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jeudi 30 juin 2016

La miséricorde ou la défaite de l'enfer.


Quelques pages d'un petit livre vous prennent plus de temps qu'un ouvrage de 800 pages. Si Bernard de Mandeville et sa petite Fable des Abeilles peuvent toutefois avoir des difficultés de voisinage avec Zola et son Assomoir, comment ne pas apprécier la parte que nous ouvre l'opuscule de Bertrand Vervely La miséricorde ou la défaite de l'enfer, éd. Médiaspaul 2016. Il mérite mieux qu'un regard transversal et je me souhaite encore bien du courage et du temps pour approfondir. Il fait du bien. La recréation du monde par la miséricorde est encore plus belle que la création. N'est-ce pas parce que Dieu par elle se révèle? Jésus, miséricorde du Père. Sans Dieu pas de miséricorde et un monde incompréhensible! Mais mon Dieu, est-il possible d'avancer sans la grâce, dans l'acceptation de cette lumineuse obscurité. Que de pain dur et de misère... miséricorde.

Extrait de la conclusion :

"Au XVIIIe siècle, quand l’Europe s’ouvre à la modernité, celle-ci veut lutter contre la misère et pense pouvoir le faire par l’économie et non par la morale. Libérons l’égoïsme et la cupidité, explique Mandeville dans sa Fable des abeilles et ceux-ci nous libérerons de la misère bien plus sûrement que la morale et la religion. Au XIXe siècle, Zola dans L’assommoir dresse le bilan implacable de cette nouvelle morale. Si la cupidité humaine que l’on libère fabrique effectivement de la richesse, elle fabrique également une misère noire, scandaleuse et honteuse."


Des Rougon-Macquart, fait partie L'assommoir de Zola. Il fait frémir, jusqu'à la mort de Gervaise. Son corps est découvert sous un escalier, à cause de l'odeur qu'il dégageait... les bienfaits de la cupidité humaine.

La préparation du mariage mérite une citation, nous souvenant de Familiaris Consortio et d'Amoris Laetitia. Coupeau aurait-il été d'accord avec notre Pape de 2016 sur le point d'un mariage sans messe?

"Cependant, Coupeau n’avait pas le sou... Quand il eut mis de côté les dix francs du pique-nique, son écot et celui de Gervaise, les enfants devant passer par-dessus le marché, il lui resta tout juste six francs, le prix d’une messe à l’autel des 107 pauvres. Certes, il n’aimait pas les corbeaux, ça lui crevait le cœur de porter ses six francs à ces galfatres-là, qui n’en avaient pas besoin pour se tenir le gosier frais. Mais un mariage sans messe, on avait beau dire, ce n’était pas un mariage. Il alla lui-même à l’église marchander ; et, pendant une heure, il s’attrapa avec un vieux petit prêtre, en soutane sale, voleur comme une fruitière. Il avait envie de lui ficher des calottes. Puis, par blague, il lui demanda s’il ne trouverait pas, dans sa boutique, une messe d’occasion, point trop détériorée, et dont un couple bon enfant ferait encore son beurre. Le vieux petit prêtre, tout en grognant que Dieu n’aurait aucun plaisir à bénir son union, finit par lui laisser sa messe à cinq francs. C’était toujours vingt sous d’économie. Il lui restait vingt sous."

La messe : 

dimanche 26 juin 2016

Les fils du tonnerre


26 juin 2016
13ème dimanche du Temps Ordinaire

Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Élisée se leva et partit à la suite d’Élie » (1 R 19, 16b.19-21)
2ème lecture : « Vous avez été appelés à la liberté » (Ga 5, 1.13-18)
Evangile : « Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » « Je te suivrai partout où tu iras » (Lc 9, 51-62)

Homélie au sanctuaire

Jésus monte aujourd’hui vers Jérusalem. Saint Luc  fait preuve d’originalité en ne suivant pas le même plan que Matthieu et Marc.
Nous remarquons tout de suite le lien avec la première lecture. Elle nous parle du départ du prophète Elie. Nous nous rappelons que selon la tradition et l’écriture il fut enlevé au ciel dans son char de feu. Sachant ce qui allait se passer pour lui, il invite Élisée à le suivre. Lorsque saint Luc nous parle de l’enlèvement de Jésus au ciel, cet événement présuppose l’élèvement  sur la croix et sa résurrection, avant son Ascension. Comme Élie a préparé Élisée, Jésus veut préparer ses disciples.

Il envoie Jacques et Jean devant lui pour trouver un lieu d’accueil dans un village de Samaritains. Les voilà confrontés à un refus. Pourquoi ? Il se rend à Jérusalem. Or, nous l’avons entendu, les samaritains et les juifs ne s’entendent pas. Lorsque le fils de Dieu s’est incarné il a pourtant choisi un peuple particulier, ce peuple-là et un lieu déterminé, pour des raisons bien mystérieuses.
Il a revêtu une identité, laquelle suppose qu’il ne peut être accueilli sans elle et sans écarter bien des préjugés. Cette problématique liée à l’incarnation, n’est-ce pas valable aussi aujourd’hui lorsque nous avons à accueillir l’Evangile de la part d’une personne qui nous est envoyée? Les disciples de leur côté doivent se préparer à rencontrer des difficultés. Nous voyons leurs réactions après ce fameux rejet : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » En cette période d’orages nous comprenons bien ce que cela signifie. Je garde pour ma part encore le souvenir de l’éclair impressionnant qui avait frappé Saint Pierre, le soir où Benoît XVI avait renoncé à son pontificat. Mon confrère de son côté avait eu une fameuse frayeur lorsqu’il y a bien des années, la foudre s’était abattue dans le jardin à côté de la chapelle. Certaines choses ne s’oublient pas.
Jacques et Jean reçurent le surnom de « Boanergès », autrement dit, « Les fils du tonnerre ». Nous sommes certains qu’ils le durent à cet épisode, même si Jean Chrysostome estime qu’il leur avait été donné en raison de la puissance de leurs voix dans la prédication de l'Evangile (Homélie sur les changements de noms IV).  Et cela, même si avec saint Jean, fils du tonnerre, nous sommes frappés de l'excès de bonté que Dieu a déployé envers les hommes, en disant avec lui : « C'est ainsi que Dieu a aimé le monde ». (Jean, III, 16.) (Hom. XXVII). Nous conviendrons que Dieu n’entre pas de force dans les cœurs. On ne force pas à aimer, ni à croire. Les Apôtres durent apprendre à  annoncer différemment l’Evangile. C’est  un feu qui doit descendre du ciel mais bien différent que celui qu’envoya Elie sur l’autel, nous enseignait le Cardinal Ratzinger… Le feu avec lequel le Seigneur voulait enflammer le monde, c'est l'Esprit Saint. Le feu, c'est celui qui provient de sa Croix, qui ouvre le coeur des hommes et leur donne une espérance nouvelle, un chemin nouveau, une vie nouvelle. *
Pour les appels qui viennent ensuite, on croirait à une invitation à entrer dans un noviciat de religieux. 
Ce sont des exigences que pose Jésus, mais nous ne lisons aucune réponse. C’est assez curieux, en effet et nous invite à réfléchir sur la manière dont nous sommes prêts à le suivre. Au prix de quelles transactions ? Saint Paul nous  donne pourtant des éléments de réponse, ou au moins des explications sur ce que veut Jésus : « Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. » … « marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, » … « si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi. »
L’Esprit qui réconcilie avec Dieu, l’Esprit de miséricorde nous invite à nous mettre à la suite du Christ, à la suite de Jésus et pas seulement de la fine pointe de nos bonnes intentions. Merveilleux psaume 15 qui nous apprend ce qui se passe dans un cœur qui aime Dieu. Il promet la résurrection : Mon cœur exulte, mon âme est en fête… tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie… Et au final la vision de Dieu… devant ta face, débordement de joie, à ta droite éternité de délices ! 
Celui qui annonce l’Evangile a autant besoin de Miséricorde que celui est appelé à la recevoir. C’est l’Esprit qui agit.
Notre Pape François s’étant rendu en Arménie, nous terminons avec lui avec trois notes d’Orient, d’Esprit-Saint et de miséricordes. Il citait hier Grégoire de Narek un docteur arménien de l’Eglise (Homélie).
C’est un maître de vie, parce qu’il nous enseigne qu’il est avant tout important de reconnaître que nous avons besoin de miséricorde et puis, face aux misères et aux blessures que nous percevons, de ne pas nous replier sur nous-mêmes, mais de nous ouvrir avec sincérité et confiance au Seigneur « Dieu miséricordieux et proche » (ibid., 17, 2), « ami des hommes, […] feu qui dévore[…] les broussailles des péchés » (ibid., 16, 2).

Avec ses paroles, je voudrais enfin invoquer la miséricorde divine et le don de ne jamais nous lasser d’aimer et de nous laisser aimer : Esprit Saint, « puissant protecteur, intercesseur et pacificateur, nous t’adressons nos suppliques […]. Accorde-nous la grâce de nous exhorter à la charité et aux œuvres bonnes […]. Esprit de douceur, de compassion, d’amour pour l’homme et de miséricorde, […] Toi qui n’es que miséricorde […] prends-nous en pitié, Seigneur notre Dieu, selon ta grande miséricorde » (Hymne de Pentecôte).
Avec lui encore nous nous adressons à Notre-Dame en conclusion : « Nous nous tournons vers Toi, sainte Mère de Dieu, Toi qui as été fortifiée et protégée par le Père très-haut, préparée et consacrée par l'Esprit qui s'est reposé sur Toi, embellie par le Fils qui habita en Toi : accueille notre prière et présente-la à Dieu. »

* (Joseph, cardinal RATZINGER SERVITEURS DE VOTRE JOIE Méditations sur la spiritualité sacerdotale P. 29) 

Le menu du prince-évêque


Un ami m'a transmis le menu qui  avait été servi à La Neuveville pour accueillir le nouveau prince-évêque Frédéric de Wangen en 1776.

Lorsque le pape nous souhaite bon appétit à midi, ce n'est pas pour nous encourager d'arriver au bout d'un pareil festin Gargantuesque, mais de qualité.

Voici donc :

Si précédemment on a relevé quelques menus des repas du magistrat qui prouvent le bon appétit des convives et la variété des mets, principalement des viandes qu’on leur servait, tout ce qu’on pourrait dire de ce diner du 25 septembre 1776, n’en donnerait pas une idée exacte, si l’on ne transcrit pas dans tous ses détails le menu imposé par le contrat, qui prouve que les Suisses de cette époque étaient déjà de bons et fins cuisiniers.

samedi 25 juin 2016

Le sacrifice de la messe

Le sacrifice de la messe...
C'est à peu près le titre qu'on donne à l'accord conclu entre RTS - Médias-pro - Cath-Info .
Je n'avais pas signé pour en arriver là. Pour info, il nous reste à nous rabattre sur KTO et France 2. Dommage,
Extrait
En télévision, les magazines Dieu sait quoi et Faut pas croire vont fusionner pour être diffusés chaque samedi à 13h25 sur RTS Un. Par contre, le nombre d’offices religieux télévisés va diminuer d’une trentaine de messes et cultes par année à une vingtaine, dont deux seulement de Suisse Romande au lieu de douze actuellement. Des streamings de cultes et messes radio seront agendés à titre expérimental.

Article de cath.ch

Grégoire de Narek


Le pape François s'étant rendu en Arménie, il est opportun de nous arrêter à une figure arménienne connue et docteur de l'Eglise (le 36e), Grégoire de Narek. Ce titre lui a été reconnu par le pape François.
anciens articles : 1 - 2 - 3

Parmi les chantres de la Vierge, Grégoire de Narek  s’est dis­tingué entre tous. Le « Panégyrique » qu’il consacre à la Vierge est un grand poème qu’on a pu comparer à l’Hymne Acathiste :

« La doctrine de l’Incarnation y est approfondie sous ses divers aspects et cela n’est que le fondement, l’occasion pour exalter et chanter l’exceptionnelle dignité et la magnifique beauté de la Vierge Marie, Mère de ce Verbe Incarné ».

Voici un fragment où le souffle d’un puissant lyrisme anime les thèmes les plus chers aux Pères Grecs :

Or, Toi seule, Mère bénie, Sainte Théotokos, Tu fus apte à recevoir et à distribuer tant et de si grands bienfaits et, par ta chaste virginité, Tu fus l'encensoir de l'Etre suprême. Car, comme une mixture d'oliban, de myrrhe, d'acacia et de fins parfums, attisée au feu de la pureté, Tu offris à l'odorat divin et à l'agrément du Père la fumée toute odoriférante de la sainteté, Toi qui es, ô Sainte Mère de Dieu, pure dans ta vie, pleine de bonté, établie dans la mansuétude, parfaite en vertu et ruisselante de douceur.

Réjouis-toi, ô Marie, d'un élan total, heureuse entre les femmes, Toi qui, de ton sein virginal et inviolé, as engendré le Verbe, racine de bénédiction contre les maux de la malédiction, fils de joie du Père Adam : C'est pourquoi, nous, bénis en ton Fils Sauveur du monde, nous Te rendons grâce et nous Te proclamons bienheureuse, ô Sainte Théotokos.

Toi, en ce bas monde, Tu as allaité et nourri de ton lait maternel le Fils véritable du Père de lumière ; Toi, Tu as enveloppé et gardé avec soin comme sous des ailes Celui qui contient tout. Le cours de ta vie présente, Tu l'as dirigé suivant la voie de la vie lumineuse (de l'au-delà) ; et, à la ressemblance d'un oiseau dans les airs, Tu t'envolas de cette vie passagère ; et, au milieu des chœurs des anges, Tu te mani­festas comme tenant la Divinité. Sur un nuage de lumière et honorée  par eux, Tu fis ton ascension, et créature faite de terre, Tu reposas au milieu des chœurs des chérubins; par toutes les ravissantes beautés du Paradis, Tu fus reconnue Etoile du matin, et sous une nature humaine palpable, Tu fus cachée dans le mystère de la grâce ineffable.

« Le Panégyriste continue ses élévations en approfondissant, toujours du même accent poétique, le mystère inénarrable et ini­maginable de l’Incarnation, et partant de la Rédemption, dans lequel le Fils et la Mère sont associés si intimement et si gracieu­sement 91. »

vendredi 24 juin 2016

Le Pape en Arménie

Dans l'avion avec Arnaud Bédat.
En perspective, moments poignants et rappel du génocide.

Nativité de Saint Jean-Baptiste

BENOÎT XVI - ANGÉLUS

Place Saint-Pierre - Dimanche 24 juin 2012

Chers frères et sœurs !

Aujourd’hui, 24 juin, nous célébrons la solennité de la naissance de saint Jean-Baptiste. À part la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont la liturgie célèbre la naissance, et elle le fait parce que celle-ci est étroitement liée au mystère de l’incarnation du Fils de Dieu. Dès le sein maternel, en effet, Jean est le précurseur de Jésus : sa conception prodigieuse est annoncée par l’ange à Marie, comme le signe que « rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37), six mois avant le grand prodige qui nous donne le salut, l’union de Dieu avec l’homme par l’action du Saint- Esprit. Les quatre Évangiles donnent une grande importance à la figure de Jean-Baptiste en tant que prophète qui conclut l’Ancien Testament, et inaugure le Nouveau, indiquant en Jésus de Nazareth le Messie, le Consacré du Seigneur. En effet, Jésus lui-même parlera de Jean en ces termes : « Il est celui dont il est écrit : Voici que moi j'envoie mon messager en avant de toi pour préparer ta route devant toi. En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que Jean-Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui » (Mt 11, 10-11).

Le père de Jean, Zacharie, mari d’Elisabeth, parente de Marie, était un prêtre du culte de l’Ancien Testament. Il n’a pas cru tout de suite à l’annonce d’une paternité qu’il n’espérait plus désormais, et c’est pour cette raison qu’il demeura muet jusqu’au jour de la circoncision de l’enfant auquel, avec sa femme, ils donnèrent le nom indiqué par Dieu, c’est-à-dire « Jean », ce qui signifie : « Le Seigneur fait grâce». Animé par l’Esprit Saint, Zacharie parla ainsi de la mission de son fils : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut par la rémission de ses péchés » (Lc 1, 76-77). Tout ceci se manifesta trente ans après, quand Jean se mit à baptiser dans le fleuve du Jourdain, en appelant les gens à se préparer, par ce geste de pénitence, à la venue imminente du Messie que Dieu lui avait révélée durant son séjour dans le désert de Judée. C’est pourquoi on l’appela « Baptiste », c’est-à-dire le « Baptiseur » (cf. Mt 3,1-6).

Lorsqu’un jour, de Nazareth, Jésus lui-même vint se faire baptiser, Jean tout d’abord refusa, puis il consentit, et il vit l’Esprit Saint se poser sur Jésus et il entendit la voix du Père céleste qui le proclamait son Fils (cf. Mt 3, 13- 17). Mais sa mission n’était pas encore achevée : peu après, il lui fut demandé de précéder Jésus aussi dans une mort violente. Jean fut décapité dans la prison du roi Hérode, et il rendit ainsi pleinement témoignage à l’Agneau de Dieu qu’il avait été le premier à connaître et à désigner publiquement.


Chers amis, la Vierge Marie a aidé sa parente âgée, Élisabeth, à porter à son terme sa grossesse de Jean. Qu’elle nous aide tous à suivre Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, que Jean-Baptiste a annoncé avec une grande humilité et ardeur prophétique.

jeudi 23 juin 2016

Tous nos voeux


Evangile : La maison construite sur le roc et la maison construite sur le sable (Mt 7, 21-29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”
qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
    Ce jour-là, beaucoup me diront :
“Seigneur, Seigneur,
n’est-ce pas en ton nom que nous avons prophétisé,
en ton nom que nous avons expulsé les démons,
en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?”
     Alors je leur déclarerai :
“Je ne vous ai jamais connus.
Écartez-vous de moi, vous qui commettez le mal !”

     Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là
et les met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a construit sa maison sur le roc.
    La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
    Et celui qui entend de moi ces paroles
sans les mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a construit sa maison sur le sable.
    La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ;
la maison s’est écroulée,
et son écroulement a été complet. »

    Lorsque Jésus eut terminé ce discours,
les foules restèrent frappées de son enseignement,
    car il les enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme leurs scribes.


            – Acclamons la Parole de Dieu.


Que souhaiter à nos autorités élues? Sortir du relativisme.

Relativisme : « Le relativisme, prenant prétexte du respect des différences, homogénéise tout par la transgression et la démagogie ; il permet tout pour ne pas assumer la contrariété qu’exige le courage réfléchi de défendre valeurs et principes. Curieusement, le relativisme est absolutiste et totalitaire. Il n’autorise aucun discours différent de lui-même. Il ne diffère en rien de paroles comme :"Fermez-la !" ou : "Ce ne sont pas vos affaires !" Le pouvoir comme unique idéologie est un mensonge de plus. » ( Pape François 25 mai 2012)

Un Pasteur s'adresse au Prince-Évêque de Bâle

Après la fin de nos visites pastorales et en ce jour de fête nationale "républicaine" jurassienne, plongeons-nous dans des délices verbaux manifestant une entente possible et bien réelle...

Charles Victor Gibolet était fils de Baruc Gibolet pasteur à la
Neuveville ; né en 1741, il fut pasteur à Orvin de 1775 à 1784 et mourut à Bienne en 1824 ; il fut doyen de la Classe d’Erguel (source). 


Le temple de Vauffelin (Source)

Discours adressé au Prince Frédéric de Wangen par M. le Doyen Gibolet Pasteur des Eglises d'Orvin et de Wauffelin, à la tête du Clergé d'Erguel

RÉVÉRENDISSIME, ILLUSTRISSIME, TRES-GRACIEUX Prince et Souverain-Seigneur.

S'Il est vrai, comme tout le monde en convient, qu'un Prince tel que Votre Altesse est le plus riche présent du Ciel ; il n'est pas étonnant que chacun de nous s'empresse à lui rendre hommage et s'estime heureux de pouvoir admirer des yeux un Souverain qui fait les délices de ses Peuples et l’ornement de sa cour, dont la grandeur d'âme est peinte sur le visage et dont les manières sont pleines de grâce et de majesté.
Pourrions-nous donc jamais assez exalter la grâce que V. A. nous fait en daignant paraitre au sein de nos Eglises, et honorer ces lieux de son auguste présence qui y répand le bonheur et l'allégresse, dont l'appareil éclatant est celui de la bonté et de la clémence»
Que ces jours sont heureux pour nous ! Ils vont unir par les liens les plus sacrés, les fidèles sujets avec le Souverain le plus accompli : aussi les Etrangers admirant notre sort, veulent partager une partie de notre joie ; ils accourent pour entendre, ou pour envisager un Prince dont les louanges retentissent de toutes parts. Mais c'est à nous, Monseigneur, et à nos Eglises que V. A. vient apporter le vrai bonheur, le parfait contentement. Celles-ci ont les yeux attachés sur un Prince même de l’Eglise, qui vient se déclarer leur protecteur; chacun de leurs membres s'écrie avec un chant de triomphe, voici notre Soutien, notre Refuge, notre Sûreté et notre Défenseur ; le seul moyen de lui plaire, c'est d'être innocent et juste. Leurs Pasteurs se sentent animés d'un nouveau courage dans leurs pénibles fonctions, en approchant avec confiance d'un Souverain qui les a assurés de son puissant secours et d'une protection particulière, dont il leur a déjà donné tant de marques; d'un Souverain qui ne veut employer son autorité que pour faire craindre et servir cette Majesté Divine qui la lui a confiée, et pour faire respecter la religion et la vertu. Aujourd'hui en un mot, nous disons tous avec transport, c'est notre Père commun qui vient à nous; mais un père tendre, juste, équitable, et gracieux au-delà de toute expression ; c'est l’image de notre Père céleste, l’oint de l’Eternel, qui de notre bonheur fait le sien propre. Courons tous lui offrir des coeurs sur lesquels il règne déjà ; allons lui présenter l’hommage de nos personnes et de tout ce que nous avons ; jurons-lui avec joie, un amour, une fidélité et une vénération à toute épreuve ; protestons à la face du Ciel et de la terre, que, tout le sang qui coule dans nos veines est prêt à couler pour lui. Joignons toutes nos prières au Tout-Puissant pour la constante prospérité de la Personne Sacrée de Fréderic, notre Prince bien-aimé, disons tous d'une voix, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

C'est ainsi très-gracieux Prince et Souverain Seigneur, que nous venons d'instruire vos Peuples, confiés à nos soins spirituels, et que nous pouvons dire, que nous parlions à chacun selon son coeur, que des larmes de joie généralement répandues, annonçaient le zèle envers V. A. Quel ne doit-il pas être actuellement qu'Elle daigne se montrer à eux ! C'est ainsi que nous nous empressons à leur donner l’exemple de l'hommage aussi sincère que solennel, auquel nous avons préparé leurs consciences dont nous serons toujours les premiers à accomplir le voeu sacré et à en rappeler le souvenir à nos Eglises, lesquelles nous recommandons avec le plus profond respect, aussi bien que nos personnes et notre ministère à la continuation de la gracieuse et Paternelle bienveillance de V. A., qui est toute notre ambition.

"Saint 23 Juin" ou Fête Nationale locale

Que le Seigneur en sa bonté et par ce jour qui devrait s'annoncer beau et ensoleillé en dépit du brouillard de 5h40, nous préserve du Brexit et nous permette de nous réjouir au souvenir des Etats de l'ancienne principauté lesquels auraient dû être indivisibles.
Apprécions cette visite de son Altesse dans ses Etats de l'actuel Jura Sud, à Bienne et  son plus beau lac. Fidèle fervent d'une démocratie exempte de relativisme, péché capital et impardonnable dont presque tous les partis sont aujourd'hui coupables, ce lointain portrait me laisse quelques regrets. Unité historique... Et une pensée pour notre cher abbé Edgar que le seul Seigneur a rappelé à lui cette année.

Empruntons au préalable une sympathique présentation à Mémoire d'ici

Une visite du prince-évêque en Erguël en1776



Succédant à l’évêque Simon-Nicolas de Montjoie, Frédéric de Wangen fut sacré à Bellelay le 3 avril 1776. Surnommé le «beau prince», il entreprit quelques mois plus tard de visiter ses états. Ce voyage fut triomphal. Le cortège fit grande impression sur les contemporains, avec ses nombreux gentilshommes et officiers richement vêtus, ses domestiques en livrée, ses treize carrosses et ses chariots chargés de vaisselle d’argent escortés par des archers à cheval.
C’est le maire de Courtelary, David-Louis Béguelin, qui fut chargé par les officiels de l’Erguël d’établir le récit de ce voyage pour en conserver le souvenir. Parti le 22 septembre 1776 de Porrentruy, le cortège passa notamment par Bellelay, Tavannes, Bienne, La Neuveville, puis à nouveau à Bienne d’où il se rendit en Erguël: le 26 septembre, le cortège arriva à Courtelary. Une fête fut donnée au château. Le lendemain, le prince-évêque reçut l’hommage de l’Erguël. L’évêque continua ensuite son voyage, qui se termina le 4 octobre à Porrentruy.
Frédéric de Wangen de Géroldseck, prince-évêque de 1775 à 1782 (tiré de: Les princes-évêques de Bâle de 1575 à 1828, 1944)


À Courtelary


«Le prince-évêque fut accueilli à Courtelary par son bailli en Erguël, David Imer, accompagné par la classe et les maires, en présence d’une foule attirée par l’événement. Il logea, de même que son frère et les personnages les plus importants, au château. Une grande fête y fut donnée le soir, avec festin et feu d’artifice.
À l’entrée de la nuit, M. le grand Baillif Imer fit illuminer le château de sept cents lampions; [?] À sept heures, le Prince se rendit avec sa cour sous un pavillon dressé dans le jardin du château [?], où le pays d’Erguël avait fait dresser une table de quatre-vingts couverts. S.[on] A[ltesse] parut satisfaite du coup d’œil; le frontispice élevé d’environ trente pieds était illuminé de lampions et laissait apercevoir deux espèces d’obélisques, placés à côté des gradins qui conduisaient dans le pavillon [?]. Le souper fut servi avec goût et délicatesse; et les pièces du dessert, faites en pâte de sucre cristallisé parurent mériter l’attention du Prince. Elles formaient trois parterres séparés l’un de l’autre pour faire place à des groupes de cent trente sept plats de desserts [?]. L’illumination du pavillon fut augmentée pour éclairer un bal champêtre qui commença environ minuit. S.A. voulut l’honorer de sa présence et se plaça sous un dais qui lui avait été élevé pour ce moment [?]»

(Extrait d’Intervalles, no 49, pp. 24-25)


David Imer (1735-1798) passa sa jeunesse au château de Courtelary, son père David étant bailli d’Erguël. Il épousa une jeune fille du vallon, Marie-Isabelle Houriet, fille de Juste-Imier, notaire et lieutenant baillival. Membre du Petit Conseil de La Neuveville, il succéda à son père comme bailli à l’âge de 26 ans et fut nommé conseiller aulique du prince-évêque quelques années plus tard. La visite de Frédéric de Wangen représenta l’un des événements les plus importants de sa carrière baillivale.
Après avoir cédé sa charge de bailli à son frère Samuel (1783), David et sa femme continuèrent de vivre à Courtelary, avant d’en être chassés par les troubles qui éclatèrent en 1792 à la suite de l’invasion du nord de l’Evéché par les Français. Le couple vécut un temps à Tavannes, chez le pasteur Théophile-Rémy Frêne, qui était marié à une sœur de David, puis se retira à La Neuveville. David Imer mourut en 1798, âgé de 62 ans, sa femme en 1800 à 69 ans.
  

David Imer et son épouse Marie-Isabelle Houriet, huiles d’Emanuel Witz (tiré de: A. Imer, Chronique de la famille Imer de La Neuveville, 2003, p. 169)



Relation de la tournée de S.A. Frédéric, évêque de Bâle, prince du Saint-Empire, Etc. Etc. Etc.
Pour recevoir l’hommage de ses sujets dans une partie de ses Etats.

Imprimé à Neuchâtel, chez Samuel Fauche Imprimeur-Libraire du Roi.

1777


mercredi 22 juin 2016

Saint Thomas More


Pendant sa détention, il a médité sur la mort et a pu écrire, au moins pendant un temps, plusieurs ouvrages. Il a en particulier écrit La tristesse du Christ, une méditation sur la passion du Christ de la fin de la Cène à l’arrestation. Thomas More savait que Dieu avait fait l’expérience de la fragilité humaine et de la solitude face à la mort. Il a connu le combat de l’homme qui avance vers la mort, l’Agonie. Il a pu notamment échapper au martyre prétentieux. Longtemps en effet, il a craint de ne pas être assez fort et de ne pas mériter le martyre. Thomas More n’a pas recherché le martyre, conscient que chacun doit chercher à sauver sa vie tant que son salut n’est pas menacé. Philippe Godding rapporte, dans sa Petite vie de Thomas More, que le promoteur de la foi a tiré argument des réponses évasives du prisonnier pour lui dénier la qualité de martyr. Thomas More est resté pendant toute sa détention ce qu’il a toujours été : un bon père et un bon mari, un humaniste et un fervent chrétien. C’est sans doute son comportement pendant cette période qui peut nous apprendre le plus aujourd’hui. Thomas More a découvert dans sa geôle le tout au ciel, pendant divin du tout à l’égout (Chez Fabrice Hadjadj dans Réussir sa More mort)



Et pourtant, les questions fondamentales qui étaient en jeu dans le procès de Thomas More, continuent à se présenter, même si c’est de manière différente, à mesure qu’apparaissent de nouvelles conditions sociales. Chaque génération, en cherchant à faire progresser le bien commun, doit à nouveau se poser la question : quelles sont les exigences que des gouvernements peuvent raisonnablement imposer aux citoyens, et jusqu’où cela peut-il aller ? En faisant appel à quelle autorité les dilemmes moraux peuvent-ils être résolus ? et le bien commun promu ? Ces questions nous mènent directement aux fondements éthiques du discours civil. Si les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors la fragilité du processus ne devient que trop évidente – là est le véritable défi pour la démocratie.

mardi 21 juin 2016

La Règle d'Or


21 juin 2016 - Mardi, 12ème Semaine du Temps Ordinaire - S. Louis de Gonzague 

1ère lecture : « Je protégerai cette ville, je la sauverai à cause de moi-même et à cause de David » (2 R 19, 9b-11.14-21.31-35a.36)
Psaume : Ps 47 (48), 2-3ab, 3cd-4, 10.11cd
Evangile : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)

Nous sommes dans le Sermon sur la montagne et c’est à la règle d’or que nous nous arrêtons ce matin : Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi . Elle rappelée dans les grandes occasions. L’ancien pape Benoît l’avait fait dans sa visite à l’ONU en 2008, en mentionnant son universalité et sa centralité dans le respect des droits de l’homme et un ordre éthique (1).
Ecoutons-le encore :
La règle d'or existait déjà avant le Christ, nous disait encore l’ancien pape Benoît, mais sous une forme négative : « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas aux autres. » Jésus dépasse cela dans une formulation positive, qui est évidemment beaucoup plus exigeante. « Tout ce que tu veux qu'on te fasse, dit-il, fais-le aux autres. » C'est un appel à la fantaisie créatrice de l'amour. Et ainsi cette règle devient la loi de la liberté , selon le résumé que fait la lettre de Jacques du sermon sur la montagne et de l'enseignement de Jésus en général. En fin de compte s'ouvre là un espace infini où la créativité du bien peut s'épanouir.

Ce qui est magnifique, me semble-t-il, c'est qu'on peut se passer de savoir qui a fait quoi à qui, comment et où ; qu'on n'a plus besoin de se perdre dans des distinctions, mais qu'on voit très bien ce qui nous est demandé : ouvrir les yeux, ouvrir le coeur et trouver les possibilités créatrices du bien. Il ne s'agit plus de me demander ce que je me souhaiterais, mais ce que je voudrais donner à l'autre. Et ce réel don de soi, avec toute sa fantaisie créatrice, avec toutes les possibilités qui s'offrent, est ramassé dans une règle tout à fait pratique, pour éviter que cela ne reste un quelconque idéal rêvé. (2)
Dans quel but ? Laissons la conclusion à saint Jean Chrysostome dans sa première homélie un peu mise au goût du jour : Le prix qui nous est proposé ce n’est pas un rameau d’olivier ou une couronne de laurier, ou une médaille d’or, ou une victoire à l’euro, une rente, ou une statue de bronze… ; mais c’est la gloire de jouir dans le ciel d’une vie sans fin, de devenir enfant de Dieu, d’être associé aux choeurs des anges, auprès de Dieu, et de demeurer éternellement avec le Seigneur. (3)
Seigneur ouvre-nous, les yeux, ouvre-nous le cœur pour que tu puisses venir demeurer chez nous. Amen.

2 - Voici quel est notre Dieu - Croire et vivre aujourd'hui - Cardinal Joseph Ratzinger - Conversations avec Peter Seewald.

lundi 20 juin 2016

Le Calvaire du Vorbourg 1866


Derrière la chapelle, sur le promontoire, une croix en ciment portant la date de 1866 fête cette année son 150ème anniversaire. Quelle est son origine ?  M. Iso Baumer nous éclaire dans son ouvrage, Pèlerinages jurassiens, Le Vorbourg près de Delémont (Suisse), Ed. jurassiennes, Porrentruy, 1976.

Les quinze croix (du Rosaire qui montent depuis Delémont jusqu’à la chapelle du Vorbourg) se terminent en quelque sorte au Calvaire qui se trouve derrière la chapelle. Le crucifix actuel est très simple ; il a remplacé au XIXe siècle un autre crucifix qui se trouve au Musée historique de Berne.137a Le chemin fut de nouveau remis en bon état et agrandi en 1970-1971.

137 a Pour plus d’informations, je renvoie au chapitre 8.4. et à la note 26 du chap. 8.


Nous ne pouvons passer sous silence un récit paru en 1911 dans Guguss, journal humoristique paraissant tous les samedis,26 où l’on parle d’une statue du Christ (en effet, il s’agit d’un crucifix) conservée à la chapelle du Vorbourg où elle fut volée par le vice-président du Musée jurassien à Delémont et envoyée au Musée de Berlin pour la belle somme de 2900 Marks. A la douane de Bâle, la statue fut interceptée, envoyée pour contrôle au Musée historique de Berne et finalement reconnue pour être celle qui avait disparu de la chapelle. Le voleur en eut pour son compte : il reçut comme sobriquet de la part de la population le nom de « Jésus » !

26 n° 18, 17e année, hiver 1910-11, 32e volume, 11 février 1911 ; rédaction : Villa « Les Grottes », rue des 4 Saisons, Genève. Le Journal est illustré. — Sur ce crucifix, voir J. Baum, Inventar der kirchlichen Bildwerke des Bernischen Historischen Museums, Berne 1941, pp. 38-39 ; Arthur Weese, Ein Crucifixus im Berner Historischen Museum, dans : Blätter für bernische Geschichte, Kunst- und Altertumskunde 7 (1911), pp. 264-269. — Il s’agit du Christ du Calvaire, déposé pendant des dizaines d’années au galetas de la chapelle (d’après A. Daucourt) : Jahresbericht des Bern. Hist. Museums 1910, p. 24. — V. aussi chap. 1.5.

Impossible de passer sous silence le rapprochement de deux faits de cette même année 1866 :

(Iso Baumer) En 1866, le gouvernement exclut « de l’exercice des fonctions publi­ques scolaires les personnes appartenant à des ordres étrangers, dès le 1er mai 1867 et pour autant qu’elles n’auront pas renoncé à leur ordre ». Cette décision (étendue hypocritement à tout le canton de Berne) ne concernait pratiquement que le Jura, et en particulier les Ursulines de Porrentruy et de Saignelégier, et les Sœurs de la Charité de Besançon à Porrentruy et à Saint-Ursanne.

(Guy Bedouelle et François Walter - Histoire religieuse de la Suisse: la présence des catholiques)  1866 Les libertés d'établissement et de culte ainsi que l'égalité des droits déjà reconnus par la Constitution fédérale aux Suisses de religion chrétienne sont étendus à l'ensemble des citoyens (fin des discriminations touchant les citoyens juifs).

dimanche 19 juin 2016

Angélus


PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 19 Juin, 2016

Traduction de travail et privée

Chers frères et sœurs, bonjour!

Le passage de l'Evangile de ce dimanche (Lc 9,18 à 24) nous appelle encore une fois de plus à nous confronter, pour ainsi dire, «face à face» avec Jésus. Dans un des rares moments de tranquillité durant lequel il est seul avec ses disciples Il leur demande: «Les foules, qui disent-elles que je suis?» (v 18). Et ils répondirent : «Jean-Baptiste; d’autres disent Élie; d'autres l'un des anciens prophètes qui est ressuscité. »(v. 19). Les gens avaient de l’estime pour Jésus et le considéraient comme un grand prophète, mais ils n’étaient pas encore conscients de sa véritable identité à savoir qu'il était le Messie, le Fils de Dieu envoyé par le Père pour le salut de tous.

Miséricordieux comme le Père


19 juin 2016
12ème dimanche du Temps Ordinaire 
1ère lecture : « Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37) (Za 12, 10-11a ; 13, 1)
Psaume : Ps 62 (63), 2, 3-4, 5-6, 8-9
2ème lecture : « Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3, 26-29)
Evangile : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu. – Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Lc 9, 18-24)

samedi 18 juin 2016

Mater Misericordiae


Pour notre méditation de ce matin, l'homélie du Saint-Père pour l'ouverture de la Porte Sainte à Sainte-Marie-Majeure.

Homélie du pape François

Salve, Mater misericordiae!

C’est avec ce salut que nous voulons nous tourner vers la Vierge Marie dans la Basilique romaine qui lui est dédiée avec le titre de Mère de Dieu. C’est le début d’une hymne antique, que nous chanterons à la fin de cette Eucharistie, remontant à un auteur inconnu et arrivé jusqu’à nous comme une prière qui jaillit spontanément du cœur des croyants: “Salut, Mère de miséricorde, Mère de Dieu et Mère du pardon, Mère de l’espérance et Mère de la grâce, Mère remplie d’une sainte joie”. Dans ces quelques paroles se trouve la synthèse de la foi de générations de personnes qui, gardant leurs yeux fixés sur l’icône de la Vierge, lui demandent l’intercession et la consolation.

vendredi 17 juin 2016

Le 7ème ange de Bethléem



Le Pape a mentionné la découverte d'un 7ème ange en mosaïque dans la basilique de Bethléem en s'adressant à la Réunion des Œuvres d’aide aux Églises orientales.

On m’a rapporté que, précisément au cours des restaurations à Bethléem, sur un mur de la nef, un septième ange en mosaïque avait été mis en lumière, formant, avec les six autres, une sorte de procession vers le lieu qui commémore le mystère de la naissance du Verbe fait chair. Cela nous fait penser que le visage de nos communautés ecclésiales peut aussi être couvert d’ « incrustations » dues aux différents problèmes et aux péchés. Et pourtant, votre œuvre doit être toujours guidée par la certitude que sous les incrustations matérielles et morales, et même sous les larmes et le sang provoqués par la guerre, la violence et la persécution, sous cette strate qui semble impénétrable, se trouve un visage lumineux, comme celui de l’ange de la mosaïque. Et vous tous, avec vos projets et vos actions, vous coopérez à cette « restauration » pour que le visage de l’Église reflète visiblement la lumière du Christ, le Verbe incarné. Il est notre paix et il frappe à la porte de notre cœur au Moyen-Orient, comme en Inde ou en Ukraine, ce dernier pays auquel j’ai voulu que soit destinée une quête extraordinaire qui a eu lieu au mois d’avril dernier dans les Églises d’Europe.


Tous les détails ici : 

Chasse au trésor


Evangile : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6, 19-23)

    "Ne vous faites pas de trésors sur la terre,
là où les mites et les vers les dévorent,
où les voleurs percent les murs pour voler.
    Mais faites-vous des trésors dans le ciel,
là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent,
pas de voleurs qui percent les murs pour voler.
    Car là où est ton trésor,
là aussi sera ton cœur."


Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.

Des trésors nous en avons de toutes sortes, celui des pirates, celui de la couronne britannique ou de la banque nationale. On dit que les réserves d’or sont sous la place fédérale… mais ce doit être une plaisanterie. Les voleurs ont plusieurs modes opératoires. Certaines méthodes font la une de l’actualité de manière cyclique avec une expression en anglais, si possible.
Dans les films contemporains, un des thèmes récurrents dans cet univers est celui du plus subtil casse du siècle avec des escalades et contournements de technologies… On voit de tout, à croire qu’il est plus facile de gagner honnêtement sa vie. Le trésor impérissable, ce n’est pas notre porte-monnaie. Il suffit parfois que disparaisse un souvenir personnel, pour que nous sentions le prix qu’il avait pour nous. Dans un vieux film, un curieux personnage avait mis en œuvre les pires vilenies pour récupérer un œuf que l’on croyait être de Fabergé mais qui était en bois… Un souvenir de période pauvre.
Quel est le plus grand trésor du Vatican ? Les musées ? Le Pape ? L’Eucharistie ? Pauvre pape, hier il a failli avoir un accident avec le jeune tigre présenté par les artistes…
Dans une église, l’eucharistie est le plus grand trésor, et chaque personne ? Le Seigneur habite en nous.
On dit de certaines personnes qu’elles ont un « cœur d’or », ce qui signifie qu’elles sont bonnes et généreuses, l’inverse d’un trésor que l’on garde jalousement. Le voler serait en quelque sorte, le pervertir en l’attachant à ce qui n’est pas son plus grand bien, à savoir le Seigneur. Il nous a fait pour lui. Qui sont les voleurs d’aujourd’hui ? A des jeunes le pape posait la question. « Où est ton trésor? Où ton cœur repose-t-il? Sur quel trésor repose ton cœur? »
Nous pourrions nous poser la même question que celle qu’il posait à ces jeunes : Où est ton trésor?  A nous d’y répondre dans le fond de notre cœur. Mais pour cela, il nous faut y faire de la place avec un peu de silence.

jeudi 16 juin 2016

Notre Père, prière de l'unité.

Evangile : « Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15)

Acclamation :
Alléluia. Alléluia. 
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Lorsque vous priez,
ne rabâchez pas comme les païens :
ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
    Ne les imitez donc pas,
car votre Père sait de quoi vous avez besoin,
avant même que vous l’ayez demandé.
    Vous donc, priez ainsi :

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
    que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
    Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
    Remets-nous nos dettes,
comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes
à nos débiteurs.
    Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.

    Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,
votre Père céleste vous pardonnera aussi.
    Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.


Le Patriarche Batholomée

Les orthodoxes sont entre 210 et 250 millions dans le monde, les chiffres varient beaucoup et paraissent difficiles à vérifier. L’orthodoxie russe aurait 120 millions de fidèles, ce qui peut être mis en doute en raison d’une pratique régulière très modérée.
En Suisse, les orthodoxes approchent des 200.000 en 2016, ce qui en fait la 3ème Église du pays. Ceux qui ont la nationalité suisse doivent être au nombre de 30.000 environ. La part la plus importante est constituée de Serbes. Il faut tenir compte des réfugiés Erythréens et Éthiopiens ainsi que de ceux qui arrivent du Proche-Orient, et qui paraissent pour l’heure avoir une pratique régulière.
En Suisse nous avons l’Assemblée des évêques orthodoxes en Suisse (AEOS). Mgr Jérémie, est l’archevêque de Suisse dans le Patriarcat de Constantinople. Le siège du diocèse de Genève et de l’Europe Occidentale (Eglise russe hors frontières rattachée au Patriarcat de Moscou) se trouve en la bonne ville de Genève. C’est un foisonnement dont la préparation du Concile panorthodoxe a eu le mérite de favoriser une rencontre des évêques dans l’AEOS.

Le Concile panorthodoxe a été préparé à Chambésy, à Genève. Le communiqué finale est accessible ici : http://www.centreorthodoxe.org/saint-et-grand-concile/synaxe-des-primats-orthodoxes-2016/decisions

L’Orthodoxie a bien des difficultés à résoudre pour parvenir à se réunir en Concile, parce que toutes les Églises doivent être d’accord entre elles. L’application du concept de territorialité pose des « difficultés relationnelles » entre Antioche et Jérusalem. Un autre problème majeur réside dans le conflit Ukrainien. La création d’un patriarcat indépendant en Ukraine, va affaiblir celui de Moscou qui n’apprécie pas l’attitude de Constantinople qui ne renonce pas à sa faculté de le reconnaître. La rivalité entre Constantinople et Moscou est notoire. Bien qu’affaiblie en raison des pressions turques, Constantinople a bénéficié de l’affaiblissement politique de la Russie soviétique et de l’influence européenne.
Moscou a intérêt à faire capoter le Concile et selon ce que rapportent les médias, paraît avoir manœuvré pour que la Géorgie et la Serbie, etc… se retirent, ce qui a justifié son propre retrait. Dans les articles lus sur cath.ch, La Croix , le site orthodoxie.com , chiesa, etc… on voit toutes sortes d’arguments jusqu’à invoquer le fait que la date choisie comporte trois le nombre 6… 666 : 16.06.16. Certains affirment aussi que la rencontre entre le Pape François et le patriarche de Moscou Cyrille a affaibli sa position face à sa frange « ultra conservatrice » opposée à ce Concile alors qu’il lui était favorable.
Rappelons que dans l’Eglise Catholique, le pape convoque les conciles et son approbation est nécessaire pour promulguer les documents. Une partie de ce rôle a été reprise par le patriarche de Constantinople.
Le Patriarche veut que ce Concile ait lieu.
Paradoxalement ce Concile panorthodoxe risque de cristalliser les divisions au sein de l’orthodoxie.

Sujets à l'ordre du jour :

  1. A l’ordre du jour du Saint et Grand Concile seront inclus les thèmes suivants:
A. La mission de l’Eglise orthodoxe dans le monde contemporaine
B. La Diaspora orthodoxe. La Sainte Synaxe d’une part a considéré que l’institution des assemblés épiscopales dans la Diaspora orthodoxe, établie par la IVème Conférence panorthodoxe préconciliaire de 2009, a fonctionné avec succès et s’avérait avantageuse, puisqu’elle révèle de manière concrète l’unité de l’Eglise orthodoxe et met en avant la collaboration des présences ecclésiales dans la Diaspora au profit des fidèles orthodoxes. D’autre part, elle a constaté l’impuissance actuelle pour l’établissement de l’ordre canonique stricte de l’Eglise. Ainsi, elle a décidé de proposer au Saint et Grand Concile la sauvegarde de cette institution jusqu’à ce que le moment opportun permet, sous des conditions favorables, l’application de l’acribie canonique.
C. L’autonomie et la manière dont elle doit être proclamée.
D. Le sacrement du mariage et ses empêchements.
E. L’importance du jeûne et son observance aujourd’hui.

F. Les Relations des Eglises Orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien.



Prions pour le pape François et l’unité des chrétiens ainsi que pour le cardinal Kurt qui s’est rendu en Crète. 

mercredi 15 juin 2016

Reconstitution de Constantinople


Pour un moment de détente.

Nos frères dominicains à l'honneur cette année, ne les oublions pas.


Une joie de revoir le P. Jean-Pierre Torrell !

La mission et le plaisir d'enseigner...

Pourquoi dominicain, pourquoi Saint Thomas?
Pourquoi pas bénédictin et Abbé du Mont-Cassin?


Qui a fondé l'ordre des prêcheurs? Saint Thomas.

Les Soeurs de Soyhières invitent à Saint-Marcel


Saint Bernard de Menthon, de Mont-Joux - d'Aoste et du Mont-Blanc tout là-haut sur la montagne.



Bernard, né d’une famille noble vers 1020, vit une enfance et une adolescence sereines, avant de s'orienter vers la vie ecclésiastique. Ordonné diacre, il devient membre du Chapitre de la cathédrale d'Aoste où il exerce la fonction d'archidiacre, qui est à cette époque le premier collaborateur de l'évêque. Prédicateur itinérant, il exhorte la population de son diocèse et des régions environnantes à la conversion, étant lui-même un exemple de sobriété et de vertus. Des miracles authentifient la véracité de ses paroles, ce qui lui donne un grand succès populaire.
Pour sécuriser les Alpes, Bernard établit un lieu d’accueil au col du Mont-Joux, vers 1045-1050. Il garantit la survivance de son œuvre d’hospitalité en lui affectant les revenus du monastère de Bourg-Saint-Pierre, désormais désaffecté. Les premières constructions, refuges de taille minuscule (1.50 mètre sur 3), permettent de s’abriter pour la nuit, la chaleur corporelle étant l’unique moyen de se réchauffer. Bernard et ses compagnons construisent dès que possible le premier hospice, bâtisse de 18 mètres sur 13.50 sur la partie nord du col, qui sera agrandie au cours des siècles. Ils utilisent les pierres des ruines voisines du temple de Jupiter et de ses annexes que les Romains avaient érigés à l’autre extrémité du lac . Bernard le place sous le patronage de saint Nicolas de Myre, patron des marchands, dont le culte est en expansion de l’Italie à l’Allemagne du Sud. Bernard reconstruit également un hospice au sommet du col de Colonne-Joux, l'actuel Petit-Saint-Bernard.

Prédicateur itinérant, Bernard exerce son ministère de la parole non seulement dans la région d'Aoste, mais encore dans régions limitrophes. Il se rend à Pavie, où se trouve alors l’empereur Henri IV, qui prépare une expédition belliqueuse contre le pape Grégoire VII. Bernard le rencontre et tente en vain de le détourner de son projet. Sur le chemin du retour, malade, Bernard s’arrête au monastère de saint Laurent-hors-les-murs, à Novare. C'est là qu'il meurt. Il y est enseveli 3 jours plus tard, le 15 juin 1081 (1086 ?). En raison des miracles obtenus sur la tombe de Bernard, Richard, évêque de Novare, le canonise en 1123. Les hospices fondés par saint Bernard ont marqué ses contemporains. Ils ont ainsi renommé en son honneur le col du Mont-Joux en "Grand-Saint-Bernard" et celui de Colonne-Joux en "Petit-Saint-Bernard".

lundi 13 juin 2016

Saint Antoine de Padoue


(qui a une webcam)

Prière de Saint Antoine à Notre-Dame :

Nous te prions, ô Notre Dame, Mère de Dieu,
exaltée au dessus des choeurs des anges.
Remplis le vase de notre coeur de la grâce céleste ;
fais-nous resplendir de l'or de la sagesse;
soutiens-nous avec la puissance de ton intercession ;
orne-nous des pierres précieuses de tes vertus ;
répands sur nous l'huile de ta miséricorde,
par laquelle tu couvres la multitude de nos péchés.
Que nous soyons trouvés dignes d'être élevés à la hauteur de la gloire céleste
et de vivre heureux pour l'éternité avec tous les bienheureux.
Nous demandons cela à Jésus Christ,
ton Fils qui en ce jour t'a exaltée au-dessus des choeurs des anges,
t'a couronnée de la couronne du royaume et t'a placée sur le trône de la lumière éternelle.
A lui soit honneur et gloire pour les siècles éternels. Et que toute l'Eglise chante : Amen. Alleluia !

dimanche 12 juin 2016

Marie-Madeleine


Intro

Frères et Sœurs nous célébrons aujourd’hui le 11ème dimanche du temps ordinaire, merci à tous, de venir participer à cette célébration avec Notre-Dame et donc plus près du ciel.

samedi 11 juin 2016

Marie à Cana


A l'audience du pape François étaient présents des pèlerins de Suisse Romande avec l'abbé Yves Prongué. Son commentaire sur Cana doit en être écouté avec d'autant plus d'attention. Marie image de l'épouse et Marie-Madeleine, image de l'humanité appelée à la conversion.

Catéchèse du pape François en italien

Chers frères et sœurs, bonjour!

Avant de commencer la catéchèse, je voudrais saluer un groupe de couples, qui célèbre leur 50ème anniversaire de mariage. Voilà du bon vin, « le bon vin » de la famille! Votre témoignage doit servir d’exemple aux jeunes époux – que je saluerai après – et aux jeunes. C’est un beau témoignage. Merci pour votre témoignage. Après avoir commenté quelques paraboles sur la miséricorde, aujourd’hui arrêtons-nous sur le premier des miracles de Jésus, que l’évangéliste Jean appelle «  signes », car Jésus ne les faisait pas pour susciter de l’émerveillement, mais pour révéler l’amour du Père. Le premier de ces signes prodigieux est raconté par Jean (2,1-11), et se produit à Cana de Galilée. Comme une sorte de «  porte d’entrée », sur lesquelles sont gravées les paroles et les expressions qui illuminent tout le mystère du Christ et ouvrent le cœur des disciples à la foi. En voici quelques unes :

La suite sur Zénit

Sainte Marie-Madeleine



Avec l'élévation au rang de fête de la célébration de Sainte Marie-Madeleine, Lucetta Scaraffia, la féministe du Vatican (selon La Croix), se fend dans l'Osservatore Romano, d'un éditorial curieux, allant jusqu'à mettre en doute la première apparition à Marie que saint Jean-Paul II estimait hautement probable, selon la tradition. La Mère de Dieu, éternelle concurrente mal comprise? Un peu dommage. Il est vrai que l'on peut selon une autre thèse mettre la foi de Marie en avant. Un bon point : l'opinion de l'auteur sur la Marie-Madeleine de Martin Scorcese et le Da Vinci Code ainsi qu'un rappel piquant des codes sur celle-ci dans la peinture. Le terme apôtre peut revêtir divers sens, inutile de le rappeler. Dans le commentaire de Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, n'est pas reprise la très curieuse mention d'Amoris Laetitia à propos de Marie-Madeleine : "Jésus ressuscité, lorsque son amie Marie a voulu l’embrasser de force, lui a demandé de ne pas le toucher (cf. Jn 20, 17), pour la conduire à une rencontre différente.". Excellente opération dans notre contexte local : la conversion concerne chacun et chacune. La pensée et les fantasmes sont également concernés, même si la pensée unique ne l'encourage pas.
Impossible de ne pas apprécier le fait que Mel Gibson va tourner un film sur la résurrection, ce qui assurera un heureux rééquilibrage après la passion et permettra à chacun de s'interroger sur les acteurs sollicités en particulier celle qui jouera le rôle de Marie-Madeleine.

Traduction rapide et approximative

Lucetta Scaraffia

Depuis près de deux mille ans la présence décisive devant le tombeau vide de Marie-Madeleine était sous les yeux de tous, le premier à donner les bonnes nouvelles de la résurrection: elle, une femme. Mais personne ne semblait vraiment la remarquer. Au fil des siècles, ils ont même formé des blagues misogynes, comme celle que Jésus était d'abord apparu avant tout à une femme parce que les femmes bavardent plus et qu’ainsi les nouvelles se propagent plus rapidement. En outre, certains commentateurs influents avaient demandé pourquoi le Ressuscité avait négligé sa mère, parvenant même à imaginer une apparition à Marie avant la rencontre avec Marie-Madeleine, afin de rétablir une hiérarchie qui est considérée comme altérée.

A propos de Marie-Madeleine, à cause de sa proximité évidente avec Jésus, avaient même augmenté des rumeurs inquiétantes, si bien qu'elle devient un symbole de la transgression sexuelle, relancée par des légendes tenaces, vivaces encore aujourd'hui: beaucoup se souviennent de la Marie-Madeleine du film  de Martin Scorsese, La Dernière la tentation du Christ, et de certainement beaucoup d'autres qui ont lu le Da Vinci Code, best-seller fondé précisément sur le mariage secret présumé entre elle et Jésus.

De plus Madeleine est la seule protagoniste majeure dans l'histoire sacrée à être représenté dans l'iconographie peu vêtue, et presque toujours avec des cheveux roux, longtemps considéré comme un signe de désordre sexuel. En substance, même si elle a été considérée comme une saint, elle a été dépeinte presque comme un symbole opposé à l'image de la Vierge Marie, vêtue de blanc et bleu. Tant et si bien que, parmi les féministes des années soixante-dix a commencé à se répandre l'utilisation d’appeler « Madeleine »   leurs filles, comme un signe de rébellion contre la tradition religieuse. Plus clairvoyante était la tradition plutôt populaire, qui a imaginé un voyage par mer sur les côtes méridionales de la France: pour évangéliser, tout comme les autres apôtres, une partie du monde alors connu.

Elle a été tellement longue et difficile de la route qui a conduit à l'acceptation de la vérité, une vérité simple, mais expressive d'un message que beaucoup ne veulent pas entendre: pour Jésus, les femmes étaient égales aux hommes du point de vue spirituel, elles ont  la   même valeur et la même capacité. Pourquoi était-il si difficile d'admettre que Madeleine était un apôtre, la première parmi les apôtres, à laquelle s’est manifesté le Seigneur ressuscité. Pour que ce droit à elle, qui est, le retour de la place qui lui revient dans la tradition chrétienne, peut enfin laisser la reconnaissance du rôle des femmes dans l'Eglise. François a bien compris, et lancé de cette manière un processus qui ne peut s’arrêter.

Il est frappant que la date du document est celle du jour où nous célébrons le Sacré-Cœur de Jésus: une dévotion répandue par une femme, Marguerite-Marie Alacoque, et relancé avec passion par de nombreux saints du XIXe siècle, comme Francesca Cabrini. D'autres confirment, ceci, que les femmes ont toujours été dans l'Église, qu’elles ont joué un rôle important et ont contribué à la construction de la tradition chrétienne.

Merci donc à François de la part de toutes les femmes chrétiennes du monde, parce que, avec la création de la nouvelle fête de Sainte Marie-Madeleine il reconnaît leur mérite.