Derrière la
chapelle, sur le promontoire, une croix en ciment portant la date de 1866 fête cette
année son 150ème anniversaire. Quelle est son origine ? M. Iso Baumer nous éclaire dans son ouvrage,
Pèlerinages jurassiens, Le Vorbourg près de Delémont (Suisse), Ed.
jurassiennes, Porrentruy, 1976.
Les quinze
croix (du Rosaire qui montent depuis Delémont jusqu’à la chapelle du Vorbourg) se
terminent en quelque sorte au Calvaire qui se trouve derrière la chapelle. Le crucifix
actuel est très simple ; il a remplacé au XIXe siècle un autre crucifix
qui se trouve au Musée historique de Berne.137a Le chemin fut de nouveau
remis en bon état et agrandi en 1970-1971.
137 a Pour
plus d’informations, je renvoie au chapitre 8.4. et à la note 26 du chap. 8.
Nous ne
pouvons passer sous silence un récit paru en 1911 dans Guguss, journal
humoristique paraissant tous les samedis,26 où l’on parle d’une
statue du Christ (en effet, il s’agit d’un crucifix) conservée à la chapelle du
Vorbourg où elle fut volée par le vice-président du Musée jurassien à Delémont
et envoyée au Musée de Berlin pour la belle somme de 2900 Marks. A la douane de
Bâle, la statue fut interceptée, envoyée pour contrôle au Musée historique de
Berne et finalement reconnue pour être celle qui avait disparu de la chapelle.
Le voleur en eut pour son compte : il reçut comme sobriquet de la part de la
population le nom de « Jésus » !
26 n° 18, 17e
année, hiver 1910-11, 32e volume, 11 février 1911 ; rédaction :
Villa « Les Grottes », rue des 4 Saisons, Genève. Le Journal est illustré. —
Sur ce crucifix, voir J. Baum, Inventar der kirchlichen Bildwerke des
Bernischen Historischen Museums, Berne 1941, pp. 38-39 ; Arthur Weese, Ein
Crucifixus im Berner Historischen Museum, dans : Blätter für bernische
Geschichte, Kunst- und Altertumskunde 7 (1911), pp. 264-269. — Il s’agit du
Christ du Calvaire, déposé pendant des dizaines d’années au galetas de la
chapelle (d’après A. Daucourt) : Jahresbericht des Bern. Hist. Museums
1910, p. 24. — V. aussi chap. 1.5.
Impossible de
passer sous silence le rapprochement de deux faits de cette même année 1866 :
(Iso Baumer) En
1866, le gouvernement exclut « de l’exercice des fonctions publiques scolaires
les personnes appartenant à des ordres étrangers, dès le 1er mai
1867 et pour autant qu’elles n’auront pas renoncé à leur ordre ». Cette
décision (étendue hypocritement à tout le canton de Berne) ne concernait
pratiquement que le Jura, et en particulier les Ursulines de Porrentruy et de
Saignelégier, et les Sœurs de la Charité de Besançon à Porrentruy et à
Saint-Ursanne.
(Guy Bedouelle et
François Walter - Histoire religieuse de la Suisse: la présence des catholiques)
1866 Les libertés d'établissement et de
culte ainsi que l'égalité des droits déjà reconnus par la Constitution fédérale
aux Suisses de religion chrétienne sont étendus à l'ensemble des citoyens (fin
des discriminations touchant les citoyens juifs).
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