7 MAI 2017 - 4ème Dimanche de Pâques — Année A
Première lecture« Dieu l’a fait Seigneur et Christ »Ac 2, 14a.36-41
PsaumeLe Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
ou :Alléluia !Ps 22 (23), 1-2ab, 2...
Deuxième lecture« Vous êtes retournés vers le berger de vos âmes »1 P 2, 20b-25
Évangile« Je suis la porte des brebis »Jn 10, 1-10
Frères et Sœurs,
Le Seigneur au début de notre Evangile a commencé par
mettre en garde contre ceux qui entrent dans l’enclos des brebis en
l’escaladant, sans passer par le portier. L’allusion à ceux qui ont la charge
de veiller sur le troupeau et l’Eglise en attendant le « maître », le
« vrai berger » paraît suffisamment claire. Il va entrer
définitivement à la fin des temps, mais il entre déjà maintenant. A Jérusalem il
existait une porte aujourd’hui appelée porte saint Etienne, qui s’appellait
porte des brebis. C’est par elle qu’elles entraient dans la cité. Jésus est
berger, porte et agneau de Dieu pour le sacrifice.
« Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur,
le berger des brebis. »
Jésus aime prendre l’image du Bon Pasteur qui veille sur
son troupeau, le nourrit et le défend. Les brebis en l’entendant écoutent sa
voix et se réjouissent.
Qui ne le ferait en entendant une voix connue, celle du
protecteur, celle de celui qui apporte la nourriture, le pain de la volonté du
Père.
A la maison, si vous avez ou avez eu des animaux
familiers, vous aurez remarqué que l’animal est sensible à votre voix. Certains
murmurent à l’oreille des chevaux. Je n’en ai pas fait l’expérience sur les
brebis et le bétail et n’ai pas eu le temps dans ma modeste expérience auprès
d’un éleveur de le remarquer spécialement. Mais l’Evangile part certainement
d’un vécu.
Il mentionne un enclos où sont enfermées les brebis. Le
mot grec employé pour enclos
ou cours, a passé dans le latin et il a été adopté dans les lieux
d’enseignement fréquentés par nos étudiants. On parle d’Aula autant à
Delémont qu’à Fribourg. C’est une salle, fréquemment grande où l’on se retrouve
pour une activité ou recevoir un enseignement, entendre une conférence. On y
reçoit une nourriture pour l’esprit, par la parole. La parole devient
nourriture. Si la voix du berger rassure,
sa parole devient quant à elle, nourriture.
Il appelle les brebis et les nourrit par sa parole, parole de Dieu. Elle fait grandir et fortifie, elle unit à
Dieu. Elle ne peut rester un enseignement théorique, pour qu'elle produise du fruit, elle doit être mise en pratique, il est donc nécessaire de suivre le Christ à l'extérieur, sur les pâturages.
L’ennemi, celui qui donne un enseignement inapproprié,
cherche à s’introduire dans la bergerie, dans l’enclos, en passant par un autre
endroit… Les exemples ne manquent pas dans la nature avec nos renards.
Lorsque nous sommes bien protégés et à l’abri, nous
sommes prêts à tout regarder : que ce soit une famille de lion derrière la
vitrine du jardin zoologique et autres
animaux à risques. Il est même possible me semble-t-il, de dormir au milieu
d’une famille de loups, mais avec une bonne protection. Qu’adviendrait-il s’il
pouvait s’introduire dans notre enclos ?
Nous pourrions nous demander dans un premier temps,
si nous sommes conscients de l’abri qu’est pour nous l’Eglise. Est-ce que nous
la tenons encore pour notre enclos, le lieu où nous sommes à l’abri et où nous
recevons notre nourriture du Seigneur ?
Jésus vient nous y parler au cœur, nous appeler par
notre nom et nous soigner. Son enclos ne
contient pas que des brebis en bonne santé, elles sont presque toutes blessées,
nous sommes tous blessés. Le pape François aime à dire que l’Église est un
hôpital de campagne. Nous y sommes accueillis, nous nous y sommes réfugiés pour
y être soignés et guéris.
« Il faut dit-il, soigner les blessures, tant de
blessures ! Tant de blessures ! Il y a tant de personnes blessées par les
problèmes matériels, par les scandales, même dans l’Église… Des personnes
blessées par les illusions du monde… Nous, les prêtres, nous devons être là,
auprès de ces personnes. La miséricorde signifie avant tout soigner les
blessures. Il y a la blessure, soigne la blessure, et après on verra les
analyses. » disait-il aux prêtres de Rome.
Pour soigner les blessures, il faut donc des prêtres et
des ministres de la parole. L’Esprit-Saint en appelle sans se lasser. Il ne
s’adresse pas à des gens déjà parfaits :
Pierre qui va tomber… le Seigneur a même
appelé des sicaires, on dirait aujourd’hui des terroristes, des gens qui
étaient adeptes de la violence, et aussi un financier, etc... On aimerait
éviter de connaître les détails, mais Paul lui-même décrit par le menu les
horreurs dont il s’est rendu coupable envers les disciples du Christ. Augustin
n’a pas été reluisant non plus… Le Pape aujourd’hui aime aussi raconter
l’histoire de sa vocation qui a commencé pour ainsi dire dans une confession où
il avait, le pauvre vraiment un fardeau à déposer.
Laissons-nous toucher par la grâce et par l’Esprit-Saint
pour devenir des soignants de l’hôpital du Christ.
Dans son message pour la journée mondiale des vocations,
le Saint-Père disait notamment : Même si nous expérimentons en nous
beaucoup de fragilité et que nous pouvons parfois nous sentir découragés, nous
devons élever la tête vers Dieu, sans nous laisser écraser par le sentiment
d’inadéquation ou sans céder au pessimisme, qui fait de nous des spectateurs
passifs d’une vie fatiguée et routinière. Il n’y a pas de place pour la crainte
: c’est Dieu lui-même qui vient purifier nos ‘‘lèvres impures’’, en nous
rendant aptes pour la mission : « Ta faute est enlevée, ton péché est pardonné.
J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : ‘‘Qui enverrai-je ? qui sera
notre messager ?’’ Et j’ai répondu : ‘‘Me voici : envoie-moi !’’ » (Is 6, 6-8). »
Le pape François se rend à Fatima à l’occasion du
centenaire des apparitions pour la canonisation de Jacinthe et de François.
Terminons par cette prière : « Petits bergers, vous qui avez vu la si
belle Dame, plus brillante que le soleil, et qui avez aussitôt accepté de vous
offrir totalement à Dieu, apprenez-nous à nous offrir généreusement à notre
tour. Encouragez-nous en nous rappelant qu’à tous les instants de notre vie,
même les plus éprouvants, la grâce de Dieu est notre réconfort. Et faites-nous
découvrir en Notre-Dame celle qui est la Toute Belle, la Toute Sainte, la Toute
Immaculée. » Amen.
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