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mardi 2 mars 2021

Le pigeon et le poisson-chat

 

Source Futura-Science


2 mars 2021 - mardi, 2ème Semaine de Carême —  de la férie

Première lecture « Apprenez à faire le bien : recherchez le droit » Is 1, 10.16-20
Psaume À celui qui veille sur sa conduite, je ferai voir le salut de Dieu. 49 (50), 7ab.8, 13-1...
Évangile « Ils disent et ne font pas » Mt 23, 1-12

Voilà un Évangile, qui nous remet régulièrement en question, et pas seulement ceux qui vivaient au temps de Jésus.

Le Seigneur fait allusion aux prescriptions tatillonnes imposées par les interprétations de la loi auprès de laquelle la casuistique chrétienne est en très bonne place, c’est un des sujets du pape François. Selon la tradition rabbinique, il y a 613 commandements contenus dans la Torah, 248 positifs et 365 négatifs.

De manière globale, nous pouvons remarquer que dans son enseignement, le Seigneur va lui, vers une simplification, vers l’essentiel, les dix commandements bien entendu, et il réduit tout à l’amour de Dieu et du prochain, ainsi qu’à la règle d’or : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »

Le Seigneur dans l’Evangile nous parle également de phylactères, c’est la traduction grecque des tephillims. Chez les juifs, c’est une petite boîte cubique enfermant des bandes de parchemin sur lesquelles sont inscrits des versets de la Torah. Ils se les attachent au bras gauche (lié au cœur) et sur le front (lié à l'esprit), pendant la prière du matin. Les franges ou tsitsit concernent le talith ou voile de prières qui avait 4 coins pourvus de ces franges en vertu d’une prescription biblique. Dans le judaïsme orthodoxe, il n'est porté que par les hommes. Il y a toute une symbolique dans le nombre de fils avec lesquels ils sont tressés.

Le pape François s’élevait voici quelques années contre les tromperies qui consistaient de faire semblant d'aller parler avec le Seigneur, « de faire semblant de ne pas être pécheur. C'est ce que le Seigneur reproche aux docteurs de la loi (cf. Mt 23,1-12). Ces personnes accomplissent les œuvres «pour se faire remarquer des hommes. » Là il mentionne les phylactères, les franges, le titre de Rabbi, le goût des premiers sièges dans les synagogues, des salutations sur les places publiques» (vv. 5-6). » Les titres, les salutations et tout cela fait tellement de bien. Ils ne glissent pas sur les plumes d’un canard, mais pénètrent profondément dans le plumage des oiseaux que nous sommes, et jusque dans leurs cœurs. Ils les empêchent de s’envoler et provoquent des crises cardiaques. J’ai vu l’autre jour les images, de poissons-chats, des silures qui faisaient la chasse aux pigeons sur les bords d’un lac ou d’une rivière. Les pauvres pigeons tout à la joie de la baignade, alourdis par l’eau se faisaient croquer. L’apparence et la vanité sont des spécialités hélas parfois trop religieuses. Il est difficile de s’en guérir et peut-être devrons-nous attendre le vêtement, lavé dans le sang du Seigneur, et orné de broderies de son cru, fruits de la foi, de l’espérance et de notre charité, lorsque nous le verrons. Nous pourrons enfin être tranquilles sur ce sujet.

La vanité est précisément un grand moyen pour se fermer à l'appel du Seigneur. En revanche, son invitation est celle d'un père, d'un frère: “Venez! Parlons, parlons. A la fin, Moi, je suis capable de changer ta vie du rouge au blanc”. Quant aux titres ils passent aussi et finissent par appartenir à l’armoire aux souvenirs lorsque la mémoire s’effiloche. Que le Seigneur nous aide à devenir doux et humbles de cœur, comme lui. N’est-ce pas ce qu’il attend de nous avant tout. Amen.

 

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