On classe fréquemment les fils de mon saint patron entre ceux qui manient la cape, la pensée et la parole, et les saints humbles, usant du balais, serviteurs silencieux des princes de la science. Dominicains de course et dominicains de trait, m'avait dit un Père à Vienne. Il ne faut point exagérer car ces croisements de destinées spécialisées forment la splendide toile qui conduit au loin la glorieuse embarcation. Des saints parmi les théologiens, il y en a.
Saint Martin de Porrès "homme de couleur" a une notice qui interpelle dans le missel d'autel grand format. On pourrait croire qu'il tenait tout son intérêt du fait qu'il ait été "fils naturel d'un chevalier espagnol". La maman n'a de présence suggérée que dans le "naturel" et dans la "couleur" . Elle avait pourtant un nom "Anna" et était vaillante. Pourquoi le papa n'avait-il pas épousé "la mère de ses enfants"? La problématique est contemporaine. Nominis nous dit que Martin avait souffert du fait d'être mulâtre. "Fils d'une ancienne esclave noire péruvienne et d'un noble espagnol castillan qui ne voulut pas le reconnaître, il supportera, toute sa vie, les humiliations et le mépris que lui attiraient sa naissance illégitime et le racisme dû à la couleur de sa peau."
Il fallait à l'époque deux personnes pour donner la vie à un enfant, et les perceptions étaient bien différentes de celles d'aujourd'hui. La colonisation a conduit à de nombreuses régressions qui n'ont pas encore disparu. Quels sont les nouveaux types d'esclavage aujourd'hui, engendrés par de nouvelles puissances et la déchristiation qui peut aller jusqu'au mépris de l'homme?
A propos, la maman était une personne et la première porte de la miséricorde s'ouvre en Afrique.
La notice du missel changera-t-elle?
Biographie : Dieu parmi nous ; Dominicains du Canada ; Wikipedia (à lire);
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