Quelques mots ce matin sur le thème des images qui
a un certain écho en ville ces jours. Nous pourrions nous contenter de jeter
sur ce sujet le regard un peu condescendant d’un adulte sur les albums pour
enfants qui ont pourtant un grand intérêt pour la catéchèse. Nous avons tous eu en
main, à une époque de notre vie (7 à 77 ans et plus), de petits albums, dont les planches et les premiers tirages
valent parfois maintenant des millions de francs, comme il en va pour les grands
peintres (culture
banque.com). Les vendeurs spécialisés le savent très bien. Tout se mesure à
l’argent. Mais l’image n’a-t-elle pas une autre cote ?
Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du
Père. Le mystère de la foi
chrétienne est là tout entier… Lorsqu’est venue la « plénitude des
temps » (Ga 4, 4), quand tout fut disposé selon son
dessein de salut, il envoya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révéler de
façon définitive son amour. Qui le voit a vu le Père (cf. Jn 14, 9). A
travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne,[1] Jésus de Nazareth
révèle la miséricorde de Dieu.
Ainsi s’exprime le pape François au début de la
bulle d'indiction du jubilé extraordinaire de la miséricorde.
La valeur de l’image, c’est le Christ.
La valeur de l’image, c’est le Christ.
Nous pouvons nous arrêter à quelques citations de l’Ecriture
dans ces quelques lignes et à une mention du catéchisme.
Colossiens 1:4-15 -
... le Christ Jésus … est l’image du Dieu invisible, le premier-né,
avant toute créature
Jean 1:18 -
Personne n’a jamais Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père,
lui, l'a fait connaître.
Genèse 1:27 -
Et Dieu créa l'homme à son image.
Résumé du catéchisme n°92
92. Le Christ avait-il un vrai corps humain? (Catéchisme 476-477)
Le Christ a assumé un vrai corps humain, par lequel Dieu
invisible s’est rendu visible. Pour cette raison, le Christ peut être
représenté et vénéré au moyen d’images saintes.
n° 240
L’image du Christ est l’icône liturgique par excellence;
les autres images représentant la Vierge et les saints signifient le Christ qui
est glorifié en eux. Elles proclament le message évangélique lui-même que la
Sainte Écriture transmet par la parole. Elles contribuent à réveiller et à
nourrir la foi des croyants.
Dieu créa l'homme à son image. Le mot image revêt
plusieurs sens, mais il y a de quoi nous inciter à réfléchir sur la dignité
humaine et le respect qui lui est dû y compris dans les représentations. On ne
confond pas bien entendu une image publicitaire et une image liturgique, mais
en tout il peut y avoir des abus qui provoquent parfois des réactions
inattendues pour ne pas dire plus. Si les représentations du religieux sont digne
de respect, pourquoi pas la personne humaine créée à l’image de Dieu ?
Les bandes dessinées contemporaines ont-elles une histoire ou pré-histoire? Les présentations laïques contemporaines ont tendance à minimiser l'importance du religieux dans les présentations, idéologie oblige. (Musée belge de la BD; BNF : La BD avant la BD)
Dans les temples païens on illustrait les exploits
des dieux... Nous songeons également aux tombeaux égyptiens couverts de
fresques. Ce type de représentations n'était pas possible dans le Judaïsme,
Dieu ne peut absolument pas l'être, tout comme dans l'Islam. Toutefois chez les
chrétiens, en raison de l'Incarnation la chose est non seulement possible mais
une manière d'en témoigner. Les saints peuvent aussi être représentés, comme
bénéficiaires et médiateurs (secondaires) de la grâce venue du Christ.
Dans les églises depuis la plus haute antiquité la
catéchèse a passé par les fresques et les sculptures. Quiconque s’est donné la
peine de lever les yeux sur les portails d’une église ou cathédrale ancienne,
sur les vitraux, les mosaïques, etc… se rend compte de la richesse des enseignements
qui sont là. Le Christ se rend plus proche de nous à travers ces illustrations.
L’icône dans la tradition orientale est un mode de présent du Christ et des
saints. J’avais été frappé en lisant voici bien des années l’ouvrage de celui
qui était le Père Christoph Schönborn, intitulé : L'icône du Christ. Fondements théologiques aux éditions du Cerf. L’ouvrage a subi ou
bénéficié de plusieurs rééditions. A l’époque de la querelle des images en
Occident, certains allaient jusqu’à considérer que la présence du Christ était
aussi importante sinon plus que l’eucharistie. Abus certain, mais n’oublions
pas que beaucoup donnèrent leur vie pour la défense des images et l’empereur ne
joua pas le beau rôle (iconoclasme). Rome défendit toujours
fidèlement le culte des images, accueillant bon nombre d’artistes chassés d’orient
ou ne pouvant plus y exercer leur art. Sans exagération, on peut dire que bon
nombre des plus belles et anciennes réalisations se retrouvent en Italie (Ravenne)
et en Occident grâce à cette protection.
En Cappadoce dans le centre de la Turquie actuelle,
et dans l’empire d’Orient de manière générale, l’iconoclasme amena la
destruction de bon nombre de ces trésors. Parfois nous avons d’heureuses
surprises. Par exemple, voici quelques semaines les agences de presse ont
relaté la découverte d’une église très ancienne de Cappadoce, à Nevsehir elle daterait du Vème siècle
et ses images paraissent avoir échappé à l’iconoclasme. Ailleurs, une
représentation de saint Paul datant du VIème siècle a été retrouvée à Ephèse en 2002.
Nous pourrions aussi aborder le thème des différentes
manières d’aborder les représentations en Orient et en Occident, ainsi que
celui du blasphème qui voulant porter atteinte à Dieu, blesse d’abord
inutilement les convictions de l’homme.
À compléter, donc
Quelques pistes :
Egon Sendler, L'icône, Image de l'invisible : Éléments de
théologie, esthétique et technique, Paris, Desclée de Brouwer, coll. « Christus
» (no 54),
1981, 251 p. (ISBN 2-220-02370-2)
Bandes dessinées pour enfants et catéchèse.
Le classement a été fait selon les éditeurs par une sœur de
la librairie Saint-Augustin à Saint-Maurice, un grand travail.
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