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jeudi 15 juin 2017

Fête-Dieu


15 juin 2017

Le Saint Sacrement — Année A

    Première lecture « Dieu t’a donné cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez conn... Dt 8, 2-3.14b-16a
    Psaume Glorifie le Seigneur, Jérusalem ! Ps 147 (147 B), 12-1...
    Deuxième lecture « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul... 1 Co 10, 16-17
    Séquence
    Évangile « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » 

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Celui qui mange de ce pain vivra éternellement.
C’est une promesse du Seigneur, mais qu’est-ce que ça veut dire ?
En cette période de l’année, nous réjouissons de voir le blé (et d’autres céréales pousser dans les champs). Quel contraste avec l’an passé. C’est un spectacle qui plaît non seulement à l’œil des passants, mais donne une certaine satisfaction à ceux qui le cultivent et qui se disent pourvu que tout aille bien jusqu’au bout… La crainte des orages est toujours présente.
L’autre jour en jetant un coup d’œil sur le petit écran nous avons entraperçu la dimension de certains champs au Canada et les tracteurs, presque des maisons à 2 étages qui étaient utilisés… Quelles cultures pour apaiser des appétits considérables. Nourrir toute la terre, quel travail… et quel souci. Le programme alimentaire mondial nous dit qu’une personne sur 9 souffre de la faim sur notre terre soit environ 795 millions de personnes. Ce n’est pas qu’une question de cours de la bourse et d’abstraction… Dieu d’ailleurs aime le réel et la matière qu’il a créée. Ajoutons que les compensations financières même, ne permettent pas de transsubstantiation. Il faut de la matière, le pain et le vin pour que Dieu agisse et les transforme.
Le Seigneur dans les Evangiles a repris cependant à de nombreuses reprises ses disciples qui s’inquiétaient pour la nourriture à trouver et pour le lendemain.
Lui, veut nous fournir un autre pain, il veut nous donner une autre nourriture pour apaiser une autre faim. Celle de la vie éternelle.
La première question à se poser est celle de la conscience de cette faim. Pour les petits enfants, cette prise de conscience peut commencer avec la découverte d’un petit animal de compagnie qui tout à coup ne bouge plus. Et il faut expliquer… la différence avec nous : nous sommes appelés à vivre pour toujours.
Cette conscience parfois émoussée réapparaît chez les anciens qui oublient, pris par le tourbillon de la vie et les soucis. Il faut un élément déclencheur, par exemple le décès brusque d’une personne aimée. Pourquoi est-elle partie ? Il y a un grand manque. Ou bien un danger, une maladie qui nous touche…
Nous avons alors soif, tous, de vie éternelle et surtout d’une vie éternelle où tout aille bien : Quelque chose de plus que la « villa sans soucis » au bord du lac.
Puis vient encore une autre question : la vie éternelle est-ce seulement après ? est-ce que ça ne peut pas être déjà maintenant ? Saint Jean-Paul II dans son encyclique sur l’Eucharistie donnait cette explication :
Celui qui se nourrit du Christ dans l'Eucharistie n'a pas besoin d'attendre l'au-delà pour recevoir la vie éternelle: il la possède déjà sur terre, comme prémices de la plénitude à venir, qui concernera l'homme dans sa totalité. Dans l'Eucharistie en effet, nous recevons également la garantie de la résurrection des corps à la fin des temps: « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 54). Cette garantie de la résurrection à venir vient du fait que la chair du Fils de l'homme, donnée en nourriture, est son corps dans son état glorieux de Ressuscité. Avec l'Eucharistie, on assimile pour ainsi dire le « secret » de la résurrection. C'est pourquoi saint Ignace d'Antioche définit avec justesse le Pain eucharistique comme « remède d'immortalité, antidote pour ne pas mourir ».(32)
Ca c’est très bien, nous disons-nous, mais nous constatons qu’il faut tout de même mourir… Il reste à savoir de quelle mort il s’agit. De toute évidence, est un risque qui ne peut que nous impressionner. Il existe une sorte de mort spirituelle qui est la séparation d’avec Dieu, pour une raison grave, le mal.
Dernière question : Y a-t-il un remède ? Le vrai remède c’est le Christ qui vient à notre rencontre dans le baptême et qui nous accompagne tous les jours dans l’Eucharistie. Il est là, vivant au milieu de nous : dans nos églises et lorsque nous le recevons dans l’Eucharistie. Il peut nous saisir au passage, tout à coup…
J’aime beaucoup, je vous l’ai déjà dit le récit de la conversion d’André Frossard, tout à coup saisi par la présence du Christ dans l’Eucharistie, c’était chez des Sœurs adoratrices rue d’Ulm à Paris. « Je suis catholique, apostolique et (pire encore) romain. » Un vrai coup de foudre…
Dans la chapelle, nous avons la représentation du saint sacrement sur le fameux ex-votos d’action de grâce après l’incendie de Delémont. Il vient éteindre d’autres incendies dans nos vies.



Nous ne pouvons oublier saint Nicolas de Flüe qui vécut pendant dix-neuf ans, sans autre nourriture, que l'eucharistie, puisque nous fêtons le 600ème anniversaire de sa naissance. La transsubstantiation, ce miracle ordinaire de chaque eucharistie est un des moments où, selon le fameux tableau de Sachseln, se manifeste l’abaissement du Fils. Il se fait le plus petit, notre nourriture spirituelle. Mais il est vraiment là, parmi nous, complètement dépendant et livré. A l'opposé, le prêtre, usant du pouvoir reçu de Jésus, consacre l'hostie, en répétant en son nom les paroles mêmes de l'institution ceci est mon corps... Le pain et le vin deviennent le corps et le sang unis à l'âme et la divinité du Fils Bien-Aimé. C'est ce que Dieu donne, ce qu'il peut donner de plus précieux et de plus pur. « O mon Dieu et mon Seigneur, ôte-moi tout ce qui m'empêche d'aller à toi. » Il vient nous guérir de ce mal absolu qu’est la vie loin de son Père… Il vient nous unir à son Père en venant demeurer chez nous.

Que demander au Seigneur ? De faire de notre vie une action de grâce, un Magnificat avec Marie… Le Magnificat exprime la spiritualité de Notre-Dame. L'Eucharistie nous est donnée pour que notre vie, comme celle de Marie, soit tout entière un Magnificat! Le Seigneur se souvient de son amour pour nous chaque jour, à chaque fois que nous lui rendons une petite visite et que nous le recevons dans l’Eucharistie. Cela, c’est la vie éternelle déjà commencée. Amen !

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