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dimanche 23 juin 2019

Qui suis-je? Certainement pas un compromis fédéral

Couper la poire en deux et plus?

23 JUIN 2019 -  dimanche 12ème Semaine du Temps Ordinaire — Année C
de la Férie -  Suisse |
Messe du jour
Première lecture« Ils regarderont vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19,37)Za 12, 10-11a ; 13, ...
PsaumeMon âme a soif de toi,
Seigneur, mon Dieu.Ps 62 (63), 2, 3-4, ...
Deuxième lecture« Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Chris...Ga 3, 26-29
Évangile« Tu es le Christ, le Messie de Dieu. – Il faut que le Fils de l’homme...Lc 9, 18-24


Frères et Sœurs,

Vous aurez constaté que l’Evangile d’aujourd’hui et les lectures tournent sur l’identité de Jésus. « Que dit-on de moi », que dit-on de Jésus ?
Le Seigneur avait commencé par demander ce que disaient de lui les foules. Elles disaient qu’il était Jean-Baptiste décapité par Hérode, ou le prophète Élie qui devait revenir à la fin des temps.  Nous allons fêter saint Jean-Baptiste demain, celui qui va diminuer et laisser croître le Christ. Nous sommes au solstice. Le soleil est arrivé au Zénit…
« Pour vous qui suis-je ? » Jésus s’adresse à Pierre comme représentant les disciples. Celui-ci dit sa foi en Jésus, il la confesse : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu. » L’ancienne traduction disait simplement : « Le Messie de Dieu. » Qui a raison ? Le grec dit « Christon tou Theou ». Le Christ de Dieu. L’utilisation des deux mots a une valeur explicative. Christ est la traduction de  Messie en hébreu et signifie "celui qui a reçu l'onction". Le roi Saül est ainsi le premier "Oint" dans la Bible. Dans la Bible des Septante ou Bible d’Alexandrie, l’ancien testament traduit en grec à Alexandrie si vous préférez, on avait déjà traduit Messie, Messiah, par Christ. Si vous avez le courage d’utiliser internet, ce n’est pas très difficile à vérifier.
Le Messie est donc l’oint et le consacré, celui qui a une mission divine. Le terme est utilisé pour le grand-prêtre et le roi.
Vous avez peut-être entendu parler des distinctions qui ont été faites entre le « Jésus de l’histoire » et le « Christ de la foi », on pourrait aussi parler du Jésus de la piété, de celui qui est doux et humble de cœur en ce mois du Sacré-Coeur. Mais nous ne pouvons dissocier les deux mots qui forment le nom de « Jésus-Christ ».
Si le peuple est impressionné par son message et voient en lui le grand prophète, dans la réponse de Pierre, nous sentons déjà une distinction. Les Apôtres sont pour ainsi dire plus impressionné par le Christ, le Messie avec sa connotation politique, et aussi de pouvoir qu’il avait dans l’esprit du Peuple de Dieu à l’époque. Ils voient en Jésus le Roi qui va venir restaurer la puissance politique et la vraie royauté en Israël. Ils pensent certainement aux postes à occuper.
Jésus va alors lui expliquer ainsi qu’aux autres, sa mission. A vues humaines son message est une vraie catastrophe qui fera s’indigner Pierre et le faire appeler du nom de Satan par Jésus.
« Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Pour ses disciples, le chemin sera le même. La prophétie qu’est la première lecture ne laisse aucun doute : « Ils regarderont vers moi. Celui qu’ils ont transpercé, ils feront une lamentation sur lui… » Pourtant le Psaume annonce la gloire après la croix.
Nous allons revêtir le Christ, nous a dit saint Paul, c’est-à-dire prendre le même chemin que lui.
Si Jésus a interrogé ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Cette question il nous la pose aujourd’hui. « Pour vous, qui suis-je ? » Allons-nous lui répondre : « On ne sait plus trop. Au pays du compromis fédéral, nous en sommes à ton sujet, au 5e, 6e, ou 7ème accord sur ton identité. » Sans compter les théologiens et théologiennes. Puisque la canicule est annoncée, irions-nous jusqu’à comparer notre réponse à ces apéritifs que l’on prend par grande chaleur et auxquels on ajoute sans arrêt de l’eau pour remplir son verre. A la fin qu’est-ce qu’il reste ? Peut-être quelques molécules. « Vous êtes le sel de la terre ! » Croyons-nous vraiment que Jésus se contentera d’aller son chemin en se demandant « Qui suis-je ? « Moi, je suis ! », dit-il dans saint Jean. Il nous le dit aujourd’hui parce qu’il nous aime et son message ne change pas, même s’il faut se l’approprier sans cesse.
Fêtant aujourd’hui le 40ème anniversaire de notre jeune canton qui a toutefois des racines historiques bien plus profondes, nous pouvons nous permettre quelques questions. Nous ne sommes pas totalement aveugles devant la quasi-dissolution ou l’évaporation de la pensée politique chrétienne devant les idéologies à la mode, qu’elles portent le nom de gender ou de transhumanisme. Le pape François dans Amoris laetitia parlait ainsi : « Il est inquiétant que certaines idéologies, qui prétendent répondre à des aspirations parfois compréhensibles, veulent s’imposer comme une pensée unique qui détermine même l’éducation des enfants. »
Si vous avez un peu de temps, en deux ou trois clics de souris, vous pourrez retrouver très facilement les discours du pape François destinés à l’Europe. Nous sommes bien petits, certes, mais nous apprécions presque de manière méridionale, les grandes idées, alors pourquoi ne pas s’intéresser aux siennes.  « L’Église peut et doit contribuer à la renaissance d’une Europe affaiblie, mais encore dotée d’énergie et de potentialités. Son devoir coïncide avec sa mission : l’annonce de l’Évangile, qui aujourd’hui plus que jamais se traduit surtout par le fait d’aller à la rencontre des blessures de l’homme, en portant la présence forte et simple de Jésus, sa miséricorde consolante et encourageante. Dieu désire habiter parmi les hommes, mais il ne peut le faire qu’à travers des hommes et des femmes qui, comme les grands évangélisateurs du continent, soient touchés par lui et vivent l’Évangile, sans chercher autre chose. » Ce n’est pas un retour aux Princes-Évêques, mais de l’annonce de l’Évangile dont il est question.
Nous n’avons d’avenir qu’en confessant le nom de Jésus, en revêtant le Christ et en l’annonçant. C’est ainsi que se construit son Église. Marie, Mère de l’Église, Notre-Dame du Vorbourg, prie pour nous et notre pays. Amen.

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