Le pape François s'étant rendu en Arménie, il est opportun de nous arrêter à une figure arménienne connue et docteur de l'Eglise (le 36e), Grégoire de Narek. Ce titre lui a été reconnu par le pape François.
Parmi les chantres de la Vierge, Grégoire de Narek s’est distingué entre tous. Le « Panégyrique » qu’il consacre à la Vierge est un grand poème qu’on a pu comparer à l’Hymne Acathiste :
« La doctrine de l’Incarnation y est approfondie
sous ses divers aspects et cela n’est que le fondement, l’occasion pour exalter
et chanter l’exceptionnelle dignité et la magnifique beauté de la Vierge Marie, Mère de ce Verbe Incarné ».
Voici un fragment où le souffle
d’un puissant lyrisme anime les thèmes les plus chers aux Pères Grecs :
Or, Toi seule, Mère bénie, Sainte Théotokos, Tu fus apte à recevoir et à distribuer
tant et de si grands bienfaits et, par ta chaste virginité, Tu
fus l'encensoir de l'Etre suprême. Car, comme une mixture d'oliban, de myrrhe,
d'acacia et de fins parfums, attisée au feu de la pureté, Tu
offris à l'odorat divin et à l'agrément du Père la fumée toute odoriférante de la sainteté, Toi
qui es, ô Sainte Mère de Dieu, pure dans ta vie, pleine de bonté,
établie dans la mansuétude, parfaite en vertu et ruisselante de douceur.
Réjouis-toi,
ô Marie, d'un élan total, heureuse entre les femmes, Toi qui, de ton sein
virginal et inviolé, as engendré le Verbe, racine de bénédiction contre les maux de la malédiction,
fils de joie du Père Adam : C'est pourquoi, nous, bénis en ton Fils Sauveur du
monde, nous Te rendons grâce et nous Te proclamons bienheureuse, ô Sainte
Théotokos.
Toi, en ce
bas monde, Tu as allaité et nourri de ton lait maternel le Fils
véritable du Père de lumière ; Toi, Tu as enveloppé et gardé avec soin
comme sous des ailes Celui qui contient tout. Le cours de ta vie
présente, Tu l'as dirigé suivant la voie de la vie lumineuse (de l'au-delà) ; et, à la ressemblance
d'un oiseau dans les airs, Tu t'envolas de cette vie passagère ; et, au
milieu des chœurs des anges, Tu te manifestas comme tenant la Divinité.
Sur un nuage de lumière et honorée par eux, Tu fis ton ascension, et créature
faite de terre, Tu reposas au milieu des chœurs des chérubins; par toutes les
ravissantes beautés du Paradis, Tu fus reconnue Etoile du matin, et sous une
nature humaine palpable, Tu fus cachée dans le mystère de la grâce
ineffable.
« Le
Panégyriste continue ses élévations en approfondissant, toujours du même accent
poétique, le mystère inénarrable et inimaginable de l’Incarnation, et partant de la Rédemption,
dans lequel le Fils et la Mère sont associés si intimement
et si gracieusement 91. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire