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dimanche 18 juillet 2021

Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer.

 

Brebis cornues : Le mystère est résolu.

 18 juillet 2021

16ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B

Lectures de la messe

Première lecture « Je ramènerai le reste de mes brebis, je susciterai pour elles des pa... Jr 23, 1-6

Psaume Le Seigneur est mon berger :     rien ne saurait me manquer. Ps 22 (23), 1-2ab, 2...

Deuxième lecture « Le Christ est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait... Ep 2, 13-18

Évangile « Ils étaient comme des brebis sans berger »

Homélie de vacances.

Chers Frères et Sœurs,

Je me demande quelle est votre impression à la lecture de cet Évangile. Le Seigneur qui connaît tout, pour lequel le temps est ramassé comme en un point, il n’y a pour lui ni passé, ni futur, tout est présent, paraît se laisser surprendre. Après un temps de prédication dans les villages d’alentour où il a envoyé ses Apôtres annoncer la Bonne Nouvelle, nous dirions presque en stage pastoral avant l’ordination, il les invite à se reposer à l’écart ; lui aussi est fatigué. Que se passe-t-il ? On les aperçoit de loin sur la barque et les gens comprennent où ils vont débarquer. Adieu le repos et les vacances. Cet épisode rappellerait presque la chasse aux vedettes qui se font poursuivre par les paparazzi. En fait, ce sont des pauvres qui cherchent, la lumière, qui cherchent Dieu.

Nous aspirons tous à un moment de repos et à des vacances, surtout lorsque la météo a fait des siennes comme ces derniers jours. De Sohyières à l’Ajoie, quelle galère ! Et pourtant il nous faut bénir notre sœur l’eau comme saint François, mais elle n’est assurément pas toujours sage : Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Eau, laquelle est très utile et humble et précieuse et chaste. Ces épisodes arrivent malheureusement avec une certaine fréquence, mais je crois que l’image qui me restera cette fois est celle de ces masses de bonne terre et ces maisons englouties dans une mine ou une carrière à ciel ouvert en Allemagne. C’était une vraie apocalypse. A notre niveau, je crois que nous pouvons éprouver une certaine satisfaction après les travaux effectués à Delémont. Je crois qu’il y a eu du soulagement, ça a tenu et fonctionné. Poursuivons, ce n’est pas tout à fait notre sujet.

Les foules qui approchent de Jésus paraissent avides de l’entendre, elles recherchent un maître spirituel. Le désir d’être écoutés, guéris, soignés est là. Quelle aspiration au bonheur et à la Lumière. Les reproches adressés aux pasteurs et bergers d’Israël par le Seigneur et la bouche de Jérémie sont violents : Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage, vous les avez chassées, et vous ne vous êtes pas occupés d’elles ! Ce n’est pas leur faute ! Pourtant, en faisant mon petit exercice de dialectique personnel, je me suis rappelé m’être amusé, voici quelques années au  spectacle de brebis à cornes, dans les Pyrénées, des Basco-Béarnaises. J’en ai vu encore récemment, mais des écossaises, Soay. Il y a encore d’autres variétés anciennes avec 2 ou 3 paires de cornes pour les béliers. Devant cet arsenal leurs bergers ont quelques raisons de se montrer parfois prudents.

 Ce qui nous intéresse particulièrement est le fait que le Seigneur lui-même annonce qu’il viendra rassembler ses brebis dispersées par ces bergers négligents et parfois peu courageux face aux cornes. Il est doux et humble de cœurs, il les aime, il les protège comme David qui avec sa fronde ne craignait ni le loup, ni l’ours.

L’intention du Seigneur est de rassembler tous les peuples, tous les troupeaux avec celui d’Israël pour qu’ils n’en forment plus qu’un seul. C’est le sens explicite du passage de l’épître aux Éphésiens que nous avons entendus : « maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang du Christ.  C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine ; il a supprimé les prescriptions juridiques de la loi de Moïse. »

Entendre saint Paul dire que le Seigneur a supprimé le mur de la haine qui sépare tous les hommes ne peut avoir qu’un seul sens, celui de la primauté de l’amour. Nous n’avons tous qu’un seul Père. Le Seigneur a supprimé les barrières qui nous séparaient. Cela a été un des grands soucis de Saint Paul dans son ministère. En lui nous sommes en quelque sorte recréé, par le Baptême nous renaissons en Homme Nouveau. Nous recevons un même Esprit et grâce à cet Esprit, en lui, nous nous avons accès auprès du Père.

Ces chutes de barrières se reproduisent de temps à autre à travers le temps, lorsque les cultures changent, lorsque que nous ne comprenons plus une forme de langage, même les mots changent de sens. En société, c’est un sujet qu’il est parfois très difficile de gérer, de l’orthographe, aux anglicismes, sale ne veut pas dire sale, mais à vendre, etc… Il faut apprendre à gérer les commandes en ligne, les virus informatiques et les autres, le port des masques, etc… Nous sommes passés à une liturgie en langue vernaculaire, le latin, une très belle langue, comme le grec, n’étant plus compris, par exemple. C’était une barrière pour le plus grand nombre. Ces langues sont toutefois très importantes pour la compréhension de la nôtre. Les ajustements et l’évolution en ce domaine sont constants. Nous allons encore avoir quelques changements dans la liturgie à la rentrée et l’occasion de nous faire quelques croche-pieds à gérer dans la bonne humeur.

Dans l’office des lectures de ce matin, nous avions une lecture de saint Ignace d’Antioche, qui nous indique le chemin qui permet la permanence d’un dialogue dans l’écoute mutuelle : « Apprenant que votre charité est parfaitement ordonnée selon Dieu, j'ai décidé, dans ma joie, de vous adresser la parole dans la foi en Jésus Christ. » Il a été martyr au début du 2ème siècle. C’était à l’époque les mêmes problèmes très humains, que ceux d’aujourd’hui, la clef est la charité parfaitement ordonnée selon Dieu. Il est le but de notre foi et de notre amour. Cela ne peut se réaliser que dans la communion ecclésiale : « Il convient donc de ne pas seulement se faire appeler chrétien, mais de l'être aussi. », dit-il. Autrement dit, non seulement d’éviter de jouer de la corne, mais d’aimer en vérité. Cette communion débouche sur l’union à Dieu.

Nous n’allons pas trop compliquer aujourd’hui, vu les émotions de ces derniers jours en plus de la pandémie. N’oublions pas de nous mettre à l’écoute de la parole du Seigneur en lisant durant nos vacances, l’Évangile qui est la voix de notre Bon Pasteur. Priez aussi pour vos pasteurs habituels et occasionnels. Le pape François le demandait récemment : « Demandons aujourd'hui au Seigneur qu'il parle toujours aux pasteurs de l'Eglise, parce qu'il les aime tant: qu'il nous parle toujours, qu'il nous dise comment sont les choses, qu'il nous explique et surtout qu'il nous enseigne à ne pas avoir peur du peuple de Dieu (et même des cornes), à ne pas avoir peur d'être proches. » Notre-Dame du Vorbourg, Priez pour nous ! Amen.

 

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