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vendredi 2 septembre 2016

L'Époux leur sera enlevé


Evangile : « Des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, ils jeûneront » (Lc 5, 33-39)
L'ESPRIT DE LA LITURGIE - CARDINAL JOSEPH RATZINGER p. 114-115

"L'élection d'Israël leur apparaît comme une histoire d'amour entre Dieu et son peuple, scellée par l'Alliance. C'est donc à travers le vocabulaire caractéristique de celle-ci – fiançailles, mariage, etc. – que l'amour humain a pu servir de métaphore, d’analogie, de comparaison aux actes de Dieu en Israël. Jésus reprend cette tradition dans une de ses premières paraboles, où il se présente comme l'époux. Quand on lui demande pourquoi ses disciples ne jeûnent pas, contrairement à ceux de Jean et aux pharisiens, il répond: «Convient-il aux compagnons de l'époux de jeûner pendant que l'époux est avec eux? Tant qu'ils ont l'époux avec eux, il ne leur convient pas de jeûner. Viendront des jours où l'époux leur sera enlevé; et alors ils jeûneront, en ce jour-là» (Mc 2, 19-20). C'est là une prophétie de la Passion mais aussi l'annonce des Noces, un thème récurrent dans les paraboles de Jésus. À travers la Passion, tout se dirige vers les Noces de l'Agneau, qui constituent le centre de l'Apocalypse. Comme ces Noces se présentent sous la forme d'une liturgie céleste qui semble depuis toujours anticiper la liturgie terrestre, les chrétiens ont vu dans l'Eucharistie la venue de l'Époux et l'anticipation des noces de Dieu avec l'homme. La communion sacramentelle correspond à l'union de l'homme et de la femme dans le mariage: de même qu'ils ne seront «qu'une seule chair», de même nous tous, dans la communion, devenons «un pneuma », ne faisons qu'un avec Jésus. Le mystère nuptial de l'union de Dieu avec l'homme qu'annonçait l'Ancien Testament se réalise dans le sacrement du corps et du sang du Christ, de façon très concrète, à travers sa Passion (voir Ep 5, 29-32 ; 1 Co 6, 17; Ga 3, 28). Le chant de l'Église sort des profondeurs de l'amour pour Dieu: «Cantare amantis est», dit saint Augustin, chanter est le propre de celui qui aime. Et ce chant a, lui aussi, une dimension trinitaire: parce que l'Esprit Saint, dans la Trinité, est l'amour, il est à l'origine du chant. Esprit du Christ, nous entraînant dans l'amour du Christ, il nous conduit au Père."

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