jura Pastoral




Fraternisation avant la jonction avec l'ensemble grand "E"

https://twitter.com/JuraPastoralJMJ

Le journal de midi, ce samedi sur RFJ/RJB, devrait contenir une interview en direct de notre périple... http://www.rfj.ch/

Une vie sacerdotale bien remplie et donnée jusqu'au bout



Un mot du Père Jacques Hamel décédé, ce matin à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. 



L’été, temps des vacances :


Le printemps a été plutôt frais. Si notre moral a été un peu en berne, patience, l’été va finir par arriver. Et aussi le temps des vacances.
Les vacances, c’est un moment pour prendre de la distance avec nos occupations habituelles. Mais ce n’est pas une simple parenthèse. C’est un temps de détente, mais aussi de ressourcement, de rencontres, de partage, de convivialité.
Un temps de ressourcement : Certains prendront quelques jours pour une retraite ou un pèlerinage. D’autres reliront l’Évangile, seul ou avec d’autres, comme une parole qui fait vivre l’aujourd’hui. D’autres pourront se ressourcer au grand livre de la création en admirant les paysages si différents et tellement magnifiques qui nous élèvent et nous parlent de Dieu.
Puissions-nous en ces moments entendre l’invitation de Dieu à prendre soin de ce monde, à en faire, là où nous vivons, un monde plus chaleureux, plus humain, plus fraternel.
Un temps de rencontre, avec des proches, des amis : Un moment pour prendre le temps de vivre quelque chose ensemble. Un moment pour être attentif aux autres, quels qu’ils sont.
Un temps de partage : Partage de notre amitié, de notre joie. Partage de notre soutien aux enfants, montrant qu’ils comptent pour nous.
Un temps de prière aussi : Attentifs à ce qui se passera dans notre monde à ce moment-là. Prions pour ceux qui en ont le plus besoin, pour la paix, pour un meilleur vivre ensemble.
Ce sera encore l’année de la miséricorde. Faisons-nous un cœur attentif aux belles choses, à chacun et à ceux et celles qui risquent de se sentir un peu plus seuls.
Que les vacances nous permettent de faire le plein de joie d’amitié et de ressourcement. Alors nous pourrons, mieux pourvus, reprendre la route ensemble.
Bonnes vacances à tous !

Père Jacques



dimanche 24 juillet 2016

ANGELUS du 24 Juillet


PAPE FRANCOIS

ANGELUS

Traduction personnelle de travail

Place Saint Pierre
Dimanche, 24 Juillet, 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

L'Evangile de ce dimanche (Lc 11,1-13) s’ouvre avec la scène de Jésus qui prie seul, à l'écart; quand elle se termine, les disciples lui demandèrent: «Seigneur, apprends-nous à prier» (v. 1); et Il leur répondit : «Quand vous priez, dites:« Père ... » (v 2.). Ce mot est le «secret» de la prière de Jésus, c’est la clé qu'il nous donne pour que nous puissions entrer dans cette relation de dialogue confidentiel avec le Père qui a accompagné et soutenu toute sa vie.

Vous dites Notre Père ?


Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Que mon Seigneur ne se mette pas en colère si j’ose parler encore » (Gn 18, 20-32)
Psaume : Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 6-7ab, 7c-8
2ème lecture : « Dieu vous a donné la vie avec le Christ, il nous a pardonné toutes nos fautes » (Col 2, 12-14)
Evangile : « Demandez, on vous donnera » (Lc 11, 1-13)

Frères et Sœurs,

Long passage d’Evangile que celui d’aujourd’hui, le Seigneur apprend à ses disciples qui le lui demandent, comment prier. Ils sont en effet intrigués. Eux aussi voudraient parler avec le Père comme lui. On a l’impression qu’ils voudraient lier un dialogue avec Lui, l’entendre leur répondre comme Jésus l’entend. Comment y parvenir ? Que se disent-ils ? Ils n’osent pas déranger…

samedi 23 juillet 2016

Marie Mère de Miséricorde chez Sainte Brigitte de Suède


L'Église faite aujourd'hui une sainte co-patronne de l'Europe, Sainte Brigitte de Suède (1302-1373). Elle est célèbre pour ses révélations qu'il faut interpréter globalement et non à la lettre, et pour le récit de sa vie. Elle fit un pèlerinage en Terre Sainte vers la fin de sa vie. Brigitte, mère de 8 enfants, veuve et princesse suédoise, est une des saintes patronnes des pèlerins. Les Jurassiens, diocésains de Bâle et de LGF donnent aussi à ce titre à saint Imier qui en aurait fait un à Jérusalem selon la légende.
Dans ses écrits Brigitte de Suède donne fréquemment le titre de Mère de Miséricorde à la Vierge Marie.

Est-ce une trace de la vie spirituelle des cisterciens du monastère cistercien d'Alvastra auprès desquels elle s'installa?

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 octobre 2010 

Extrait :

Elle renonça à contracter un autre mariage pour approfondir l’union avec le Seigneur à travers la prière, la pénitence et les œuvres de charité. Les veuves chrétiennes peuvent donc trouver elles aussi chez cette sainte un modèle à suivre. En effet, à la mort de son mari, Brigitte, après avoir distribué ses biens aux pauvres, tout en ne choisissant jamais la consécration religieuse, s’installa au monastère cistercien d’Alvastra. C’est là que commencèrent les révélations divines, qui l’accompagnèrent pendant tout le reste de sa vie. Celles-ci furent dictées par Brigitte à ses secrétaires-confesseurs, qui les traduisirent du suédois en latin et les rassemblèrent dans une édition de huit livres, intitulés Revelationes (Révélations). A ces livres s’ajoute un supplément, qui a précisément pour titre Revelationes extravagantes (Révélations supplémentaires).

Les Révélations de sainte Brigitte présentent un contenu et un style très variés. Parfois, la révélation se présente sous forme de dialogue entre les Personnes divines, la Vierge, les saints et également les démons; des dialogues dans lesquels Brigitte intervient elle aussi. D’autres fois, en revanche, il s’agit du récit d’une vision particulière; et d’autres encore racontent ce que la Vierge Marie lui révèle à propos de la vie et des mystères de son Fils. La valeur des Révélations de sainte Brigitte, qui fut parfois objet de certains doutes, fut précisée par le vénérable Jean-Paul II dans la Lettre Spes Aedificandi: «En reconnaissant la sainteté de Brigitte, l'Eglise, sans pour autant se prononcer sur les diverses révélations, a accueilli l'authenticité globale de son expérience intérieure» (n. 5).

De fait, en lisant ces Révélations, nous sommes interpellés sur des thèmes importants. Par exemple, on retrouve fréquemment la description, avec des détails très réalistes, de la Passion du Christ, pour laquelle Brigitte eut toujours une dévotion privilégiée, contemplant dans celle-ci l’amour infini de Dieu pour les hommes. Sur les lèvres du Seigneur qui lui parle, elle place avec audace ces paroles émouvantes: «O mes amis, j’aime si tendrement mes brebis, que, s’il était possible, j’aimerais mieux mourir autant de fois pour chacune d’elles de la mort que je souffris pour la rédemption de toutes, que d’en être privé» (Revelationes, Livre I, c. 59). La maternité douloureuse de Marie, qui en fit la Médiatrice et la Mère de miséricorde, est aussi un thème qui revient souvent dans les Révélations.

Des Révélations de Sainte Brigitte de Suède

Marie :  Je suis appelée de tous Mère de miséricorde. Vraiment, ô ma fille ! la miséricorde de mon Fils m’a rendue miséricordieuse ; et moi, ayant vu ses miséricordes, j’ai été compatissante. Partant, celui-là sera misérable qui ne s’approche de la miséricorde, le pouvant faire.


vendredi 22 juillet 2016

Sainte Marie-Madeleine

En 2013 la châsse de Ste Marie-Madeleine
fut exposée à Nice.

J’aurais aimé ce matin, commencer cette réflexion par une boutade provocatrice, le pape est-il toujours infaillible ? Pourquoi ? 
Parce qu’aujourd’hui fêtant sainte Marie-Madeleine, nous pouvons remarquer qu’avec la réforme liturgique a été mise en évidence une interprétation pontificale sujette à caution. Elle ne provenait pas de n’importe quel pape, mais de  saint Grégoire le Grand, notre pape, le pape des bénédictins et des Dialogues rapportant la vie de saint Benoît.
Sainte Marie-Madeleine a vécu et subi de nombreuses avanies quand aux considérations sur sa vie, chez les Pères latins et les artistes n'ont pas manqué certains développements préférentiels. Encore aujourd’hui, tout le monde est au courant des bêtises cinématographiques et littéraires grand-public, récurentes et alimentées par les fantasmes masculins.

A quoi cela est-il du ? Saint Augustin notamment s’était interrogé sur l’identité de Marie-Madeleine. Il avait joint trois femmes distinctes : Marie de Magdala, Marie de Béthanie et la pécheresse de saint Luc chez le pharisien (Lc 7,36-50). Il l’a fait dans un commentaire intitulé l’Accord des évangiles. mais à une autre occasion, il a mis cette position en doute (Saint Jean traité XLIX).
Ce fut saint Grégoire le Grand, qui fit passer cette interprétation avec autorité dans deux homélies,  l’une sur Ézéchiel et l’autre, sa 25ème sur les Évangiles. Saint Jean Chrysostome éviterait la confusion en faisant la distinction entre ces 3 femmes.

Paul VI, décida "discrètement" que Marie Madeleine devait être fêtée comme disciple du Seigneur et plus comme pénitente. Il y a en quelque sorte un changement de paradigme (un mot qui plaît).
On ne la représente donc plus avec pour tous vêtements, avec de longs cheveux, à la Sainte-Baume… ou comme Donatello. Mais nous ne devons pas oublié que si Jésus chassa d’elle 7 démons  (Luc 8, 1-3). Il y avait certainement un motif de conversion. D’ailleurs peut-on être témoins de la miséricorde, sans en avoir été bénéficiaire soi-même. Marie l’Immaculée et la Toute-Sainte, le fait, consciente du don qui lui a été fait en raison de la venue de son Fils.
Réjouissons-nous donc ce matin à l’annonce de la résurrection par Marie-Madeleine, disciple du Seigneur et témoin du plus grand miracle que Dieu ait réalisé en son Fils et pour nous.

Nous pouvons avec intérêt lire la préface propre en latin pour la fête qui nous rappelle les grâces confiées à Marie-Madeleine et sa mission. Le français devrait suivre… Les préalables historiques nous permettent d’apprécier le début du décret en français insitituant la fête.

Trois liens intéressants sur notre sujet :
L’inévitable Wikipedia (qui n’est pas parfait) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_de_Magdala


30. La connexion entre la vision et l’écoute, comme organes de connaissance de la foi, apparaît avec la plus grande clarté dans l’Évangile de Jean. Selon le quatrième Évangile, croire c’est écouter et, en même temps, voir. L’écoute de la foi advient selon la forme de connaissance qui caractérise l’amour : c’est une écoute personnelle, qui distingue la voix et reconnaît celle du Bon Pasteur (cf. Jn 10, 3-5) ; une écoute qui requiert la sequela, comme cela se passe avec les premiers disciples qui, « entendirent ses paroles et suivirent Jésus » (Jn 1, 37). D’autre part, la foi est liée aussi à la vision. Parfois, la vision des signes de Jésus précède la foi, comme avec les juifs qui, après la résurrection de Lazare, « avaient vu ce qu’il avait fait, crurent en lui » (Jn 11, 45). D’autres fois, c’est la foi qui conduit à une vision plus profonde : « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Enfin, croire et voir s’entrecroisent : « Qui croit en moi (…) croit en celui qui m’a envoyé ; et qui me voit, voit celui qui m’a envoyé » (Jn 12, 44-45). Grâce à cette union avec l’écoute, la vision devient un engagement à la suite du Christ, et la foi apparaît comme une marche du regard, dans lequel les yeux s’habituent à voir en profondeur. Et ainsi, le matin de Pâques, on passe de Jean qui, étant encore dans l’obscurité devant le tombeau vide, « vit et crut » (Jn 20, 8) ; à Marie de Magdala qui, désormais, voit Jésus (cf. Jn 20, 14) et veut le retenir, mais est invitée à le contempler dans sa marche vers le Père ; jusqu’à la pleine confession de la même Marie de Magdala devant les disciples : « j’ai vu le Seigneur ! » (cf. Jn 20, 18).

Comment arrive-t-on à cette synthèse entre l’écoute et la vision ? Cela devient possible à partir de la personne concrète de Jésus, que l’on voit et que l’on écoute. Il est la Parole faite chair, dont nous avons contemplé la gloire (cf. Jn 1, 14). La lumière de la foi est celle d’un Visage sur lequel on voit le Père. En effet, la vérité qu’accueille la foi est, dans le quatrième Évangile, la manifestation du Père dans le Fils, dans sa chair et dans ses œuvres terrestres, vérité qu’on peut définir comme la « vie lumineuse » de Jésus[24]. Cela signifie que la connaissance de la foi ne nous invite pas à regarder une vérité purement intérieure. La vérité à laquelle la foi nous ouvre est une vérité centrée sur la rencontre avec le Christ, sur la contemplation de sa vie, sur la perception de sa présence. En ce sens, saint Thomas d’Aquin parle de l’oculata fides des Apôtres — une foi qui voit ! — face à la vision corporelle du Ressuscité[25]. Ils ont vu Jésus ressuscité avec leurs yeux et ils ont cru, c’est-à-dire ils ont pu pénétrer dans la profondeur de ce qu’ils voyaient pour confesser le Fils de Dieu, assis à la droite du Père.

Mentionnons encore la malheureuse formulation de Amoris laetitia

L’amour a une intuition qui lui permet d’écouter sans sons et de voir dans l’invisible. Il ne s’agit pas d’imaginer l’être aimé tel qu’il était, sans pouvoir l’accepter transformé, tel qu’il est à présent. Jésus ressuscité, lorsque son amie Marie a voulu l’embrasser de force, lui a demandé de ne pas le toucher (cf. Jn 20, 17), pour la conduire à une rencontre différente.

jeudi 21 juillet 2016

Priez pour les vocations aux JMJ

Lectures de la messe du jour

Evangile : « Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !» (Mt 13, 10-17)

L'Evangile d'aujourd'hui nous donne l'occasion de relire quelques lignes de
Saint Jean-Paul II. Depuis son lit à l'hôpital Gemelli, il prêchait encore. Il appelait l'hôpital Vatican 3 :

MESSAGE TÉLÉVISÉ DE JEAN-PAUL II AU CONGRÈS EUCHARISTIQUE INTERNATIONAL DE LOURDES



Polyclinique Gemelli (Rome)
Mardi, 21 juillet 1981

« Heureux vos yeux, parce qu'ils voient, heureuses vos oreilles parce qu'elles entendent! »[1]. Vous avez reconnu le Christ, réellement présent dans le sacrement inaugurant le « monde nouveau », pour lequel il a rompu le pain de son Corps et versé son Sang. Et vous avez fait en même temps l'expérience de la fraternité des fils de Dieu, du bonheur qu'on trouve à partager et à recevoir les uns des autres. Ensemble, vous avez compris que les hommes ne vivent pas seulement de pain, ni même d'amitié humaine, mais de Dieu; qu'ils sont capables de se rassembler pour toute parole et tout geste qui veulent signifier et construire le monde nouveau avec le Christ. Heureux êtes-vous!

L'Eucharistie est dans l'Eglise l'institution sacramentelle qui, à chaque étape, sert de « relais » au Sacrifice de la Croix, qui lui offre une présence à la fois réelle et opératoire. Ainsi peut-il manifester à chaque époque sa puissance de salut et de résurrection. Grâce à la succession apostolique et aux ordinations, le Christ a donné aux paroles institutionnelles de son Eucharistie, jointes à l'action de son Esprit, force et puissance jusqu'au temps de son retour. C'est Lui qui les prononce par la bouche du prêtre qui consacre; c'est Lui qui nous fait ainsi participer à la fraction du pain de son unique Sacrifice.

Saint Jean-Paul II 

mercredi 20 juillet 2016

JMJ 2016



Message du pape François aux jeunes
Chers frères et soeurs,
Elle est désormais proche la trente-et-unième Journée mondiale de la Jeunesse, qui m’appelle à rencontrer les jeunes du monde, convoqués à Cracovie, et m’offre aussi l’heureuse occasion de rencontrer la chère nation polonaise. Tout sera sous le signe de la Miséricorde, en cette Année jubilaire, et dans la mémoire reconnaissante et fidèle de saint Jean-Paul II, qui a été l’artisan des Journées mondiales de la Jeunesse et a été le guide du peuple polonais sur son récent chemin historique vers la liberté.
Chers jeunes polonais, je sais que depuis longtemps vous avez préparé, surtout par la prière, la grande rencontre de Cracovie. Je vous remercie de grand coeur pour tout ce que vous faites, et pour l’amour avec lequel vous le faites ; d’avance, je vous embrasse et je vous bénis.
Chers jeunes de toutes les parties de l’Europe, d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie ! Je bénis aussi vos pays, vos désirs et vos pas vers Cracovie, afin qu’ils soient un pèlerinage de foi et de fraternité. Que le Seigneur Jésus vous accorde la grâce de faire en vous-mêmes l’expérience de sa parole : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7).
J’ai un grand désir de vous rencontrer, pour offrir au monde un nouveau signe d’harmonie, une mosaïque de visages divers, de tant de races, langues, peuples et cultures, mais tous unis dans le nom de Jésus, qui est le Visage de la Miséricorde.
Et maintenant je m’adresse à vous, chers fils et filles de la nation polonaise ! Je sens que c’est un grand don du Seigneur que celui de venir parmi vous, parce que vous êtes un peuple qui dans son histoire, a traversé tant d’épreuves, certaines très dures, et qui est allé de l’avant avec la force de la foi, soutenu par la main maternelle de la Vierge Marie. Je suis certain que le pèlerinage au sanctuaire de Częstochowa sera pour moi une immersion dans cette foi éprouvée, qui me fera beaucoup de bien. Je vous remercie de vos prières avec lesquelles vous préparez ma visite. Je remercie les Évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs, spécialement les familles, auxquelles j’apporte en pensée l’Exhortation apostolique post synodale Amoris laetitia. La “santé” morale et spirituelle d’une nation se voit dans ses familles : pour cela, saint Jean-Paul II avait tant à coeur les fiancés, les jeunes époux et les familles. Continuez sur cette route !
Chers frères et soeurs, je vous envoie ce message comme gage de mon affection. Restons unis dans la prière. Et à bientôt en Pologne !
© Librairie éditrice du Vatican

Saint Apollinaire



L'Eglise fête aujourd'hui saint Apollinaire évêque de Ravenne qui a laissé son nom à 2 basiliques : Apollinaire le neuf et Apollinaire in Classe.


mardi 19 juillet 2016

Nice


Nous avons vu hier l'arrivée du tour de France à Berne et une grande banderole disant la solidarité avec Nice. Nous pouvons relever  ce geste. La capitale appartient au diocèse. Selon La Croix, 30 des personnes tuées à Nice, sur 84 sont de confession musulmane.

L'hôte de pierre




Lors de l'Angélus, le pape François a eu une expression intrigante : "l'hôte de pierre". "L’ospite di pietra!". La traduction automatique renvoyait hier à une traduction en anglais... qui faisait référence au commandeur de don Giovanni de Mozart. Peut-être s'agit-il de l'image qui a inspirée celui qui a préparé le commentaire du pape?  En fait après recherche, il faut conclure qu'il s'agit d'un "hispanisme". "L’ospite di pietra!" est une expression d'origine espagnole "El convidado de piedra" qui pourrait avoir parfois comme expression analogue en français, "cadavre dans un placard", mais là, et de manière fréquente, elle ne convient pas. Elle aurait du être rendue différemment en italien semble-t-il. Elle a été utilisée en espagnol autant pour qualifier le problème des abus pesant sur le choix du nouveau pape au dernier conclave, qu'à propos de Benoît XVI, présence invisible. Les cardinaux se sont sentis très libres, il faut le relever.
Elle a pour origine : El burlador de Sevilla o El convidado de piedra
L'invité de pierre est aujourd'hui, celui qui, dans une réunion, n'y participe pas et passe inaperçu ou est ignoré par les hôtes, etc... : http://www.blogolengua.com/2008/10/convidado-de-piedra.html
Ceci est l'une des nombreuses expressions communes qui auraient leurs origines dans la littérature, mais qui ont pris un sens contraire dans la langue parlée. 
http://tecleandocuentos.blogspot.ch/2013/06/convidados-de-piedra-en-memoria-de.html

Autre lien : http://tecleandocuentos.blogspot.ch/2013/06/convidados-de-piedra-en-memoria-de.html

P.S. Une question  vient : Pourquoi n'y a-t-il pas eu un italophone qui ait fait remarquer cette difficulté?

dimanche 17 juillet 2016

Angélus 17 juillet



PAPE FRANCOIS

ANGELUS

Traduction privée et de travail.

Place Saint Pierre
Dimanche, 17 Juillet, 2016

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans l'Evangile d'aujourd'hui, l'évangéliste Luc nous parle de  Jésus, alors qu'il se rendait à Jérusalem, entre dans un village et est accueilli dans la maison de deux sœurs, Marthe et Marie (cf. Lc 10,38-42). Toutes deux offrent l'hospitalité au Seigneur, mais elles le font de différentes manières. Marie s’assied aux pieds de Jésus et écoute sa parole, au contraire, Marthe est totalement prise par toutes les choses à préparer (cf. v. 39); et à un moment, elle dit à Jésus: «Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse seule pour faire le service? Dis-lui de m’aider »(v. 40). Et Jésus répondit: «Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » (vv. 41-42).

Dans son affairement et ses occupations, Marthe risque d'oublier - et cela est le problème - la chose la plus importante, qui est la présence de l'hôte, qui était Jésus dans ce cas. On oublie la présence de l'hôte. Et l’hôte ne doit pas tout simplement être servi, nourri, bénéficier de toutes sortes de services. Surtout, il doit être écouté. Gardez ce mot: écoutez! L’hôte doit être accueilli comme personne, avec son histoire, son cœur plein de sentiments,  de pensées, de sorte qu'il puisse se sentir vraiment à la maison. Mais si vous accueillez un invité dans votre maison et vous continuez à faire les choses, si vous le faites asseoir là, lui et vous, restant silencieux, comme s’il était une pierre: l’hôte de pierre *. Non. L'hôte doit être écouté. Bien sûr, la réponse donnée par Jésus à Marthe - quand il dit qu'il n'y a qu'une seule chose nécessaire - prend tout son sens en référence à l'écoute de la parole de Jésus lui-même. Cette parole illumine et soutient tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons. Si nous allons prier - par exemple - devant le crucifix, et que nous parlons, parlons, parlons, et puis que nous nous en allons, nous n'écoutons pas Jésus! Nous ne le laissons pas parler lui, à nos cœurs. Écouter : ceci est le mot clé. Ne pas oublier!
Et il ne faut pas oublier que, dans la maison de Marthe et Marie, Jésus, avant d'être Seigneur et Maître, est un pèlerin et un hôte. Donc, sa réponse a cela de premier et de plus immédiatement significatif : «Marthe, Marthe, parce que tu as tellement de choses à faire pour ton hôte qu’à la fin tu oublies sa présence? – Un hôte de pierre! - Pour l'accueillir beaucoup de choses ne sont pas nécessaires; en effet, une seule chose est nécessaire : écouter - c'est le mot: écouter -, lui montrer une attitude fraternelle, de manière à ce qu’il ait le sentiment d’être en famille, et non pas dans un abri temporaire ».

Ainsi comprise, l'hospitalité, qui est une des œuvres de miséricorde, apparaît vraiment comme une vertu humaine et chrétienne, une vertu qui dans le monde d'aujourd'hui est susceptible d'être négligée. En effet, on multiplie les maisons de retraite et les hospices, mais  il ne se pratique pas toujours dans ces milieux une véritable hospitalité. On crée de nombreuses institutions qui fournissent une assistance lorsque surviennent de nombreuses formes de maladie, de solitude, de marginalisation, mais diminuent les chances pour ceux qui sont étrangers, marginalisés, exclus de trouver quelqu'un prêt à l'écouter: parce qu'il est étranger, réfugiés, migrants. Il faut écouter son histoire, son histoire douloureuse.
Même à la maison, parmi les membres de la famille, il peut arriver de trouver plus facilement des services et des soins de différentes sortes que de l’écoute et de l’accueil.

Aujourd'hui, nous sommes tellement pris avec frénésie, par tant de problèmes - dont certains ne sont pas importants - que nous manquons de la capacité d'écoute. Nous sommes constamment occupés et nous n’avons donc pas le temps d'écouter. Et je voudrais vous demander à vous, vous faire demande, à laquelle chacun répond dans son propre cœur: toi, mari, as-tu le temps d'écouter ta femme? Et toi, femme, as-tu le temps d'écouter ton mari? Vous les parents, avez-vous le temps, du temps à «perdre», pour écouter vos enfants? ou vos grands-parents, les personnes âgées? – « Mais mes grands-parents disent toujours les mêmes choses, ils sont ennuyeux ...» - Mais ils ont besoin d'être entendus! Écouter. Je vous demande d'apprendre à écouter et à consacrer plus de temps à écouter. La capacité d'écouter est la racine de la paix.
Que la Vierge Marie, la Mère de l’écoute et du service attentionné, nous enseigne à être accueillants et hospitalier envers nos frères et sœurs.


Après l'Angélus:

Chers frères et sœurs,

Elle est vive dans nos coeurs la douleur du massacre qui, jeudi soir à Nice, a fauché tant de vies innocentes, même tant d'enfants. Je suis proche de chaque famille et de toute la nation française en deuil. Que Dieu, Père bon, accueille toutes les victimes dans sa paix, soutienne les blessés et réconforte les familles; Qu’il fasse disparaître tous les projets de  terreur et de mort, afin qu'aucun homme ne puisse plus verser le sang de son frère. Une accolade paternelle et fraternelle à tous les habitants de Nice et à toute la nation française. Et maintenant, tous ensemble, prions en pensant à ce massacre, aux victimes, aux familles. Prions d’abord en silence ...

Ave Maria ...

Je vous salue avec affection, vous tous, les fidèles de Rome et de différents pays. En particulier, d'Irlande, je salue les pèlerins des diocèses d'Armagh et de Derry, et les candidats au diaconat permanent du diocèse d’Elphin, avec leurs épouses.

Je salue le Recteur et les étudiants de la deuxième année du Séminaire Pontifical de Théologie "San Pio X" de Calabre ; les jeunes de Spinadesco (diocèse de Crémone); les jeunes de la Communauté Pastorale des Saints-Apôtres à Milan; les servants de messe de Postioma et Porcellengo (diocèse de Trévise). Et je vois de courageux frères chinois: un grand bonjour à vous, les chinois!

Je vous souhaite à tous un bon dimanche. S'il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.



* voir article suivant.

Accueillir le Christ, c'est accueillir la Trinité



17 juillet 2016 - 16ème dimanche du Temps Ordinaire 

1ère lecture : « Mon seigneur, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur » (Gn 18, 1-10a)
2ème lecture : « Le mystère qui était caché depuis toujours mais qui maintenant a été manifesté » (Col 1, 24-28)
Evangile : « Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part » (Lc 10, 38-42)

Homélie au sanctuaire

Frères et Sœurs,

Nous sommes gratifiés aujourd’hui de trois textes qui nous rappellent l’importance de l’hospitalité. En ce temps de vacances, ne sont-ils pas bienvenus ? Qui pourrait-on accueillir? Nous avons certainement en mémoire, le passage de l’épître aux Hébreux : « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. » (Hb 13,2). Il est vrai que nous aurions peut-être quelques difficultés à entrer dans cette manière d’envisager un accueil. Les anges, oui… c’est un peu spécial ? Ils existent pourtant.
Dans son commentaire de l’Evangile de saint Luc, Ambroise de Milan concluait à propos du passage de dimanche dernier sur le bon Samaritain en faisant cette réflexion : « Ce n’est pas la parenté qui rend proche, mais la miséricorde. » Notre première lecture et l’Evangile nous permettent une réflexion analogue à propos de l’hospitalité. Faire bon accueil n’est-ce pas rendre proche et manifester qu’on est miséricordieux.  
L’hospitalité rendue par Abraham au Seigneur qui lui apparaît sous l’aspect de ces trois anges est très appréciée des peintres d’icônes en particulier. Nous ne pouvons pas ne pas aimer celle qu’a écrite André Roublev sur ce thème. Elle est universellement connue. Réunis autour d’une table on perçoit un plat avec ce qui semble être une esquisse d’agneau. Le personnage du centre fait un signe de bénédiction. Au-dessus de lui il y a un arbre qui symbolise la croix et dans un angle un bâtiment qui peut représenter l’Eglise. Deux anges en regardent un troisième qui paraît être celui qui envoie en mission, c’est-à-dire le Père.
Nous y voyons fréquemment dans ces hôtes, la Trinité. C’est une interprétation que donnait Saint Augustin : « L'Écriture, en faisant ce récit, nous enseigne que trois hommes parurent auprès d'Abraham; or, dans ces trois hommes, on peut reconnaître plutôt la Trinité même, qui est un seul Dieu. » (Livre II réfutation de Maximin év. arien).

L’Evangile nous explique comment recevoir le Seigneur. Il y a Marthe et Marie… L’action et la contemplation, Le service du Seigneur par toute une activité de préparation du repas… et mille autre choses, n’est-ce pas l’action ? La remarque de Jésus fait habituellement le délice des contemplatifs : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Saint Ambroise explique bien que le Seigneur ne reproche pas à Marthe ses bons offices. Marie a choisi la meilleure part ce qui veut dire Jésus lui-même. Un évêque comme Ambroise a d’ailleurs bien besoin d’aide. La tradition prend exemple sur les Apôtres qui ont choisi des diacres pour le service des tables. Eux doivent enseigner et s’occuper des affaires du Seigneur, de l’annonce. Ambroise d’ordinaire très sérieux a une remarque qu’on prêterait presque à un pince sans rire, peut-être pour faire taire toute contestation. Citant l’Ecriture, il dit : « Les yeux du sage sont dans sa tête (Eccl. II, 14)». Le vrai sage est celui dont l’esprit dans le Christ, et l’œil est élevé vers les hauteurs ; aussi les yeux du sage sont dans sa tête et ceux du fou dans son talon…
Il est encore une autre manière que celle d’un évêque de se consacrer à écouter le Seigneur. L’Eglise, vous ne l’ignorez pas protège la vie contemplative en raison de la fécondité mystérieuse de l’apostolat de la prière. Il n’est pas possible à un évêque de contraindre des contemplatifs à des activités pastorales.
Nous avons donc tous deux missions et quelles sont-elles ? La première consiste d’abord à accueillir le Christ en nous, pour ce qu’il est « le Christ est parmi vous, lui, l’espérance de la gloire ! » nous a dit saint Paul. Il vient nous enseigner et faire de nous des porteurs de la Bonne Nouvelle, que veut-il faire de nous ? Des messagers de la miséricorde, c’est notre deuxième mission. Nous le faisons par notre parole et notre vie.
Etre miséricordieux nous pouvons le devenir encore plus en pratiquant l’hospitalité, en recevant les porteurs de Bonne Nouvelle. Dans la règle de saint Benoît, il y a toute une liturgie pour la réception des hôtes dont on lavait les pieds et qui devraient être accueillis comme le Christ en personne. Un verset du psaume 47 devrait même être dit en conclusion : « Nous avons reçu, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple.»
Le regard fixé sur Jésus et son visage miséricordieux, nous dit le pape François, nous pouvons accueillir l’amour de la Sainte Trinité. La mission que Jésus a reçue du Père a été de révéler le mystère de l’amour divin dans sa plénitude. L’évangéliste Jean affirme pour la première et unique fois dans toute l’Ecriture: «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8.16). Cet amour est désormais rendu visible et tangible dans toute la vie de Jésus. Sa personne n’est rien d’autre qu’amour, un amour qui se donne gratuitement. Misericordiae vultus, n.8) A nous de l’accueillir.

En recevant le Christ, c’est bien la miséricorde que nous recevons. Si le Christ est présent, les trois personnes de la Trinité sont là et qui peut mieux nous apprendre à les recevoir que Marie Fille du Père, Mère du Fils, Epouse de l’Esprit. Amen. 

* Accueillir l'étranger est une des oeuvres de miséricorde a rappelé le pape à l'Angélus.

samedi 16 juillet 2016

Nice

Message du cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin

Son Excellence Monseigneur André Marceau,

Évêque de Nice

Alors que la France célébrait sa fête nationale, la violence aveugle a encore frappé le pays à Nice, faisant de nombreuses victimes dont des enfants. Condamnant à nouveau de tels actes, Sa Sainteté le Pape François exprime sa profonde tristesse et sa proximité spirituelle au peuple français. Il confie à la miséricorde de Dieu les personnes qui ont perdu la vie, et il s’associe vivement à la peine des familles endeuillées. Il exprime sa sympathie aux personnes blessées, ainsi qu’à toutes celles qui ont contribué aux secours, demandant au Seigneur de soutenir chacune dans cette épreuve. Implorant de Dieu le don de la paix et de la concorde, il invoque sur les familles éprouvées et sur tous les Français le bienfait des Bénédictions divines.

Cardinal Pietro Parolin

Secrétaire d’État de Sa Sainteté

Notre-Dame du Mont Carmel


Les premiers ermites du Mont Carmel consacrèrent à la Vierge Marie la petite église qu’ils construisaient « au milieu de leurs cellules », signifiant ainsi qu’ils choisissaient Marie comme « patronne » de leur communauté naissante. Et peu de temps après leur arrivée en Europe, ils se firent appeler « Frères de Sainte-Marie du Mont Carmel ». Plus tard, sainte Thérèse d’Avila définit l’Ordre du Carmel comme « l’Ordre de Notre-Dame ».  




Flos Carmeli,
vitis florigera,
splendor caeli,
virgo puerpera
singularis.
Fleur du Carmel
Vigne florissante
Splendeur du Ciel
Vierge Mère
Sans égale.
Mater mitis
sed viri nescia
Carmelitis
esto propitia
stella maris.
Douce Mère
Mais qui n’a pas connu d’homme
Au Carmel
Sois propice
Étoile de la mer
Radix Iesse
germinans flosculum
nos ad esse
tecum in saeculum
patiaris.
Racine de Jessé
Donnant vie à une petite fleur
Fais que nous soyons
Toujours
Avec toi.
Inter spinas
quae crescis lilium
serva puras
mentes fragilium
tutelaris.
Parmi les épines
Toi le lys qui croît
Garde les cœurs purs
Et les esprits fragiles
Soutiens-les.
Armatura
fortis pugnantium
furunt bella
tende praesidium
scapularis.
Des combattants
Les guerres font rage
Donne-nous le rempart
De ton manteau.
Per incerta
prudens consilium
per adversa
iuge solatium
largiaris.
Parmi les incertitudes
Un prudent conseil,
Parmi les adversités
Un constant secours,
Accorde-nous.
Mater dulcis
Carmeli domina,
plebem tuam
reple laetitia
qua bearis.
Douce Mère,
Reine du Carmel,
Ton peuple,
Remplis-le de la joie
Dont tu jouis.
Paradisi
clavis et ianua,
fac nos duci
quo, Mater, gloria
coronaris. Amen
Clé du Paradis
Et sa Porte,
Fais que nous soyons conduits
Où, toi, notre Mère, de gloire
Tu es couronnée. Amen

vendredi 15 juillet 2016

Je veux la Miséricorde



Evangile du jour : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Mt 12, 1-8)

Nous avions entendu hier Jésus dire à ceux qui voulaient devenir ses disciples, qu’ils trouveraient en lui le repos pour leur âme, pour notre âme. Le terme de repos ne manque pas de nous intéresser en période de vacances, mais il concerne un autre repos que celui qui est bienvenu pour notre corps.
Le thème du « repos » reprenant un rabbin (Neusner),  Benoît XVI, dans son premier livre sur Jésus de Nazareth, disait qu’il était un élément constitutif du sabbat.  Dans l'Evangile selon Matthieu, ce « repos » précède l'épisode des épis arrachés par les disciples. Pour Neusner, il apparaît clairement que les deux textes sont étroitement liés, car il s'agit dans les deux cas du mystère de Jésus, du « Fils de l'homme », du « Fils » par excellence.  Il ne s’agit pas de moralisme,  d’une comparaison du «légalisme juif», avec la conception libérale de la Loi qui est celle de Jésus. Elle faciliterait la vie, un Jésus « cool » en quelque sorte. Il suffit de relire le sermon sur la montagne pour se convaincre du contraire.
Il faut joindre ce passage à celui d’aujourd’hui et nous comprenons le repos dont il s’agit. C’est le repos de Dieu et en Dieu dont il est question. La Paix, avec lui. « Mon joug est léger, je vous donne du repos. Le Fils de l'homme est vraiment maître du sabbat. Car le Fils de l'homme est désormais le sabbat d'Israël et c'est ainsi que nous agissons comme Dieu. »
Jésus se déclarant Maître du sabbat, cela veut tout dire. Il est le Temple et l’envoyé du Père, venant mettre en place un sacerdoce nouveau et une nouvelle alliance fondée sur la Miséricorde de Dieu qui nous est offerte. Il n’empêche qu’il rappelle que Dieu veut la miséricorde, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. S’ils avaient connu qui était Jésus, ils auraient reconnu qu’il venait apporter la miséricorde et qu’il allait dire comment vraiment rendre grâce à Dieu.  Vouloir accueillir la Miséricorde, c’est accueillir celui qui est le don du Père et le reconnaître comme tel en mettant son enseignement en pratique et en se faisant baptiser.
Quelques lignes de la Bulle d’indiction du Jubilé.


En face d’une vision de la justice comme simple observance de la loi qui divise entre justes et pécheurs, Jésus indique le grand don de la miséricorde qui va à la recherche des pécheurs pour leur offrir le pardon et le salut. On comprend alors pourquoi Jésus fut rejeté par les pharisiens et les docteurs de la loi, à cause de sa vision libératrice et source de renouveau. Pour être fidèles à la loi, ils posaient des poids sur les épaules des gens, rendant vaine la miséricorde du Père. Le respect de la loi ne peut faire obstacle aux exigences de la dignité humaine. (Bulle d’indiction du Jubilé)