Ex-voto chapelle du Vorbourg
La liturgie nous a rendus attentifs dans la première
lecture, à une conséquence de la critique et du péché de la langue. Pauvre
Myriam, quelle leçon ! Elle avait critiqué Moïse son frère, pourtant le
plus humble des hommes, dit l’Écriture, mais qui se laissait aussi emparer par
un zèle dévorant le conduisant à des actes d’une violence extrême… Le zèle de
ta maison me dévore… Dieu veut la pureté dans son temple et ce temple c’est
nous. « Ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. »
nous rappelle le Seigneur dans l’Evangile, il critiquait les pharisiens qui
mettaient la lumière de la parole de Dieu sous le boisseau et faisaient de leur
parole, la parole de Dieu…
La parole de Dieu purifie et guérit… Elle peut blesser puis
guérir… Myriam l’a été. Le mal qui l’a frappée est devenu en quelque sorte
synonyme du péché, mais vous connaissez la suite.
Les fils de mon saint patron ont souvent été considérés
comme des porteurs de lumière. Une tradition rapporte que la maman du futur
saint Dominique de Guzmann, rêva qu’elle donnait la vie à un grand chien
porteur d’une torche et qui apportait la lumière au monde. Si l’image revient
dans l’hagiographie, pourquoi ne pas au moins en retenir le sens, cela ne nuit
pas. A une autre occasion, on rapporte que saint Dominique à Fanjeaux, dans la
région de Toulouse, jeta dans le feu ses écrits et qu’un évêque cathare fit de
même. Ceux de Dominique furent épargnés et par trois fois s’élevèrent au-dessus
de la flamme et furent préservés alors que ceux du cathare furent consumés. Cette
épreuve, je ne vous révèle rien, se nomme ordalie. Le Père Marie-Humbert
Vicaire, auteur connu d’une vie de saint Dominique qui ne l’est pas moins, dit
que l’anecdote est typique. « Les dissidents n’étaient pas des
intellectuels et la vérité du parchemin leur paraissait plus facile à
expérimenter par l’intermédiaire d’un miracle que par la lecture ou l’étude des
textes… » La procédure fait frémir lorsqu’on songe qu’elle était appliquée
à des hommes. J’évite une digression sur l’inquisition dont il est heureux de
distinguer l’espagnole des autres et le plus grand venait surtout du pouvoir
que l’on peut qualifier de laïque ou de civil. Pour rappel les franciscains
fournirent un bon nombre d’inquisiteurs, ce qu’on oublie souvent, tout comme
les jésuites, malgré l’épreuve de saint Ignace (cf Père
Bedouelle) Mais ce n’était pas le but de mon propos. Que devaient faire les
fils de saint Dominique ? Le pape Honorius III dans un de ses documents
cité par le Père Lacordaire disait d’eux : « Les frères de votre
ordre, seront les champions de la foi et de vraies lumières du monde. »
La lumière n’est-ce pas d’abord la lumière du Christ
annoncée dans la nuit de Pâques. Lumière de la foi qui se transmet à tous ceux qui viennent
allumer leur petit cierge… lumière de l’espérance, lumière de la charité, mais
toujours lumière de la vérité. Je suis la vérité et la vie. Le Christ vient
parmi nous donner la vie et nous guérir, pour nous apporter la miséricorde du
Père. Le texte proposé par l’office des lectures mentionne la parfaite égalité
d’esprit, mais aussi la joie et la compassion de saint Dominique.
Notre-Dame du saint Rosaire priez pour nous.
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