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vendredi 1 novembre 2019

Au ciel, au ciel... finalement pourquoi pas?


Première lecture « Voici une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de t... Ap 7, 2-4.9-14
Psaume Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur. Ps 23 (24), 1-2, 3-4...
Deuxième lecture « Nous verrons Dieu tel qu’il est » 1 Jn 3, 1-3
Évangile « Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est g... Mt 5, 1-12a


9 béatitudes et puis voilà la vision de Dieu et l’exultation finale en perspective. Chers frères et sœurs, imaginons-nous notre rencontre avec le Seigneur ? Le bonheur qui nous est promis ne vaut-il pas qu’on s’y arrête. Dans les commerces des villes et les villages, les préparations sont déjà bien avancées. Certains, les enfants surtout rêvent déjà à quelques jeux informatiques, tenues, ou autres merveilles qui nous dépassent.
N’aurions-nous pas le droit de nous représenter le ciel et aussi notre ciel ? Y aura-t-il des lieux au bonheur bien délimité ? On m’avait raconté une petite histoire où certains s’estimant pauvres en vertu, disaient qu’au paradis, il y avait un grand mur derrière lequel on entendait chanter. Interrogé un nouvel arrivant demanda de qui il s’agissait. Il lui fut répondu : ce sont les catholiques pratiquants, mais comme ils croient les seuls à être sauvés, ils sont heureux et il est mieux de ne pas les déranger, il ne faut pas diminuer leur bonheur… Je pense que nous avons certainement dépassé les répartitions et les parcages entre religieux de diverses obédiences, réguliers et séculiers, ainsi que les catégories de saints du missel qui mériteraient d’ailleurs des améliorations. Il n’y a par exemple pas de béatitudes pour les pasteurs, ni pour les sœurs… et surtout pas pour les moines. Le ciel n’est pas affaire de grades de 1ère, 2ème ou 3ème classe, mais d’amour. Le but est d’aller au ciel ! Mais il n’est pas interdit d’en admirer les représentations. Par exemple celles de Giotto et de Dante ou de Fra Angelico et de sa danse avec les anges. Il y a de quoi rêver… Nul besoin de prendre un vaisseau pour une planète lointaine. Les médias veulent tout prix une rencontre avec des extraterrestres, mais nous en avons déjà avec nos anges. « Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants. » Qui est le plus naïf ?  
Je nous souhaite aujourd’hui d’avoir l’audace de songer plus fréquemment au bonheur du Paradis. Il ne s’agit pas de croire que nous y sommes arrivés, le réalisme a bien vite fait de nous rattraper, mais ne devons-nous pas libérer de la place à l’Esprit-Saint qui nous apporte la joie aujourd’hui dans ce que nous vivons, mais aussi qui fait grandir notre espérance. Péguy la fait naître le jour de Noël, avec l’enfant de la crèche. « C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes. Cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes révolus. Mais l'espérance ne va pas de soi. L'espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bien heureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. » Certes, elle est petite, et elle avance entre ses deux grandes sœurs, la foi et la charité, mais n’est-ce pas elle qui d’une certaine manière, les entraîne et les stimule. Elle, qui est en quelque sorte la lumière sur le chemin.
Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Qui nierait que nous devrions être purs comme lui est pur ? Comment y parvenir ? par le don de sa miséricorde. Dans la première alliance, on insistait beaucoup sur la pureté rituelle des prêtres qui devaient présenter le sacrifice. Non seulement nous faisons don de notre vie, mais le Seigneur nous reçoit en son Fils, et en fils et filles, nous sommes invités à la table du banquet pour partager son bonheur.
Demain nous prierons pour tous les fidèles défunts. Aujourd’hui, nous espérons que tous ceux que nous connaissons n’en ont plus besoin, mais qui le sait, sinon Dieu en qui nous les remettons en toute confiance. Qui désirons-nous le plus voir, quand ce sera notre tour de faire le grand bond ou le petit pas décisif en avant ? Quels visages passent dans nos cœurs, nos parents, des amis, des voisines de chœur, ceux qui se sont confiés à nos prières ? De grands saints qui nous ont servis de guides ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !
Qui ose dire qu’il craint de s’ennuyer dans l’éternité ? Avec le Seigneur, nous aurons tout la lumière, la grâce, la joie en surabondance… Quelles découvertes nous attendent, combien de frères et sœurs, allons-nous rencontrer ? 8 milliards aujourd’hui environ. Le Seigneur nous rendra bienheureux, nous aura apporté le pardon et plus encore nous aura donné et fait la grâce de pardonner nous aussi… et personne ne nous dira : Quel naïf tu es ! Non bienheureux seras-tu.
Avec la grâce, nous pourrons dire à Notre-Dame avec Jean-Paul II : O Cœur Immaculé ! De la faim et de la guerre, de la guerre nucléaire, d’une autodestruction incalculable, de toutes sortes de guerres, tu nous as délivrés!
Des péchés contre la vie de l’homme depuis ses premiers moments, de la haine et de la dégradation de la dignité des fils de Dieu, de tous les genres d’injustice dans la vie sociale, nationale et internationale, tu nous as délivrés !
De la facilité avec laquelle nous avons piétiné les commandements de Dieu, tu nous as délivrés !
De la tentative d’éteindre dans les cœurs humains la vérité même de Dieu, de la perte de la conscience du bien et du mal, des péchés contre l’Esprit Saint, tu nous as délivrés !
J’ajouterais de nous-mêmes et de nos petitesses, de nos étroitesses de cœur, tu nous as délivrés pour nous donner à lui. Par elle tu nous as donnés à toi, Seigneur nous te rendons grâce. Amen.

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