La porte étroite
21e dimanche TOC
Evangile : « On viendra de l’orient et de l’occident prendre place au festin dans le royaume de Dieu » (Lc 13, 22-30)
Comme nous sommes en période progressive de reprise des
activités, nous pouvons chercher quelques citations faciles dans l’évangile.
Un exégète note que
ce passage est « une mosaïque de citations. » Par exemple, en
comparant avec saint Matthieu on comprend le sens de cette parole
mystérieuse : « Oui il y a des derniers qui seront premier et des
premiers qui seront derniers ». Qui sont ces premiers et qui sont ces
derniers ?
Jésus est en admiration devant la foi du centurion qui est
pourtant un païen romain, un « dernier ». Il a reçu moins de grâces
qu’un fils du peuple de Dieu. Il en a mieux profité et Jésus dit en pensant à
lui ont verset 8 du chapitre 10 :
« en vérité je voulais déclare : chez personnes en Israël je n’ai
trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : beaucoup viendront du levant
et du couchant pour prendre place au festin avec Abraham Isaac et Jacob dans le
royaume des cieux ! Tandis que les héritiers du royaume seront jetés dans
les ténèbres du dehors : là seront les pleurs et les grincements de
dents. »
Ce ne sont pas là des paroles pour effrayer, mais plutôt une
mise en garde pour inviter à être
attentifs à Dieu. Les pessimistes pourraient dire : A quoi bon travailler
si la menace pèse sur nous, de toute façon ? Nous sommes déjà accablés par
le poids du jour.
A l’époque de Jésus, ses compatriotes qui l’entendaient disaient : nous sommes
les fils d’Abraham, les premiers du peuple élu, du peuple choisi. Nous avons le
droit d’entrer.
Pour les juifs du temps de Jésus, il était très difficile de
faire le pas et de le reconnaître. Ils avaient de longues traditions, des
habitudes religieuses. On leur disait depuis très longtemps que Dieu leur
serait fidèle s’ils observaient leurs coutumes religieuses. La loi et les
prophètes étaient interprétés par des spécialistes, des exégètes, des
pharisiens, les scribes et les prêtres. Ils avaient un culte. Ils attendaient bien
le Messie, mais quel Messie ? Ils se figuraient que c’était un roi
guerrier qui allait arriver pour rétablir un royaume terrestre, et l’étendre.
Or, voilà que Jésus apparaît sous des traits humbles. Il fait bien des
miracles, mais il ne prend pas les armes, il ne fait pas la guerre et ne verse
pas le sang. Nous nous rendons compte combien cela devait être difficile pour
eux. Il devait recevoir le don de la foi et l’aide de la grâce pour accueillir
Jésus et son message qui était vraiment révolutionnaire, mais pas au sens où
ils l’entendaient. Son message il ne voulait pas le faire passer par la force
et la violence car son royaume n’est pas de ce monde. Il voulait une vraie
conversion, et cette conversion est nécessaire pour nous aussi pour entrer dans
le Royaume.
Quant à nous, aujourd’hui, nous avons plusieurs tentations,
la première, celle des plus jeunes, est de dire ces sujets concernent les
grands-mères, nous on a la science, les jeux vidéos, les médecins, nos
psychologues pour nous aider. Pour le reste, on ne croit que ce qu’on voit.
Certains anciens se disent, ils laissent tout tomber, est-ce que le ciel ça
existe vraiment ? Comme notre temps est court, et que nos jeunes font
beaucoup de discours, et que nous les aimons, 9 fois sur 10 on les laisse parler.
Ils ne pourront pas nous donner ce qu’ils n’ont pas, disent certains, même
s’ils sont adorables. Reste à leur faire
comprendre, qu’ils sont aussi notre priorité et donc à manifester nos qualités
de missionnaires qui voient déjà la porte du Royaume. Ces fameuses nations dont
parle le Seigneur et le prophète Isaïe, ce sont eux.
Eux, certes ! Mais nous aussi ! Notre tentation,
aujourd’hui à nous, pourrait être encore de dire : il y a la miséricorde,
de toute façon Jésus nous accueillera les bras grands ouverts. C’est une forme
de léthargie, ou peut-être d’acédie monastique. N’y a-t-il pas un effort à
fournir pour changer de vie encore aujourd’hui ? La conversion intérieure
est permanente. Du temps de Jésus ceux qui le côtoyaient, le rencontraient très
familièrement, il n’était pas distant, il se laissait approcher et il allait à
la rencontre des gens. Pourtant, Jésus rend attentif à cette porte étroite.
Cela veut dire qu’il faut aller au-delà des apparences, faire un effort, être
attentif. Qui est Jésus ? Que veut-il donner ? Où veut-il me
conduire ? Ne pouvons-nous pas régulièrement nous laisser remettre en
question par lui en lisant les Evangiles.
L’épître aux Hébreux a usé d’une formule avec laquelle, nous
avons un peu de peine, surtout lorsque nous avons droit au respect :
« Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas
quand il te fait des reproches. » Les félicitations, nous en attendrions
quelques-unes et des fleurs… Mais il vaut mieux l’écouter encore. Saint Benoît
tenait compte de ce type de nuances, et des ménagements et aménagements
nécessaires aux diverses étapes de la vie.
Alors, si nous avons peut-être quelque retenue avec le
langage très masculin qu’utilise le Seigneur, pourquoi ne pas nous mettre à
l’écoute de Notre-Dame qui saura nous aider à faire tout ce qu’Il nous dit.
Maintenant qu’elle est au ciel et plus près de nous, encore, n’oublions pas
qu’elle passa par les moments plus délicats d’un âge avancé et qu’elle est très
bonne psychologue, tout en ne nous passant rien. Elle va nous aider à passer la
porte étroite. Elle nous dit de ne pas oublier le but qui est le : «
festin dans le royaume de Dieu. »
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