Lectures de la messe du jour
1ère lecture : « Regarde, ton fils est vivant ! » (1 R 17, 17-24)
2ème lecture : « Dieu a trouvé bon de révéler en moi son Fils, pour que je l’annonce parmi les nations » (Ga 1, 11-19)
Evangile : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi » (Lc 7, 11-17)
Frères et Sœurs,
Dimanche dernier, nous étions face à un miracle de Jésus qui
nous a manifesté sa compassion à l’égard du centurion et de son esclave. Ce
maître était ému non seulement de la perte qu’il risquait de subir, mais parce
qu’il appréciait et respectait celui qui était à son service. C’est en raison
de sa foi qu’il avait été exaucé. Aujourd’hui nous nous trouvons confrontés à un
événement affligeant, une maman qui a perdu son fils unique. Toute la ville
l’accompagne.
Un commentateur (Card. Christophe Schönborn, Luc, l'Evangile de la miséricorde, Cerf 2015) fait remarquer que Jésus ne manifeste pas de
contrariété devant un cortège qui le ralentit, mais bien sa compassion. Vivant
avec un minutage très précis, ce n’est peut-être pas toujours le cas pour nous lorsque
nous rencontrons un
événement analogue ou sommes confrontés à l’occupation de places de parcs. Jésus est envahi d’un
sentiment de profonde compassion devant ce spectacle. Il est compatissant
envers cette femme, mais aussi en songeant à la souffrance qui atteindra Marie
lorsque son heure viendra. Un glaive de douleur lui transpercera le cœur. Nous
fêtions hier le cœur Immaculé de Marie. Cette forme de retour à la vie du jeune
homme de Naïm est une annonce de la propre résurrection de Jésus… Il y a la compassion du Père pour son propre Fils, mais aussi pour Marie qui
appellera cet événement de toute son âme, du fond de la souffrance qui est la
sienne, bien réelle. Saint Luc a placé ce miracle avant que Jésus ne reçoive
les envoyés de Jean-Baptiste. Il éclaire donc ce qui va se passer par la suite.
Le compassion du Père va à chacun de nous, sa miséricorde
appelle notre relèvement et notre résurrection, à cause de son Fils. Nous voici
donc devant un épisode du ministère de Jésus qui nous aide à approcher du sens
de cette miséricorde dont nous parlons depuis six mois déjà.
Le Pape François s’est employé à la cerner une nouvelle fois
lors de la préparation du Jubilé des prêtres en la fête du Sacré-Cœur. Il
disait ceci : « La miséricorde, sous sa forme la plus féminine, est
l’amour maternel viscéral, qui s’émeut face à la fragilité de son nouveau-né et
l’embrasse en suppléant à tout ce qui lui manque pour qu’il puisse vivre et
grandir (rahamim) ; et sous sa forme authentiquement masculine, elle est la
ferme fidélité du Père qui soutient toujours, pardonne et remet ses enfants sur
le chemin. » Plus encore, c’est en raison de sa miséricorde qu’il nous
rendra à nous aussi la vie.
L’attachement qu’a le Père envers chacun de nous, saint Paul
l’a exprimé dans son épître. Je ne sais pas si nous avons fait attention à
ce qu’il a dit : « Mais Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma
mère ; dans sa grâce, il m’a appelé ; ». C’est parce que Dieu l’a aimé dès
sa conception, qu’il l’a fait revenir de ses égarements et lui a fait don de sa
miséricorde. Après les actes de violence qu’il avait commis, et malgré une
conduite qu’il estimait lui, juste et qui ne l’était pas, le Seigneur est venu
à sa rencontre sur le chemin de Damas. Il vient à la nôtre aussi et nous
adresse sa parole de vie. « Jeune homme et jeune fille, je te l’ordonne,
lève-toi. » André, Paul, Pierre, Jacques et Jean, Charles et Justin, Pierrette,
Béatrice, Thérèse, Emma, Lea, Manon, Chloe,
Ines, Camille, Clara, Sarah, tous nous sommes concernés… de 7 à 77 ans
et plus.
Et notre compassion à nous ? De quelle manière
sommes-nous témoins et dispensateurs de miséricorde ? Dans les œuvres de
miséricorde accompagnant spécifiquement notre Evangile, nous avons la
consolation des affligés et la prière pour les vivants et les défunts ainsi que
l’ensevelissement de ces derniers.
Dans son commentaire de l’Evangile de saint Luc, saint
Ambroise de Milan (Luc, VII, 11-17 Résurrection à Naïm.) s’exprime ainsi : « nous croyons que la divine
miséricorde est vite fléchie par les lamentations d’une mère veuve ». Or,
dit-il « la foule en deuil lui restitue les avantages de la maternité
(gravitatis meritum). » Il y a l’importance de l’accompagnement de ceux
qui souffrent, mais aussi la prière de l’Eglise qui appelle à la résurrection cette femme est l'image de l'Eglise. La veuve de Naïm est toujours mère dans son deuil. Maintenant déjà par ceux qui l’entourent, l’honorent et
l’assistent, elle a des fils et des filles. Les avantages de la maternité, le
fruit de son sein lui est rendu aussi dans la foi.
Marie nous regarde de telle manière que l’on se sent
accueilli en son sein. Elle nous enseigne que « l’unique force capable de
conquérir le cœur des hommes est la tendresse de Dieu. » Elle est Mère de
miséricorde, de vie, de douceur, et elle est notre espérance. (cf 2ème
conférence du Pape).
Il n’y a certainement pas de meilleure finale que de nous
confier à Notre-Dame par sa prière qui nous est chère :
Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec
vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos
entrailles est béni. . Amen.
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