Dans la troisième
apparition non mentionnée par les Evangiles en sus de celle accordée à Jacques
fils d’Alphée à Joseph d’Arimathie, on croit que J.-C. apparut avant tous les
autres à la Vierge Marie, quoique les évangélistes gardent le silence sur ce
point. L'Eglise romaine paraît approuver cette opinion puisque au jour de
Pâques, la station a lieu à Sainte-Marie-Majeure. Or, si on ne le croit pas en
raison qu'aucun des évangélistes n'en fait mention, il est évident qu'il
n'apparut jamais à la sainte Vierge après être ressuscité, parce qu'aucun
évangéliste n'indique ni le lieu ni le temps de cette apparition. Mais écartons
cette idée qu'une telle mère ait reçu un pareil affront d'un tel Fils.
Peut-être cependant les évangélistes ont-ils passé cela sous silence parce que
leur but était seulement de produire des témoins de la Résurrection; or, il
n'était pas convenable qu'une mère fût appelée pour rendre témoignage à son Fils
: car si les paroles des autres femmes, à leur retour du sépulcre, parurent des
rêveries, combien plus aurait-on crié que sa mère était dans le délire par
amour pour son fils. Ils ne l’ont point écrit, il est vrai, mais ils l’ont
laissé pour certain : car J.-C. a dû procurer à sa mère la (421) première joie
de sa résurrection; il est clair qu'elle a souffert plus que personne de la
mort de son Fils; il ne devait donc pas oublier sa mère, lui qui se hâte de
consoler d'autres personnes. C'est l’opinion de saint Ambroise dans son
troisième livre des Vierges : « La mère, dit-il, a vu la résurrection; et ce fut
la première qui vit et qui crut, Marie-Magdeleine la vit malgré son doute. »
Sedulius s'exprime comme il suit en parlant de l’apparition de J.-C. :
Semper virgo manet, hujus se visibus astans / Luce palan
Dominus prius obtulit, ut bona mater, / Grandia divulgans miracula, quae fuit
olim / Advenientis iter, haec sit redeuntis et index *.
* Le Seigneur apparaît à Marie toujours vierge tout aussitôt
après sa Résurrection, afin qu'en pieuse et douce mère, elle rendit témoignage
du miracle. Celle qui lui avait ouvert les portes de la vie dans sa naissance,
devait aussi prouver qu'il avait quitté les enfers. (Carmen Paschale, v, p.
361.)
L'office de la semaine sainte paraît plus nuancé
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