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dimanche 22 octobre 2017

Un malheureux denier à rendre à César. Et à Dieu?




Introduction

Frères et Sœurs, en ce 29ème dimanche du temps ordinaire nous apprécions tous la présence des  Ste-Cécile de Courchapoix et de Vicques ainsi que de M. Pierre-André Clivaz, leur directeur. Je dois dire que cela me redonne un coup de jeune puisque nous avons quelques souvenirs valaisans en commun. C’était l’époque où le Père Emmanuel Marmy, Dieu ait son âme de missionnaire spiritain, était venu cueillir quelques mauvaises herbes dans le Jura… Sud compris.

C’est aujourd’hui le dimanche de la Mission Universelle. La mission n’est pas simplement de l’histoire ancienne qui fut certes glorieuse, avec par exemple le Père Lucien Cattin SJ du Noirmont qui fut un des fondateurs de l’Université Saint-Joseph à Beyrouth (fin 19ème début 20ème siècle), ou bien Mgr Maillat en Guinée. Nous aurons une intention de prières pour nos missionnaires originaires du Jura, religieux ou fidei donum. Je confie à vos prières l’abbé Yvan Sergy malade en Nouvelle-Zélande. Il nous demande toujours de prier pour lui.
En feuilletant la petite revue consacrée à nos missionnaires du Jura où les religieuses sont en bonne position, impossible de ne pas laisser monter en nous un questionnement sur les vocations sacerdotales et religieuses quant à leur nombre... Ils sont peu nombreux aujourd'hui. C’est le signe que nous avons un urgent besoin d’une nouvelle évangélisation chez nous. C’est évident.
Demandons au Seigneur au début de cette Eucharistie, de toucher nos cœurs pour qu’ils s’ouvrent à sa miséricorde. Reconnaissons que nous sommes pécheurs.

22 OCTOBRE 2017

29ème dimanche du Temps Ordinaire — Année A
Lectures de la messe
Première lecture« J’ai pris Cyrus par la main pour lui soumettre les nations »Is 45, 1.4-6
Psaume Rendez au Seigneur la gloire et la puissance.Ps 95 (96), 1.3, 4-5...
Deuxième lecture« Nous nous souvenons de votre foi, de votre charité, de votre espéran...1 Th 1, 1-5b
Évangile« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »


Frères et sœurs,
Situation très inconfortable dans laquelle le Seigneur est mis ce matin. Les pharisiens envoient quelques-uns de leurs disciples pour lui tendre un piège, avec des partisans d’Hérode… une vraie tenaille ! Hérode avait absolument besoin de l’empereur pour conserver son pouvoir. Si Jésus disait de ne pas payer l’impôt il aurait eu droit à une dénonciation. S’il disait de le faire, on l’aurait  affublé du qualificatif de traître à la patrie… Pour le Messie, qu’elle publicité !
Dans les généralités, il n’est pas inutile de rappeler que lever l’impôt revient à celui qui détient l’autorité publique, sinon c’est une opération de type mafieux, hélas encore pratiquée dans certaines régions. Si le prélèvement peut être douloureux, même lorsqu’il est juste, c’est un devoir de s’y soumettre pour participer aux fonctionnements des institutions et de la communauté. Certains disent que c’est un honneur de montrer que l’on prend ses responsabilités.
Que fait Jésus ? Il demande qu’on lui présente un denier, une monnaie romaine qui valait dans les 5 francs, pour 3 à 4 grammes d’argent, mesure très relative correspondant à une journée de salaire. J’ai vu qu’on avait trouvé sur le site archéologique de Courtételle-Develier (Tivila), un faux-denier, du bronze plaqué d’argent si j’ai bien compris. Dans ce cas, comme c’est un faux, la priorité de Courtételle n’est pas contestée. Même l’ordre alphabétique tranche dans ce sens.
Remarquons dans le contexte de notre pièce local, que Jésus n’a pas d’abord demandé si celle qu’on lui présentait était de la fausse monnaie. Les musiciens, qui ont de l’oreille, savent certainement que les pièces de métal, or et argent ont une signature acoustique lorsqu’elles sont jetées en l’air.
Lorsqu’il est interpellé, par son attitude, Jésus manifeste déjà qu’il est pauvre, lui qui sera vendu pour 30 de ces fameux deniers, du malhonnête argent. Le fils de l’homme n’a pas où reposer la tête, n’en a vraiment pas puisqu’il demandera à Pierre d’aller en pêcher dans le lac pour ses impôts. D’une certaine manière, il montre aussi qu’il ne se laisse pas « salir » par une monnaie païenne. Dans le temple, il y en avait une monnaie spéciale pour acheter ce qu’il fallait pour les offrandes. Les pièces ne portaient pas de représentation d’une divinité étrangère, ou d’un monarque qui se prenait pour un dieu.
Jésus ce matin ne se laisse pas démonter parce que ses interlocuteurs viennent remettre son titre en cause. La première lecture avait donné à Cyrus le titre de Messie. Roi étranger, il était tout de même un Messie,  selon le prophète Isaïe. Il avait été choisi par Dieu pour faire revenir son peuple parti en exil à Babylone. Investi d’une mission, Cyrus le Perse n’en était pas Dieu pour autant.
Jésus durant tout son ministère a lutté contre l’image du Messie que se faisaient ses contemporains. Passer à  un messie spirituel qui vient conquérir les cœurs par sa croix et sa résurrection, c’est toute une révolution qui ne pourra être mise en oeuvre que par l’intervention de l’Esprit-Saint…
Le moment le plus intéressant de l'intervention de Jésus réside dans sa réponse qui n’est pas une manière de dire "Débrouillez-vous", "Je ne me mêle pas de vos affaires". Au contraire, il s’en mêle pour demander une transformation des cœurs en profondeur. « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il demande d’accueillir son message, la Bonne Nouvelle de l’Evangile par toute notre vie ; c’est ainsi qu’un véritable culte sera rendu à Dieu et que la société elle-même pourra changer et devenir plus juste. Ce qu’il faut faire résonner et entendre, ce n’est pas une pièce d’argent ou d’or, ou le froissement de billets de banque, c’est la bonne nouvelle de l’Evangile qui doit atteindre les extrémités du monde.  
Le pape dans son message pour cette journée de la mission universelle nous dit que « La mission de l’Eglise, destinée à tous les hommes de bonne volonté, est fondée sur le pouvoir transformant de l’Evangile. L’Evangile est une Bonne Nouvelle qui porte en soi une joie contagieuse parce qu’il contient et offre une vie nouvelle : celle du Christ ressuscité qui, en communiquant son Esprit vivifiant, devient Chemin, Vérité et Vie pour nous (cf. Jn14, 6). Il est le Chemin qui nous invite à Le suivre avec confiance et courage. »
Des vocations religieuses et sacerdotales, nous ne les demandons pas simplement pour vivoter mais pour annoncer la joie de l'Évangile dans nos familles et dans le monde entier. Elle doit retentir jusqu'aux extrémités de la terre. Ceux qui viennent nous aider aujourd'hui sont une sorte d'écho... Sommes-nous attentifs à leurs voix?
Le Pape conclut son message avec Marie. « Chers frères et sœurs, soyons missionnaires en nous inspirant de Marie, Mère de l’Evangélisation. Mue par l’Esprit, elle accueillit le Verbe de la vie dans la profondeur de son humble foi. Que la Vierge nous aide à dire notre « oui » dans l’urgence de faire résonner la Bonne Nouvelle de Jésus à notre époque ; qu’elle nous obtienne une nouvelle ardeur de ressuscités pour porter à tous l’Evangile de la vie qui remporte la victoire sur la mort ; qu’elle intercède pour nous afin que nous puissions acquérir la sainte audace de rechercher de nouvelles routes pour que parvienne à tous le don du salut. »

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