Solennité du Seigneur
Lectures de la messe
Première lecture« Tandis que les Apotres le regardaient, il s’éleva »Ac 1, 1-11
PsaumeDieu s’élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
ou :Alléluia !Ps 46 (47), 2-3, 6-7...
Deuxième lecture« Dieu l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux »Ep 1, 17-23
Évangile« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre »
Homélie
Alors que les Apôtres fixaient encore le ciel où Jésus
s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements
blancs qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder
vers le ciel ? »
Si les Apôtres regardent le ciel, la question que nous, nous
nous posons est celle-ci : - Où est-ce que ça c’est passé ? Si nous
avons fait le pèlerinage en Terre Sainte, nous disposons d’une réponse
rapide : - Sur le Mont des Oliviers.
C’est là qu’il reviendra selon la tradition, les tombes
juives y sont en grand nombre pour participer en premier à la résurrection.
En fin limier, comme il se doit, nous nous demandons encore :
- Est-ce qu’il reste encore des traces ?
On en montre dans une pierre à l’intérieur d’un petit
édifice qui est devenu mosquée. Mais le bon sens nous autorise à un peu de
scepticisme. Parfois on voit des représentations des traces de pas de Jésus dans
certaines églises italiennes.
Faut-il donc s’attacher à rechercher des traces dans la
pierre puisque les anges ont fait comprendre qu’il ne fallait pas s’attacher à
regarder le ciel ?
Nous sommes même autorisés à quelques interrogations sur la
localisation de l’Ascension, puisque saint Matthieu a indiqué que les onze s’étaient
rendus « en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se
rendre. » Alors s’agit-il du Mont de la Transfiguration ou de celui de la
Tentation ? Faut-il suivre Luc ou Matthieu ?
C’est comme si tout allait tout à coup très vite dans les
trois autres Evangiles. Emportés par l’Esprit, il n’y a plus qu’une urgence,
l’annonce de l’Evangile. Nous sommes bien 40 jours après Pâques… Pentecôte, ça
sera 50 jours après Pâques. 40 jours c’est symboliquement un temps de
préparation, plus paisible et plus réparateur après Pâques, certes, que les 40 jours de la
tentation au désert ou les 40 ans du Peuple vers la terre promise.
L’Ascension vient d’un mot latin "ascensio" qui
veut dire monter, s’élever. " Monter aux Cieux ", c’est entrer dans
la Gloire de Dieu, c’est la dernière étape visible de la Résurrection. La nuée
représente la présence divine. La montée de Jésus au ciel a été annoncée par
celle d’Élie sur un char de feu. L’ascension d’Elie le fait
échapper à la mort (2 R 2,1-19). Jésus va laisser la place à l’Esprit-Saint, ce
qui ne l’empêchera toutefois pas de se manifester à Paul.
Dans les représentations iconographiques, on voit le Christ
s’élever dans la nuée, les deux anges, les Apôtres entourant Marie. C’est le
temps de la prière avec Marie et de l’attente de l’Esprit. D’autres tableaux en
Occident figurent l’Ascension en montrant simplement les pieds de Jésus pénétrant
en dernier lieu dans la nuée. On en a un exemple, si vous avez de bons yeux, sur
le grand tableau du rosaire. Hans von Kulmbach un
peintre de la fin du 15ème début du 16ème siècle, a
choisi aussi cette manière. A la différence de Savador Dali, il a représenté les stigmates du Christ. Est-ce un peu drôle de représenter des pieds? En fait, pourquoi pas ? Marie-Madeleine les a oint et séché de ses cheveux, elle ne voulait plus les lâcher après la Résurrection.
Jésus entre dans la gloire auprès de son Père dans son humanité
avec les traces visibles de son sacrifice, et il les lui présente chaque jour.
Il est notre grand-prêtre et notre intercesseur. Jusque-là toute la gloire de
son corps glorifié dès l’instant de sa Résurrection était encore voilée et sa
mission n’était pas encore pleinement accomplie, dans le sens où tout n’était
pas mis en oeuvre. Maintenant, il va agir avec plus de force, l’Esprit est pour
ainsi dire libéré. " Moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tous les
hommes à moi " (Jn 12, 32). Le Seigneur a été élevé une première fois sur
la croix, mais il l’est aussi au plus haut des cieux lorsqu’il siège à la droite
du Père.
Les Apôtres rêvaient encore d’un pouvoir à la manière des
rois, à l’instauration d’un règne terrestre, mais le Seigneur leur explique une
dernière fois ce dont il s’agit : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et
sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les
au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout
ce que je vous ai commandé. » Il leur parle d’une éducation à la vie
éternelle…
Les Apôtres n’étaient pas tristes en rentrant à Jérusalem.
Un auteur latin ancien du nom de Sedulius le souligne. Toute tristesse a quitté
leur cœur. Ils étaient plein d’espérance, confiants dans la promesse :
« Comme ils regardaient, le visage joyeux, le Seigneur s’en aller
au-dessus des hautes nuées, et fouler de ses pas le chemin éclatant, pieusement
ils l’adorent, et emportent dans l’allégresse de leur coeur cette voie vers le
ciel, qu’ils révèlent à tous… Ils étaient les fidèles témoins de la puissance
divine, ceux qui, bien qu’ils en aient vu davantage, n’écrivirent que bien peu
de ces innombrables bienfaits. »
Ils sont rentrés avec pour mission de mettre en oeuvre une
thérapie de l’espérance en se mettant au service de tous par l’annonce de la
parole. Mais pour l’appliquer ils devaient encore attendre la venue de l’Esprit
qui allait remplir et dilater leurs cœurs.
Seul un cœur grand ouvert et empli de l’Esprit
« pouvait leur permettre et permettre à l’Eglise d’écouter les histoires
de tous, pour offrir la Parole de vie,
le témoignage de l’amour fidèle de Dieu. Alors le cœur des personnes peut
brûler d’espérance. » Que Notre-Dame nous enseigne à attendre et accueillir l’Esprit
au Cénacle dans la prière en ce temps qui nous sépare de Pentecôte. Amen.
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