Rechercher dans ce blog

vendredi 26 mai 2017

Saint Philippe Néri, quelques histoires



Philippe Néri n'était pas ce qu'on appelle un  saint confortable. On le dit patron des humoristes, mais pour se mettre à son école, ses disciples avaient à subir maintes épreuves...

Passons sur l'histoire de la pénitente qu'il envoya plumer une poule à travers Rome, pour les ramasser ensuite, afin de lui faire comprendre les vertus de la discrétion et les conséquences de la médisance.

Le jour de la translation des reliques des saints Maure et Papia dans son église , en arrivant à la porte que la foule encombrait , il s'arrêta devant un suisse de la garde du pape, et se mit à caresser sa barbe en lui disant : « Vous faites honneur aux saints martyrs , c'est très-bien , mon ami , ayez bon courage ; ce service ne demeurera pas sans fruit. »

Un autre jour, il se fit raser la barbe, seulement d'un côté, et sortit ensuite dans la ville d'un air triomphant, comme s'il eût fait quelque chose de glorieux. II lui arriva plus d'une fois de se faire couper les cheveux et la barbe à la porte de la maison, au milieu d'une foule de curieux. Après quoi, passant la main sur sa tête et son visage, il parlait de sa bonne mine , et donnait des louanges à son perruquier.

Le cardinal Gesualdi , qui lui était fort affectionné, remarquant la légèreté de son vêtement, au milieu d'un rude hiver , lui donna sa propre fourrure avec injonction de la porter. Il la porta, en effet, pendant un mois entier , mais de la manière la plus plaisante ; il s'en allait dans les rues enveloppé jusqu'au menton , marchant la tête haute , et se regardant de temps à autre avec une affectation puérile qui faisait beaucoup rire les passants.

Attendait-il quelques visites marquantes, il prenait une calotte rouge , un petit manteau de même couleur sur sa soutane noire , et des souliers blancs, et c'était dans ce singulier costume qu'il recevait ses visiteurs. Il lui arrivait parfois, aux jours de fêtes solennelles , d'arriver à l'église sa barrette sur le nez et son manteau à l'envers , ou bien les épaules couvertes d'un vieux camail blanc qu'avait porté le pape saint Pie V. Un jour de la Nativité de la sainte Vierge, fête qui se célébrait dans son église avec une grande solennité, il entra dans le choeur où se trouvaient plusieurs cardinaux, sous ce costume burlesque. Ceux-ci se levèrent par honneur , et voulurent lui faire prendre place au milieu d'eux. « Non, Messeigneurs, leur dit-il, mon rang est parmi vos caudataires, » et il s'assit à leurs pieds.

Il avait dans sa chambre un assortiment de lunettes, non pour son usage, car il ne s'en servait jamais, mais pour éprouver l'humilité de ses jeunes disciples. On ne voyait alors que des vieillards dont la vue était usée, recourir à cet instrument. Les jeunes gens ne pouvaient donc l'employer en public sans se rendre ridicules. Or, c'est à quoi Philippe obligeait les siens de temps en temps : « Ornez-vous , leur disait-il , le visage de ces lunettes , et allez dans tel lieu public vous faire admirer. »


Un jeune menuisier, qui se confessait au saint, vint lui demander la permission de porter un cilice : » Je le veux bien, répondit celui-ci ; mais à condition que vous le porterez en guise de ceinture par-dessus vos habits. » La condition fut acceptée. Il se fit faire une large ceinture de crin, qu'il ne cessa de porter extérieurement pendant les quelques années qu'il vécut encore.



jeudi 25 mai 2017

Ascension


25 MAI 2017 - Jeudi -  Ascension
Solennité du Seigneur
Lectures de la messe
Première lecture« Tandis que les Apotres le regardaient, il s’éleva »Ac 1, 1-11
PsaumeDieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
ou :Alléluia !Ps 46 (47), 2-3, 6-7...
Deuxième lecture« Dieu l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux »Ep 1, 17-23
Évangile« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre »

Homélie

Alors que les Apôtres fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? »
Si les Apôtres regardent le ciel, la question que nous, nous nous posons est celle-ci : - Où est-ce que ça c’est passé ? Si nous avons fait le pèlerinage en Terre Sainte, nous disposons d’une réponse rapide : - Sur le Mont des Oliviers.
C’est là qu’il reviendra selon la tradition, les tombes juives y sont en grand nombre pour participer en premier à la résurrection.
En fin limier, comme il se doit, nous nous demandons encore : - Est-ce qu’il reste encore des traces ?
On en montre dans une pierre à l’intérieur d’un petit édifice qui est devenu mosquée. Mais le bon sens nous autorise à un peu de scepticisme. Parfois on voit des représentations des traces de pas de Jésus dans certaines églises italiennes.
Faut-il donc s’attacher à rechercher des traces dans la pierre puisque les anges ont fait comprendre qu’il ne fallait pas s’attacher à regarder le ciel ?
Nous sommes même autorisés à quelques interrogations sur la localisation de l’Ascension, puisque saint Matthieu a indiqué que les onze s’étaient rendus « en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. » Alors s’agit-il du Mont de la Transfiguration ou de celui de la Tentation ? Faut-il suivre Luc ou Matthieu ?
C’est comme si tout allait tout à coup très vite dans les trois autres Evangiles. Emportés par l’Esprit, il n’y a plus qu’une urgence, l’annonce de l’Evangile. Nous sommes bien 40 jours après Pâques… Pentecôte, ça sera 50 jours après Pâques. 40 jours c’est symboliquement un temps de préparation, plus paisible et plus réparateur après Pâques, certes, que les 40 jours de la tentation au désert ou les 40 ans du Peuple vers la terre promise.
L’Ascension vient d’un mot latin "ascensio" qui veut dire monter, s’élever. " Monter aux Cieux ", c’est entrer dans la Gloire de Dieu, c’est la dernière étape visible de la Résurrection. La nuée représente la présence divine. La montée de Jésus au ciel a été annoncée par celle d’Élie sur un char de feu. L’ascension d’Elie le fait échapper à la mort (2 R 2,1-19). Jésus va laisser la place à l’Esprit-Saint, ce qui ne l’empêchera toutefois pas de se manifester à Paul.
Dans les représentations iconographiques, on voit le Christ s’élever dans la nuée, les deux anges, les Apôtres entourant Marie. C’est le temps de la prière avec Marie et de l’attente de l’Esprit. D’autres tableaux en Occident figurent l’Ascension en montrant simplement les pieds de Jésus pénétrant en dernier lieu dans la nuée. On en a un exemple, si vous avez de bons yeux, sur le grand tableau du rosaire. Hans von Kulmbach un peintre de la fin du 15ème début du 16ème siècle, a choisi aussi cette manière. A la différence de Savador Dali, il a  représenté les stigmates du Christ. Est-ce un peu drôle de représenter des pieds? En fait, pourquoi pas ? Marie-Madeleine les a oint et séché de ses cheveux, elle ne voulait plus les lâcher après la Résurrection.
Jésus entre dans la gloire auprès de son Père dans son humanité avec les traces visibles de son sacrifice, et il les lui présente chaque jour. Il est notre grand-prêtre et notre intercesseur. Jusque-là toute la gloire de son corps glorifié dès l’instant de sa Résurrection était encore voilée et sa mission n’était pas encore pleinement accomplie, dans le sens où tout n’était pas mis en oeuvre. Maintenant, il va agir avec plus de force, l’Esprit est pour ainsi dire libéré. " Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi " (Jn 12, 32). Le Seigneur a été élevé une première fois sur la croix, mais il l’est aussi au plus haut des cieux lorsqu’il siège à la droite du Père.
Les Apôtres rêvaient encore d’un pouvoir à la manière des rois, à l’instauration d’un règne terrestre, mais le Seigneur leur explique une dernière fois ce dont il s’agit : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. » Il leur parle d’une éducation à la vie éternelle…
Les Apôtres n’étaient pas tristes en rentrant à Jérusalem. Un auteur latin ancien du nom de Sedulius le souligne. Toute tristesse a quitté leur cœur. Ils étaient plein d’espérance, confiants dans la promesse : « Comme ils regardaient, le visage joyeux, le Seigneur s’en aller au-dessus des hautes nuées, et fouler de ses pas le chemin éclatant, pieusement ils l’adorent, et emportent dans l’allégresse de leur coeur cette voie vers le ciel, qu’ils révèlent à tous… Ils étaient les fidèles témoins de la puissance divine, ceux qui, bien qu’ils en aient vu davantage, n’écrivirent que bien peu de ces innombrables bienfaits. »
Ils sont rentrés avec pour mission de mettre en oeuvre une thérapie de l’espérance en se mettant au service de tous par l’annonce de la parole. Mais pour l’appliquer ils devaient encore attendre la venue de l’Esprit qui allait remplir et dilater leurs cœurs.

Seul un cœur grand ouvert et empli de l’Esprit « pouvait leur permettre et permettre à l’Eglise d’écouter les histoires de tous, pour  offrir la Parole de vie, le témoignage de l’amour fidèle de Dieu. Alors le cœur des personnes peut brûler d’espérance. » Que Notre-Dame nous enseigne à attendre et accueillir l’Esprit au Cénacle dans la prière en ce temps qui nous sépare de Pentecôte. Amen.

mercredi 24 mai 2017

Notre-Dame de Sheshan




La Journée de prière pour l’Eglise qui est en Chine, a été instituée par le Pape Benoît XVI le 24 mai 2007
Le 24 mai disait le Pape François dimanche dernier, nous nous unissons tous spirituellement aux fidèles catholiques en Chine, pour la fête de la bienheureuse Vierge Marie “Auxiliatrice des chrétiens”, vénérée au sanctuaire de Sheshan à Shanghai. Aux catholiques chinois, je dis : élevons le regard vers Marie notre Mère, pour qu’elle nous aide à discerner la volonté de Dieu sur le chemin concret de l’Eglise en Chine et nous soutienne dans l’accueil de son projet d’amour avec générosité. Marie nous encourage à offrir notre contribution personnelle pour la communion entre les croyants et pour l’harmonie de toute la société. N’oublions pas de témoigner de la foi par la prière et par l’amour en restant ouverts à la rencontre et au dialogue, toujours. 

Prière du Pape Benoît XVI

Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère,
vénérée dans le sanctuaire de Sheshan
sous le vocable d’« Aide des Chrétiens »,
toi vers qui toute l’Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection,
nous venons aujourd’hui devant toi pour implorer ta protection.

Tourne ton regard vers le peuple de Dieu
et guide-le avec une sollicitude maternelle
sur les chemins de la vérité et de l’amour, afin qu’il soit en toute circonstance
un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.

Par ton « oui » docile prononcé à Nazareth, tu as permis
au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal
et d’engager ainsi dans l’histoire l’oeuvre de la Rédemption,
à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé,
acceptant que l’épée de douleur transperce ton âme,
jusqu’à l’heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire,
tu restas debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l’homme vive.

Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle,
Mère de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus
et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules.

Mère de l’espérance, qui, dans l’obscurité du Samedi-Saint,
avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques,
donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation,
même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.

Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de tous ceux qui, en Chine,
au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer,
afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus.
Dans la statue qui domine le Sanctuaire, tu élèves ton Fils,
le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d’amour.
Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour,
les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l’Église.

Mère de la Chine et de l’Asie, prie pour nous maintenant et toujours.
Amen !

Le Sanctuaire de Sheshan est mieux connu par les Occidentaux depuis que le pape saint Jean-Paul II en avait fait mention lors d'un Angélus.
Prière de Benoît XVI ; Lettre de Benoît XVI aux catholiques de ChineLa colline de Sheshan ; Carte mariale du Monde ; Angélus de Jean-Paul II ; Cathédrale de Papeete ; Site de la médaille miraculeuse ; Fides ; Tourisme ; Guide des lieux de culte de Shangaï ; Radio Vatican (2016) ;




L'histoire des Jésuites en Chine remonte à François-Xavier, mais la suppression de la compagnie eut pour ultime conséquence sa disparition de Chine. Elle n'y revint qu'au 19ème siècle, avec les autres Congrégations. Lors de la 1ère évangélisation, ils firent usage de leur connaissances scientifiques comme paravent de l'évangélisation. Il fallait rester humbles. Et aujourd'hui?

dimanche 21 mai 2017

L'Eglise un orphelinat?

L'Eglise n'est pas un orphelinat, et le Christ ne nous laisse pas orphelins, mais il nous faut prier pour tous les orphelins de chez nous et d'ailleurs. Source de l'image.

21 MAI 2017 - 6ème Dimanche de Pâques — Année A

Lectures de la messe
Première lecture« Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit S...Ac 8, 5-8.14-17
PsaumeTerre entière, acclame Dieu,
chante le Seigneur !
Alléluia !Ps 65 (66), 1-3a, 4-...
Deuxième lecture« Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a reçu la vie...1 P 3, 15-18
Évangile« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur »


Frères et Sœurs,
Jésus dans notre Evangile prépare ses Apôtres à son départ. Le contexte est celui de la dernière Cène, mais il s’applique naturellement à cet autre départ qu’est l’Ascension que nous célébrerons Jeudi prochain.
Le Seigneur va monter au ciel parce que sa mission s’achève, et pour que l’Esprit-Saint puisse commencer la sienne. Vous aurez certainement retenu au cours de ces années passées ensemble, que seuls le Fils et l’Esprit reçoivent dans la Trinité une mission. C’est le Père qui envoie.
Le nom du nouvel envoyé, de celui qui est à l’œuvre paraît bien curieux. Il est le défenseur. Le texte grec utilise le mot de paraclet qui a passé dans la langue française, mais on l’entend, il est vrai moins fréquemment. Il signifie : aide, protecteur, intercesseur, consolateur, on peut encore dire avocat.
Son usage nous porte immédiatement à penser que les temps vont être difficiles. Le Seigneur ne cache pas à ses apôtres la vérité, il leur annonce en quelque sorte qu’ils vont être orphelins, même s’ils ne le resteront pas. Qui a vécu ce type de situation étant jeune, comprend la dureté de ses conséquences. Lorsque des parents s’en vont dans le grand âge, cela fait toujours mal au cœur, même si la nature suit son cours. On devrait être prêt, mais l’est-on toujours et peut-on vraiment l’être sans une aide.
Ce qu’il y a de curieux, à ce moment, c’est ce sentiment perceptible de Jésus qui fait comprendre en quelque sorte, qu’ils ne sont pas encore prêts, qu’ils ne sont pas mûrs pour une séparation qui dans notre esprit s’accorde avec autonomie. En est-ce une ? Pour être debout dans le Christ une aide n’est-elle pas nécessaire ? Le choc de la passion a été violent, ils ont vu Jésus ressuscité, mais manifestement, un peu comme des oiseaux tombés du nid que les parents mettent en sécurité, ils ne sont pas encore en état de voler ou de marcher seuls. Pourtant, ce sont des hommes qui ont passé l’âge de se faire accompagner à l’école.
Au fait, n’avons-nous pas en chacun de nous une fragilité qui nous invite à ne pas nous montrer présomptueux, mais en quoi ?
Il ne va plus s’agir de le voir vivant, comme ils le voient après sa résurrection, mais de vivre son message et le transmettre. Pourquoi ? Parce qu’il veut nous voir unis à lui-même et à son Père en accomplissant ses commandements… Le vrai critère n’est pas seulement celui d’une contemplation superficielle, mais du véritable amour. « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »
Pour y arriver l’affaire n’est pas mince, tant notre nature a envie de rendre coup pour coup, de se venger ou de fuir par peur des difficultés. C’est à ce moment que nous avons besoin d’une aide qui sort de l’ordinaire.
Nous sommes parfois de fameux tordus, par cupidité, par esthétisme, par désir de puissance, prêts à céder à toutes les passions désordonnées. Nous connaissons nos inclinations à l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’impureté, la gourmandise, la paresse, y compris spirituelle…
Comment être témoins du Christ sans aide ?
Que veut-il donc léguer à ses Apôtres ? Il ne leur laisse pas de fortune, pas d’immeubles, ni de meubles, pas de mobilier, pas de liste de produits pour les astiquer, pas de rente, aucun revenu, pas d’assurance-vie qui met du baume au cœur et de la sécurité, pas de rente d’orphelin, pas de cassette bien cachée. Habituellement, lorsqu’il y a succession c’est cela qui intéresse. Lorsque Jésus s’en va, rien de tout cela. Alors quel intérêt ?
Les Evangiles, ce ne sont pas des mémoires à la manière de Napoléon à Sainte Hélène, avec son secrétaire Las Cases… A la différence de ce type de mémoire, les Evangiles, comme toutes les Ecritures, ont un plus qui les rend actifs. Jésus lègue à ses apôtres un trésor, et ce trésor il va le leur faire parvenir et distribuer par un envoyé qui va leur apprendre à l’utiliser. Ce que Jésus veut nous partager à tous c’est l’amour de son Père et la capacité de l’aimer et de se laisser aimer, de vivre avec Lui. Car en effet, qu’y a-t-il de plus précieux que de demeurer toujours avec quelqu’un qu’on aime. Le temps que nous passons sur cette terre va servir à cela.

La charité chrétienne puise à cette source d'amour, qui est Jésus, le Fils de Dieu offert pour nous. La capacité d'aimer comme Dieu aime est offerte à chaque chrétien comme fruit du mystère pascal de mort et de résurrection. L'amour envers Dieu est rendu possible par le don de l'Esprit disait saint Jean-Paul II. Eh bien, préparons-nous à vivre avec Marie et dans son cœur Immaculé ces moments si importants qui nous attendent. Amen.

jeudi 18 mai 2017

Saint Burkard de Beinwil ou les problématiques extrêmes des relations avec une aide au prêtre


Un curé de campagne du 12e siècle
Burkard (début du 12e siècle-1192)
Burkard est né à Langenmatt, dans les environs de Müri, dans le canton d’Argovie, au premier tiers du 12e siècle ; il fut le premier curé de Beinwil, dans le Freiamt argovien. Son nom est cité dans un seul manuscrit du monastère de Kappel. Mais une longue tradition orale nous transmet par exemple une belle légende où un oiseau joue le rôle principal ; c’est un thème souvent repris dans les biographies de saints. Dans sa cure, Burkard avait une servante, qui, pendant les absences de l’abbé, conduisait une vie très légère en recevant de douteux amis. Une grue mit le curé au courant de la chose et la servante tua alors le pauvre oiseau. Le curé, à son retour, entendit une lamentation provenant d’une fosse ; il y trouva la grue qui lui relata ce qui était arrivé...
Le tombeau de Burkard fut immédiatement un centre de pèlerinages qui se poursuivirent nombreux même après la Réforme et furent accompagnés de miracles. Une source d’eau avait jailli à côté du tombeau.
Une reconnaissance officielle du culte n’eut lieu qu’en 1784. Autour du tombeau on avait construit une chapelle gothique qui devint la crypte d’une nouvelle grande église en 1796-1798, à l’époque de la Révolution française ! En 1817 Rome autorisa, pour l’église de Beinwil, une messe en l’honneur de Burkard.
On peut dire que Burkard fut une espèce de curé d’Ars à la fin du Moyen Age. Si l’on ne connaît pas bien sa vie, on sait son influence bénéfique sur l’âme de beaucoup de fidèles.
Fête le 18 mai.


Article de Gian Franco Schubiger Saints, martyrs et bienheureux en Suisse

Wikipedia ; Heiligenlexikon ; Aargauerkapellen ; Pfarrei Murri ; Beinwil

mercredi 17 mai 2017

Je suis vigne et vigneron

Il a repris notre pied de vigne...
17 MAI 2017

 Mercredi, 5ème Semaine du Temps Pascal
Lectures de la messe
Première lecture« On décida qu’ils monteraient à Jérusalem auprès des Apôtres et des A...Ac 15, 1-6
Psaume : Dans la joie, nous irons à la maison du Seigneur.
Évangile« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beauco...

Saint Augustin à propos de ce passage dans son commentaire sur saint Jean, s’applique à nous expliquer que le Christ est vigne et vigneron, vigne étant soumis au Père par sa nature humaine, et vigneron comme son Père parce qu’il est aussi Dieu. Nous avons eu cette année un gel pernicieux qui a retranché bon nombre de branches naissantes en détruisant toutes les jeunes tiges… Mais pour le Père, notre Père et Lui-même, c’est tout le contraire, d’une destruction totale, il ne gèle pas, il n’étouffe pas, il fait porter du fruit à la vigne. Jésus est la vigne, nous sommes les sarments.
[« Je suis la vraie vigne », dit Jésus, « et mon Père est le vigneron. Il retranchera toutes les branches qui ne portent pas de fruit en moi, et il émondera toutes celles qui portent du fruit, afin qu'elles en portent davantage ». Le vigneron et la vigne sont-ils donc la même chose ? Jésus  est la vigne selon la nature qui lui permet de dire : « Le Père est plus grand que moi». Mais selon la nature qui lui permet de dire : « Le Père et moi nous sommes un», il est lui-même le vigneron ; non pas un vigneron comme ceux qui en travaillant ne peuvent donner que des soins extérieurs, mais un vigneron capable de donner l'accroissement intérieur. « Car ce n'est pas celui qui plante ni celui qui arrose qui « est quelque chose, mais c'est Dieu qui donne l'accroissement ». Or, Jésus est vraiment Dieu; car « le Verbe était Dieu », ce qui fait que le Père et lui ne sont qu'un; et si « le Verbe s'est fait chair», ce qu'il n'était pas, il est cependant resté ce qu'il était. » (Saint Jean 80e traité)]
Voilà un enseignement complet sur un sujet.
Quel est le fruit de la vigne qui est attendu ? C’est évidemment le raisin à partir duquel se prépare par la suite le vin. Pour que le bon raisin puisse mûrir, il faut non seulement du soleil mais encore de la pluie, le jour et la nuit. Pour que parvienne à maturité un vin de qualité, il faut le foulage, le temps nécessaire à la fermentation, le soin attentif qui sert au processus de la maturation. Le vin fin est caractérisé non seulement par sa douceur, mais aussi par la richesse de ses nuances, l’arôme varié qui s’est développé au cours du processus de maturation et de fermentation. N’est-ce pas déjà une image de la vie humaine? Nous avons besoin du soleil et de la pluie, de la sérénité et de la difficulté, des phases de purification et d’épreuve, comme aussi des temps de cheminement joyeux avec l’Évangile. Jetant un regard en arrière nous pouvons remercier Dieu pour les deux réalités : pour les difficultés et pour les joies, pour les heures sombres et les heures heureuses. Dans les deux cas nous reconnaissons la présence continuelle de son amour, qui toujours nous porte et nous supporte.
Maintenant, nous devons cependant nous demander : de quelle sorte est le fruit que le Seigneur attend de nous ? Le vin est l’image de l’amour : celui-ci est le vrai fruit qui demeure, celui que Dieu veut de nous. ( Benoît XVI : 29 juin 2011)

dimanche 14 mai 2017

La clef de la foi



5ème Dimanche de Pâques — Année A - 14 MAI 2017

Lectures de la messe

Première lecture« Ils choisirent sept hommes remplis d’Esprit Saint »Ac 6, 1-7
Psaume Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi !
Deuxième lecture« Vous êtes une descendance choisie, un sacerdoce royal »1 P 2, 4-9
Évangile« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »Jn 14, 1-12
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

Nous nous sommes mis en chemin, frères et sœurs, pour célébrer l’Eucharistie ce matin. Avons-nous songé que ce chemin était une image du Christ pour aller au Père ? Avons-nous remarqué qu’Il était avec nous ?    « Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. » « Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Connaître le Christ, c’est connaître le Père plus tard, mais en fait il est connu dès maintenant, parce que le Père est dans le Fils. Tout cela est assez mystérieux qu’elle est la clef ?
Thomas et Philippe la tiennent en main, le Seigneur la leur a donnée depuis longtemps, mais machinalement comme une petite clef que l’on a mise dans sa poche, ils l’ont oubliée. Je ne sais pas si vous avez fait cette expérience. Avec les années cela devient de plus en plus problématique. On les croit perdues, on les oublie. Nous avons toutes sortes de pensées qui s’entrechoquent, des pensées même inappropriées. Allant d’un voleur, en passant par les conséquences de l’âge et les actes manqués. Quelle poche ? Quel siège de voiture l’a engloutie, qui a rangé mes affaires, qui me l’a volée, etc…
Peut-être avons-nous oublié cette clef et sa fonction au bout de X années? Elle sert à quoi ? Pour quelle serrure ?
Comment retrouver une clef ? Il y a des appareils sonores aujourd’hui, je suppose qu’il doit même exister des gps. Peut-être quelqu’un la retrouvera pour vous ?
Puisque nous fêtons  les mamans, nous sommes-nous demandés si ce ne sont pas elles les grandes spécialistes de la redécouverte de cette fameuse clef. Elles nous connaissent le mieux, se sont occupées de leurs enfants et fréquemment elles la leur ont donnée. Quelle est cette clef ? Le Seigneur l’a nommée à plusieurs reprises : c’est la foi.
Cette clef ouvre une porte étrange qui donne sur une sorte de chemin avec un brouillard épais, une obscurité avec un halo lumineux vers lequel et avec lequel nous devons avancer. Il y a bien quelqu’un qui est là et qui nous parle. La foi relève d’une certaine obscurité, communément on use de l’expression de voile de la foi. Ecoutons le Seigneur :
Celui qui m’a vu a vu le Père. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi.
Quel argument donne le Seigneur ? Le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres !  Mais une question surgit immédiatement qu’est-ce que c’est que faire les œuvres du Père ?  Comment agit-il en Jésus?
La première lecture nous donnait les pistes. L’Eglise primitive faisait ce qu’avait fait le Seigneur. Souvenez-vous : elle mentionne le service des pauvres confié aux diacres, le service de la parole et le service de la prière auxquels se consacraient les Apôtres. A quoi tout cela devait-il servir ? A amener tous les Peuples à l’obéissance de la foi. C’est-à-dire à les conduire des ténèbres à la lumière en leur ouvrant la porte qui leur permet d’avancer sur le chemin qui va les conduire dans les hauteurs, pas seulement à la lumière du Vorbourg, mais bien plus haut auprès de Dieu, à voir Dieu sans qu’il n’y ait plus besoin de la foi. C’est la vision face à face. Elle va toucher aussi notre corps. La plus grande œuvre du Père, c’est la résurrection de Jésus qui va nous concerner tous et nous concerne déjà tous. Nous ressusciterons au dernier jour pour voir Dieu face à face.
Alors, il nous faut dire merci à celles et ceux qui nous ont donné cette fameuse clef de la foi et l’utiliser.
Pourquoi ne pas demander également à Marie, notre mère, de nous aider à la retrouver. Elle n’a jamais perdu la sienne, elle est toujours demeurée au pied de la croix et auprès de son Fils. Là,  nous sommes devenus ses enfants. Je ne puis manquer dans ce contexte de vous rappeler le centenaire des apparitions de Fatima et la canonisation de deux des petits voyants par le Saint-Père hier.
Vous avez je pense à l’esprit l’ensemble de cette histoire : les trois petits bergers, les apparitions de Notre-Dame et ses messages, ce que l’on avait fait à ces tout petits enlevés à leurs parents et menacés de mort. Il y eut les annonces de la Vierge, la fin de la guerre de 14-18, celle de 1939 qui allait survenir, puis les fameuses erreurs de la Russie, consécutives au régime installé par sa Révolution. Nous avons encore eu l’annonce de l’attentat du Pape Jean-Paul II protégé par Notre-Dame. Tout le monde connaît également le célèbre miracle du soleil.
Ecoutons la conclusion de l’homélie du pape : La vie ne peut survivre que grâce à la générosité d’une autre vie. «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jn 12,24), a dit et fait le Seigneur qui nous précède toujours. Quand nous passons par quelque croix, il y est déjà passé en premier. Ainsi nous ne montons pas sur la croix pour trouver Jésus ; mais c’est lui qui s’est humilié et qui est descendu jusqu’à la croix pour nous trouver et, en nous, vaincre les ténèbres du mal et nous reconduire à la lumière. Voilà l’œuvre du Père !

Sous la protection de Marie, nous sommes, dans le monde, des sentinelles du matin qui savent contempler le vrai visage de Jésus Sauveur, celui qui brille à Pâques, et redécouvrir le visage jeune et beau de l’Eglise, qui resplendit quand elle est missionnaire, accueillante, libre, fidèle, pauvre en moyens et riche d’amour. Amen.

samedi 13 mai 2017

Prière Jubilaire de consécration



«MON CŒUR IMMACULE SERA TON REFUGE ET LE CHEMIN QUI TE CONDUIRA JUSQU’À DIEU»,
Sœur Lucie, Mémoires

Prière Jubilaire de consécration

Salut, ô Mère du Seigneur,
Vierge Marie, Reine du Rosaire de Fatima !
Tu es bénie entre toutes les femmes,
tu es l’image de l’Église revêtue de la lumière pascale,
tu es l’honneur de notre peuple,
tu es le triomphe sur l’empreinte du malin.
Prophétie de l’Amour miséricordieux du Père, Éducatrice de l’Annonce de la Bonne Nouvelle du Fils, Signe du feu ardent de l’Esprit Saint, enseigne-nous, dans cette vallée de joies et de douleurs, les vérités éternelles que le Père révèle aux tout-petits.
Montre-nous la force de ton manteau protecteur.
Dans ton Cœur Immaculé sois le refuge des pécheurs et le chemin qui conduit jusqu’à Dieu.
Uni/e à mes frères,
dans la foi, l’espérance et l’amour,
à toi je me confie.
Uni/e à mes frères, par ton intercession, je me consacre à Dieu, ô Vierge du Rosaire de Fatima.
Et enfin, enveloppé/e dans la lumière qui jaillit de tes mains, je rendrai gloire au Seigneur pour les siècles des siècles. Amen.


vendredi 12 mai 2017

Saint Pancrace



Nous fêtons saint Pancrace.
Une basilique lui est dédié à Rome. Grégoire le Grand l'a pris en exemple fréquemment, comme témoin du véritable amour (homélie 27 sur saint Jean).

Il appartient aux saints de glace qui sont en grand nombre... Avec le calendrier grégorien, les jours fatidiques auraient déménagé fin mai.
Et avec le réchauffement climatique? Autre problème non traité par météo suisse...
En tout cas "mon" pied de vigne et "ma" glycine ont subi les conséquences du dernier gel. Feuilles en "berne".
Saint Pancrace a donné son nom à la commune de Sembrancher (franco-provençal) en Valais.
"Il semble que les premiers témoignages des saints de glaces remontent au Moyen Âge: selon des récits littéraires, les saints de glace correspondent en Europe centrale aux journées du 11 au 14 mai. On y fêtait respectivement les Mamert, Pancrace, Servais et Boniface. Cet épisode de froid se termine la veille de la Sainte-Sophie en référence à «Sophie la froide», fêtée le 15 mai. Selon la tradition, au-delà des saints de glace, le gel n’est plus une menace pour l’agriculture. Avec le passage au calendrier grégorien en 1582, les dates des saints de glace se sont décalées, même si ce fait est souvent ignoré dans les publications consacrées au sujet. En réalité, la réforme du calendrier grégorien a repoussé le début des saints de glace au 19 mai, tandis que la Sainte-Sophie tombe le 23 mai."

mercredi 10 mai 2017

Moi qui suis la lumière


Commentaire de Saint Augustin sur notre passage (54ème traité sur l’Evangile de Saint Jean) :
Dimanche dernier méditant sur le Berger auquel le portier ouvre et aussi sur la porte qu’il est également, notre auteur avait insisté sur le fait qu’il était bon de se souvenir que le portier n’est pas la porte, il n’est pas le Christ, il n’est pas le Bon Pasteur, lui-même. Etant évêque, il fait œuvre d’humilité, indispensable pour tous… C’est un peu le même type de réflexion qu’il poursuit ici. Comme à Pâques avec le cierge pascal, ce n’est pas notre lumière que nous portons et montrons, mais bien celle du Christ.

4. Faites bien attention (à ce que dit le Seigneur) : « Moi, la lumière, je suis venu dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres ». Dans un autre endroit, Jésus dit à ses disciples: « Vous êtes la lumière du monde; … Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux  ». Mais il ne leur dit pas : Vous êtes la lumière; vous êtes venus dans le monde, afin que quiconque croit en vous ne demeure point dans les ténèbres. Et j’affirme qu’on ne le lira nulle part. Tous les saints sont donc des lampes, mais c’est en croyant qu’ils sont éclairés par celui dont on ne peut s’éloigner sans tomber dans les ténèbres. Pour cette lumière qui éclaire les saints, elle ne peut s’écarter d’elle-même, parce qu’elle est tout à fait immuable. Nous croyons donc aux lumières éclairées comme étaient les Prophètes, les Apôtres. Mais en croyant à ces lumières, nous ne croyons pas en la lumière éclairée elle-même, mais avec elle nous croyons en la lumière qui les éclaire, afin que nous aussi nous soyons éclairés, non par elle, mais avec elle, par la lumière qui les éclaire elle-même. Lorsque Jésus ajoute : « Afin que quiconque croit en moi, ne demeure pas dans les ténèbres », il montre assez qu’il a trouvé tous les hommes dans les ténèbres; mais pour ne pas rester dans ces ténèbres où il les a trouvés, il leur faut croire en la lumière qui est venue en ce monde, parce que par elle a été fait le monde.

Si nous souhaitons garder une image en rapport avec Notre-Dame, nous pouvons prendre celle de Marie portant l'Enfant sur ses genoux. Marie est Mère de Dieu, mais elle est aussi disciple du Seigneur, c'est lui qu'elle nous montre.

dimanche 7 mai 2017

« Mes brebis écoutent ma voix, et moi je leur donne la vie éternelle »

Office des lectures

HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND
« Mes brebis écoutent ma voix,
et moi je leur donne la vie éternelle »

Moi, je suis le bon Pasteur. Et je connais mes brebis (c'est-à-dire je les aime), et mes brebis me connaissent. C'est comme s'il disait clairement : Ceux qui m'aiment m'obéissent, car celui qui n'aime pas la vérité, maintenant même ne la connaît pas du tout.

Puisque vous avez entendu, frères très chers, le péril qui nous menace, nous les pasteurs, évaluez, grâce aux paroles du Seigneur, le péril qui est le vôtre. Voyez si vous êtes ses brebis, voyez si vous le connaissez, voyez si vous percevez la lumière de la vérité. Je parle de percevoir, non par la foi, mais par l'amour. Je parle de percevoir, non par la croyance, mais par l'action. Car saint Jean, qui parle dans notre évangile, atteste cela lorsqu'il dit ailleurs : Celui qui prétend connaître Dieu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur.

Le Bon Pasteur



7 MAI 2017 -  4ème Dimanche de Pâques — Année A

Première lecture« Dieu l’a fait Seigneur et Christ »Ac 2, 14a.36-41
PsaumeLe Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
ou :Alléluia !Ps 22 (23), 1-2ab, 2...
Deuxième lecture« Vous êtes retournés vers le berger de vos âmes »1 P 2, 20b-25
Évangile« Je suis la porte des brebis »Jn 10, 1-10

Frères et Sœurs,

Le Seigneur au début de notre Evangile a commencé par mettre en garde contre ceux qui entrent dans l’enclos des brebis en l’escaladant, sans passer par le portier. L’allusion à ceux qui ont la charge de veiller sur le troupeau et l’Eglise en attendant le « maître », le « vrai berger » paraît suffisamment claire. Il va entrer définitivement à la fin des temps, mais il entre déjà maintenant. A Jérusalem il existait une porte aujourd’hui appelée porte saint Etienne, qui s’appellait porte des brebis. C’est par elle qu’elles entraient dans la cité. Jésus est berger, porte et agneau de Dieu pour le sacrifice.
« Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. »
Jésus aime prendre l’image du Bon Pasteur qui veille sur son troupeau, le nourrit et le défend. Les brebis en l’entendant écoutent sa voix et se réjouissent.  
Qui ne le ferait en entendant une voix connue, celle du protecteur, celle de celui qui apporte la nourriture, le pain de la volonté du Père.
A la maison, si vous avez ou avez eu des animaux familiers, vous aurez remarqué que l’animal est sensible à votre voix. Certains murmurent à l’oreille des chevaux. Je n’en ai pas fait l’expérience sur les brebis et le bétail et n’ai pas eu le temps dans ma modeste expérience auprès d’un éleveur de le remarquer spécialement. Mais l’Evangile part certainement d’un vécu.
Il mentionne un enclos où sont enfermées les brebis. Le mot grec employé pour enclos ou cours, a passé dans le latin et il a été adopté dans les lieux d’enseignement fréquentés par nos étudiants. On parle d’Aula autant à Delémont qu’à Fribourg. C’est une salle, fréquemment grande où l’on se retrouve pour une activité ou recevoir un enseignement, entendre une conférence. On y reçoit une nourriture pour l’esprit, par la parole. La parole devient nourriture. Si la voix du berger rassure,  sa parole  devient quant à elle, nourriture. Il appelle les brebis et les nourrit par sa parole, parole de Dieu.  Elle fait grandir et fortifie, elle unit à Dieu. Elle ne peut rester un enseignement théorique, pour qu'elle produise du fruit, elle doit être mise en pratique, il est donc nécessaire de suivre le Christ à l'extérieur, sur les pâturages.
L’ennemi, celui qui donne un enseignement inapproprié, cherche à s’introduire dans la bergerie, dans l’enclos, en passant par un autre endroit… Les exemples ne manquent pas dans la nature avec nos renards.
Lorsque nous sommes bien protégés et à l’abri, nous sommes prêts à tout regarder : que ce soit une famille de lion derrière la vitrine du jardin zoologique  et autres animaux à risques. Il est même possible me semble-t-il, de dormir au milieu d’une famille de loups, mais avec une bonne protection. Qu’adviendrait-il s’il pouvait s’introduire dans notre enclos ?
Nous pourrions nous demander dans un premier temps, si nous sommes conscients de l’abri qu’est pour nous l’Eglise. Est-ce que nous la tenons encore pour notre enclos, le lieu où nous sommes à l’abri et où nous recevons notre nourriture du Seigneur ?
Jésus vient nous y parler au cœur, nous appeler par notre nom et nous soigner.  Son enclos ne contient pas que des brebis en bonne santé, elles sont presque toutes blessées, nous sommes tous blessés. Le pape François aime à dire que l’Église est un hôpital de campagne. Nous y sommes accueillis, nous nous y sommes réfugiés pour y être soignés et guéris.
«  Il faut dit-il, soigner les blessures, tant de blessures ! Tant de blessures ! Il y a tant de personnes blessées par les problèmes matériels, par les scandales, même dans l’Église… Des personnes blessées par les illusions du monde… Nous, les prêtres, nous devons être là, auprès de ces personnes. La miséricorde signifie avant tout soigner les blessures. Il y a la blessure, soigne la blessure, et après on verra les analyses. » disait-il aux prêtres de Rome.
Pour soigner les blessures, il faut donc des prêtres et des ministres de la parole. L’Esprit-Saint en appelle sans se lasser. Il ne s’adresse pas  à des gens déjà parfaits : Pierre qui va tomber… le Seigneur a  même appelé des sicaires, on dirait aujourd’hui des terroristes, des gens qui étaient adeptes de la violence, et aussi un financier, etc... On aimerait éviter de connaître les détails, mais Paul lui-même décrit par le menu les horreurs dont il s’est rendu coupable envers les disciples du Christ. Augustin n’a pas été reluisant non plus… Le Pape aujourd’hui aime aussi raconter l’histoire de sa vocation qui a commencé pour ainsi dire dans une confession où il avait, le pauvre vraiment un fardeau à déposer.
Laissons-nous toucher par la grâce et par l’Esprit-Saint pour devenir des soignants de l’hôpital du Christ.
Dans son message pour la journée mondiale des vocations, le Saint-Père disait notamment : Même si nous expérimentons en nous beaucoup de fragilité et que nous pouvons parfois nous sentir découragés, nous devons élever la tête vers Dieu, sans nous laisser écraser par le sentiment d’inadéquation ou sans céder au pessimisme, qui fait de nous des spectateurs passifs d’une vie fatiguée et routinière. Il n’y a pas de place pour la crainte : c’est Dieu lui-même qui vient purifier nos ‘‘lèvres impures’’, en nous rendant aptes pour la mission : « Ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : ‘‘Qui enverrai-je ? qui sera notre messager ?’’ Et j’ai répondu : ‘‘Me voici : envoie-moi !’’ » (Is 6, 6-8). »

Le pape François se rend à Fatima à l’occasion du centenaire des apparitions pour la canonisation de Jacinthe et de François. Terminons par cette prière : « Petits bergers, vous qui avez vu la si belle Dame, plus brillante que le soleil, et qui avez aussitôt accepté de vous offrir totalement à Dieu, apprenez-nous à nous offrir généreusement à notre tour. Encouragez-nous en nous rappelant qu’à tous les instants de notre vie, même les plus éprouvants, la grâce de Dieu est notre réconfort. Et faites-nous découvrir en Notre-Dame celle qui est la Toute Belle, la Toute Sainte, la Toute Immaculée. » Amen.

samedi 6 mai 2017

Une neuvaine pour le centenaire des apparitions de Notre Dame de Fatima

Dans la perspective du centenaire des apparitions mariales à Fatima, le 13 mai prochain, et de la canonisation de François et Jacinthe Marto, voici une neuvaine inspirée de cette apparition.

Le principe de la neuvaine est simple : il s’agit de réciter la courte prière suivie d’un « Notre Père », d’un « Je vous salue Marie » et d’un « Gloria ». On peut terminer sa prière par l’acte de consécration à la vierge de Fatima du pape François reproduit à la fin de cet article.
1er jour : François et Jacinthe, vous qui avez tant prié les anges et qui avez eu la joie de recevoir la visite de l’ange de la paix, obtenez-nous de les prier comme vous l’avez fait. Montrez-nous comment vivre en leur compagnie. Aidez-nous à voir en eux des adorateurs du Très Haut et des serviteurs de Notre Dame, des protecteurs fidèles et des messagers de paix.
2e jour : Petits bergers, vous qui avez vu la si belle Dame, plus brillante que le soleil, et qui avez aussitôt accepté de vous offrir totalement à Dieu, apprenez-nous à nous offrir généreusement à notre tour. Encouragez-nous en nous rappelant qu’à tous les instants de notre vie, même les plus éprouvants, la grâce de Dieu est notre réconfort. Et faites-nous découvrir en Notre-Dame celle qui est la Toute Belle, la Toute Sainte, la Toute Immaculée.
3e jour : François et Jacinthe, vous à qui Notre-Dame a promis de vous emmener avec elle dans le Ciel et à qui elle a montré son Coeur entouré d’épines, rendez-nous sensibles aux douleurs que lui causent les blasphèmes et les ingratitudes des hommes. Donnez-nous de la réconforter par nos prières et nos sacrifices. Et augmentez en nous le désir du Ciel, là où nous pourrons encore mieux la consoler ensemble par notre amour.
4e jour : Chers pastoureaux qui avez été horrifiés par la vision de l’enfer et tellement marqués par les souffrances des âmes damnées, apprenez-nous à mettre en œuvre les deux grands moyens que Notre Dame vous a indiqués pour sauver les âmes : la consécration à son Coeur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Priez avec nous pour la paix du monde, pour le Saint-Père et pour l’Église. Avec nous, demandez à Dieu de nous préserver de l’enfer et d’attirer toutes les âmes au Ciel.
5e jour : François et Jacinthe, vous à qui Notre Dame a demandé de prier et de faire des sacrifices pour les pécheurs qui sont abandonnés à leur solitude parce qu’il n’y a personne qui se sacrifie et prie pour eux, faites que nous ressentions le même attrait que vous pour toutes ces âmes en détresse. Aidez-nous à intercéder pour la consécration de la Russie d’où découlera la conversion du monde. Donnez-nous votre confiance inébranlable en la bonté de Notre Dame qui déborde d’amour pour tous ses enfants et en la miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés.
6e jour : Petits bergers qui avez vu Notre Dame dans son éblouissante et incomparable beauté et qui savez que nous ne l’avons pas vue nous-mêmes, montrez-nous comment nous pouvons la contempler dès maintenant avec les yeux de notre cœur. Faites-nous comprendre le merveilleux message qu’elle vous a confié. Aidez-nous à le vivre pleinement et à le faire connaître partout autour de nous et à travers le monde.
7e jour : François et Jacinthe, vous à qui Notre Dame a dit qu’elle voulait une chapelle et à qui elle a révélé qu’elle était « Notre Dame du Rosaire », enseignez-nous à réciter le chapelet en méditant les mystères de la vie de son Fils Jésus. Enflammez-nous de votre amour pour qu’avec vous nous puissions aimer Notre Dame du Rosaire et adorer Dieu caché mais réellement présent dans nos chapelles et nos églises.
8e jour : Petits enfants si chers à Notre Dame, qui avez connu de grandes souffrances pendant votre maladie et qui les avez sereinement acceptées en les intégrant dans l’offrande définitive de votre vie, apprenez-nous à offrir nos propres épreuves. Montrez-nous que la souffrance nous configure au Christ, lui qui a voulu racheter le monde par la croix. Et faites-nous découvrir que la souffrance n’est jamais vaine, qu’elle est au contraire source de purification pour nous-mêmes, de salut pour les autres et d’amour pour Dieu.
9e jour : François et Jacinthe, vous que la mort n’a pas effrayés, vous que Notre Dame est venue chercher pour vous emmener dans le Ciel, apprenez-nous à ne pas regarder la mort comme un échec ou un non-sens, mais comme l’unique chemin pour passer de ce monde à Dieu, pour entrer dans la lumière éternelle où nous retrouverons ceux que nous avons aimés. Et donnez-nous l’assurance que ce passage n’a rien de redoutable, puisque nous ne le faisons pas seuls, mais avec vous et avec Notre Dame.

Acte de consécration à Marie

Bienheureuse Vierge de Fatima, avec une gratitude renouvelée pour ta présence maternelle nous unissons notre voix à celle de toutes les générations qui te disent bienheureuse.
Nous célébrons en toi les grandes œuvres de Dieu, qui jamais ne se lasse de se pencher avec miséricorde sur l’humanité, affligée par le mal et blessée par le péché, pour la guérir et pour la sauver.
Accueille avec ta bienveillance de mère l’acte de consécration que nous accomplissons aujourd’hui avec confiance, devant ton image qui nous est si chère.
Nous sommes assurés que chacun de nous est précieux à tes yeux et que rien ne t’est étranger de tout ce qui habite dans nos cœurs. Nous nous laissons embrasser par ton très doux regard et recevons la caresse réconfortante de ton sourire.
Protège notre vie entre tes bras : bénis et renforce tout désir de bien ; ravive et nourris la foi ; soutiens et illumine l’espérance ; suscite et anime la charité ; guide-nous tous sur le chemin de la sainteté.
Enseigne-nous ton amour de prédilection pour les petits et les pauvres, pour les exclus et les personnes qui souffrent, pour les pécheurs et les égarés du cœur : rassemble tous les hommes sous ta protection et confie les tous à ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus.
Amen.