Evangile du jour : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat » (Mt 12, 1-8)
Nous avions entendu hier Jésus dire à ceux qui voulaient
devenir ses disciples, qu’ils trouveraient en lui le repos pour leur âme, pour
notre âme. Le terme de repos ne manque pas de nous intéresser en période de
vacances, mais il concerne un autre repos que celui qui est bienvenu pour notre
corps.
Le thème du « repos » reprenant un rabbin (Neusner), Benoît XVI, dans son premier livre sur Jésus
de Nazareth, disait qu’il était un élément constitutif du sabbat. Dans l'Evangile selon Matthieu, ce « repos »
précède l'épisode des épis arrachés par les disciples. Pour Neusner, il
apparaît clairement que les deux textes sont étroitement liés, car il s'agit
dans les deux cas du mystère de Jésus, du « Fils de l'homme », du « Fils » par
excellence. Il ne s’agit pas de
moralisme, d’une comparaison du
«légalisme juif», avec la conception libérale de la Loi qui est celle de Jésus.
Elle faciliterait la vie, un Jésus « cool » en quelque sorte. Il
suffit de relire le sermon sur la montagne pour se convaincre du contraire.
Il faut joindre ce passage à celui d’aujourd’hui et nous
comprenons le repos dont il s’agit. C’est le repos de Dieu et en Dieu dont il
est question. La Paix, avec lui. « Mon joug est léger, je vous donne du repos.
Le Fils de l'homme est vraiment maître du sabbat. Car le Fils de l'homme est
désormais le sabbat d'Israël et c'est ainsi que nous agissons comme Dieu. »
Jésus se déclarant Maître du sabbat, cela veut tout dire. Il
est le Temple et l’envoyé du Père, venant mettre en place un sacerdoce nouveau
et une nouvelle alliance fondée sur la Miséricorde de Dieu qui nous est
offerte. Il n’empêche qu’il rappelle que Dieu veut la miséricorde, non le
sacrifice, vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont pas commis de faute. S’ils
avaient connu qui était Jésus, ils auraient reconnu qu’il venait apporter la
miséricorde et qu’il allait dire comment vraiment rendre grâce à Dieu. Vouloir accueillir la Miséricorde, c’est
accueillir celui qui est le don du Père et le reconnaître comme tel en mettant
son enseignement en pratique et en se faisant baptiser.
Quelques lignes de la Bulle d’indiction du Jubilé.
En face d’une vision de la justice comme simple
observance de la loi qui divise entre justes et pécheurs, Jésus indique le
grand don de la miséricorde qui va à la recherche des pécheurs pour leur offrir
le pardon et le salut. On comprend alors pourquoi Jésus fut rejeté par les
pharisiens et les docteurs de la loi, à cause de sa vision libératrice et
source de renouveau. Pour être fidèles à la loi, ils posaient des poids sur les
épaules des gens, rendant vaine la miséricorde du Père. Le respect de la loi ne
peut faire obstacle aux exigences de la dignité humaine. (Bulle
d’indiction du Jubilé)
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