Les lamentations de Jérémie, chantées habituellement dans
les monastères pendant la semaine sainte donnent un éclairage prophétique sur
l’effondrement des disciples de Jésus.
Jésus prédit le reniement de Judas. Il le confie à Jean, le
disciple du cœur. On se demande parfois, s’il est opportun de vouloir connaître
tous les secrets, à voir la réaction inappropriée de Pierre. Saint Augustin dit
que Pierre avait répondu avec présomption. « Le coq ne chantera pas avant
que tu m’aies renié trois fois.». Il n'avait pas encore la force d'accomplir sa
promesse.
Le pape Benoît commente en disant que Pierre comprend que
Jésus parle de sa mort imminente et veut donc souligner sa fidélité radicale
jusqu'à la mort Sur le Mont des Oliviers, bien décidé à mettre en actes sa
résolution, il s'interposera en usant de l'épée. Mais il doit apprendre encore
que le martyre n'est pas un exploit héroïque, mais bien un don gratuit qui rend
capable de souffrir pour Jésus. Il doit se détacher de l'héroïsme de ses actes
et apprendre l'humilité du disciple. Sa volonté de se battre, son héroïsme
finissent dans le reniement. Son héroïsme s’effondre en une sorte de tactique
mesquine.
Quand pourra-t-il accomplir son voeu ? Nous connaissons
les trois questions de Jésus à Pierre après la résurrection, ses trois réponses
et le sceau qu’elles reçoivent.
Afin de l'en rendre capable, le Seigneur le remplit de
charité; voilà pourquoi il lui demande : « M'aimes-tu? » et pourquoi
Pierre répond : « Je t’aime »; il n'y a en effet dit Augustin que la charité
qui puisse être fidèle à une semblable promesse. Qu'avais-tu donc, Pierre,
quand tu reniais? Que redoutais-tu? Tout ce que tu redoutais, c'était la mort.
Qui oserait dire ne pas craindre la mort une fois le moment
venu ? Il faut une grâce… Si le Seigneur lui-même a été ébranlé devant ce
mystère et son ami Lazare au tombeau, ne nous faut-il pas un soutien, et prier
pour l’obtenir ? Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure
de notre mort… La crainte de la mort ne permet pas d’expier les péchés dit
sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, (182) cela n'aurait pas plus de force que de
l'eau bourbeuse! … Pour moi, la seule
chose qui me purifie, c'est le feu de l'Amour divin.
Ceux qui ont le plus aimé se sont retrouvés au pied de la croix : Marie et Jean avec les Saintes Femmes. Le coeur de Jésus s'est totalement ouvert à eux pour nous tous.
Que ces jours saints et ce temps de préparation à Pâques, le
fasse grandir en nous. Amen.
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