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mardi 1 mars 2016

Pourquoi pardonner?


Evangile : « C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère » (Mt 18, 21-35)

Pourquoi pardonner sinon parce qu’étant nous-mêmes débiteurs envers Dieu, il nous a remis notre dette. Il est bon de se rappeler de temps à autres qui est le Seigneur, il est amour, il est miséricorde, mais il est Dieu quand même. Non seulement au dernier jour, mais toujours, non seulement, il tient le micro, si vous me permettez l’expression, mais si par sa seule parole, il a créé le monde et peut nous réconcilier avec lui, il est aussi infiniment plus grand que nous, même s’il se fait humble, car il l’est :  humble en son Fils, humble dans le plus petit, humble aussi à côté et dans un dérangeur ou un petit bandit qui nous cause des ennuis. C’est lui qui nous demande humblement de pardonner parce qu’il aime cet homme-là créé à son image. Comment ne pas pardonner à un compagnon destiné comme nous à la vie éternelle?
Mais il faut l'avertir. Cela me rappelle l'histoire d'une moniale qui courait derrière un voleur entré dans son monastère en lui criant : - Pourquoi faites-vous cela, vous mettez votre âme en danger! Et le voleur de répondre : - Je sais, je sais, mais excusez-moi...
La vie spirituelle et la miséricorde ne sont pas seulement destinées à nos prêtres de paroisses, aux religieux et aux religieuses, aux assistants pastoraux eux-mêmes, mais aux laïques aussi. Saint Jean-Paul II le rappelait à propos de Saint François de Sales dans une de ses audiences : « Son expérience de l'accompagnement spirituel nourrira son "Introduction à la vie dévote", publiée en 1604, qui ouvrait aux baptisés de toute condition sociale les voies de la sainteté. Il y explique en des termes nouveaux à l'époque que la boutique du cordonnier, la maison du bourgeois, la caserne du soldat peuvent être le lieu d'une authentique sanctification dans l'accomplissement joyeux des devoirs envers Dieu et le prochain, et du devoir d'état, qui est une expression de la volonté de Dieu. »  
François faisait remarquer un peu amusé que certains grands saints ermites, saint Paul l’Ermite par exemple avait peu l’occasion d’exercer certaines vertus, dont le pardon. Etant seul, on le comprend. Parfois une situation de veuvage après la période du grand chagrin, peut amener à de semblables conclusions.
Il est intéressant à propos des conséquences d’une faute. Il dit que les bonnes oeuvres du juste ne sont pas effacées mais seulement oubliées. Mais le péché lui est effacé par le pardon de Dieu. L’amour qui revient dans l’âme du pénitent, fait revivre les bonnes oeuvres d’autrefois, parce qu’elles n’étaient pas abolies, mais seulement oubliées.
Patrick de Laubier décédé avant-hier, disait dans son ouvrage « Vers une civilisation de l’amour », qu’à propos de S. François de Sales, on parlait d’humanisme dévot, pieux, si vous préférez. Il citait Brémond et sa monumentale histoire du sentiment religieux, je pense. Il a encore eu cette belle expression à son endroit : L’expression la plus parfaite de l’humanisme chrétien sera donnée par saint François de Sales au XVIIème siècle.

Remarquons qu’on n’enferme pas l’esprit d’un grand saint à une époque, ni le Saint-Esprit d’ailleurs.  

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