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dimanche 5 juin 2016

La veuve de Naïm


Lectures de la messe du jour

1ère lecture : « Regarde, ton fils est vivant ! » (1 R 17, 17-24)
2ème lecture : « Dieu a trouvé bon de révéler en moi son Fils, pour que je l’annonce parmi les nations » (Ga 1, 11-19)
Evangile : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi » (Lc 7, 11-17)


Frères et Sœurs,

Dimanche dernier, nous étions face à un miracle de Jésus qui nous a manifesté sa compassion à l’égard du centurion et de son esclave. Ce maître était ému non seulement de la perte qu’il risquait de subir, mais parce qu’il appréciait et respectait celui qui était à son service. C’est en raison de sa foi qu’il avait été exaucé. Aujourd’hui nous nous trouvons confrontés à un événement affligeant, une maman qui a perdu son fils unique. Toute la ville l’accompagne.
Un commentateur (Card. Christophe Schönborn, Luc, l'Evangile de la miséricorde, Cerf 2015) fait remarquer que Jésus ne manifeste pas de contrariété devant un cortège qui le ralentit, mais bien sa compassion. Vivant avec un minutage très précis, ce n’est peut-être pas toujours le cas pour nous lorsque nous rencontrons un événement analogue ou sommes confrontés à l’occupation de places de parcs. Jésus est envahi d’un sentiment de profonde compassion devant ce spectacle. Il est compatissant envers cette femme, mais aussi en songeant à la souffrance qui atteindra Marie lorsque son heure viendra. Un glaive de douleur lui transpercera le cœur. Nous fêtions hier le cœur Immaculé de Marie. Cette forme de retour à la vie du jeune homme de Naïm est une annonce de la propre résurrection de Jésus… Il y a la compassion du Père pour son propre Fils, mais aussi pour Marie qui appellera cet événement de toute son âme, du fond de la souffrance qui est la sienne, bien réelle. Saint Luc a placé ce miracle avant que Jésus ne reçoive les envoyés de Jean-Baptiste.  Il éclaire donc ce qui va se passer par la suite.
Le compassion du Père va à chacun de nous, sa miséricorde appelle notre relèvement et notre résurrection, à cause de son Fils. Nous voici donc devant un épisode du ministère de Jésus qui nous aide à approcher du sens de cette miséricorde dont nous parlons depuis six mois déjà.

Le Pape François s’est employé à la cerner  une nouvelle fois lors de la préparation du Jubilé des prêtres en la fête du Sacré-Cœur. Il disait ceci : « La miséricorde, sous sa forme la plus féminine, est l’amour maternel viscéral, qui s’émeut face à la fragilité de son nouveau-né et l’embrasse en suppléant à tout ce qui lui manque pour qu’il puisse vivre et grandir (rahamim) ; et sous sa forme authentiquement masculine, elle est la ferme fidélité du Père qui soutient toujours, pardonne et remet ses enfants sur le chemin. » Plus encore, c’est en raison de sa miséricorde qu’il nous rendra à nous aussi la vie.

L’attachement qu’a le Père envers chacun de nous, saint Paul l’a exprimé dans son épître. Je ne sais pas si nous avons fait attention à ce qu’il a dit : « Mais Dieu m’avait mis à part dès le sein de ma mère ; dans sa grâce, il m’a appelé ; ». C’est parce que Dieu l’a aimé dès sa conception, qu’il l’a fait revenir de ses égarements et lui a fait don de sa miséricorde. Après les actes de violence qu’il avait commis, et malgré une conduite qu’il estimait lui, juste et qui ne l’était pas, le Seigneur est venu à sa rencontre sur le chemin de Damas. Il vient à la nôtre aussi et nous adresse sa parole de vie. « Jeune homme et jeune fille, je te l’ordonne, lève-toi. » André, Paul, Pierre, Jacques et Jean, Charles et Justin, Pierrette, Béatrice, Thérèse, Emma, Lea, Manon, Chloe,  Ines, Camille, Clara, Sarah, tous nous sommes concernés… de 7 à 77 ans et plus.

Et notre compassion à nous ? De quelle manière sommes-nous témoins et dispensateurs de miséricorde ? Dans les œuvres de miséricorde accompagnant spécifiquement notre Evangile, nous avons la consolation des affligés et la prière pour les vivants et les défunts ainsi que l’ensevelissement de ces derniers.

Dans son commentaire de l’Evangile de saint Luc, saint Ambroise de Milan (Luc, VII, 11-17 Résurrection à Naïm.) s’exprime ainsi : « nous croyons que la divine miséricorde est vite fléchie par les lamentations d’une mère veuve ». Or, dit-il « la foule en deuil lui restitue les avantages de la maternité (gravitatis meritum). » Il y a l’importance de l’accompagnement de ceux qui souffrent, mais aussi la prière de l’Eglise qui appelle à la résurrection cette femme est l'image de l'Eglise. La veuve de Naïm est toujours mère dans son deuil. Maintenant déjà par ceux qui l’entourent, l’honorent et l’assistent, elle a des fils et des filles. Les avantages de la maternité, le fruit de son sein lui est rendu aussi dans la foi. 

Marie nous regarde de telle manière que l’on se sent accueilli en son sein. Elle nous enseigne que « l’unique force capable de conquérir le cœur des hommes est la tendresse de Dieu. » Elle est Mère de miséricorde, de vie, de douceur, et elle est notre espérance. (cf 2ème conférence du Pape).
Il n’y a certainement pas de meilleure finale que de nous confier à Notre-Dame par sa prière qui nous est chère :

Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. . Amen.

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