L'Annonciation
sur le tableau de Nicolas de Flüe
sur le tableau de Nicolas de Flüe
Frères et Soeurs,
Le oui de Marie nous laisse dans un étonnement qui ne peut
être qu’admiratif.
Nous remarquons son dialogue avec l’ange… inversement à
Joseph qui lors de son Annonciation obéit à l’ange et ne prononce aucune
parole, Marie entame avec lui un dialogue. Peut-être pourrions-nous voir là une
manifestation d’une participation différente à ce qui va s’accomplir. Elle est
la Servante du Seigneur, mais elle devient vraiment Mère de Dieu. Le Verbe se
fait chair en elle.
Le Pape François aime présenter Marie comme modèle pour la
foi de l’Église. Dans l’Annonciation, dit-il,
le Messager de Dieu l’appelle « pleine de grâce » et lui révèle ce projet.
Marie répond « oui » et à partir de ce moment-là, la foi de Marie reçoit une
lumière nouvelle : elle se concentre sur Jésus, le Fils de Dieu né de sa chair
et dans lequel s’accomplissent les promesses de toute l’histoire du salut. La
foi de Marie est l’accomplissement de la foi d’Israël, en elle est vraiment
concentré tout le chemin, toute la route de ce peuple qui attendait la
rédemption, et en ce sens elle est le modèle de la foi de l’Église, qui a comme
centre le Christ, incarnation de l’amour infini de Dieu.
Dans le contexte des 600 ans de la naissance Nicolas de
Flüe, en ce beau jour où nous célébrons cette Annonciation merveilleuse,
pourquoi ne pas jeter un coup d’œil au fameux tableau devant lequel méditait, « Dans
le tableau de Sachseln, un visage couronné est, en effet, figuré au dedans du
petit cercle; et, chose curieuse, c’est à lui que viennent se terminer les
trois pointes, la première touchant l’oreille, la seconde l’œil, la troisième
la bouche.
L’origine de cette particularité nous dit le Cardinal
Journet est à chercher très certainement dans les spéculations trinitaires
de saint Augustin, qui, à un certain moment, fait correspondre respectivement
au Père, au Fils et au Saint-Esprit la mémoire (qui est ici rendue par l’ouïe),
la vision, et la volonté (que le grand docteur appelle souvent la « bouche du
cœur »).
Ainsi trois pointes tournées en dedans symbolisent, la vie
intime de la Trinité.
Les trois pointes tournées en dehors vont indiquer les
manifestations extérieures de la Trinité. Ces pointes sont larges à l’origine
et ténues à l’arrivée.
Frère Nicolas, qui va expliquer les trois grandes œuvres
extérieures de la Trinité, prend occasion de ces paroles pour commencer son
exposé par le mystère de la conception immaculée de Marie, préparatoire au
mystère de sa maternité virginale et divine:
« Maintenant, je vais aussi te parler de la pure servante
Marie, qui est une reine du ciel et de la terre. Elle a été prévue par la
divine Sagesse. Elle fut investie par cette divine Sagesse dès l’instant où
Dieu décida de la créer. Elle a d’abord été conçue dans la pensée du Dieu très
haut, avant de l’être dans le sein de sa propre mère. Et toute la grâce qui lui
était destinée d’avance est entrée en elle comme un puissant secours au moment
où elle fut conçue. C’est pourquoi elle est pure, délicate et immaculée. Ainsi
la vertu du Très-Haut est sortie, elle l’a enveloppée, elle l’a remplie avec
puissance de l’Esprit-Saint. »
L’Immaculée par son oui parfait va donc accueillir le Christ
et lui donner la vie, sous l’action de l’Esprit, elle dit oui également à la
croix et croit à la résurrection. Elle va devenir aussi Mère de chacun d’entre
nous, c’est dire l’importance de ce moment. A nous de nous en rappeler en
particulier à l’heure de midi, chaque jour, l’heure de l’Angélus. Amen.
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